Les Errants
Genre : UA(prend un tournant différent de la série TW Saison 1), angst, fluff, aventure, slash.
Fandom : Torchwood (principalement, pourra éventuellement nécessiter par la suite une connaissance de Doctor Who jusqu'à la saison 3 mais n'est pas indispensable)
Date : Décembre 2007/Avril 2008 (Ce post étant sa première publication)
Censure : PG-13 pour ce chapitre
Mots : 5 630 mots pour ce chapitre
Personnages : Ianto Jones & l'équipe de Torchwood + guest stars
Résumé : A son retour au Hub, le Capitaine Jack Harkness ne s'attendait pas à un tel accueil. L'aventure ne fait que commencer pour les membres de Torchwood 3.
Disclaimers : Torchwood et Doctor Who sont les exclusives propriétés de leurs auteurs, Russell T. Davies et de la BBC.
NOTE : Cette histoire se place après la saison 1 de Torchwood et la saison 3 de Doctor Who. Oubliez les saisons 2/3 de Torchwood et 4+specials de Doctor Who.
« Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile. […] En vertu de ce raisonnement et cette intention divine concernant la naissance du temps, le Soleil, la Lune et les cinq autres astres, ceux qu’on appelle Errants, sont nés pour définir les nombres du temps et en assurer la conservation. » Platon, Timée.
Chapitre 8 : Pléonasme circulaire
Ianto observa son entourage avec perplexité. Il s’était attendu à toute cette histoire de « plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur » mais il n’aurait jamais imaginé que ce serait à ce point-là. Le Docteur lui souriait toujours sincèrement, avec une pointe d’amusement.
Cependant dans la seconde suivante, sa vue fut obstruée. Jack le serrait contre lui à l’en étouffer. L’odeur de Jack l’envahit. Ianto sourit, enfoui son visage dans le manteau de laine du Capitaine. Il se sentit craquer. Tout son corps se détendit et il s’agrippa au dos de Jack.
C’était réel. Il était rentré. Il avait retrouvé Jack. Il se mordit la lèvre pour s’empêcher de pleurer. Seigneur, il attendait ça depuis tellement longtemps.
-Vous êtes en retard, dit-il d’une voix un peu étranglée.
-Je sais.
Ianto laissa le silence s’installer et se contenta de respirer. L’odeur de Jack, les battements de cœur de Jack contre lui, les bras de Jack autour de ses épaules. Il n’y avait que ça qui comptait pour le moment.
-Capitaine. Il est temps de déguerpir avant qu’ils n’aillent chercher l’artillerie lourde, interrompit le Docteur.
Ianto s’écarta et sourit au Docteur et à Jack.
-Je peux aider ?
Le Docteur le jaugea un moment.
-Bien entendu ! Vous voyez ce truc-là ? Tournez la manivelle le plus vite possible et Jack à votre poste. Nous aurons bien assez le temps de converser une fois en vol.
Ianto hocha la tête et rejoignit le poste assigné par le Docteur. Il ne leur fallut que quelques secondes de turbulences intenses avant que le TARDIS ne se stabilise et que le Docteur ne lui signifie d’arrêter.
Ianto prit une grande respiration. C’était fou. Il était à bord d’un vaisseau extraterrestre en fonctionnement avec l’un des aliens les plus recherchés et les plus connus de toute l’Histoire. Pourtant, il se sentait plus normal et plus en sécurité que dans cette chambre d’hôtel à Manchester ou dans l’appartement de New York.
Jack se mit à rire. Ils avaient réussi. Ianto était là. Le mois écoulé disparaissait soudain de ses épaules. Il s’approcha de Ianto avec la ferme intention de le reprendre dans ses bras et de ne pas le lâcher.
Le Docteur le prit de vitesse et vint poser sa main sur l’épaule de Ianto.
-Ianto Jones !
-Docteur, salua poliment Ianto avec un sourire.
-Heureux de faire votre connaissance. Vous êtes le premier Errant que je rencontre ! s’enthousiasma le Docteur.
-Et vous mon premier Seigneur du Temps, sourit Ianto.
Jack observa l’échange attentivement. Il se serait rongé un ongle s’il n’avait pas eu peur que le geste ne dévoile sa nervosité. Le Docteur et Ianto. Les deux personnes les plus brillantes qu’il connaissait face à face.
Ianto avait une mine fatiguée, une ombre de barbe sur les joues et les cheveux ébouriffés par leur course. Le costume victorien lui allait comme un gant et Jack fronça les sourcils en remarquant qu’il avait perdu du poids.
-Il nous aura fallut un peu plus d’un mois mais on t’a enfin retrouvé, dit Jack avec un sourire.
Il vit Ianto se tendre brusquement.
-Un mois ?
-Depuis combien de temps voyagez-vous ? demanda le Docteur en s’appuyant contre la console.
