Originale : Cricetus Cricetus (Chaque fois qu'un enfant dit/L'Autre côté des ombres)
Cricetus cricetus
Requête de : shinia_marina à l'occasion d'ecrirepouraider
Prompt : un fantôme de hamster né le soir d’Halloween, bidouillage avec l’univers de Chaque fois qu’un enfant dit et L’autre côté des ombres
Censure : K+/PG
Date : vendredi 24 avril 2009
Note : Chronologiquement, se passe cinq ans avant Chaque fois qu’un enfant dit et un peu avant L’autre côté des ombres.
Note bis : C’est très bizarre parce que pour moi c’est quand même deux univers très différents :p
L’exorciste arriva rapidement, à peine une heure après que Juliette ait appelé l’ORDAE au secours, mais elle trouvait que c’était déjà bien assez tard.
Lorsqu’elle ouvrit, elle se savait échevelée, pieds nus et dans une chemise dont Timothée avait arraché un bouton en se débattant. L’exorciste, bien sûr, n’avait pas un cheveu sur son costume. Juliette dut lever les yeux ; il était grand, de cette allure dégingandée qu’ont d’ordinaire les adolescents et qui lui donnait l’air plus jeune qu’il devait l’être vraiment. Clair de teint, d’yeux et de cheveu, il arborait un sourire de professionnel poli.
« Bonjour, je suis envoyé par l’ORDAE pour…
- L’exorciste, oui, entrez », l’interrompit Juliette.
Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et s’effaça pour le laisser entrer.
« On m’avait juré que l’appartement était sans risque, vide de toute énergie risquant de posséder mon frère, dit-elle en essayant de garder son calme.
- Je suis certain que les chasseurs d’esprits de l’ORDAE ont fait de leur mieux, répondit l’exorciste.
- Pas assez de toute évidence », grogna Juliette avant de réagir : « De l’ORDAE ? Vous n’en faites pas partie ? »
Il secoua la tête, puis lui tendit soudain la main d’un air embarrassé :
« Je ne me suis pas présenté, excusez-moi. Orphée Singulier, j’ai été prêté par l’OIPCS. »
L’Organisme d’Identification et de Protection des Créatures Surnaturelles. Singulier. Juliette ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux, envahie par un soulagement profond.
N’importe qui d’un tant soit peu versé dans le surnaturel connaissait les Singulier. Timothée s’en sortirait. Elle le guida jusqu’à la chambre de son frère, dans laquelle elle l’avait enfermé dès l’instant où il avait commencé à se comporter… bizarrement.
Elle entrouvrit la porte et passa la tête dans l’entrebâillure. Timothée était au coin de son lit contre le mur, recroquevillé sur ses quatre membres. Elle se glissa à l’intérieur, suivi de l’exorciste.
« Il est comme ça depuis deux heures, dit-elle d’un ton fatigué.
- Hum, fit Orphée Singulier. Je peux comprendre pourquoi les chasseurs d’esprit ont pu laisser passer ça. »
Juliette lui jeta un coup d’œil surpris, un peu impressionnée sans se l’admettre.
« … déjà ? » ne put-elle s’empêcher de dire.
Il ne répondit pas, s’accroupit et se rapprocha doucement de Timothée. Ce dernier commença à s’agiter, à aller d’avant en arrière, il fit un tour sur lui-même, mais il s’était coincé entre le lit et le bureau. Il baissa la tête lorsque Orphée Singulier tendit la main vers lui d’un geste apaisant.
« Là, là », murmura l’exorciste.
Lentement, il dessina quelque chose sur le front penché de Timothée. Juliette se mordit la lèvre, elle voulait lui demander si Timothée allait avoir mal. Elle n’avait jamais assisté aux exorcismes sur son petit frère avant mais Timothée en revenait toujours épuisé, pâle.
