Fic pour Picadillly : Ces ennemis que l'on n'a pas eus

Dec 29, 2008 12:55

Chère picadillly, joyeux Noël!!!! En retard mais bon c'est pas grave parce que j'ai un cadeau pour me faire pardonner XD Bonne lecture!!! ^^

Titre: Ces ennemis que l'on n'a pas eus
Paring: Albus Severus/Scorpius
Rating: PG tout plein
Nombre de mots: 3274
Disclamer: Toujours à JKR... Mais elle en a plein, elle pourrait partager :p
Mot de l’auteur : En retaaaaard! Mais un joyeux Noël à toi ^^ Comme demandé, j'ai essayé de faire du pas angst ;) Première fois que j'écris ces deux là ^^



Tombe-t-on en amitié comme on tombe en amour ? - Lise Blouin

Malgré la grimace qu'avait affichée James pendant la cérémonie, Albus était pratiquement certain que son père ne lui en voudrait pas d'avoir été envoyé à Poufsouffle. Papa l'avait juré sur le quai de la gare, qu'il serait fier quoiqu'il se passe, et c'était une grande personne à qui on pouvait faire confiance (sauf qu'il y avait eu la fois où les crèmes renversées de Maman avaient vraiment fini renversées par terre et où Papa avait juré que ce n'était pas de sa faute, avant de courir se réfugier au jardin avec James et Albus, et Al était sûr de l'avoir vu sourire).
Pendant la cérémonie, il s'était inquiété aussi de la réaction de sa maman. Heureusement, en déballant ses affaires, il avait trouvé au fond de sa malle une carte sentant bon le parfum de sa mère, lui assurant qu’elle serait contente quelle que soit la maison où il était envoyé. Un important post-scriptum précisait qu’elle empêcherait Oncle Ron de se moquer (Maman tapait très fort).
A présent, Albus n'était plus tellement préoccupé d'avoir rejoint les rangs jaunes et noirs. Par contre, il lui restait un sujet d'inquiétude majeure.
Une main cramponnée à son hypogriffe en peluche, il osa à nouveau lancer un regard à l'autre garçon présent dans le dortoir. Judith et Mitchell, deux autres enfants de son année, étaient partis accompagner Samiah chez la professeur responsable de Poufsouffle, espérant qu’elle pourrait rendre son aspect original au contenu de sa malle ; ses habits et livres avaient développé une bizarre fourrure rose pendant le voyage jusqu'à Poudlard.
Dan et Simon, eux, avaient décidé d'aller lire près de la cheminée : ils avaient sympathisé tout à l'heure, pendant le banquet de bienvenue, et le coeur d'Al avait tressailli de jalousie et d'envie en les voyant rire ensemble. Lui aussi, dans cette immense école si impressionnante, aurait aimé avoir déjà un meilleur ami.
Seulement voilà, pour l'heure, les perspectives de trouver un allié et ami étaient plutôt minces.
Ne restait en effet plus dans le dortoir qu'un garçon maigre, au visage légèrement pointu. Scorpius Malefoy.
Albus lui jeta un nouveau coup d'oeil en coin, rien qu'un instant, pour ne pas risquer d'être pris à espionner un membre de la famille Malefoy. Oncle Ron leur avait raconté des choses affreuses sur son enfance avec Papa et le père de Scorpius Malefoy: la fois où il les avait attaqué avec une main coupée baignée de magie noire, ou bien quand il avait essayé de les tuer à un match de Quidditch, et puis tous les gens horribles qu'il avait aidé... Al en avait fait des cauchemars la nuit suivante. Leur père avait ensuite démenti le tout, seulement il avait eu l'air louche, avec son sourire rassurant un rien forcé et ses explications très nébuleuses. Dès lors, Albus s'était tenu prudemment en retrait chaque fois que le chemin de sa famille avait croisé celui du grand homme blond à l'air pincé.
