Condamnés Au Silence (Yunho x Jaejoong) - Chapitre Cinq

May 05, 2010 22:42





**Note: Cette image est un fond d'écran que je n'ai pas créé et qui ne m'appartient pas.**

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Condamnés Au Silence (Chapitre Cinq)
Couple: Yunho (DBSK) x Jaejoong (DBSK).
Catégorie: K-Pop.
Longueur: Avec chapitres.
Genres: Drame, humour, romance.
Classement: PG-13.
Avertissements: Homosexualité, quelques jurons, références sexuelles, violence, situations de guerre.
Résumé: Un journaliste de Hyemang, Yunho, est envoyé à Eodum, pays reculé dans lequel un souverain tyrannique contrôle la population par l'entremise de l'armée. Là, un conflit intérieur fait rage et une guerre civile menace d'éclater à tout moment. Yunho est bien loin de se douter qu'il y va pour autre chose que de simples reportage... Et s'il devenait plus concerné dans cette affaire qu'il n'avait l'intention de l'être?

***

[Point de vue de Yunho]

Piégé, hein?

« Écoutez… » Je commence à dire en levant les mains pour montrer - ou du moins suggérer - que je n’ai aucune intention de résister. « Je ne sais pas ce que vous voulez, mais je ne suis pas ici pour me moquer de vous. Je ne fais que mon travail… Rien de plus. » Malgré ma tentative de garder mon calme, mon expression doit trahir mon angoisse croissante, car les hommes qui m’entourent rient entre eux, en se resserrant autour de moi. Ils n’ont pas l’air de vouloir me laisser partir…

Ce n’est assurément pas bon signe pour moi… Pas bon signe du tout.

« Sérieusement, je ne suis pas ici pour causer des ennuis. »

Je dois vraiment paraître désespéré, car celui qui semble être le chef, étant donné son air supérieur, commence à avancer vers moi. Le reste de la bande garde le silence en attendant ses ordres. « Ta seule présence est déjà plus qu’une menace pour notre Souverain Absolu. Qu’est-ce que tu trames, étranger? Nous devons t’arrêter avant que tu décides de mettre ton plan à exécution. »

C’est alors qu’il révèle avec une lueur méchante dans les yeux ce qu’il cache derrière son dos.

Une petite dague. Il ne plaisante pas.

Je l’observe attentivement, essayant de ne pas laisser la peur m’envahir.

« Est-ce que tu comprends dans quel pétrin tu te trouves? » Il me demande doucement en levant l’arme dont scintille la lame acérée. Mes yeux suivent son trajet alors qu’elle approche et ce n’est qu’au moment où l’objet froid atterrit contre ma gorge et que je le perds de vue que je me résigne à regarder l’homme qui se tient devant moi. « Alors? » Il réitère, demandant une réponse de ma part.

Très lentement, je hoche la tête, bien trop conscient du couteau pressé contre ma chaire. « …Oui. »

Je dois m’enfuir d’ici.

Soudainement, contrairement à ce à quoi je m’attendais, l’homme retire la dague de son emplacement dangereux et me file un coup de poing dans la mâchoire, m’envoyant valser sur le sol. Le coup résonne jusque dans mes os; c’est un miracle s’il ne me casse pas une dent. J’atterris le visage dans la saleté et je grimace lorsqu’on me frappe dans les côtes, me coupant le souffle.

Momentanément assommé, je tente de me relever malgré ma tête qui tourne, mais mon agresseur m’attrape avant que je puisse faire quoi que ce soit. Brutalement, il relève ma tête par les cheveux, me forçant à regarder devant. C’est… à ce moment que je le vois.

Un homme tient un bâton de baseball et m’offre un sourire de prédateur formé de dents croches.

À mon horreur, le couteau retourne se poser contre ma gorge.

« Maintenant, tu vas être un gamin sage et remettre tous tes effets personnels à ce gentil monsieur devant toi. C’est clair? » Une voix siffle dans mes oreilles, dangereusement impatiente. La main qui agrippait mes cheveux les lâche et se pose sur mon bras pour me tenir en place. « Nous allons les offrir au Souverain Absolu. J’espère que tu es conscient de ta chance. » D’après ses mouvements frénétiques, il semblerait qu’il s’emporte un peu trop pour ma sécurité. Je dois faire quelque chose… vite.

C’est maintenant ou jamais. Il n’y a pas d’autre choix.

Et ainsi je risque tout en optant pour la témérité qui m’est si caractéristique.

En un éclair, je lève les mains et fais mine d’attraper ses poignets, mais celle qui avait l’intention de lui enlever son arme n’arrive qu’à empoigner la lame, cette dernière s’enfonçant douloureusement dans la chaire. Serrant les dents en tentant d’endurer le sentiment déchirant, je tords les bras de mon adversaire par-dessus ma tête et fais volte-face, inversant nos positions initiales.