-Un an, deux mois, quatorze jours et…
Ianto sortit son chronomètre.
-trois heures.
-Je croyais que le temps de Ianto s’écoulait deux fois plus vite que le notre ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda Jack au Docteur, les sourcils froncés.
-Je ne sais pas. Il y a dû y avoir une accélération de la part du Temps. C’est étrange.
-Ce n’est pas la seule chose étrange dans toute cette histoire.
-Comment m’avez-vous trouvé ? demanda Ianto.
-Ianto Jones, Ianto Jones. Je suis le Docteur, rien ne m’est impossible. Et puis vous aviez laissé des miettes de pain, sourit le Docteur en lançant le carnet à Ianto.
-Elle vous l’a amené, dit Ianto avec un petit sourire.
-Oui, toutes mes félicitations avec les négociations en passant, répondit Jack.
-Ce n’est pas difficile d’arriver à un accord quand les parties sont dans le besoin.
Ianto ferma les yeux une seconde. La sensation avait disparu.
-Il y avait un autre Errant avec moi tout à l’heure.
-Nous savons.
-C’est comme ça que vous m’avez retrouvé. Vous m’avez tracé.
-En quelque sorte.
-Que faisons-nous maintenant ? demanda Ianto, redevenu professionnel.
-Tout d’abord du thé ! Jack ?
-Quoi ? Pourquoi moi ?
-Je suis encore chez moi non ?
Jack leva les bras dramatiquement au ciel. Il regarda Ianto longuement. Il n’avait vraiment aucune envie de laisser Ianto disparaître de son champ de vision. Ianto hocha la tête et Jack soupira avant de disparaître à l’étage inférieur.
Le Docteur fit signe à Ianto de s’asseoir ce qu’il refusa.
-Vous ne savez pas à quoi vous vous exposez en le laissant faire le thé, indiqua Ianto.
-Nous avons tous les deux survécu à bien pire qu’un peu de thé, n’est-ce pas ?
Ianto fronça les sourcils une seconde. Cartes sur table.
-Cet homme. Il était là pour moi.
-Il vous a suivi dès notre arrivée à Tokyo.
-Edo, rectifia Ianto automatiquement.
-Peu importe.
-Il a fait diversion pour que je puisse vous rejoindre.
-L’empereur Meiji a subi de nombreuses tentatives d’assassinat pendant son règne. Ce n’en était qu’une parmi tant d’autres. Cette personne devait savoir quelque chose que nous ignorerons probablement jusqu’à la fin.
Ianto hocha la tête et repensa à tous ses voyages, à toutes les personnes qu’il avait côtoyé durant cette année.
-Je vais bondir à un moment ou à un autre. Maintenant ou dans quelques jours. Malgré votre intervention, malgré tout ce que Jack peut faire.
-Pour l’instant, vous êtes en sécurité. Le Temps ne saurait vous différencier du TARDIS et contrairement à vous le TARDIS peut empêcher le Temps de se connecter à lui.
-Voler sous les radars, commenta Ianto.
-C’est un peu ça. C’est une solution temporaire cependant.
-Il y aurait bien quelque chose à tenter, commença Ianto.
-Vous m’intéressez, sourit le Docteur.
-Il faudrait boucler la boucle.
-Perturber le système en vous renvoyant à l’exact moment de votre disparition.
-C’est ça. Revenir juste après avoir bondi la première fois. Mais il peut y avoir un problème.
-Lequel ?
-Un paradoxe. Un effet boule de neige. J’ai agi sur le temps, sur les événements. Boucler ma ligne pourrait effacer mes actions et modifier le futur.
-Qui vous dit que vous n’avez pas déjà changé le futur.
Ianto pâlit.
-J’ai tué Jack, dit-il au bout d’un moment.
-Qui ne l’a pas fait ! s’exclama le Docteur avec amusement.
-Non, j’ai « tué » Jack. Il avait tellement l’air choqué de revenir à la vie. Qui sait quelles conséquences cela a engendré. Qui me dit que le Jack qui est en train de préparer notre thé est le Jack que j’ai laissé à Cardiff en 2007.
-Quand ?
-Ellis Island, je ne suis entièrement sûr de la date, peut-être 1892. Une bagarre, en essayant d’éviter qu’on ne l’abatte, j’ai dévié le tir droit vers son cœur.
Le Docteur éclata de rire. Ianto lui lança un regard confus et outragé.
-Je crois qu’il n’y a pas à s’en faire, Ianto Jones.
-Comment ça ?
-Il semblerait que les choses se soient passées comme ça avant même que vous ne bondissiez. Les lignes temporelles se croisent souvent dans ce genre de cas. Il m’est arrivé de me croiser plusieurs fois.
-Et le monde ne s’est pas autodétruit. C’est bon à savoir.
-Ce qui peut être un avantage. Votre idée de refermer la boucle est excellente. En créant cette erreur, nous pourrons faire en sorte que le Temps soit confus.