Néanmoins, le crédit à accorder aux histoires de l'oncle Ron avait un peu fondu pendant le banquet: le terrible héritier de la famille diabolique avait eu l'air prêt à pleurer du début à la fin du repas. D'ailleurs, même maintenant, il n'avait pas l'air si redoutable, avec le pli un rien tremblant qui agitait sa bouche, les regards furieux et impuissants qu'il avait lancé à toutes les bannières Pouffsouffle, ou son refus boudeur de serrer la main à leur préfet de maison. Et puis deux grosses larmes avaient coulé sur ses joues, tout à l'heure, quand il croyait que personne ne regardait ; il les avait essuyé du coude d'un air très peu distingué.
L'un dans l'autre, Scorpius Malefoy ressemblait à un enfant triste plus qu'à un cruel mage noir.
L'autre garçon renifla ; la recordball qu'il examinait depuis tout à l'heure lui échappa des mains et tomba au sol en direction d’Albus, qui en oublia pour de bon les histoires d'Oncle Ron et cessa de tergiverser.
Il attrapa doucement la balle, y aperçut la fin du message préenregistré (l'affreux Monsieur Malefoy, aux côtés de sa femme, disant à son fils de faire honneur à sa famille et à tous les Serpentards qui l'avaient précédé) ; il réussit à cacher le frisson de peur qu'il ressentit en voyant ce visage sévère. Traversant le dortoir à petits pas prudents, il rejoignit le lit de l'autre garçon.
Les joues rouges de honte, le blondinet s'était mis à ranger ses dernières affaires, s'efforçant de paraître très occupé avec ses deux dernières chemises et ses trois paires de chaussettes à ranger dans le placard, de façon à ne pas avoir à regarder Albus.
Le garçon finit donc par s'éclaircir la gorge, bizarrement gêné lui aussi. Son camarade tressaillit, réalisa qu'il ne pouvait pas continuer à l'ignorer sans paraître très malpoli: il s'immobilisa et se tourna vers Albus, qui lui tendit la petite balle.
Scorpius hocha la tête en signe de reconnaissance. Un petit sourire éclaira son visage, comme à contre-coeur, un peu comme quand James réussissait à faire rire Al alors qu'il avait décidé de bouder. Enfin, Scorpius affichait un air un peu moins pitoyable.
-Merci.
Albus haussa les épaules.
-De rien, c'était... Elle est cool, j'en avais jamais vu de ce modèle! C'est vraiment chouette, tu pourras regarder ton papa et ta maman quand tu veux, t'as de la chance!
-Ca sert pas à ça, ce sera juste pour enregistrer les cours.
Il avait sans doute dit ça pour ne pas passer pour un bébé, mais il avait baissé les yeux en parlant, l'air perdu, alors Albus savait bien la vérité. Il laissa passer quelques instants, poli, avant de dire doucement:
-Tu sais, moi, je suis sûr qu'ils seront fiers de toi même si tu es avec nous à Poufsouffle.
-Tu ne connais même pas mes parents!
-Mais ils doivent beaucoup t'aimer pour t'avoir acheté ça et t'avoir laissé ce message... non?
Albus était conscient de prendre là un énorme risque. Si Oncle Ron avait raison, Monsieur Malefoy avait aussi très bien pu demander à son fils de massacrer tous les moldus dans son message. Pourtant, l'instinct d'Al lui murmurait que cette balle n'était en vérité que l'équivalent malefoy de la carte cachée au fond de la malle. Qu'elle devait se vouloir aussi rassurante qu'un câlin.
Il ne se trompait sans doute pas.
L'enfant en face de lui sembla se détendre et après avoir ressassé les paroles d'Albus, il lui tendit la main cérémonieusement, déclarant d'un ton pompeux:
-Je suis Scorpius Venzeslas Letho Malefoy. Finalement, je suis content que nous soyons dans la même maison.
Avec un sourire, maîtrisant la surprise mêlée d'amusement qu'il ressentait, Albus serra la main tendue.
Qui sait... Peut-être qu'il réussirait à se faire un ami, après tout, aussi inhabituel soit-il.
C'était, sans que les garçons ne s'en doutent, un moment historique dans l'histoire de leurs deux familles.

