WHITE COLLAR - "Improvisation" - [BINGO_FR]
Titre : Improvisation
Fandom : « FBI : duo très spécial » ou « Whitecollar »
Prompt : « se faire passer pour un couple »
Medium : fic
Rating : PG-13
Personnages : Neal Caffrey, Peter Bruke
Résumé : « Peter avait eu tort. Il y avait quelque chose de terrible dans une boîte gay. »
*
La voiture banalisée du FBI pénétra dans une rue très animée en cette heure tardive de la nuit. Elle se gara rapidement en prenant bien garde à ne pas percuter un des nombreux jeunes éméchés qui titubaient sur la chaussée.
« Notre ami le proxénète se cache ici. », annonça fièrement l'agent spécial Peter Bruke en désignant un établissement particulièrement bondé.
Neal suivit des yeux la direction pointée par l'agent avant de se retourner vers lui avec un air stupéfait.
« Une boite gay ?! »
« Allons, Neal... », fit Peter d'un ton paternel. « Tu n'étais quand même pas assez naïf au point de croire que seules les femmes se prostituaient ? »
« Bien sûr que non mais... »
« Alors dépêche-toi de sortir de cette voiture et va pêcher des infos. On a besoin de savoir où il cache son argent pour pouvoir l'attraper. »
Neal ne bougea pas d'un pouce. Peter se pencha alors pour lui ouvrir sa portière. L'air froid de la nuit envahit l'habitacle de la voiture.
« Qu'est-ce que tu attends ? Allez vas-y ! »
L'ancien escroc le regarda, incrédule.
«Tout seul ?! »
« Bien sûr que oui. Si ton truc marche sur les femmes, ça doit bien pouvoir marcher sur les hommes. Quel est le problème ? »
Neal observa fixement l'agent, tentant de lui faire communiquer une information de la plus haute importance par la simple force de son regard. Finalement, après quelques secondes d'intense silence, Peter soupira longuement avant de tapoter l'épaule de son coéquipier.
« J'irai avec toi si ça peut te faire plaisir. », fit-il d'un ton condescendant. « Je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de si terrible dans une boîte gay. C'est pas comme si ça s'attrapait comme ça. »
Neal se contenta se froncer les sourcils, son égo légèrement meurtri. Peter assena alors le coup final.
« Quoi qu'avec un minois comme le tien, notre proxénète tentera sûrement de te recruter. »
*
Peter avait eu tort. Il y avait quelque chose de terrible dans une boîte gay. Pour la énième fois depuis qu'ils avaient mis les pieds dans la boîte de nuit, il usa de ses réflexes d'agent du FBI et attrapa une main baladeuse qui avait voulu faire connaissance de trop près avec ses fesses. A côté de lui, Neal lui lança un regard triomphant et articula silencieusement : « Je te l'avais dit. ».
« Oh ça va toi. », maugréa-t-il sombrement en faisant extrêmement attention aux mains autour de lui.
Il s'autorisa tout de même un sourire lorsqu'il vit Neal se raidir subitement. Bien fait !
*
« J'aime les hommes matures. »
« ...vraiment ? »
Peter se recroquevilla un peu plus sur la banquette dans une vaine tentative pour échapper à l'homme qui osait le draguer impunément. Neal, qui revenait avec les boissons, se demanda vaguement comment l'agent fédéral avait réussi à se faire aborder en aussi peu de temps. Après quelques instants de fou rire silencieux, il jugea qu'il était peut-être temps d'intervenir lorsqu'il vit l'homme envahir dangereusement l'espace personnel de Burke. Cela promettait d'être hilarant.
« Je t'arrête tout de suite, mon ami ! », intervint-il en s'installant sur les cuisses de Peter et en passant un bras autour de ses épaules avec un sourire charmeur. « Cet homme est à moi. »
« Ah bon. », fit l'étranger d'un air déçu.
« Ah bon ?! », s'écria Burke avec un air paniqué. « Depuis q...Aïe ! »
Neal lui pinça la cuisse et l'intima silencieusement de se taire de son regard bleu acier. Peter fit la moue et se massa la jambe. L'homme les observa avec une expression intéressée.
« Vous savez. », murmura Neal sur le ton de la confidence. « Je comprends que vous soyez intéressé. C'est un pro des menottes ! La première fois que l'on s'est rencontré en personne, il m'a plaqué au sol et m'a aussitôt menotté ! »
Ça, pensa Burke scandalisé, c'était une manière absolument odieuse d'interpréter sa première arrestation de Caffrey.
*
« Vois le bon côté des choses : il est parti. », déclara joyeusement Neal quelques instants plus tard, toujours confortablement installé sur Burke.
Peter lui lança un regard assassin.
« Mes menottes ne sont pas un objet de perversion sexuelle, merci ! Je ne vais plus jamais pouvoir arrêter un suspect sans penser à ça ! Quelle horreur... »
Neal daigna rejoindre sa place sur la banquette et sirota sa boisson d'un air satisfait.
« Je me demande ce que va penser Elizabeth lorsque je vais lui raconter tout ça... », murmura-t-il derrière son verre avec un petit sourire qui ne présageait rien de bon.
La réalité de la situation frappa Burke de plein fouet.
Oh mon Dieu. Elizabeth.
*
Évidemment, au lieu de piquer une crise de jalousie et de remettre en cause la sexualité de son mari comme toute épouse conventionnelle, Elizabeth trouva la chose absolument hilarante.
« Oh mon Dieu... », balbutia-t-elle entre deux fous rires. « Toi et Neal ?! »
Pour une raison inconnue, Peter se sentit vexé.
« Comment ça moi et Neal ? »
« C'est juste que tu es...et que Neal est tellement...enfin tu vois ? »
Peter fronça dangereusement les sourcils. Neal irradiait de fierté derrière son mug de café. Elizabeth réalisa sa bêtise.
« Oh je suis désolée...je ne voulais pas te vexer... »
« Allons Elizabeth... », intervint Neal, prêt à en rajouter une couche. « Il faut quand même avouer que certains hommes le trouvent attirant. »
« Tu penses que je ne suis pas assez bien pour Neal ?! », s'indigna Peter en ignorant délibérément Caffrey.
« Bien sûr que non, mon chéri... » Il y eût un petit silence. « Neal...tu veux bien me la raconter encore une fois ? C'est vraiment trop drôle ! »
Neal, triomphant, s'exécuta aussitôt et ne lésina pas sur les détails croustillants sur son improvisation. Peter remua sombrement son café avant de sentir quelque chose se poser sur sa cuisse. Il baissa les yeux et sourit en caressant la tête blonde de son labrador.
Satchmo était vraiment le seul sur qui il pouvait compter dans cette maison.