-Ca vaut le coup d’essayer.
Ils se retournèrent à temps pour voir Jack remonter avec un plateau. Ianto sourit à la grimace qu’affichait Jack.
-J’ai manqué quelque chose ? demanda Jack en déposant le plateau la première surface plate à sa disposition.
-Non, rien de très important.
-Je peux l’embrasser maintenant ? Ou vous allez continuer à m’interrompre subtilement jusqu’à ce que j’abandonne ? dit Jack à l’attention du Docteur.
Le Docteur leva les yeux au ciel et se saisit d’une des trois tasses fumantes. Jack prit ça comme un accord. Il passa les mains sur les joues de Ianto et l’embrassa. Ianto lui répondit avec la même douceur. Ils auraient bien assez le temps pour ça dès que Ianto rentrerait.
***
-Non ! protesta Jack.
-Qui vous dit que nous vous laissons le choix ? demanda le Docteur.
-Je refuse catégoriquement.
-Vous êtes donc parfaitement conscient du fait que vous allez créer une catastrophe à vous tout seul, reprocha Ianto.
-Ce ne serait pas la première fois, commenta le Docteur, amusé.
-Hey !
-Nous ne pouvons pas prendre le risque.
-Et si vous vous trompez, on risque de reperdre Ianto !
Le Docteur et Ianto se contentèrent de le fixer en réponse. Jack soupira. Le Docteur ne se trompait que rarement mais si sa théorie était soutenue par Ianto la marge d’erreur se réduisait encore considérablement. Jack le savait mais il se devait de protester !
-Vous savez très bien que les conséquences seraient bien trop grandes. Si nous bouclons la boucle, tout le temps écoulé depuis ma disparition disparaîtra et vous aussi par conséquent. Si vous restez en dehors du processus, vous serez une anomalie.
-Ce n’est définitivement pas la première fois qu’on me qualifie comme ça, coupa Jack.
-Deux Jack dans le même espace temporelle dont un qui n’est pas censé exister, continua Ianto sans retenir le commentaire.
-Et un seul Jack Harkness suffit à l’Univers.
-Docteur, reprocha Ianto.
Jack regarda l’interaction, halluciné. Il commençait à vraiment avoir l’impression d’être en tort. Il l’était probablement de toute façon. Il s’approcha de Ianto et lui attrapa le menton doucement.
-Je ne veux pas te lâcher. Qui sait quelles catastrophes…
-Je ne vous laisse pas le choix, comme le Docteur vous l’a déjà dit. Je vous pousserais moi-même hors du vaisseau s’il le faut.
-Ianto ! s’exclama Jack en colère.
Ianto soupira, passa la main sur la nuque de Jack et le regarda dans les yeux. Jack se tut. Il y avait cette lueur dans les yeux de Ianto. Celle de quelqu’un qui avait vécu plus que son apparence voulait bien le montrer, qui avait vu des choses incroyables, peut-être même horribles.
Ce n’était plus le Ianto d’avant. C’était un Ianto plus fort, plus déterminé et plus beau qu’avant, si c’était possible. Il allait le regretter.
-Qu’est-ce que je vais dire aux autres ? Gwen va vouloir m’arracher la tête si je reviens les mains vides.
Ianto lui sourit et Jack sut qu’il avait perdu toute bataille.
-Je leur écrirai un mot personnellement pour vous éviter les inconvénients d’une nouvelle mutinerie. Je ne serais pas là pour nettoyer après.
-Merci, bouda Jack.
-On peut passer à la suite maintenant ? lança le Docteur.
Ianto hocha la tête et le rejoignit. Jack soupira et se laissa tomber sur le fauteuil. S’il devait maintenant entrer en compétition avec le Docteur pour garder l’attention de Ianto, il n’avait pas fini.
***
Jack pénétra dans le Hub au petit matin. Le Docteur n’avait jamais eu le bon timing pour les atterrissages. Contre toute attente, trois têtes se levèrent du bureau de Tosh, visiblement impatiente et rivées sur les moniteurs du CCTV.
Gwen lui lança un regard sombre en le voyant seul. Il ferma les yeux une seconde, prêt à recevoir sa punition en bon martyr. Après tout, il avait échoué. Ianto n’était pas avec lui. Il sortit une enveloppe de la poche de son manteau et la leur tendit, prenant ensuite la direction de son bureau.
-Qu’est-ce que c’est ?
-Une lettre toute fraîche de Ianto à votre attention, dit-il en accrochant sa veste au porte-manteau.
Il les entendit s’exclamer, le papier se déchirer. Il se laissa tomber sur sa chaise. Il ne fallut que quelques secondes à son équipe pour prendre le bureau d’assaut.
-Il va bien ?
-Il rentre quand ?
-Est-ce qu’il a tout sa tête ?
Les questions fusèrent dans tous les sens.
