Chère
anacofleb, 2008 s'éteint mais non sans laisser derrière lui une jolie fic sur le fameux trio ^^ J'espère que tu passes de bonnes fêtes XD
Titre : Le poids du remord
Paring : Ron, Hermione, Harry. Avec des allusions Ron/Hermione
Rating : PG
Genre : Missing moment, Tome 7
Nombre de mots : 2274 mots
Disclamer : Pas à moi, même pas la tournure de l’histoire… Je ne suis qu’une voleuse !
Mot de l’auteur : Chère Anacofleb,
On peut dire que cette fic est née suite à un accouchement dans la douleur. Mais j’espère tout de même que le bébé te plaira et comblera tes espoirs.
Tu demandais du Ron/Hermione, c’est presque ça. Tu demandais un missing moment, je t’offre la version de Ron concernant sa désertion. Ca mériterait une suite. Je ne te la promet pas - je ne sais pas si je pourrais tenir une telle promesse - mais je te promet de faire mon possible pour finir cette histoire !
Joyeux Noël !
Le petit lutin du père Noël !
Hermione toucha le bras de Harry. Dans ses yeux, des étoiles brillaient.
Ce n’était pas la première fois qu’Hermione ou même Harry flirtaient depuis qu’ils étaient partis à la recherche des Horcruxes. Et cette attitude donnait envie de vomir à Ron. Et pleurer aussi.
Il n’avait pas bien compris au début pourquoi il réagissait de cette manière, pourquoi le rapprochement de ses deux meilleurs amis lui serait autant le ventre. De la jalousie ? Oh oui ! Il était jaloux de Harry. Jaloux du temps qu’il passait avec Hermione, des attentions de cette dernière. Il se sentait seul. Très seul.
Il les entendait chuchoter. Se chuchoter des mots d’amour, chuchoter des blagues sur lui… Il se sentait seul. Il se sentait de trop.
Comme toujours.
De toute façon, il n’aurait jamais du les suivre. Au début, cette chasse aux horcruxes lui avait semblé normale, naturel. Il aidait son meilleur ami et suivait sa meilleure amie - non, celle qu’il aimait. Mais maintenant, il voyait que Harry et Hermione aurait été bien mieux sans lui. Que pouvait-il leur apporter ? Rien. Il n’avait été que l’ami de celui-qui-a-survécu. Rien d’autre. Toujours dans son ombre, à le voir obtenir ce dont il avait toujours rêvé. Même l’amour d’Hermione.
Quel fou il avait été de penser qu’Hermione aurait pu s’intéresser à lui alors qu’elle avait le GRAND Harry Potter dans son entourage.
Il sentait la colère, le dégoût, la rage et la jalousie s’insinuer en lui. Il grimpa sur son lit pendant que Harry et Hermione se lançaient dans des spéculations sur les intentions de Dumbledore. Ils les voyaient déambuler de long en large dans la tante qui sentait le pipi de chat. Ils agissaient comme dans une parade nuptiale. Et lui était de coté, encore une fois.
Une petite voix dans sa tête lui répétait en boucle qu’ils auraient été mieux sans lui, que de toute façon Hermione ne l’avait jamais aimé, qu’elle traînait avec lui parce que le bon Harry Potter en avait fait son ami. Oui le Bon Harry Potter avait recueilli sous son aile le pauvre Ronald Weasley.
- Dans ce cas, aurait-il caché l’épée loin de Pré-au-Lard ? Qu’est-ce que tu en penses, Ron ? Ron ?
La voix de Harry qui prononça son nom le tira momentanément de ses noires pensées. Mais toute la hargne et la colère étaient toujours en lui. Toujours immobile sur son lit, le visage dans l’ombre - ça ne le changeait pas, toute sa vie il avait été dans l’ombre de quelqu’un… Ses frères, Harry, … - et répondit à Harry :
- Ah tiens, vous vous êtes souvenus de mon existence ?
- Quoi ? répondit Harry, comme si il était né de la dernière pluie ! Oui Ron n’était peut-être pas aussi fort que Harry, mais il n’était pas aveugle non plus ! Cette fausse surprise de la part de Harry lui fit échapper un ricanement.
- Continuez tous les deux, je ne veux surtout pas jouer les rabat-joie. Et troubler votre parade nuptiale.
- C’est quoi, le problème ? demanda Harry.
Ron sentait monter en lui une colère si violente qu’il doutait de pouvoir la contenir très longtemps.
- Le problème ? Il n’y a pas de problème, répondit-il. Selon toi, en tout cas.
Un silence de mort rempli la tente que seuls les plocs de la pluie qui venait de se mettre à tomber troublait.
- Toi, en revanche, on voit que tu en as un, reprit Harry. Alors, vas-y, raconte.
Ron sentait la colère de Harry. Il sentait que le masque était près de tomber. Il avait gagné. Son petit jeu allait lui être dévoilé. Il s’assit sur son lit, la méchanceté défigurant son visage. Il voulait faire du mal à Harry et à Hermione, leur rendre la monnaie de leur pièce. Parce que était tout ce qu’ils méritaient après s’être moqué de lui comme ça !
