Bingo - Ebriété

Nov 06, 2012 22:38

Fandom : Claymore
Victimes : Hélène et Denève. 
Rating : PG.
Nombre de mots : 1064.



Denève contempla avec un soupçon d’agacement Hélène reposer sa chope sur la table d’un geste un peu plus fort que nécessaire. Le bruit mat fit se retourner l’aubergiste, d’un air inquiet. La présence de deux Claymores n’était jamais bonne pour les affaires et il ignorait que ces monstres pouvaient être ivres. Denève lui jeta un regard noir et l’homme grassouillet retourna essuyer ses verres derrière le comptoir. Hélène eut un gloussement de rire avant de se resservir. L’alcool lui montait à la tête et elle sombrait dans une douce euphorie. Denève soupira. Les claymores pouvaient choisir de laisser l’alcool passer dans leur sang ou non. Hélène faisait exprès de s’enivrer, pour oublier les révélations de Miria juste après leur bataille contre l’exalté mâle.

Hélène rit encore une fois, un son clair et joyeux, absolument pas empâté par l’alcool. Elle se leva d’un mouvement gracieux et se dirigea vers la porte. Denève leva les yeux au ciel, posa quelques piécettes sur la table pour régler leurs consommations, attrapa leurs épées et leurs capes et suivit sa camarade. Hélène se tenait sur le porche, juste devant la porte, et regardait la neige tomber.

« C’est beau, chuchota-t-elle, comme une enfant confiant un secret. Quand j’étais petite, on priait dans mon village lors des premières neiges. Je me souviens d’aller à l’église sous les flocons. Ma mère nous enfouissait toujours sous des tonnes de lainages, moi et mes sœurs. Le froid nous brûlait quand même le nez et on avait toujours les doigts gelés parce qu’on avait joué dans la neige. 
- Hélène…
- Ne fais pas attention, j’ai trop bu. J’ai toujours tendance à raconter ma vie quand j’ai trop bu. »

Puis Hélène quitta l’abri du porche pour s’aventurer sous la neige. Elle rejeta sa tête en arrière, écarta les bras et tournoya. Les flocons tombaient autour d’elle, se perdaient dans ses cheveux, fondaient au contact de sa peau et Denève regardait son amie. Hélène n’était que faiblement éclairée par les deux torches accrochées au mur extérieur de l’auberge. La lumière se reflétait sur ses cheveux pâles et les faisait doucement briller. Hélène essayait toujours de plaisanter pour remonter l’ambiance, même si son sens de l’humour était parfois particulier. Mais comme toutes les Claymores, sa vie était semée de tragédie.

Puis Hélène se tourna vers elle et lui sourit, d’un air un peu fragile, avant de tendre son bras vers elle, l’invitant à la rejoindre. Ses cheveux flottaient autour d’elle à cause du vent et formaient un halo clair. Sa peau pâle luisait doucement dans la pénombre et ses yeux brillaient. Elle était belle. Denève fit un pas, puis un autre et encore un autre jusqu’à se trouver en face d’Hélène. Cette dernière lui prit les mains et l’entraîna dans sa ronde.

Puis, dans un grand éclat de rire, les deux femmes tombèrent au sol, dans la neige. Hélène avait les joues rouges à cause du froid et les yeux brillants de joie et d’alcool. Elles s’assirent l’une à côté de l’autre et Hélène posa sa tête sur l’épaule de Denève.

« Je crois bien que je suis totalement ivre.
- Tu l’es.
- Tu n’as jamais été gentille, gloussa Hélène. Mais je t’aime bien quand même.
- Je confirme, tu es totalement ivre. »

Hélène entoura de ses bras la taille de Denève et se blottit davantage contre elle. Denève lui rendit l’étreinte et posa son menton sur la tête de son amie, respirant l’odeur agréable de pin et de neige qui se dégageait de ses cheveux.

« Je n’ai pas froid. Depuis que je suis entrée dans l’organisation, je n’ai jamais eu froid dans la neige. C’est dommage. Je voulais essayer encore ce soir mais rien à faire, je crois qu’on ne peut plus sentir le froid.
- Ça fait longtemps qu’on s’est rendu compte qu’on ne peut sentir ni le froid, ni la chaleur.
- Je sais. Mais la neige est bien moins amusante si on ne peut pas se rendre compte qu’elle est froide. »

Les deux jeunes femmes restèrent silencieuses un long moment, savourant la présence de l’autre. Denève passait la main dans les cheveux courts et soyeux d’Hélène qui écoutait battre le cœur de son amie, la tête posée contre sa poitrine.

« Vous priiez quoi dans ton village ?
- Un peu tout. La Grande Déesse, principalement. On était plutôt haut dans les montagnes et il neigeait beaucoup en hiver. On priait alors les esprits de la glace de veiller sur nous et de ne pas déclencher de catastrophes. Je me souviens des chandelles qui éclairaient la petite église en pierre et la foule des villageois qui venaient les allumer et prier. C’était beau. Et toi, tu priais quoi quand t’étais encore humaine ?
- On ne priait pas dans mon village. »

Hélène se redressa et regarda Denève avec un air sérieux, malgré son taux d’alcool dans le sang.

« Si tu veux, je peux t’apprendre à prier. »

Denève se sentit sourire.

« Prier est une question de foi et d’amour, Hélène. Tu ne peux pas m’enseigner la foi, ni l’amour. Nous autres, on ne ressent pas ce genre d’émotions. Nous n’en avons pas besoin, non plus.
- C’est faux ! s’écria son amie. Je refuse de ne rien ressentir ! Je peux te montrer ce que c’est qu’aimer. Je peux te montrer ce que c’est que croire en autre chose qu’une épée. »

Hélène se pencha vers Denève.

« Je suis ivre, murmura-t-elle.
- Hélène ?
- Je suis ivre, » lui chuchota-t-elle encore une fois.

Elle se pencha encore plus et embrassa son amie. Les lèvres d’Hélène étaient douces, tièdes. Puis le baiser cessa et Hélène reposa encore une fois sa tête sur l’épaule de Denève. Le baiser avait complètement chamboulé cette dernière. Une chaleur douce se répandait dans le ventre et la poitrine de Denève. Un agréable sentiment de confusion la gagnait et elle se sentit sourire. Elle tourna la tête pour regarder son amie et l’embrassa doucement sur le front. Ce sentiment était merveilleux et mieux, totalement humain.

« Je crois que je commence à comprendre ce qu’est la foi.
- Tu aimes ?
- Oui.
- Je t’aime, lui avoua Hélène d’un ton très bas.
- Je sais. Je t’aime aussi.
- On peut regarder encore tomber la neige ? »

La voix d’Hélène avait en elle l’intonation de l’enfant qui n’avait jamais pu grandir, remplacée trop vite par la guerrière.

« Bien sûr. »

Et Denève resserra tendrement son étreinte, sur le doux air de la prière que son amie fredonnait.

Notes :
Je me noie dans le fluff, au secours !
(Hélène est un peu OOC mais elle est ivre, ça compte pas XD)

fandom : claymore, fanfic

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