-Vous avez perdu la faculté de lire ? lança-t-il.
Les filles grimacèrent devant sa sécheresse. Owen prit la feuille de papier des mains de Gwen et la jeta sur le bureau :
À tout à l’heure,
Ianto.
Jack se passa une main sur le visage pour se calmer. Il aurait dû lire cette lettre avant de sauter du TARDIS. Maudit Ianto Jones.
-Il est entre de bonnes mains. Il ne va pas tarder à revenir.
La boule au creux de son estomac ne fit que prendre de l’ampleur. Les autres ne lui passèrent pas de savon. Gwen ne le repoussa pas contre le mur. Tosh ne lui posa pas plus de questions. Ils sortirent du bureau ensemble. Jack se laissa aller en arrière sur son siège et regarda le plafond.
Qu’est-ce qu’on pouvait bien faire pour s’occuper quand il ne vous restait que quelques heures d’existence? Il allait disparaître et oublier d’un moment à l’autre. Il en était furieux et nerveux à la fois. Il se mordit la lèvre et ferma les yeux.
Il n’avait pas d’autre choix que d’attendre de toute façon.
***
Ianto répertoriait, classait, apprenait chacune des fonctions du TARDIS qu’il pouvait trouver. C’était fascinant. Le TARDIS pouvait contrôler le temps et l’espace comme lui n’avait jamais pu le faire sur ces voyages.
Ce devait être fabuleux de pouvoir piloter un tel vaisseau. L’espièglerie et l’excitation du Docteur quand ils étaient repartis après avoir déposer Jack en était la preuve incontestable.
Il était nerveux. L’absence de bourdonnement dans ses cellules l’inquiétait. Il avait l’impression d’être totalement isolé du Temps et ça l’effrayait. Il n’arriverait pas à prévoir un bond temporel.
Jack lui manquait déjà. Quelques heures ne lui avait pas suffi et maintenant son mal du pays l’aurait avalé tout entier s’il n’avait pas eu tant de nouvelles choses à apprendre. Il lui fallait bien quelque chose pour l’empêcher de penser à tout ce qui se bousculait dans sa tête.
Vingt-neuf voyages. Un an, deux mois, quinze jours et treize heures passés loin de chez lui. Au fil des voyages, il avait appris à refouler son mal du pays avec une efficacité qui le déconcertait. Maintenant il arrivait à peine à le contenir assez pour ne pas le laisser apparaître.
Il prit une grande inspiration et rouvrit les yeux. Le Docteur lui sourit.
-C’est fascinant, lui dit-il.
-N’est-ce pas, répondit le Docteur avec fierté.
-Je comprends un peu pourquoi Jack aime tant voyager avec vous.
-Le Capitaine a une drôle tendance à tomber au bon endroit au mauvais moment.
-Son timing a parfois des ratés, sourit Ianto.
-Vous êtes trop indulgent, Ianto Jones.
-Quand commençons-nous ?
-La première chose à faire est de vérifier l’instant exact de ma disparition.
Ianto farfouilla une minute dans les dossiers de Jack. Il sourit et en sortit une photo. Il pouvait toujours compter sur la précision de Toshiko. Il tendit la photo au Docteur et attendit le verdict.
-Parfait.
-J’imagine qu’il ne suffit pas de rentrer une date et une heure dans votre ordinateur pour y être transporter ? tenta Ianto.
-Le TARDIS est loin d’être une DeLorean, Ianto Jones.
-Je m’en doutais, Docteur. Je ne vous pensais pas fan de science-fiction terrienne.
-Vous plaisantez ? Les choses aberrantes que vous pouvez inventer parfois sont brillantes !
Ianto sourit et hocha la tête. La vieille couverture de cuir usé de son premier journal attira son attention. Il parcourut les lignes attentivement. Ca lui paraissait tellement loin. Il leva les yeux vers le Docteur.
-Pourrais-je vous demander un service ?
Le Docteur haussa les sourcils et Ianto se demanda si ce n’était pas un peu présumé de sa chance. Qui ne tentait rien…
***
Le Docteur sortit du TARDIS avec le sourire. Il ôta son manteau et le déposa sur son bras. Ianto referma la porte derrière eux. Il proposa au Docteur de prendre leur manteau qui accepta avec un vague sourire.
Ianto se rappelait soudain de la chaleur et de l’humidité. Tout lui revenait d’un coup et il prit une grande respiration. La terre se mit à trembler et les cris s’élevèrent dans les airs.
Le Docteur ne s’alarma pas. Ianto se calma et attendit que tout se calme de nouveau.
Les grands yeux se fixèrent sur eux immédiatement. Ianto se passa la langue sur les lèvres.
-Bonjour Jack.
-Vous vous connaissez ? Demanda le Docteur.
-En quelque sorte, lui répondit Ianto.