« D’abord je vais l’endormir, déclara soudain Orphée Singulier. Pour que la séparation des esprits ne soit pas trop difficile. Celui qui le possède est un esprit très simple, donc il ne devrait pas y avoir de complications. »
Juliette hocha la tête, même si de dos il ne devait pas la voir. Timothée s’affaissa sur le côté, elle voyait ses yeux fermés.
« Là, voilà… et… »
De nouveau, Singulier dessina sur le visage de son petit frère une série de symboles qu’elle ne reconnut pas. Ils brillaient d’une lueur brève avant de disparaître complètement.
L’exorciste s’écarta tranquillement, les mains refermées en creux. Il rapprocha le visage et souffla à l’intérieur puis les sépara.
« C’était un hamster, déclara-t-il d’un ton calme.
- Un hamster.
- Un hamster femelle né le soir d’Halloween, si vous voulez des détails. Ce n’est pas courant, mais cela arrive. À l’exception des chats qui sont souvent attachés à un lieu, les esprits animaux laissent rarement de fantôme et le hamster n’a pas une trace spirituelle suffisante pour que les instruments des chasseurs d’esprits la repère. Ceci dit, d’ordinaire elle n’est pas suffisante non plus pour posséder qui que ce soit.
- Timothée est différent », marmonna Juliette.
Elle se rapprocha de son petit frère pour s’assurer qu’il allait bien, le remettre dans son lit. Timothée respirait paisiblement. Elle commença à le soulever avec un peu de difficulté, à douze ans il devenait un peu trop lourd pour elle, et Singulier vint immédiatement lui donner un coup de main. Ils l’allongèrent sur le matelas. Juliette lui caressa le front.
« Il va dormir profondément pendant le même temps qu’il a été possédé, expliqua Singulier. Si cela dure plus longtemps, prévenez-moi. Il devrait se réveiller avec une petite migraine, les remèdes ordinaires devraient fonctionner.
- Je vous remercie.
- Je vous en prie. »
Soulagée, elle le raccompagna à la porte.
« Si vous avez besoin de faire poser des protections, dit-il, contactez-moi. Je peux vous indiquer quelqu’un qui s’assurera que même un résidu de sauterelle ne pénétrera pas l’appartement. »
¤
Orphée sortait tout juste de l’immeuble lorsqu’il sentit un poids sur son épaule et quelque chose lui chatouiller la joue. Un instant surpris, il ne lui fallut pas longtemps pour deviner de quoi il s’agissait. Il grogna à voix haute.
« C’est pour ça que je ne veux pas faire d’exorcisme ! »
Il était Docteur en vampirologie et magie noire, pas exorciste. Mais voilà, parce qu’Allowin partait en vadrouille à l’autre bout du monde comme bon lui semblait, que Coré était occupée avec ses loups-garous, c’était sur lui que ça tombait. Comme si n’importe quel exorciste n’aurait pas pu s’occuper de ce petit problème.
Il y avait de quoi avoir envie de changer de nom de famille.
Il attrapa l’esprit du hamster d’une main ferme et le ramena devant son visage.
« Qu’est-ce que je vais faire de toi ? »
Le hamster remua les moustaches.
Orphée soupira et le caressa d’un doigt distrait.
Le hamster n’aurait pas dû être capable de posséder un être humain. Il n’aurait même dû être attiré par un être humain. Les possessions animales étaient forcées, à quelques exceptions près. Pourtant elle lui avait paru naturelle. Comme si l’esprit du hamster avait été… aspiré ?
Ce qui n’avait pas de sens.
Cela voudrait dire que Timothée Gautier n’avait pas d’âme.
Orphée secoua la tête. Timothée n’avait rien eu d’un zombie : son cœur battait dans sa poitrine, son sang dans ses veines.
Le hamster couina. Orphée reporta son attention sur lui.
« Ne crois pas que je ne vais pas te faire exorciser proprement, toi. »
Nouveau mouvement de moustache. Orphée le posa sur son épaule et reprit son chemin.