Je lève la dague contre sa gorge malgré le fait qu’elle est profondément incrustée dans ma peau. « Maintenant, tu vas enlever tes sales mains de sur moi et me lâcher à l’instant. »

D’accord, ce n’est peut-être pas la façon la plus diplomatique de régler les choses…

Je sens que j’ai envenimé la situation et que la seule chose qui retient les hommes de m’attaquer est la position dans laquelle se trouve leur chef. Finalement, même s’il m’obéit, je n’aurai qu’une fraction de seconde pour m’enfuir. Je ne peux pas faire d’erreurs.

Étonnamment, l’homme desserre sa poigne docilement, bien qu’il ne semble pas heureux de le faire.

Voici la chance que j’attendais.

Laissant tomber l’outil ensanglanté, je repère une ouverture entre deux membres du gang et je file entre eux rapidement, remerciant intérieurement ma carrure élancée pour l’exploit. Lorsque j’échappe à la prison humaine, je cours comme jamais auparavant, sans regarder par-dessus mon épaule pour voir si l’on me suit. Les cris de protestation qui s’élèvent me disent assez bien ce que je dois savoir.

Je vais avoir besoin d’un coup de chance.

« Dépêchez-vous de l’attraper, les gars! Écorchez-le vivant si c’est nécessaire! »

Alors que mes poursuivants me crient d’arrêter si je ne veux pas finir en pâté pour chien - bien sûr, comme si j’allais les écouter -, je me force à faire des enjambées plus longues, regardant à gauche et à droite pour un endroit où me cacher ou pour un autre chemin à prendre. J’essaie de ne pas me laisser distraire par l’élancement de ma main ou par la traînée de sang que je laisse sur mon passage.

Bon sang… J’ai vraiment gaffé, cette fois.

« Ne le laissez pas s’échapper! Achevez-le si vous le devez! »

La chasse se poursuit pendant quelques minutes alors que j’essaie d’éviter les obstacles qui se mettent en travers de mon chemin, évitant à peine les résidents qui observent la scène comme si elle était normale. Décidé à me sortir de cet embarras, je force mon corps à accélérer, poussé par l’adrénaline et l’instinct de survie qui me permettent de gagner du terrain, mais il reste que mon énergie s’épuise…

L’immense perte de sang dont je souffre commence à m’affecter, me procure un sentiment de faiblesse et d’épuisement. Je me sens si étourdi que m’écrouler sur le sol me semble la meilleure option.

Non… Je ne peux pas m’arrêter maintenant…

Lorsque je suis sur le point d’abandonner tout espoir de m’en sortir, une idée surgit dans mes pensées et je m’y accroche désespérément, misant tout sur elle. Aussitôt que j’atteins un genre de ruelle cachée, je tourne soudainement et m’élance dans cette direction avant de me réfugier derrière de grands conteneurs. Le cœur battant la chamade, je me presse contre le mur de l’édifice, retenant mon souffle et gardant ma main ensanglante près de mon corps. Putain, ça fait tellement mal…

Aussitôt que je les entends approcher de ma cachette, je me colle encore plus contre la surface de pierre, priant quiconque me regarde de là-haut. Je les imagine déjà m’attraper…

Mais mes poursuivants passent près de moi sans s’arrêter, à mon grand soulagement.

Fermant les yeux brièvement, j’appuie ma tête contre la roche froide, croyant à peine quelle chance j’ai.

Au moins, les leçons d’aïkido auront servi.

Quelques minutes passent avant que j’aie retrouvé mon souffle et je m’aventure hors de mon refuge en trébuchant. Après avoir rapidement étudié mes environs, je m’assure que la bande est partie ailleurs et puis je sors de l’endroit reclus, tenant misérablement ma main blessée. Personne ne semble remarquer mon arrivée soudaine et j’en suis reconnaissant, car cela me permet de filer en douce.

Je dois procéder avec prudence… Qui sait s’ils ne sont pas encore dans le coin?

Poussant un soupir tremblant, je me retourne afin de regagner l’hôtel et désinfecter ma blessure quand je fonce dans quelqu’un et laisse échapper un petit cri de surprise.

Tout l’oxygène quitte mon corps tandis que je considère les possibilités… Serait-ce…?

Serait-ce encore… eux?

Avant que mon cœur s’emballe incroyablement, je lève les yeux pour apercevoir le visage inquiet de Jaejoong. « Yunho… Mais que t’est-il arrivé? » Sa peau pâle est encore plus blanche qu’à l’habitude, quelque chose que je ne croyais pas possible. À court de mots - et peut-être un peu de sang -, je reste silencieux jusqu’à ce que mes jambes décident de céder.