L’immense reptile les scruta un long moment avant d’incliner la tête devant Ianto. La bête gémit et recula. Ianto tendit la main vers l’animal et c’est à cet instant qu’il l’entendit.
-YAHOOOOOOOOOOOOO !
L’homme bondit à leurs cotés. Ianto se redressa avec un grand sourire.
-Bob !
-Gamin? S’exclama-t-il.
Ianto observa la réaction du Docteur. Il se tenait droit, les mains dans les poches et attendait avec un sourire. Ianto s’approcha de Bob et serra le barbu contre lui.
-Comment allez-vous ?
-Euh bien gamin. Qu’est-ce que tu fiches là ? Comment t’es revenu ?
-C’est une longue histoire. J’ai quelque chose à te proposer.
Ianto vit les yeux de Bob s’écarquiller. Bob hocha la tête et se retourna vers le Docteur. Le Docteur lui sourit à son tour, satisfait. Ianto avait un bon pressentiment.
***
-Vous savez Ianto Jones. Avec une précision comme la vôtre, ce serait un bonheur de voyager.
-Je suis sûr que vous vous ennuieriez vite. Le manque d’imprévu aurait raison du confort de la précision, sourit Ianto en relâchant une commande du TARDIS.
Le Docteur haussa un sourcil et lui sourit. Ianto prit une grande inspiration. Il avait réussi à ramener Bob à son époque pour la fin de la prestation de Jimi Hendrix, à le déposer à Inverness à la date qu’ils avaient choisi.
Ianto avait toujours eu un peu de mal avec Jimi Hendrix mais cette fois, le voir, l’entendre, lui avait donné des frissons dans tout le corps. Bob était vraiment un homme bien et plutôt agréable une fois rasé.
Ianto se regarda dans le reflet de l’écran. Il fallait qu’il se rase, qu’il se coupe les cheveux, qu’il change de vêtements. Il devait ressembler le plus possible au Ianto qui avait bondi de Cardiff le 15 Mai 2007. Et ce n’était pas gagné. Il avait perdu du poids, prit du muscle. Il ne pouvait pas effacer de tels changements en claquant des doigts. Il espérait que ça ne se remarque pas trop.
-Docteur ?
-Oui Ianto Jones ?
-Y a-t-il un endroit dans ce labyrinthe où je puisse me changer ?
-Deux étages plus bas. Hurlez si vous êtes perdus.
-Merci.
Ianto descendit l’escalier en colimaçon. Il trouva la salle de bain au bout du troisième essai. Il ouvrit sa besace et défit précautionneusement le sac de papier ficelé qu’il gardait au fond. Ianto sourit en prenant une grande inspiration. Le costume était en parfait état, à peine froissé. Il était temps de réapprendre à vivre comme Ianto Jones, cru 2007.
Il lui fallut une bonne heure, à en juger par son chronomètre. L’objet ne l’avait jusqu’alors jamais quitté. Il n’arriverait probablement plus à s’en séparer de toute façon. Il remonta jusqu’à l’étage principal. Le Docteur attendait, assis sur son fauteuil, buvant une tasse de thé fumante.
Une autre grande tasse refroidissait sur l’accoudoir. Le Docteur sourit et la lui tendit sans pour autant lever les yeux de son écran.
-Vous êtes prêt ?
-Je ne suis pas sûr mais essayons tout de même.
-Je ne comprendrais donc jamais pourquoi le TARDIS répond mieux aux autres qu’à moi, répondit le Docteur en secouant la tête.
-Vous l’intimidez peut-être, rit Ianto.
-J’en doute. Vous vous chargez d’entrer les données.
-À vos ordres, Docteur.
***
Ianto avait le cœur qui battait à cent à l’heure. Le vent sur son visage lui donnait des frissons. La main crispée sur le bois bleu de l’embrasure, il se tenait prêt. Il se jeta un œil à la montre. Il fit signe au Docteur d’avancer.
Le TARDIS plongea un peu plus en avant, survolant la Plass aussi doucement que possible. Ianto balayait l’endroit des yeux, essayant de ne pas s’attarder. Il ne fallait pas qu’il se déconcentre. Son regard s’arrêta sur un couple marchant tranquillement.
-A 8 heures ! 30 mètres !lança-t-il.
Le Docteur acquiesça de la tête et fit avancer le TARDIS dans la direction indiquée. Il s’en rapprochait.
-En stand-by !
Le TARDIS s’arrêta brusquement en plein air. Il était juste au dessus. Encore quelques secondes. Il se tourna vers le Docteur.
-Merci !
-Je repasserai dans quelques jours ! Bonne chance Ianto Jones !
-A vous aussi Docteur !
En dessous de lui, il pouvait entendre le rire de Gwen et sa voix résonnant dans ses oreilles. Il était rentré.