***

Cela demanda quelques semaines et un peu d'effort mais Albus trouva finalement en Scorpius un camarade. Un confident. Un ami.
D'un commun accord, ils décidèrent de ne pas raconter leur amitié naissante à leurs parents.
Ils réussirent à la leur dissimuler pendant quatre mois. Après ça, il fallut tout le soutien d'Oncle Percy, de Tante Fleur et d'Oncle Bill pour que le père d'Albus cesse de grincer des dents. Celui de Scorpius fit une petite jaunisse; grâce à la mère et à la grand-mère de Scorpius, il finit par se remettre.
James se moqua un peu, bien sûr, parce que Scorpius était un Malefoy d'abord, puis parce qu'il avait souvent des manières empruntées et précieuses. Les cousins de Scorpius lui firent des réflexions venimeuses lorsqu'il les voyait : il rendit coup pour coup, piques acérées lancées avec un sourire innocent.
Sans s'en apercevoir, Albus et Scorpius devinrent meilleurs amis.

***

Al s'effondra sur son lit, uniforme de Quidditch encore plein de boue et d'autres fluides dont il n'était pas certain de vouloir connaître l'origine.
D'une main tremblante, il essuya le gros de la saleté, de l'eau de pluie et des larmes de rage. Il allait ruiner son lit et il s'en fichait. Ses cheveux noirs lui collaient sur le front. Pourquoi il avait tellement voulu ce poste dans l'équipe? Pour faire plaisir à Maman en lui montrant que son fils avait hérité de son talent comme son grand frère? Pour marcher dans les traces de Papa? Oh, c'est sûr que ses parents devaient être fiers, maintenant, être venus voir Al se ridiculiser devant toute l'école! Pas un seul Souaffle d'arrêté! De toute la partie! Et ils ne jouaient même pas contre Gryffondor!
Et James!! James, ce faux frère!! C'était ça qui avait fait déborder le vase, en fait. Voir James-le-super-mega-attrapeur en train de le siffler depuis les tribunes. Il allait se moquer de lui jusqu'à la fin de sa vie, le traiter de nul et de balourd. Al laissa échapper un sanglot rauque et douloureux, se sentant pire qu’une goule.
A la porte du dortoir, ses coéquipiers tambourinaient vainement contre le bois, le suppliant d'ouvrir, la voix vibrant d'inquiétude.
Mais il n'allait pas ouvrir, oh non. Jamais! Il allait plier ses bagages et partir, loin, très très loin, parce qu'il ne voulait pas finir comme Mimi Geignarde. Il allait s'en aller, là où personne ne le connaîtrait et où personne ne l'embêterait et où Maman n'aurait pas à lui faire croire qu'elle n'avait pas honte de lui, où Papa n'aurait pas à truquer les parties pour faire croire qu'Al avait bien rattrapé le Souaffle, et où il n'aurait pas besoin d'être défendu par Tante Hermione contre les blagues d'Oncle Ron.
Oui, il allait partir.
Dès qu'il aurait fini de pleurer tout ce qu'il avait d'orgueil blessé sur le cœur.
Il fallait juste qu'il puisse rester en paix quelques heures avant de se mettre en route et...
La porte de la salle de bain s'ouvrit et Albus eut un hoquet étranglé.
Scorpius se tenait dans l'encadrement de la porte, propret et fraîchement pomponné, sa peau pâle légèrement rosie, les cheveux humides. Il était vêtu d'un confortable pull en coton et d'un pantalon de velours côtelé; une serviette ceignait ses épaules. Il détailla l'état d'Albus avec une expression blasée, lui donnant l'air terriblement adulte (Al était sûr qu'il avait dû s'entraîner de nombreuses heures pour réussir à imiter si bien Monsieur Malefoy).
-Quelqu'un m'a dit l'autre jour que ce n'est pas parce que les elfes prennent en charge toutes les corvées qu'il faut leur rajouter exprès du travail.
C'était Rose Weasley qui avait lancé cette pique au jeune Malefoy ; Scorpius avait piqué un fard et aurait répliqué des horreurs si Albus ne l'avait entraîné à l'écart pour lui faire la leçon et lui expliquer que Rose n'avait pas tort.
Albus voulut grogner mais le son qui s'échappa de sa gorge ressembla plus à un glouglou ridicule. Scorpius n'était pas censé réutiliser contre lui ses anciens discours.
Il bascula sur le flanc, salissant plus encore les draps. Il cacha son visage dans ses bras et espéra que Scorpius aurait suffisamment de compassion pour le laisser tranquille.
