Bingo Livres 2, step 9 : Les lames du cardinal
9/ Uchronie :
Les Lames du cardinal (Les Lames du Cardinal, l'Alchimiste des Ombres, le Dragon des Arcanes) - Pierre Pevel (Bragelonne, 2007, 2009 et 2010)
An de grâce 1633. Louis XIII guerroie et boude sa royale épouse, Richelieu mène de main de maître les délicates affaires du royaume, les Grands complotent et une bande de braves compagnons manie la rapière pour sauver le trône de France. Ça vous rappelle quelque chose ?
Sauf qu'ici, les braves compagnons ne sont pas mousquetaires du roi (encore que) mais au service du Cardinal, ce qui mêle une bonne part d'espionnage à la guerre, qu'ils ne sont pas trois, ni quatre, mais six (voire sept), dont une femme, et que le ciel de Paris voit voler plus de dragons que de pigeons. Des dragons de toutes sortes, d'ailleurs, de la mignonne petite bestiole de compagnie au grand monstre terrifiant, en passant par pas mal de statuts intermédiaires et plus ou moins humanisés. Alliés, parfois, ou adversaires des plus fourbes, dont les machinations n'ont pas fini de faire passer des nuits blanches aux nobles Lames du Cardinal.
Après un premier tome de mise en place, sympathique mais un peu superficiel - on découvre trop de choses, trop vite, et l'intrigue se dénoue de manière bien facile - l'histoire prend réellement son essor avec l'Alchimiste des Ombres. Une histoire finalement assez complexe, menée avec moult rebondissements et retournements de situation, dans la meilleure tradition du roman feuilleton. L'univers est séduisant, les personnages accrocheurs : on se laisse assez vite prendre au jeu, et on dévore sans traîner, avec plaisir, les quelques 600 pages de cette trilogie. Le dernier tome est à mes yeux, de loin, le plus réussi, avec un final qui en jette, assez palpitant et beaucoup plus sombre que ce à quoi on pouvait s'attendre au début.
Malgré tout, il y a dans cette série un peu trop d'effets de genre, qui nuisent au réalisme de l'histoire, des personnages. Bien qu'indéniablement sympathiques, ceux-ci semblent plus agir comme doivent agir ce genre de personnages dans ce genre de littérature, plutôt qu'en fonction d'une réelle logique psychologique, et ils y perdent pas mal de substance.
La narration est du même ordre, entre scènes d'action bien menées, mais dont on ressort un brin essoufflé, et descriptions qui posent assez bien l'ambiance, mais deviennent vite répétitives. Les nombreuses coquilles laissées par l'éditeur n'arrangent rien, de même que quelques incohérences de détail au niveau du scénario.
Je peine donc à rejoindre l'enthousiasme de nombreux lecteurs : même pour une lecture de divertissement, c'est un peu trop facile à mon goût, et je le déplore d'autant plus que l'idée de base, l'univers, les personnages eux-mêmes, auraient mérité un traitement un peu plus subtil et travaillé. Mais cela reste une lecture plaisante, à recommander à tous ceux qui aiment les dragons et les mousquetaires, et ont envie de se vider l'esprit pendant l'été !
Les Lames du cardinal (Les Lames du Cardinal, l'Alchimiste des Ombres, le Dragon des Arcanes) - Pierre Pevel (Bragelonne, 2007, 2009 et 2010)
An de grâce 1633. Louis XIII guerroie et boude sa royale épouse, Richelieu mène de main de maître les délicates affaires du royaume, les Grands complotent et une bande de braves compagnons manie la rapière pour sauver le trône de France. Ça vous rappelle quelque chose ?
Sauf qu'ici, les braves compagnons ne sont pas mousquetaires du roi (encore que) mais au service du Cardinal, ce qui mêle une bonne part d'espionnage à la guerre, qu'ils ne sont pas trois, ni quatre, mais six (voire sept), dont une femme, et que le ciel de Paris voit voler plus de dragons que de pigeons. Des dragons de toutes sortes, d'ailleurs, de la mignonne petite bestiole de compagnie au grand monstre terrifiant, en passant par pas mal de statuts intermédiaires et plus ou moins humanisés. Alliés, parfois, ou adversaires des plus fourbes, dont les machinations n'ont pas fini de faire passer des nuits blanches aux nobles Lames du Cardinal.
Après un premier tome de mise en place, sympathique mais un peu superficiel - on découvre trop de choses, trop vite, et l'intrigue se dénoue de manière bien facile - l'histoire prend réellement son essor avec l'Alchimiste des Ombres. Une histoire finalement assez complexe, menée avec moult rebondissements et retournements de situation, dans la meilleure tradition du roman feuilleton. L'univers est séduisant, les personnages accrocheurs : on se laisse assez vite prendre au jeu, et on dévore sans traîner, avec plaisir, les quelques 600 pages de cette trilogie. Le dernier tome est à mes yeux, de loin, le plus réussi, avec un final qui en jette, assez palpitant et beaucoup plus sombre que ce à quoi on pouvait s'attendre au début.
Malgré tout, il y a dans cette série un peu trop d'effets de genre, qui nuisent au réalisme de l'histoire, des personnages. Bien qu'indéniablement sympathiques, ceux-ci semblent plus agir comme doivent agir ce genre de personnages dans ce genre de littérature, plutôt qu'en fonction d'une réelle logique psychologique, et ils y perdent pas mal de substance.
La narration est du même ordre, entre scènes d'action bien menées, mais dont on ressort un brin essoufflé, et descriptions qui posent assez bien l'ambiance, mais deviennent vite répétitives. Les nombreuses coquilles laissées par l'éditeur n'arrangent rien, de même que quelques incohérences de détail au niveau du scénario.
Je peine donc à rejoindre l'enthousiasme de nombreux lecteurs : même pour une lecture de divertissement, c'est un peu trop facile à mon goût, et je le déplore d'autant plus que l'idée de base, l'univers, les personnages eux-mêmes, auraient mérité un traitement un peu plus subtil et travaillé. Mais cela reste une lecture plaisante, à recommander à tous ceux qui aiment les dragons et les mousquetaires, et ont envie de se vider l'esprit pendant l'été !