Bien que mes genoux fléchissent sous moi, Jaejoong ne me laisse pas perdre pied et m’écrouler. À la place, il attrape mon épaule rapidement et noue mon bras autour de son cou. « Hé…! Doucement. »

Je prends une profonde respiration tremblante et étrangement, je laisse échapper un petit rire nerveux.

C’est sûrement la perte de sang qui me met dans un tel état.

De son mieux, Jaejoong enlève sa mince veste, l’étire dans le sens de la longueur et l’enveloppe autour de ma paume afin d’arrêter le saignement. Lorsque le morceau de tissu est fermement enroulé autour de ma main, il continue d’exercer une pression en gardant son bras gauche autour de ma taille et avec l’autre main, il tient le bras qui repose derrière son cou.

« Peux-tu marcher? » Il me demande doucement et je hoche la tête difficilement pour confirmer. « Bien. Je vais t’emmener chez moi pour soigner cette vilaine blessure. Ne t’inquiète pas, ce n’est pas loin. »

Il me sourit d’une manière apaisante et rassurante qui veut dire : « Tout va bien. C’est fini. Tu es en sécurité, maintenant. » Aidé par son bras qui me soutient, je le laisse m’entraîner vers un quartier que je n’ai pas encore vu, non loin de l’autre, dangereux, que je ne suis pas près de visiter à nouveau. Nous marchons dans un silence confortable rempli de son odeur attrayante et du bruit de sa respiration.

Non longtemps après, nous nous arrêtons finalement devant une maison détériorée qui semble avoir survécu à plusieurs catastrophes. Malgré tout ce qu’elle a peut-être affronté, elle se dresse toujours…

Je ne sais pourquoi, mais je trouve la maison de Jaejoong étrangement belle.

« Bon, allez, entre un peu. »

La voix de Jaejoong me sort de ma rêverie et je hoche la tête avant de recommencer à marcher, tentant de dépendre de son aide le moins possible, mais il semble que mon corps ait atteint sa limite quand de petits points noirs dansent devant mes yeux. « Cesse d’essayer d’être si fort… » Jaejoong me gronde, remarquant ma tentative de marcher par moi-même. « Tu as perdu beaucoup de sang. C’est naturel que tu te sentes si faible… » Il explique en me guidant vers ce que je présume être la salle de bain.

En chemin, nous rencontrons la petite sœur de Jaejoong qui nous croise dans le couloir. Je lui souris avec embarras alors que nous nous saluons, plus que gêné par la situation dans laquelle je me trouve…

Eunhae se fige lorsqu’elle aperçoit ma blessure. « As-tu besoin d’aide, oppa? »

« Non merci, mon ange. Tu peux retourner jouer dans ta chambre. » Jaejoong lui dit d’une voix chaleureuse et affectueuse en m’entraînant dans la salle de bain. La fille obéit après m’avoir lancé un sourire espiègle. « N’écoute pas aux portes, Eunhae. Je t’ai inculqué de meilleures valeurs. »

L’enfant soupire bruyamment, déçue de la perspicacité de son frère. « …Je sais… » Obéissante, elle quitte la pièce et se dirige vers la sienne, où elle ferme une porte qui grince beaucoup.

Quelle gamine adorable.

Reportant son attention sur moi, Jaejoong me laisse près du comptoir que j’utilise comme soutien. Impuissant et un peu frustré, je m’y appuie en regardant la silhouette de Jaejoong qui sort le nécessaire d’une armoire rouillée, récupérant un rouleau de bandage, une paire de ciseaux et quelques épingles de sûreté. Avant que je parle, il prend ma main et commence à dérouler sa veste imbibée de mon sang.

Ses mouvements sont doux mais sûrs… précis. Quelque peu ailleurs, je le regarde ouvrir le robinet et passer ma main sous l’eau pour nettoyer le sang séché avec du savon.

Je n’en peux plus. Je dois lui demander.

« Pourquoi m’as-tu aidé? » La question sort de ma bouche avant que je puisse la retenir, surpris que la coupure ne fasse plus autant mal. Jaejoong lève les yeux brièvement, interrogateur, avant de retourner à la tâche. Parce qu’il ne me répond pas tout de suite, je continue d’expliquer ma logique. « Après tout, je ne suis qu’un étranger… Qui sait ce que je pourrais te faire? »

C’est vrai, tout de même. Qu’a-t-il à gagner en faisant tout ça?

Jaejoong rit doucement, loin d’être effrayé par ma déclaration. « J’ignore pourquoi, mais… Je sais que tu ne me ferais jamais de mal. Je le sais, c’est tout. » Concentré à nettoyer ma blessure, il sourit pour lui-même et j’éprouve le sentiment énervant que je ne saisis pas tout…

Encore une fois, seul le bruit de l’eau qui coule remplit le silence de la pièce.