- D’accord, je vais raconter. Ne compte pas sur moi pour marcher de long en large dans cette tente en me demandant où peut bien se trouver un de ces fichus objets qu’il faudrait se procurer. Tu n’as qu’à l’ajouter à la lister de tout ce que tu ne sais pas.
La colère glissait sur lui à mesure que les mots passaient sa bouche. La délivrance que lui procuraient ces mots était sans comparaison !
- Que je ne sais pas ? Répéta Harry . Que je ne sais pas ?
Oui, Harry, vas-y, laisse ta colère éclater. Comme ça, je n’aurais aucun remord à te faire mal ! Comme ça je saurais que tu n’es pas mon ami.
Le bruit des gouttes de pluie sur la toile de la tente donnait la mesure des palpitations de son cœur. Il savait ce qui ferait mal à Harry. Et il viserait toujours juste. Toujours.
- Je m’amuse comme un petit fou, ici, croyez-le bien, avec mon bras estropié et rien à manger, à me geler les fesses toutes les nuits. J’avais simplement espéré qu’après avoir passé des semaines à courir partout, on aurait fini par obtenir un résultat.
- Ron, dit Hermione très doucement. Mais il préféra l’ignorer. Il savait que si il lui répondait, si elle le regardait suppliante, sa colère tomberait. Il ferait n’importe quoi pour elle et il ne voulait pas. Il souffrait trop à ce moment là pour laisser échapper tout ça. Il avait besoin de cette dispute, il avait besoin de frapper là où ça faisait mal.
Le sourire mesquin de Harry lui confirmait qu’il avait choisi le bon chemin. Il se dit d’un coup que si il démasquait Harry, peut-être que Hermione verrait en lui son héros, peut-être que Hermione le verrait tel qu’il était vraiment.
- Je croyais que tu savais à quoi tu t’étais engagé, lança Harry.
- Oui, moi aussi, je le croyais.
- Alors qu’est-ce qui n’est pas à la hauteur de tes espérances ?
Les yeux de Harry étaient sombres. Oui, ça y était. Harry lâchait prise. La colère se déversait en lui.
- Tu pensais que nous allions descendre dans des hôtels cinq étoiles ? Que nous trouverions un Horcruxe tous les deux jours ? Tu croyais pouvoir revenir chez maman pour Noël ?
- On croyait que tu savais ce que tu faisais ! s’exclama-t-il.
Il regarda du coin de l’œil Hermione, espérant qu’elle le soutiendrait. Qu’elle lui dirait ce qu’elle lui avait dit. Comme elle ne bougeait pas, Ron continua :
- On croyait que tu savais ce que Dumbledore t’avait expliqué comment t’y prendre, on croyait que tu avais un véritable plan !
Le ton de sa voix était durci et il en était presque à crier, à cracher son venin, à le déverser par litre sur Harry. Il voyait qu’il avait visé juste à la manière dont le visage de Harry se décomposait. Pendant un bref instant, un sentiment de culpabilité lui traversa le cœur. Mais il se dépêcha de le chasser. Il n’avait pas le temps pour la compassion et la culpabilité. Plus tard peut-être
Il fut surpris d’entendre la voix d’Hermione lui répondre et non pas Harry.
- Ron !
Sa voix était pleine de reproche. Il avait été fou. Oui fou de croire qu’Hermione le choisirait lui plutôt que le formidable Harry.
- Et bien, désolé de t’avoir déçu, répondit Harry très calmement - trop calmement, j’ai été franc avec toi dès le début, je t’ai répété tout ce que Dumbledore m’avait révélé. Et au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, nous avons trouvé un Horcruxe…
- Oui, et on est aussi près de s’en débarrasser que de retrouver les autres… C'est-à-dire fichtrement loin.
Hermione lui avait brisé le cœur en choisissant Harry et Harry l’avait trahi en prétendant être son ami. Il n’avait désormais plus rien à perdre… Il était seul, encore une fois.
- Enlève le médaillon, Ron, demanda d’une voix suppliante Hermione.
Trop tard Hermione, se dit-il.
- S’il te plait, enlève-le. Tu ne parlerais pas comme ça si tu ne l’avais pas porté toute la journée.
- Oh, si, il aurait dit exactement la même chose. Vous croyez que je n’ai pas remarqué vos messes basses derrière mon dos ? Vous croyez que j’ignorais ce que vous aviez dans la tête, tous les deux ?
- Harry, nous n’étions pas…
Voir Hermione essayer d’arranger les choses avec Harry déclencha la fureur de Ron. Non, il ne pouvait pas la laisser briser tout ce qu’il avait construit…
- Ne mens pas ! Toi aussi, tu m’as avoué que tu étais déçue, toi aussi, tu pensais qu’il en savait un peu plus que…
- Je ne l’ai pas dit comme ça… Harry, ce n’est pas ce que j’ai dit !
Elle essayait de se faire pardonner. Pas auprès de lui, auprès de Harry. Il sentait la douleur lui emprisonner le cœur.