***
-Le seconder ? Tu faisais tout, protesta Gwen en riant. Je pense qu’il ne voulait pas te contrarier s’il venait à faire une connerie. Tu aurais vu sa tête quand le Slime a failli l’avaler, raconta-t-elle. Heureusement que tu l’avais prévenu.
-Vous vous seriez très bien débrouillés sans moi. J’en suis persuadé.
Gwen rit avec Ianto. Ils n’allaient pas tarder à rentrer au Hub. Elle espérait vraiment que Jack et les autres aient pu retrouver l’enfant sain et sauf. Puis brusquement, Gwen sentit une sorte de courant d’air sur sa joue, qui l’attirait aussi efficacement qu’il la repoussait.
Le rire de Ianto disparut et elle se retourna vers lui. Personne.
-Ianto ?
Elle tourna sur elle-même, de plus en plus paniquée. Ianto n’était pas à ses cotés ! Ianto avait…
-Oui ?
Elle baissa les yeux brusquement. Un peu en retrait, agenouillé au sol, Ianto la regarda avec de grands yeux interrogateurs. Il respira un grand coup et vint lui taper amicalement l’épaule.
-Ne refais plus jamais ça !
-Si je ne fais pas mes lacets, je risque la chute, plaisanta Ianto.
-Tu m’as comprise.
-Tu es un peu trop sur les charbons ardents, Gwen, rit Ianto. Peut-être devrais-tu demandé quelques jours à Jack. Partir avec Rhys.
-C’est une bonne idée. Mais ne change pas de sujet, j’ai cru que tu avais disparu.
Ianto lui sourit avec une sorte de tendresse dans le regard. Il posa la main sur sa joue et Gwen se sentit rougir.
-Je ne disparaîtrais plus.
Gwen ne comprenait pas très bien pourquoi Ianto la regardait comme ça, pourquoi la main paraissait si froide, ni pourquoi Ianto avait cette expression sur le visage. Comme s’il ne l’avait pas vu depuis des lustres.
-Rentrons. Avant que nous ne retrouvions le Hub sans dessus dessous.
-Tu ferais bien de les laisser ranger cette fois !
-J’essayerai, rit Ianto.
Gwen mit de coté ses incertitudes. Ianto avait sûrement raison. Elle avait besoin de vacances.
***
Ianto s’arrêta à l’entrée du Hub. Il prit une inspiration un peu tremblante. Tout était comme avant. Tosh était assise à son bureau, concentrée sur ses écrans, les lunettes sur le bout du nez. Owen sortait de la salle d’autopsie, sa blouse de détente affichant les badges aux couleurs de l’Union Jack et du « Peace and Love ». Gwen déposait ses affaires à son bureau, vérifiant qu’Owen n’avait pas touché à sa station de travail discrètement.
Ianto aurait voulu pouvoir éclater de rire, là en plein milieu de la base, les prendre dans ses bras - même Owen - et rire. Il était rentré ! Il était chez lui. Il ravala un tout petit rire tremblant. Il se dirigea vers la machine à café, passa ses doigts sur le chrome du dessus.
Tout était familier, comme dans ses souvenirs. L’année écoulée lui faisait l’effet de dix. Il ôta sa veste. Il déposa ses affaires sous la table. Ianto regarda autour de lui et sourit. Il allait faire du café.
***
Jack avait à peine entrevu Ianto de toute la journée. Une tassé de café plus extraordinaire que jamais était apparue sur son bureau presque par enchantement. Gwen lui avait fait son rapport. Les tasses d’Owen et de Toshiko trônaient sur la petite table basse et étrangement l’ambiance s’était détendue dès la première tournée de café.
Un jour, Jack demanderait son secret à Ianto. Peut-être ajoutait-il un ingrédient, une drogue quelconque. Il ne savait vraiment pas mais aujourd’hui, ce fut un pur bonheur caféiné.
Gwen vint lui dire bonsoir. Owen beugla juste après elle et Tosh vint le saluer discrètement. Jack soupira en se levant de sa chaise. Il allait peut-être sortir ce soir en fin de compte. Ca avait été une bonne journée.
-Jack ?
Il se retourna avec le sourire.
-Ianto. Voler t’a manqué ?
Il ne le vit pas venir, ne l’avait même pas prévu ou imaginé. Les lèvres de Ianto se plaquèrent contre les siennes. Jack ferma les yeux sous l’assaut expert. Ianto le dévorait vivant, le coinçant entre lui et le bureau.
Jack n’arrivait pas à penser, n’arrivait même pas à s’écarter assez longtemps pour demander pourquoi. Il se laissa faire, rendant tout ce qu’on lui donnait comme il put. A croire que tout ce que voulait Ianto c’était avoir Jack contre lui plutôt qu’autre chose.
Quand Ianto relâcha ses lèvres, Jack était à bout de souffle, leur front l’un contre l’autre. Il passa sa main sur la joue de Ianto et le sentit frissonner.
