TALES OF SYMPHONIA - Drabbles

Jul 03, 2008 13:30


Deux petits drabbles sur Tales of Symphonia. Ils moisissaient tous les deux sur mon disque dur. Alors autant les mettre là.

Crédits : A NAMCO Kosuke FUJISHIMA

INNOCENCE

Des fois, pendant le périple de la régénération de Sylvarant, Raine avait l’impression de se sentir un peu nostalgique. Lorsqu’elle observait Lloyd et Génis se battre avec tant de fougue et hardiesse contre les hordes ennemies, elle ne retrouvait plus les deux garnements bruyants qu’elle avait connus jadis à Isélia.

Comme tous les enfants, ils grandissaient. C’était normal.

Même si chaque fois que Lloyd rangeait froidement dans leurs fourreaux ses deux sabres, devenus écarlates après un rude combat, elle n’arrivait plus à se représenter ce gamin feignant et insouciant d’Isélia ; lorsqu’elle le vit abattre Kvar, le visage déformé par la rage et la souffrance, elle ne put s’empêcher de se dire que dix-sept ans c’est beaucoup trop jeune pour avoir déjà les mains maculées de sang.

Même si chaque fois qu’elle s’horrifiait de voir Génis lancer des sorts absolument effroyables pour son jeune âge et qu’elle ne distinguait plus que sa frêle silhouette à travers les flux de mana et les runes colorées, lorsqu’elle le vit arriver en pleurant dans ses bras dans le désert de Triet, lui révélant entre deux sanglots étouffés la tragédie d’Isélia, elle ne put s’empêcher de dire que son petit frère était beaucoup trop petit et fragile pour résister physiquement et psychologiquement à un voyage aussi éprouvant que celui de la régénération du monde.

Ils grandissaient certes mais beaucoup trop rapidement au goût de Raine et cela lui laissait une note amère dans la bouche.

Mais tout n’était pas perdu. Elle l’avait constaté avec soulagement - un petit embarrassée sur le moment - au lac Umacy où les deux garçons n’avaient pas compris pourquoi elle ne pouvait pas atteindre la licorne.

Visiblement le concept de la pureté d’une jeune fille échappait totalement à leurs esprits juvéniles.

Au moins, il substituait toujours une part d’innocence enfantine enfouie dans Lloyd et Génis.

Cela l’avait beaucoup rassurée.

Sauf qu’à ce moment-là, elle était à mille lieues de s’imaginer qu’un certain rouquin un peu pervers sur les bords s’arrangerait pour intégrer le groupe.

xXx

CAUCHEMAR

Le petit garçon était émerveillé par les flocons qu’il voyait, sûrement pour la première fois de sa vie. Les hivers neigeux étaient rares à Meltokio. Généralement la cité impériale ne ressentait guère l’influence de Celsius du fait de la distance qui les séparait. Pourtant il avait neigé ce soir-là.

Avec sa mère, ils étaient tous deux allés au jardin saupoudré d’une belle couche de coton. Ils formaient un charmant tableau, cette séduisante femme blonde et son enfant qui jouaient dans la poudreuse fraîche. Le petit garçon riait, les joues rosies par la bise glaciale, sous le regard vigilant de sa mère. Un bonhomme de neige prenait forme peu à peu. Le petit garçon souffla sur ses doigts, et remarqua, avec amusement visiblement, le petit nuage de vapeur qu’il avait créé. Et il y eût comme une détonation.

Lorsque le petit garçon se retourna, la neige était devenue toute rouge. Le bonhomme de neige s’affaissa sous le poids de la mère dont la robe était devenue luisante de sang.

Le petit garçon considéra un long moment sa mère, pétrifié d’horreur, avant de pousser un hurlement strident.

Et quand il s’agenouilla vers le corps au sol, tout ce qu’il obtint fut une grimace ensanglantée empreinte de dégoût et de haine.

« Tu n’aurais jamais du naître… ! »

Son cri avait alerté les chevaliers pontificaux. On entendait nettement les bruits métallique de leurs cuirasses se rapprocher. Les badauds aussi arrivaient, curieux de ce raffut. On le saisit par les deux bras, le forçant à s’éloigner du cadavre de sa génitrice qui ne cessait de l’observer avec un rictus haineux, bien que ses yeux azurés se fussent voilés. Il observa avec horreur ses mains maculées du sang de sa mère. Ses yeux se remplirent de larmes alors qu’il se mit à se débattre en criant comme un fou…

La rumeur se répandit comme une traînée de poudre dans toute la capitale : on avait essayé d’intenter à la vie de l’Elu mais ce fut Mylène Wilder qui s’était faite tuer…

Zélos se réveilla en hurlant, dégoulinant de sueur, tremblant comme une feuille. Il lui fallut quelques minutes pour se remettre de ses émotions et pour constater qu’il se trouvait simplement dans l’une des chambres de l’auberge de Flanoir.

Regal, qui partageait la pièce avec lui, l’observa avec une expression à mi-chemin entre l’affliction et la pitié, conscient des vieux démons qui torturaient l’Elu. Cette histoire était tristement célèbre à Meltokio.

Zélos, dont les yeux bleus s’étaient embués de larmes de rage et de tristesse, tira d’un geste sec sur le rideau en velours rouge de la fenêtre.

Dieu qu’il détestait la neige.

fic, tales of symphonia

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