Aug 09, 2006 18:35
Titre :Deux larmes
Type: fic
Nombre de mots : 2 033 mots
Pairing : Remus/Tonks
Rating : PG ou PG-13, j'hésite...
Défi : Mythe
Disclaimer : JKR etc…. !
En espérant que cette petite fific vous plaira… C'est la première fois que je tente d'écrire avec ce type de style… Dites moi ce que vous en pensez !
...
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On dit que seules des balles en argent peuvent tuer un loup garou. En venir à bout.
C'est faux.
Le vent frais fouettait ses cheveux, les emmêlant encore plus sûrement qu'un sort de chauve-furie jeté par Ginny. Par Merlin comme elle était belle se bagarrant tout en riant contre les éléments déchaînés !
Nos premières vacances ensemble. En fait, mes premières véritables vacances depuis mon enfance. Je n'avais jamais vu la mer. Lorsque j'étais tout petit, mes parents n'en avaient pas les moyens. Après… nous n'en avions plus la possibilité. Jamais je n'avais jalousé mes camarades qui, en septembre de retour à l'école primaire, me racontaient toutes leurs aventures vécues ou imaginaires. Mon monde était différent. Comment leur raconter mes attentes, mes souffrances, mes convalescences mensuelles ? Trop souvent déjà j'entendais les murmures des enseignants me dévisageant au retour d'une de mes nombreuses absences.
- Pauvre gosses, murmuraient certains.
- On devrait faire quelque chose enfin ! s'emportait parfois l'un ou l'autre.
- Mais que voulez-vous… Ce n'est pas notre rôle…
- Regardez ces marques ! Ces coups !
Je m'éloignais furtivement le plus rapidement possible, apprenant avec l'âge à les éviter davantage.
Jamais du temps béni de Poudlard, il ne m'était venu à l'esprit de regretter mes grandes vacances. Invariablement, elles se terminaient par le rassemblement de la bande de joyeux drilles que nous formions, Sirius, Peter, James et moi, chez les parents de ce dernier. Chaque année nous nous rejoignions de plus en plus tôt. Surtout l'été précédent la cinquième année à Poudlard !
Comme les bonnes choses ne durent jamais, la fin de nos études vit la fin de nos étés. Enfin, des miens avec mes amis. Ils ne pouvaient pas comprendre…
Trois ans plus tard, je les perdis. Tous.
Sans avoir pu une seule fois leur parler à cœur ouvert, m'expliquer.
Les années se succédèrent, mois après mois, lune après lune… Toutes semblables ou presque, toutes lugubres et vides. Jusqu'à l'initiative de Dumbledore, Gryffondor jusqu'au bout de la barbe, m'appelant pour enseigner à Poudlard où j'avais été si heureux, si insouciant.
Que d'émotions cette même année ! La joie du retour si rapidement suivie de la mort de Sirius, m'ébranla plus que je ne saurais le dire.
De courtes joies à suivies d'immenses peines…
Je survivais à chaque fois. Mais je ne vivais pas ; ou si peu…
Je me noyais dans le devoir, dans tout l'aide que j'apportais à l'Ordre, n'hésitant pas un seul instant à risquer ma vie en partageant celles de mes semblables, mes frères, pour les espionner. S'ils avaient pu la prendre, m'en débarrasser, je l'aurais donnée avec joie pour le bien de l'Ordre.
Mais je survivais, encore et toujours, année après année, mission après mission, lune après lune.
Cependant, comme un nuage passant devant l'objet de toutes mes rancœurs, une ombre se profilait, s'immisçait peu à peu dans ma vie. Une ombre nimbée de rose très souvent, bien qu'elle sache que je la préfère en brune. Ou châtain. Ou même blonde ! Mais une teinte naturelle mettant son adorable minois à son avantage. Pas cette perruque de Carnaval !
Je suis certain qu'elle a usé, abusé même de cette couleur pour que je la remarque. Comme si elle pouvait passer inaperçue ainsi aux yeux de quiconque… Aux nôtres mais également à ceux des Mangemorts que nous espionnions, traquions parfois ensemble. Peu à peu elle a envahi de sa parfois maladroite mais si chaleureuse présence mes recherches, mes filatures pour l'Ordre.
Son sérieux dans l'action n'avait d'égal que ses fous rires une fois la mission remplie. Après le débriefing auprès de Dumbledore au début, puis de Minerva par la suite, nous prîmes peu à peu l'habitude de rester quelques instants ensemble pour faire très sérieusement le point. Mois après mois, nuit après nuit, mission après mission, la solennité de ces réunions cédèrent peu à peu la place à de chaleureuses rencontres amicales autour d'une tasse, puis d'une chope, souvent d'un verre de gin.