-Je t'avais dit de laisser tomber ce sport de barbare.
Scorpius s'était approché; Al pouvait presque l'imaginer, droit comme un i, petite moue pincée et pleine de reproches. Quand Scorpius avait annoncé à son père qu'il ne souhaitait pas intégrer l'équipe de quidditch de Pouffsouffle, il avait apparemment pensé qu'Albus soutiendrait sa démarche suicidaire en l'imitant. Après qu'Al ait intégré la dite équipe, Scorpius ne lui avait pas parlé pendant plus de trois semaines. Et s'il lui avait finalement pardonné, il en gardait malgré tout une certaine rancœur.
Jusque là, Al avait trouvé le comportement de son ami complètement ridicule. Il venait de changer d'avis.
Il leva vers Scorpius un regard dans lequel se lisait tout son repentir.
-J'aurais du t'écouter. J'aurais du faire comme toi. J'aurais jamais du rentrer dans l'équipe.
Scorpius eut l'élégance aristocratique d'hausser les épaules, affichant un air peu convaincu parfaitement réussi.
-C'est pas pareil. Je ne suis pas fait pour ce sport. Toi... tu es meilleur que moi.
-Je suis nul. Je n'ai même pas réussi à arrêter le tir de Sam la bigleuse!
Cette fois, Scorpius ne parvint pas à retenir la grimace qui lui plissa la bouche. Il se reprit, un peu trop tard cependant. Comme pour se faire pardonner, il sortit sa baguette, nettoya avec application les couvertures, de sorte qu'il put s'asseoir aux côtés de son condisciple sans risquer de salir son pantalon.
-Albus, ça n'était qu'un match. D'ici au prochain, tout le monde aura oublié.
Scorpius ne comprenait manifestement pas la situation; pour bien lui faire saisir l'ampleur du désastre, Albus se redressa, de sorte que leurs visages puissent se trouver au même niveau.
-J'ai pris le troisième souaffle dans la bouche! Et je suis passé avec à travers les buts!
-Et tu es dans un état repoussant. Le jaune et noir ne sont déjà pas terribles d'habitude, mais le marron te va encore moins bien.
Scorpius avait annoncé ça d'un ton factuel et légèrement dégoûté. Al supposa que le jeune Malefoy avait atteint les limites de la sollicitude que pouvait fournir son amitié. A présent, il lui fallait laisser échapper l'atroce et horrible vérité, qu'il avait dû héroïquement garder pour lui jusque là, par égard pour Albus: dans l'état où se trouvait la tenue d'Albus, on aurait pu le confondre avec un golem. ...Les autres enfants de leur année avaient raison : Scorpius était pire qu'une fille.
En parlant de fille...
-Alcya ne veut plus aller avec moi à Pré-au-lard.
L'autre garçon eut un reniflement méprisant.
-Alcya est une pimbêche mijaurée et stupide qui a des oreilles de chou-fleur. On ira à Pré-au-lard ensemble.
Scorpius fit alors un geste extraordinaire.
Il ôta la serviette qu'il portait autour du cou, en ceignit le haut du corps d'Al; ceci fait, il passa un bras délicat autour des épaules de l’infortuné gardien et posa sa tête contre lui.
L'odeur du savon vint chatouiller les narines d'Albus; soudain, avoir été abandonné par Alcya n'avait plus aucune importance. Il se sentait dégoûtant de boue, son corps tout entier était douloureux, et son estime de lui était mortellement blessée ; pourtant, le corps tiède à ses côtés l'apaisait. Il n'avait plus envie d'aller nulle part.
Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que Scorpius soupire et se redresse.
-Tu vas finir mangé par les esprits des eaux si tu restes comme ça.
Effectivement, maintenant que Scorpius le disait, Albus se rendit compte qu'il grelottait, piégé ainsi dans des vêtements trempés.
-Et si on ne prévient pas les autres que tu vas bien, ces crétins vont finir par emboutir la porte du dortoir.
Le blondinet le força à se redresser, le poussa dans la salle de bains.
Albus se laissa faire sans oser protester. Avant que la porte ne se referme, cependant, il lui sembla que Scorpius déposa sur sa joue un baiser très léger.
Ca ne dura qu'un instant et Al crut avoir rêvé : jamais Scorpius Malefoy n'aurait accepté de toucher avec quelque partie de son corps la joue toute sale.
Cependant, curieusement, Albus n'eut pas besoin de la douche pour se sentir réchauffé.