-Voler n’est apparemment pas la seule chose qui t’a manqué, constata Jack d’une voix rauque.
Ianto se serra un peu plus contre Jack et ne dit rien pendant de longues secondes.
-Tu n’as pas idée, répondit Ianto à son oreille.
Jack frissonna et cessa de réfléchir.
***
Ianto terminait de ranger le dossier Dickenson dans les archives quand il le sentit. La même vibration qu’avant. Ca faisait deux semaines qu’il était rentré maintenant. Deux longues et délicieuses semaines passées à réapprendre la vie au XXIème siècle, la vie à Torchwood.
Jack le surveillait de près en se croyant discret. Owen gémissait à chaque tasse de café en essayant de se retenir. Toshiko l’avait même enregistré une fois. Myfanwy avait passé des jours entiers à le fuir comme la peste. Ianto avait été blessé d’abord puis au bout de plusieurs douches et de beaucoup de bouteilles de sauce barbecue, il avait pu se faire pardonner l’odeur de reptile qui avait dû s’accrocher à lui chez Bob.
À présent, les Weevils hésitaient avant de l’attaquer, mais l’attaquer toujours en fin de compte. Apparemment, ils étaient moins impressionnés par lui que les tyrannosaures.
Ianto sourit bêtement en comprenant ce que voulait dire cette sensation. Il remonta des Archives, passant sa veste de costume par dessus sa chemise rouge. Il frappa à la porte avant d’entrer dans le bureau de Jack.
-Je dois m’absenter quelques heures. Cela est-il possible ?
-Pourquoi faire ?
-Je viens de recevoir un coup de téléphone important. Une affaire urgente.
Ianto ne sourcilla pas devant l’observation attentive de Jack.
-D’accord. Préviens Toshiko de garder un œil sur l’office en sortant.
-Merci.
Ianto sortit par la porte réservé au public et prit une grande bouffée d’air frais. La saison Cardiff s’annonçait chaud et humide. Ianto était sûr que c’était le meilleur endroit où passer l’année. Mais il n’était pas très objectif.
Il se dirigea au travers des rues avec précision, la sensation grandissante au creux de son estomac, en rien comparable à ce qui précédait un bond. Il suivit son instinct et s’arrêta devant un café sur le front de mer.
Il sourit et s’installa à la petite table.
-Ianto Jones.
-Docteur. Je pensais que vous mettriez plus de temps à perdre la précision de vos dates d’arrivée.
-Que voulez-vous ? Même tout ma science ne peut rien face aux humeurs du TARDIS.
-Je suis content de vous revoir, dit-il sincèrement.
Le Docteur lui répondit par un sourire. Ianto but une gorgée du thé en face de lui. Il était attendu apparemment. Il accueillit la chaleur avec joie.
-Comment ça se passe ?
-Bien. Rien en provenance du Temps, pour l’instant.
-Bien. Je vous ai rapporté vos journaux, dit le Docteur en lui tendant les petits carnets ficelés ensemble.
-Merci. Je tâcherai de ne pas les laisser traîner.
-Ce pourrait être sage, ou l’un de vos éditeurs de science-fiction achèterait les droits d’exploitation.
-N’exagérons rien.
-J’ai effectué plusieurs analyses à votre sujet.
Ianto acquiesça de la tête.
-Je dois vous avertir que vous pouvez toujours bondir. D’après ce que j’ai pu étudier, certains de vos bonds ont été causé par vos propres émotions. La peur, l’angoisse. Ellis Island, Oran. Vous avez sûrement réussi à gérer ça pendant vos voyages mais il vous faudra être prudent à l’avenir.
-Ce qui veut dire que je peux contrôler mes bonds.
-Peut-être. Je voudrais faire un scanner rapide.
-Allez-y, autorisa Ianto.
Le Docteur pointa son tournevis sonique vers lui. Il faudrait qu’il cherche plus d’informations sur cet engin dès son retour à Torchwood.
-Voilà.
-Voilà quoi ?
-J’ai ajusté la fréquence de vos particules de Temps avec celle du TARDIS. Si jamais vous bondissez encore, vous bondirez vers le TARDIS. Nous aviserons à ce moment-là.
-Merci.
-Ne me remerciez pas. Ce fut une vraie aventure. Je n’avais jamais rencontré d’Errants, je n’avais plus fait voler le TARDIS depuis des lustres.
-Heureux d’avoir pu vous divertir.
-Vous pourriez venir avec moi.
Ianto reposa sa tasse, surpris. Il ne savait pas quoi dire.
-Vous pourriez profiter de vos voyages temporels sans avoir peur de disparaître à tout moment.
-Je ne suis pas sûr d’avoir le courage de quitter mon chez moi si vite. Mais si vous me le permettez, je garde l’invitation pour une prochaine fois.
-Vous êtes le bienvenu, Ianto Jones.
-Je dois vous prévenir que Jack risquerait de me suivre.