L'alcool aidant, nos échanges perdirent cet emprunt dû à sa maladresse et à ma timidité. La jeune cousine de mon meilleur ami devint peu à peu mon pote, mon poteau, mon compagnon de combat et copain de beuverie. Un peu de la joie des maraudeurs coula à nouveau dans mes veines. J'avoue que j'attendais avec impatience entre deux visites chez mes semblables poilus et griffus, une mission avec Tonks… et nos beuveries de troisième mi-temps. Nous échangions nos impressions entre deux ricanements, deux toasts, nous mêlions nos rires aussi. Peu à peu, mois après mois, je vins à la considérer de moins en moins comme mon amI. Mais ma timidité rendait mon sex-appeal digne de celui d'un mollusque. Elle se lassa. Je la comprends ; il y avait de quoi.
Sans elle, je serais passé à côté de la vie. Montrant qu'elle était la digne cousine de Sirius, elle prit les choses en main. En bouche devrais-je plus exactement dire…
Lors d'une filature, notre anonymat fut mis en péril par l'une de ses maladresses. Je l'attirais contre le mur, tentant bien inutilement de passer inaperçus près d'un réverbère. L'ennemi regardait dans notre direction, s'interrogeant sur notre présence dans cette rue déserte. Seule sa providentielle présence d'esprit nous sauva du fiasco ; elle m'empoigna et transforma cette trop apparente filature en une innocente promenade de deux amoureux par la grâce d'un baiser, mes aïeux, dont je me souviendrai toujours. Entre deux tentatives de reprise de souffle, j'observais le regard soupçonneux devenir amusé par la fièvre de la jeune femme.
La chasse reprit comme si de rien n'était.
Jamais je ne fus plus mal à l'aise à un débriefing. Jamais je n'avais eu jusqu'à ce soir là, envie de fuir nos rencontres tardives. Mais pour la réussite des missions à venir, il fallait crever l'abcès ; je ne pouvais me défiler.
Entre deux verres renversés nous avons réussi à commencer à aborder ce sujet. Je ne sais plus qui, d'elle ou moi, a pris son courage à deux mains… Je pencherai pour elle. Toujours est-il que j'ai puisé le mien dans l'alcool. Le reste de la soirée, de la nuit est des plus brumeuses dans mon esprit, pour ne pas dire complètement absente.
Quand je pense au sursaut suivi d'une rougeur plus qu'écarlate du lendemain midi, dans mon lit, lorsque je m'éveillais, quelle panique ! Je n'y étais pas seul et ni Tonks ni moi n'étions vêtus. Pas besoin d'être Dumbledore pour deviner ce qui s'était passé.
Elle me contemplait. Son petit et intimidé "Bonjour ! Tu as bien dormi ? Pas mal au crâne ?" suivi d'un délicat baiser déposé au coin de mes lèvres suffirent à rappeler mes pires craintes, mes pires doutes. Je m'étais interdit tout engagement amoureux. Quelques femmes, par ci, par là, pour des raisons purement hygiéniques ; mais aucun engagement sérieux. D'abord, qui voudrait d'un homme bon à enfermer chaque mois ? Aucune femme sensée de ma connaissance…. Hormis Nymphadora Tonks, manifestement.
Je m'extirpais du lit, débitant le moins maladroitement possible tous les arguments que j'avais depuis longtemps listés pour la dissuader.
Elle m'écouta sans m'interrompre, bouche entrouverte, son teint devenant de plus en plus terne au fur et à mesure de mes explications embrouillées. Elle ne répondit que par deux larmes, deux petites larmes vite essuyées du revers de sa main tremblotante. Plus que des mots, ces deux larmes me brûlèrent le cœur plus sûrement que de l'acide. Je m'enfuis, sans même finir la phrase que j'avais commencé.
Je me suis souvent senti mal, sale dans ma vie, comme après ma première transformation, enfant, ou après l'incident avec Severus en début de sixième année. Mes parents, mes amis me réconfortaient en me répétant que je n'étais pas responsable. Je ne pouvais pas évoquer cet alibi pour elle. Et je m'en voulais, je me dégoûtais. J'avais profité de sa sympathie, de sa jeunesse, de son innocence. J'aurais voulu pouvoir pleurer, crier, hurler à la lune et remonter le passé.
Je ne sais ce qu'elle raconta à Minerva mais, jusqu'à la mort de Voldemort je n'eus jamais l'occasion de partager une nouvelle mission avec elle. Mon rôle se spécialisait de plus en plus dans la lutte contre Greyback. Mois après mois, lune après lune, je tentais de rallier mes semblables à notre cause. Une grande dépense d'énergie pour un piètre résultat.