(fin)
1085 mots
Requête de : shinia_marina à l'occasion d'ecrirepouraider
Prompt : un fantôme de hamster né le soir d’Halloween, bidouillage avec l’univers de Chaque fois qu’un enfant dit et L’autre côté des ombres
Censure : K+/PG
Date : vendredi 24 avril 2009
Note : Chronologiquement, se passe cinq ans avant Chaque fois qu’un enfant dit et un peu avant L’autre côté des ombres.
Note bis : C’est très bizarre parce que pour moi c’est quand même deux univers très différents :p
L’exorciste arriva rapidement, à peine une heure après que Juliette ait appelé l’ORDAE au secours, mais elle trouvait que c’était déjà bien assez tard.
Lorsqu’elle ouvrit, elle se savait échevelée, pieds nus et dans une chemise dont Timothée avait arraché un bouton en se débattant. L’exorciste, bien sûr, n’avait pas un cheveu sur son costume. Juliette dut lever les yeux ; il était grand, de cette allure dégingandée qu’ont d’ordinaire les adolescents et qui lui donnait l’air plus jeune qu’il devait l’être vraiment. Clair de teint, d’yeux et de cheveu, il arborait un sourire de professionnel poli.
« Bonjour, je suis envoyé par l’ORDAE pour…
- L’exorciste, oui, entrez », l’interrompit Juliette.
Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et s’effaça pour le laisser entrer.
« On m’avait juré que l’appartement était sans risque, vide de toute énergie risquant de posséder mon frère, dit-elle en essayant de garder son calme.
- Je suis certain que les chasseurs d’esprits de l’ORDAE ont fait de leur mieux, répondit l’exorciste.
- Pas assez de toute évidence », grogna Juliette avant de réagir : « De l’ORDAE ? Vous n’en faites pas partie ? »
Il secoua la tête, puis lui tendit soudain la main d’un air embarrassé :
« Je ne me suis pas présenté, excusez-moi. Orphée Singulier, j’ai été prêté par l’OIPCS. »
L’Organisme d’Identification et de Protection des Créatures Surnaturelles. Singulier. Juliette ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux, envahie par un soulagement profond.
N’importe qui d’un tant soit peu versé dans le surnaturel connaissait les Singulier. Timothée s’en sortirait. Elle le guida jusqu’à la chambre de son frère, dans laquelle elle l’avait enfermé dès l’instant où il avait commencé à se comporter… bizarrement.
Elle entrouvrit la porte et passa la tête dans l’entrebâillure. Timothée était au coin de son lit contre le mur, recroquevillé sur ses quatre membres. Elle se glissa à l’intérieur, suivi de l’exorciste.
« Il est comme ça depuis deux heures, dit-elle d’un ton fatigué.
- Hum, fit Orphée Singulier. Je peux comprendre pourquoi les chasseurs d’esprit ont pu laisser passer ça. »
Juliette lui jeta un coup d’œil surpris, un peu impressionnée sans se l’admettre.
« … déjà ? » ne put-elle s’empêcher de dire.
Il ne répondit pas, s’accroupit et se rapprocha doucement de Timothée. Ce dernier commença à s’agiter, à aller d’avant en arrière, il fit un tour sur lui-même, mais il s’était coincé entre le lit et le bureau. Il baissa la tête lorsque Orphée Singulier tendit la main vers lui d’un geste apaisant.
« Là, là », murmura l’exorciste.
Lentement, il dessina quelque chose sur le front penché de Timothée. Juliette se mordit la lèvre, elle voulait lui demander si Timothée allait avoir mal. Elle n’avait jamais assisté aux exorcismes sur son petit frère avant mais Timothée en revenait toujours épuisé, pâle.