-Je peux faire une exception pour lui. Après tout, c’est un peu de sa faute.
-Pardon ?
-Si le Temps vous a remarqué au départ, c’est à cause de Jack. Il a dû laisser une marque sur vous. Des particules de sa vie. Si Jack ne peut pas bondir et ne peut pas être influencé par le Temps, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas un phare dans la nuit.
-Vous voulez dire que si j’ai disparu au départ, ce n’était pas parce que nous enquêtions sur la disparition d’un Errant ?
-Probablement que si mais il vous a choisi vous pour une raison.
Ianto hésita entre éclater de rire et grimacer. Le sort lui jouait vraiment de drôles de tours.
-Et puis maintenant que vous avez l’espérance de vie d’un Seigneur du Temps, sans la capacité de se régénérer bien évidemment, vous allez devoir le supporter longtemps.
-Je croyais que vous l’appréciiez ?
-Il a ses moments, rétorqua le Docteur en haussant les épaules.
La nouvelle de sa longévité ne le surprit pas. Il avait su faire les calculs tout seul, mais de là à penser en siècles voire en millénaires, il y avait quand même un monde. Il se laissa aller en arrière sur son siège et but une longue gorgée de thé. Il aurait bien le temps de s’affoler plus tard.
***
Jack regarda Ianto quitter la grande place et enfila son manteau.
-Je sors ! Je suis sur la fréquence s’il y a un problème.
-Jack !
Il disparut avant de pouvoir laisser le temps à Gwen de protester. Il devait suivre Ianto. Ces deux dernières semaines avaient été étranges. Le comportement de Ianto surtout. Il était toujours aussi efficace, professionnel. Son café était trop bon, et ce n’était pas normal. Il(s) n’avait(ent) rien fait pour le mériter.
Jack n’était même pas sûr d’avoir mérité un pardon si rapide après sa fuite. Mais c’était le reste qui était étrange. Ianto était Ianto. Il avait la même odeur, la même texture sous ses doigts, la même chaleur, la même voix et pourtant quelque chose n’était pas normal.
Ianto l’avait pratiquement molesté dans le bureau le soir de sa mission sur la disparition Dickenson. C’était déjà arrivé mais c’était surtout dû à un subtil jeu de provocation entre eux qui pouvait durer parfois plusieurs jours. Pas comme ça, sorti de nulle part.
Jack détestait qu’on change autour de lui. Vincent/Vanessa, Toshiko. Il y avait toujours une raison aux changements et Jack ne les aimait généralement pas. C’était mauvais signe.
Puis il y avait eu la cicatrice. La marque sur l’épaule de Ianto. Ronde et irrégulière. Il avait assez vu de blessures par balle pour savoir à quoi elles ressemblaient. Il les avait même expérimentés. Mais celle-là n’était pas là avant la mission Dickenson. Il connaissait le corps de Ianto comme le sien. Il ne se trompait pas.
Quelque chose s’était passé et visiblement quelque chose que Gwen n’avait pas vécu. C’était trop incertain, trop mystérieux. Jack associait mal les mystères avec Ianto. Il ne pouvait pas s’en empêcher.
Il traça le signal du communicateur de Ianto. Il était sur le front de mer, stationnaire. Jack rangea le scanner dans la poche de son manteau. Il commençait à avoir chaud. La silhouette de Ianto à la terrasse d’un café accrocha son regard. Il s’approcha discrètement d’abord.
La surprise le figea sur place une seconde avant qu’il ne se rapprocha à grands pas de la table.
-Docteur !
-Capitaine, sourit ce dernier.
-Ca fait un petit moment.
-Pas vraiment non.
-Je suis sous surveillance Capitaine ? interrogea brusquement Ianto, avec un haussement de sourcils.
-Non. C’est une pure coïncidence, mentit Jack. Attends une seconde, vous vous connaissez tous les deux ?
Il vit avec perplexité le Docteur et Ianto échanger un sourire complice. Ok, là il ne comprenait vraiment plus rien. Mais au moins ça expliquait pourquoi Ianto était Ianto sans être tout à fait son Ianto.
Il fronça les sourcils. Il se perdait lui-même.
-Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer là ?
-C’est une longue histoire, répondit Ianto.
-Une longue histoire qui commence comme d’habitude par l’une de vos bêtises.
-Hey !
-Docteur. Il ne sait rien pour l’instant. Il serait injuste de notre part de le condamner sans lui faire part des accusations au préalable.
Le Docteur éclata de rire. Jack se laissa tomber sur la première chaise à sa portée, perplexe. Il prit une grande inspiration, commanda un long whisky. Il laissa son regard s’attarder sur le Docteur puis sur Ianto et dans l’autre sens.
-Longue histoire, hein ? demanda Jack.
-Tu n’as pas idée, sourit Ianto.
FIN
Le 8 Avril 2008