Mois après mois, lune après lune, une année d'efforts vains à tenter d'oublier cet instant passa. Seule la bataille finale accapara suffisamment mes pensées et surtout mon instinct de survie pour l'oublier temporairement.
Ce fut lors de la célébration officielle de la victoire que l'ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal, membre de l'Ordre du Phénix décoré de l'Ordre de Merlin troisième classe pour ses actes héroïques sur le terrain, fut frappé par un simple sortilège de Petrificus Totalus, m'immobilisant totalement. Je ne l'avais pas vu venir…
Je ne m'interrogeais fort peu de temps sur l'identité de mon agresseur : Nymphadora.
Toutes les scènes colèriques de Molly Weasley n'ont et n'auront jamais l'ampleur du savon qu'elle me passa…
Comme son baiser, je garde aussi ses reproches gravés en moi.
Pendant les lunes, les mois, les années qui suivirent, j'oubliais que mes courtes joies étaient invariablement suivies d'immenses peines. Nous construisions ensemble notre bonheur. Pourtant, je n'étais que le survivant d'une espèce en voie de d'extinction. C'est pourquoi notre félicité fut à son comble quand, contre tout attente et grâce aux remèdes inventés par Severus lui-même, Nymph' donna le jour à notre enfant.
Un enfant. Un enfant humain nullement touché par ma lycanthropie. Un petit garçon doté du nez mutin de sa maman, enfin, celui qu'elle choisissait le plus souvent, et de ses bonnes joues, qui contemplait sa mère courant sur le sable de ses grands yeux d'ambre, sa chevelure fouettée par le vent.
C'est l'image que je veux emporter avec moi en cet instant.
Tous les médicomages consultés nous avaient assurés de l'humanité de mon fils. Des examens, en la seule présence de Nymph', avaient même été effectués durant la pleine lune pour vérifier son imperturbabilité à l'astre. Mais les lunes ne sont pas toutes semblables.
Nous profitions du peu d'affluence de ce mois de juin. Peu de touristes sur ces plages habituellement bondées l'été. Les obligations scolaires de notre grand garçon étaient encore fort réduites. Nous avions fui la chaleur étouffante de la ville. Le soleil, le vent, la plage, la mer semblaient à nous. La vie, le bonheur, ma femme, mon fils étaient à moi.
Pourquoi fallait-il que la pleine lune d'un solstice d'été soit une lune rouge. Ni la pleine lune pâle et lumineuse, ni la lune rousse, ni même la fameuse et rare lune bleue n'avait la moindre influence sur lui. Les examens l'avaient confirmé.
On peut vivre toute une vie sans jamais contempler une lune rouge. Il se passe parfois même un siècle sans qu'elle n'éclaire la Terre de sa funeste présence ! De si courtes joies… de si grandes peines….
Comme pour chaque pleine lune, j'étais enfermé, dans la cave de la maison que nous louions cette fois-ci, maintenu dans une camisole qu'un loup n'avait pas l'habileté de détacher. Je n'ai rien entendu, pris par ma transformation.
Aurais-je entendu que je n'aurais rien pu faire.
La lune rouge, la lune sanguinaire, la lune des fous, la lune des crimes…
Quand finalement je sortis de mon antre, c'était trop tard. Ma merveilleuse Nymphadora, baignant dans son sang, eut le temps de murmurer "On ne pouvait pas savoir… Je t'aime… Pardonne-moi, j'ai essayé…". Sa vie s'enfuit alors que deux larmes s'échappaient de ses yeux, coulant le long de ses joues blêmes, glissant le long de mes doigts encadrant son doux visage éteint. Ses deux dernières larmes alors qu'elle regardait le petit corps sans vie de notre fils contre le mur, le crâne fracassé. La présence résiduelle de quelques longs poils couvrant encore la peau de mon petit, m'éclaira sur le drame dans l'inconscience de ma douleur.
La lune rouge était partie emportant avec elle ceux que j'aimais. J'ai pleuré, crié, hurlé à la lune enfuie…
Et je suis mort, tué par deux petites larmes argentées….
On dit que seules des balles en argent peuvent tuer un loup garou. En venir à bout.
C'est faux.
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Un p'tit kleenex ?
Je me suis lancée comme vous pouvez le constater, dans le drame à la guimauve…. Avec narrateur intérieur et, rare pour moi, aucun dialogue.
Plein de références à plein de "trucs", y compris aux modos….
Bon, vous avez aimé ou pas ?
Gros zoubis !
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