Désormais, seul le ploc ploc de la pluie rompait le silence.
- Alors, pourquoi es-tu toujours ici ? demanda Harry d’une voix très calme mais très froide.
Voila, Ron, se dit-il, tu as gagné… Harry vient de te prouver qu’il préférerait que tu ne sois pas là…
- Je n’en sais rien, répondit-il essayant de masquer les larmes qui remplissait déjà sa gorge.
- Rentre chez toi, dans ce cas.
- Ouais, c’est peut-être ce que je vais faire !
Ron s’avança. Harry, lui, ne bougea pas. Ils s’affrontèrent un instant du regard.
- Tu n’as donc pas entendu ce qu’ils ont dit au sujet de ma sœur ? Mais bien sûr, tu t’en fiches comme d’un pet de rat, on l’a seulement envoyé dans la Forêt interdite. Harry Potter, Celui-Qui-A-Vu-Pire, ne se soucie pas de ce qui a pu lui arriver, eh bien, moi, figure-toi, je me soucie des araignées géantes et de tous ces trucs de dingues…
- Je disais seulement… elle était avec les autres, ils étaient avec Hagrid…
Ron pouvait désormais tout supporter… Mais pas la pitié dans la voix de Harry. Non, il n’avait pas le droit de se sentir désolé pour lui. Il n’en n’avait plus le droit. Pas plus qu’Hermione. Ils avaient choisi leur camp. Et ce camp était contre lui.
- Ouais, c’est bien ça, tu t’en fiches ! Et le reste de ma famille ? « Les Weasley n’ont vraiment pas besoin qu’un autre de leurs enfants soit blessé », tu l’as entendu ?
- Oui, je…
Non, pas de pitié, tu n’as pas le droit… Rester en colère… toujours la colère.
- Mais tu ne t’es pas inquiété de savoir ce que ça pouvait bien signifier, hein ?
- Ron ! s’exclama Hermione. Je ne pense pas que ça veuille dire qu’il se soit passé quelque chose de nouveau, quelque chose que nous ignorons. Réfléchis, Ron, Bill a eu le visage tailladé, plein de gens, à l’heure qu’il est, ont dû voir que George avait perdu une oreille et tu es censé être sur ton lit de mort, terrassé par l’éclabouille, je suis sûre que c’est la seule chose qu’il voulait dire…
- Ah, tu es sûre ? Très bien, alors, je ne vais plus me faire de soucis pour eux. Tout va bien pour vous deux, vos parents sont en sécurité…
- Mes parents sont morts ! beugla Harry
Aie, pourquoi avait-il dit ça ? Tout d’un coup, tout cette colère semblait fausse, inutile, injuste. Et puis la voix qui l’accompagnait depuis un moment maintenant lui parla à nouveau :
- Injuste ? Crois-tu que la vie est juste ? Penses-tu qu’ils se soucient de toi ? Non ! Tout ce qu’ils souhaitent c’est que tu t’en ailles, qu’ils puissent être heureux, enfin…
- Et il pourrait arriver la même chose aux miens ! hurla-t-il avec l’énergie du désespoir. Il ne pouvait plus respirer. Il avait besoin d’espace, il devait partir loin d’eux !
- Alors, VA-T’EN ! rugit Harry. Va les retrouver, fais semblant d’avoir guéri de ton éclabouille, comme ça, maman pourra te préparer à manger et…
Lui faire mal… Comme ils l’avaient fait souffrir… Il se répéta ça comme un mantra… Lui faire mal… Comme ils l’avaient fait souffrir…
Il posa brusquement la main sur sa baguette. Lui faire mal… Comme ils l’avaient fait souffrir…
Mais avant qu’il ait pu la prendre, Hermione jeta un sort de protection si puissant qu’ils furent tous trois projetés en arrière. Au bout de quelques instants, le temps pour chacun de reprendre leurs esprits, Harry prit la parole :
- Laisse l’Horcruxe.
C’en était fini de leur belle amitié, si toute fois elle avait été vraie un jour. Ron pris le médaillon dans sa main et le passa par-dessus sa tête puis l’envoya d’un geste brusque sur un fauteuil proche. Puis il se tourna vers Hermione, lui laissant une dernière chance de faire le bon choix, et priant pour que ce choix soit lui et non pas Harry…
- Qu’est ce que tu fais ?
- Que veux-tu dire ?
- Tu restes ou quoi ?
- Je…
De la détresse. Il lut de la détresse dans ses yeux.
- Oui, … oui, je reste. Ron, nous avions dit que nous partirions avec Harry, nous avions dit que nous l’aiderions…
- Compris. C’est lui que tu choisis.
Ron se retourna et sorti de la tente, avec la sensation qu’une main écrasait son cœur et tentait de le réduire à néant.
Il transplana près du village de Loutry Ste Chaspoule. Il s’assit un instant pour repenser à tout ce qui venait de se passer. Libéré de l’emprise du médaillon, Ron se rendit compte de l’idiotie de ses propos.
Mais il n’eut pas le temps de se morfondre plus. En un clin d’œil, Ron se retrouva encerclé…
FIN