Quand il a terminé, il attrape le rouleau de bandage et commence à l’enrouler autour de ma paume avec des doigts agiles, s’assurant qu’il ne soit ni trop serré ni trop lâche. Je choisis ce moment pour amener le sujet de nouveau. « Tu… n’as pas répondu à ma question. »

Je me dis qu’il a peut-être oublié, mais il n’a pas besoin que je lui rafraichisse la mémoire.

Jaejoong hausse les épaules en rajoutant une épaisseur de tissu autour de ma main. « …Ouais. À bien y penser, peut-être que j’aurais dû te laisser mourir au bout de ton sang. Je t’avais dit de ne pas y aller. Tu as un peu couru après… » Il me réprimande en attachant les épingles de sureté et me redonnant ma main, après quoi il attrape son vêtement souillé, sans doute pour le jeter.

Tel un fauteur de troubles, je baisse les yeux, bien trop conscient qu’il a complètement raison. Mais je ne suis pas placé pour me plaindre, après tout ce qu’il a fait pour moi.

« …Merci pour ton aide. » Je lui dis, reconnaissant, ce qui le fait secouer la tête en souriant.

Bien. Il ne semble pas m’en vouloir.

Me sentant vraiment stupide, maintenant que la « crise » est passée, je le suis jusqu’à l’humble cuisine, où il tire une chaise pour moi et me dit de m’y asseoir. Je décide de faire comme il me le demande, même si je n’ai aucune idée de ce qu’il a en tête. Pendant que je le regarde, interrogateur, il se dirige vers le réfrigérateur bon marché et ouvre le congélateur, en sortant un petit sac de glace.

Il revient sur ses pas et me le tend. « Ton visage est tout enflé. » Il explique en ébauchant un sourire pour ma naïveté, et j’applique la compresse sur ma mâchoire, sentant mes joues rougir un peu.

« Tu avais des questions à me poser? »

Au souvenir du rendez-vous convenu qui a été remis à plus tôt, je le regarde prendre place devant moi, de l’autre côté de la table. Je hoche la tête légèrement, quelque peu surpris.

Comme s’il avait lu dans mes pensées, il s’empresse de s’expliquer. « …À l’usine… Parce que nous avons terminé les commandes plus tôt que prévu et que notre patron ne voulait pas nous payer pour rien, il nous a renvoyés chez nous. Pas étonnant, de la part d’un homme si avare… Enfin, je retournais à la maison pour jeter un œil sur Eunhae, quand je t’ai trouvé. »

Ah, c’est donc pour ça que Jaejoong était dans le coin à cette heure…

« Comment s’est passée ta journée? » J’ai le réflexe de lui demander, par politesse - et peut-être un peu par intérêt personnel. D’accord, on ne s’attendrait pas à ce qu’un parfait étranger pose une telle question, mais je ne suis pas n’importe quel étranger. Fouineur est mon deuxième nom, après Curieux. En tout cas, d’après ce que je peux voir sur son visage pâle et las, son travail aurait pu mieux se passer.

Parce qu’il ne peut y avoir de raison pour que des joues creuses et des cernes sous les yeux gâchent sa magnifique apparence… Sans oublier les yeux anormalement rouges et la voix quelque peu rauque.

Il me semble être quelqu’un qui travaille très fort…

Mais il ne peut s’agir que d’un désir passionné de se surpasser. Ce n’est pas normal.

Les coudes sur la table, Jaejoong repose son visage dans ses mains, pensif. « Pas vraiment différent de la routine… Comme c’est toujours pareil. » Il raconte d’un ton épuisé et enroué. « Après tout ce temps, je ne me suis pas encore habitué à la chaleur, le manque d’air et les produits chimiques. Beaucoup trop d’ouvriers s’entassent dans cet endroit… ce qui ne contribue pas à prévenir les accidents. Comme si nous n’avions pas assez de ces supérieurs exaspérants qui nous surveillent constamment… »

Comment peut-il accepter de travailler là? Il ne doit pas avoir d’autre choix…

« Bref, c’est pour ça que ma voix est si bizarre. » Il grimace, une expression enfantine qui souffle un vent rafraîchissant de jeunesse sur son visage. « Crois-moi, elle est beaucoup plus séduisante que ça. » Bien sûr, je vois bien qu’il s’agit d’une simple blague, mais j’accueille chaleureusement le changement d’atmosphère momentané et ris de la remarque, amusé. « Je n’en doute pas. »

Je décide que je l’aime bien plus quand il est comme ça.

Une minute… Est-ce que je viens de dire que je l’aime? Depuis quand? Et est-ce qu’il me drague?

Impossible… Je dois vraiment imaginer des choses.

Chapitre Six

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