***

Albus découvrit ensuite qu'il n'avait pas rêvé.
Il y eut d'autres baisers, toujours quand il ne s'y attendait pas, baisers volés sans prévenir, innocents sans l'être vraiment, juste la caresse légère de lèvres fines sur sa joue, son front, ses cheveux. Prenant toujours Al en traître, sans lui laisser la possibilité de réagir.
Et pourtant, qu'il aurait voulu!
Car ces baisers déposés l’air de rien avaient le don de le déboussoler. Il ne rêvait pas d'Alcya. Ou de n'importe quelle autre fille.
Il rêvait d'yeux bleus, de cheveux d'or pâle, d'un corps adolescent, fin mais indéniablement mâle.
Ce secret là, il le garda pour lui très longtemps. Pendant deux ans, exactement.
Il ne parla pas à James, ou à sa mère, ni à ses amis de Pouffsouffle.
Il n'en parla pas à Scorpius.
Dans ses rêves, il n'en avait pas besoin.

***

Albus s'arrêta quelques instants devant la porte du dortoir, rassemblant ses pensées, essayant de maîtriser le trac étrange qui lui était monté dans le ventre au fur et à mesure qu'il gravissait les escaliers.
Il prit une inspiration. Redressa son nœud papillon.
Et il se lança à l'eau.
Scorpius était installé sur le lit d'Albus, vêtu d'une chemise et feuilletant des magazines d'un air renfrogné. Quand l'autre garçon entra, il haussa un sourcil surpris.
-Tu n'es pas au bal?
Le regard bleu azur le mit soudain mal à l'aise; Al se passa la main dans les cheveux d'un air faussement décontracté.
-Je me suis dit qu'on pourrait affronter cette terrible épreuve ensemble.
-"Terrible épreuve"?
-Ne pas avoir de cavalières pour le bal, tu sais...
Son rire dérailla à un moment, et Al se sentit ridicule. Scorpius devait partager cette opinion, vu la manière exaspérée dont il roula des yeux.
...Tout ça ne se déroulait absolument pas selon le plan. Il ne demanderait plus jamais conseil au professeur Longdubat.
Scorpius venait de croiser les bras, air indigné.
-Je me fiche de ne pas avoir de cavalière! Comme si j'avais voulu avoir à supporter une dinde peinturlurée toute la soirée! Pourquoi ne pas laisser Père me choisir une fiancée, pendant qu'on y est?!
Albus n'avait jamais trop su gérer les crises de rébellion enflammées de Scorpius. Encore moins lorsqu'elles étaient dirigées contre lui. Il déglutit, recula en direction de la sortie tout en faisant un essai pour le calmer.
-Mais... Tu ne...
Scorpius dut se rendre compte qu'il effrayait l'autre garçon. Il ferma les yeux, grommela des choses incompréhensibles. Quand il rouvrit les yeux, il avait l'air vaguement calmé.
-Retourne avec les autres, Albus.
Scorpius semblait las, mais moins déterminé à tuer. Al avait sa chance ! C'était le moment de briller. Il se redressa, fit en sorte de se montrer sous son meilleur profil (le droit).
-Je peux pas, j'ai pas de cavalière.
Il y eut un silence. Scorpius le regarda à travers ses cils à demi baissés. Il avait l'air soupçonneux.
-Tu pourrais quand même y aller. Il y a du punch à la banane. Hector et Lola non plus n'ont pas de partenaires. Vous discuterez ensemble.
-Je n'ai pas envie.
Et voilà. Le trac était revenu. Son cœur battait dans sa cage thoracique à lui faire mal, ses jambes manquaient de lâcher, il faillit ne pas réussir à mettre en marche le tourne-disque. La musique emplit doucement le dortoir ; il avait choisi un air qu’ils aimaient tous les deux. Une chanson romantique.
Quand il tendit la main à Scorpius, ses doigts tremblaient terriblement.
L'autre garçon fit semblant de ne s'apercevoir de rien.
Scorpius le regarda un long moment, comme hypnotisé, comme si Albus n'était pas un adolescent nerveux mais plutôt Rick Rodgers, Super Auror Sexy.
Ce furent les plus longues secondes de la vie d'Albus.
Pourtant, finalement, Scorpius se leva et s’approcha.
Gracieusement, il mit sa main dans celle qui lui était tendue.
Ils eurent du mal à accorder leurs pas, d'abord. Scorpius s'attendait apparemment à une valse, cependant, Al n'avait jamais vraiment maîtrisé cette danse.
Ils finirent par s'accorder sur un slow improvisé, un pas de deux lent et langoureux et tendre, qui les berça mieux que la musique. Leurs visages s'effleuraient de temps à autres, leurs lèvres se rapprochant sans oser se toucher, mains ne sachant où se poser, où caresser, jusqu'à ce que Scorpius ait un soupir d'impatience et qu'il immobilise la tête d'Albus pour un baiser, électrisant, excitant.
Albus trébucha sur le tapis. Ils chutèrent ensemble sur le lit de Scorpius.
Ca ne les troubla pas pour autant.
Ce soir là, sans le savoir, sans même s'en préoccuper, Albus Potter et Scorpius Malefoy réinventèrent le monde.

FIN

fic

Previous post Next post
Up