Fleur de tonnerre - Jean Teulé

Mar 31, 2017 13:11


Jean Teulé - Fleur de tonnerre (Julliard, 2013)
(282 pages, soit 75 km de plus pour le challenge tour du monde. Total : 10 725 km et 43 519 pages pour 115 livres)

Au début du XIXe siècle, les nuits sont noires dans les petits hameaux du fin fond de la Bretagne. Dehors, comme un grincement se fait entendre... Est-ce un voyageur perdu, qui ne devrait pas s'aventurer si loin à cette heure ? Ou n'est-ce pas la charette de l'Ankou qui vient faucher les âmes ? Au coin du feu, les adultes frissonnent, on repasse une tournée d'eau de vie en ressassant de vieilles légendes, la mort qui dira trois fois ton nom avant de t'emporter, les danses folles des Poulpiquets, les fées meurtrières au bord des étangs...
Les adultes ont peur et au fond du vieux lit clos, la petite Hélène Jégado écoute de toutes ses oreilles. Bientôt, elle ira puiser la force mystérieuses des antiques pierres dressées sur la lande, elle ira prier ce squelette inquiétant dans la chapelle des Caqueux où n'ose entrer aucun chrétien... et commencera à semer dans le potage familial de jolies petites boules noires de belladone. Bientôt, ce sera elle, l'Ankou, le terrible ouvrier de la mort que tous redoutent tant. De Plouhinec à Locminé, de Guern à Lorient, sa délicieuse soupe aux herbes et ses petits gâteaux n'ont pas fini de faire des ravages...

A l'excellente expo Présumées Coupables des Archives Nationales, dans la salle dédiée aux empoisonneuses (Hélène Jégado en tête puisqu'on lui prête une bonne soixantaine d'assassinats), mon amie Laure me parlait l'autre jour de ce bouquin. "Je sais que tu n'aimes pas Jean Teulé, mais..." Mais je suis curieuse, et cet homme a le chic pour écrire sur des sujets qui m'intéressent, alors pourquoi pas ?
Je ressors de ma lecture avec, peu ou prou, les mêmes critiques que pour Le Montespan : un humour farcesque, cartoonesque, qui en littérature décidément ne passe pas, une tendance à forcer le trait qui gâche la crédibilité de l'ensemble, des dialogues qui sonnent faux, voire un peu ridicule, un effet de truculence surjouée qui retombe à plat et une psychologie trop sommaire pour donner un réel relief au personnage.
Et pourtant... pourtant, il y a des pages réellement belles, lorsque l'auteur se contente de poser sur sa belle empoisonneuse un regard de poète, lorsqu'il la fait fée ou sirène, dangereuse et fascinante. Dommage que tout le reste ne suive pas.
C'est un roman qui m'aura finalement assez peu appris, ne m'aura guère divertie non plus, mais dont je garderai quelques belles images macabres et un écho d'enchantement morbide. C'est déjà ça.

challenge tour du monde, lecture : fiction historique, bouquins

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