Fanfic - Cesare
Fandom : Cesare
Personnages/Pairing : Cesare/Miguel
Prompt : "péché d'amour dans une église" par llilyb
Notes : la relation entre Cesare et Miguel est horriblement compliquée et pleine d'UST quand on y pense. Oh, et j'ai dû batailler pour que Cesare embrasse Miguel au final parce que c'était pas du tout parti dans la bonne direction.
« Cesare. »
La voix de Miguel résonna dans la cathédrale de Pise. Le jeune espagnol remonta dans l’allée jusqu’à arriver au banc de messe où Cesare était assis, le menton posé sur ses mains jointes.
« Il est rare de te voir venir dans la cathédrale, Miguel. N’as-tu pas peur que le plafond s’écroule sur toi ? »
Le mentionné retint de lever les yeux au ciel devant la pointe d’ironie présente dans le ton de Cesare. A la place, et parce qu’il connaissait bien son seigneur et que le voir dans une église en dehors des heures d’office n’était pas habituel, il s’assit à côté de lui. Cesare pencha la tête et l’appuya contre l’épaule de Miguel qui passa un bras autour de celles de Cesare, pour le serrer un peu contre lui. Miguel attendit patiemment que l’héritier des Borgia se mette à parler, qu’il lui dise ce qui l’avait conduit à se cloîtrer dans la cathédrale. Enfin, au bout de quelques minutes, alors que Miguel commençait à jouer avec les cheveux du Borgia et à emmêler ses boucles bien coiffées, Cesare s’exprima.
« Aujourd’hui, c’est les trois ans de la mort de Pedro Luis. »
Il y avait une amertume, un chagrin bien dissimulé dans la voix de Cesare et Miguel resta silencieux. Son bras glissa dans le dos de Cesare, entre la souplesse du tissu et la dureté du banc, et y traça des cercles de réconfort. Cesare soupira lourdement.
« Il n’aura même pas pu voir la fin de la Reconquista qui aurait couronné tous ses succès. »
Miguel grimaça sans rien dire. Lorsque la Reconquista prendrait fin et que les Rois Catholiques d’Espagne se tourneraient vers d’autres ennemis du catholicisme, les juifs seraient les premiers visés.
« Il me manque. J’aimerais le revoir. Et… Il faisait un bien meilleur duc de Gandie que Juan. »
Miguel approuva en hochant la tête. Juan, doué en escrime et à la belle prestance, n’avait ni les capacités de chef militaire ou de dirigeant, ni la noblesse que Pedro Luis avait possédées. Et autant Cesare avait admiré depuis son plus jeune âge son frère ainé, autant ses rapports avec son frère cadet étaient empruntes de froideur et d’un certain mépris cordial de la part des deux côtés.
« Tu m’écoutes toujours parler sans rien dire, Miguel. »
Cesare avait relevé la tête pour jeter un regard noir à son second. Là, Miguel pouvait clairement entendre l’accusation dans le ton de Cesare, même si c’était extrêmement discret et que peu aurait pu s’en rendre compte.
« Tu es injuste, répliqua-t-il. Que veux-tu que je te dise ? Je n’ai jamais eu de famille, je te rappelle.
- Tu as grandi avec nous !
- Et Adriana puis tes autres précepteurs et même ton père et Savio m’ont toujours très clairement fait comprendre que je n’étais rien d’autre qu’un serviteur. »
Miguel ne dit pas ce qu’il avait sur le bout de la langue. Même toi, Cesare, ces dernières années, tu n’as pas oublié de me rappeler que je n’étais que ton second et que je devais t’obéir, même quand je n’étais pas d’accord. Cesare savait aussi ce que Miguel ne disait pas et il n’insista pas. Il ne regrettait jamais rien et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait le faire. Il reposa sa tête sur l’épaule de Miguel et regarda le grand crucifix qui surmontait l’autel.
Un moine en robe noire passa devant eux sans les regarder et ils restèrent là pendant un moment, la tête de Cesare posé sur l’épaule de Miguel et le bras de Miguel autour de la taille de Cesare. C’était incroyablement paisible.
Puis Cesare releva la tête et eut un petit sourire en coin, un sourire que Miguel connaissait bien et qui signifiait que Cesare avait quelque chose de peu catholique en tête et que les ennuis risquaient d’arriver très vite. Cesare se pencha brusquement vers Miguel et posa ses lèvres sur les siennes. L’adolescent sursauta, Cesare l’avait (encore une fois) pris au dépourvu et il détestait ça. Il se dégagea rapidement du baiser et jeta un regard noir au Borgia.
« Qu’est-ce que tu fais ? siffla-t-il, furieux.
- C’est un péché d’embrasser un autre homme, répliqua Cesare avec un petit rire léger qui ne trompa pas Miguel, et j’avais envie de pécher un peu dans cette cathédrale. »
Tu mens, pensa Miguel. Encore une fois, dès que tu dois révéler tes propres sentiments, tu mens pour éviter d’avoir à le faire. Tu es triste et tu ne veux pas le montrer. Tu n’as même pas assez confiance en moi pour me le montrer clairement. Tu as de la peine, tu veux du réconfort et tu n’oses pas en demander. Tu es tellement idiot, parfois.
Miguel se pencha sur Cesare pour l'embrasser à son tour.