« D’abord je vais l’endormir, déclara soudain Orphée Singulier. Pour que la séparation des esprits ne soit pas trop difficile. Celui qui le possède est un esprit très simple, donc il ne devrait pas y avoir de complications. »
Juliette hocha la tête, même si de dos il ne devait pas la voir. Timothée s’affaissa sur le côté, elle voyait ses yeux fermés.
« Là, voilà… et… »
De nouveau, Singulier dessina sur le visage de son petit frère une série de symboles qu’elle ne reconnut pas. Ils brillaient d’une lueur brève avant de disparaître complètement.
L’exorciste s’écarta tranquillement, les mains refermées en creux. Il rapprocha le visage et souffla à l’intérieur puis les sépara.
« C’était un hamster, déclara-t-il d’un ton calme.
- Un hamster.
- Un hamster femelle né le soir d’Halloween, si vous voulez des détails. Ce n’est pas courant, mais cela arrive. À l’exception des chats qui sont souvent attachés à un lieu, les esprits animaux laissent rarement de fantôme et le hamster n’a pas une trace spirituelle suffisante pour que les instruments des chasseurs d’esprits la repère. Ceci dit, d’ordinaire elle n’est pas suffisante non plus pour posséder qui que ce soit.
- Timothée est différent », marmonna Juliette.
Elle se rapprocha de son petit frère pour s’assurer qu’il allait bien, le remettre dans son lit. Timothée respirait paisiblement. Elle commença à le soulever avec un peu de difficulté, à douze ans il devenait un peu trop lourd pour elle, et Singulier vint immédiatement lui donner un coup de main. Ils l’allongèrent sur le matelas. Juliette lui caressa le front.
« Il va dormir profondément pendant le même temps qu’il a été possédé, expliqua Singulier. Si cela dure plus longtemps, prévenez-moi. Il devrait se réveiller avec une petite migraine, les remèdes ordinaires devraient fonctionner.
- Je vous remercie.
- Je vous en prie. »
Soulagée, elle le raccompagna à la porte.
« Si vous avez besoin de faire poser des protections, dit-il, contactez-moi. Je peux vous indiquer quelqu’un qui s’assurera que même un résidu de sauterelle ne pénétrera pas l’appartement. »
¤
Orphée sortait tout juste de l’immeuble lorsqu’il sentit un poids sur son épaule et quelque chose lui chatouiller la joue. Un instant surpris, il ne lui fallut pas longtemps pour deviner de quoi il s’agissait. Il grogna à voix haute.
« C’est pour ça que je ne veux pas faire d’exorcisme ! »
Il était Docteur en vampirologie et magie noire, pas exorciste. Mais voilà, parce qu’Allowin partait en vadrouille à l’autre bout du monde comme bon lui semblait, que Coré était occupée avec ses loups-garous, c’était sur lui que ça tombait. Comme si n’importe quel exorciste n’aurait pas pu s’occuper de ce petit problème.
Il y avait de quoi avoir envie de changer de nom de famille.
Il attrapa l’esprit du hamster d’une main ferme et le ramena devant son visage.
« Qu’est-ce que je vais faire de toi ? »
Le hamster remua les moustaches.
Orphée soupira et le caressa d’un doigt distrait.
Le hamster n’aurait pas dû être capable de posséder un être humain. Il n’aurait même dû être attiré par un être humain. Les possessions animales étaient forcées, à quelques exceptions près. Pourtant elle lui avait paru naturelle. Comme si l’esprit du hamster avait été… aspiré ?
Ce qui n’avait pas de sens.
Cela voudrait dire que Timothée Gautier n’avait pas d’âme.
Orphée secoua la tête. Timothée n’avait rien eu d’un zombie : son cœur battait dans sa poitrine, son sang dans ses veines.
Le hamster couina. Orphée reporta son attention sur lui.
« Ne crois pas que je ne vais pas te faire exorciser proprement, toi. »
Nouveau mouvement de moustache. Orphée le posa sur son épaule et reprit son chemin.
(fin)
1085 mots