La chasse au dahu
Univers :
L’autre côté des ombres Prompt :
lunatanis - Allowin, une confession
Censure : K+/PG
Date : dimanche 18 mai 2008
Note :Première apparition des cousins Singulier ! :D :D
Owin avala une gorgée de bière et décroisa ses jambes qui commençaient à s’endormir. Il n’écoutait son frère que d’une oreille, il avait déjà entendu l’histoire au moins deux fois (sans compter qu’il y était, à ce fichu exorcisme où ils avaient tous finis recouverts d’ectoplasme), mais Orphée et Coré ne quittaient pas Yvain du regard, pendus à ses lèvres, et lâchaient un rire de temps en temps. Ils étaient tous assis en rond autour du feu de camp, eux même encerclés de sel, plus par habitude que par vraie précaution : après tout, ils étaient sur leur territoire. Comme tous les étés depuis qu’Yvain avait été jugé assez grand pour surveiller ses cadets, les cousins Singulier s’étaient retrouvés au domaine familial et passaient un certain nombre de nuits à la chasse au dahu.
Cette dernière consistait surtout à passer des heures à discuter pour rattraper le temps passé loin les uns des autres, avant d’aller capturer les jeunes dahus, nés au printemps, qui s’étaient trop approchés de l’orée de la forêt. Le lendemain ils iraient les relocaliser en plein centre des bois, où les adolescents « joueurs » des villages environnants ne viendraient pas les déranger. Un dahu seul était parfaitement inoffensif et même plutôt familier (à plusieurs occasions le parc du manoir avait été transformé en infirmerie pour dahu en détresse, les cousins avaient eu l’occasion de jouer avec et s’en occuper), mais faire du mal à un, c’était provoquer la colère de tous. En groupe, ils pouvaient nettoyer un gros hameau. Et il était malheureusement plus facile et plus efficace de déplacer les créatures que de museler les jeunes des villages pour qui chasser le dahu n’avait pas le même sens que pour les Singulier.
Yvain conclut son histoire et après les quelques commentaires amusés de leurs cousins, il s’adressa à eux.
« Et vous alors, quoi de neuf ? » Il sourit, malicieux ; Owin se prépara à lever les yeux aux ciel. « Toujours pur-z-et-innocent, ‘phée ?
- Va te faire foutre, marmonna Orphée.
- C’est important, tu risques ta vie », rétorqua Yvain d’un ton joyeux.
Il n’avait pas entièrement tort : les puceaux se faisaient posséder beaucoup plus facilement, ce qui posait problème dans leur famille.
« Aaaah, laisse-le tranquille, intervint Coré. Orphée se garde pour son cher Augustin. »
Exaspéré, Orphée donna un coup de coude à sa sœur et implora Owin du regard, mais son cousin n’eut pas le temps de venir à son secours, Yvain commentait déjà :
« Hé, le sexe et les vampires c’est rarement une mauvaise combinaison. Tu pourras pas faire mieux qu’Owin de tout façon.
- Oh, ta gueule ! menaça Owin.
- Ooooh, je savais pas que t’avais eu une expérience digne d’être racontée ! s’exclama Coré.
- Mon frère est un petit cachottier… »
Owin foudroya Yvain du regard, voulut échanger un coup d’œil de cadet martyrisé avec Orphée, mais ce dernier avait l’air tout aussi intrigué que sa sœur.
« Vas-y, petit séducteur, avoue tout », le pressa Coré.
Embarrassé, Owin haussa les épaules. Yvain ne le laisserait pas garder le silence, de toute façon, et lui rappellerait l’incident jusqu’au jour de son mariage. Peu importait : au besoin, Owin avait de quoi embarrasser Yvain jusque sur son lit de mort.
« … ube, marmonna-t-il dans le goulot de sa bouteille.
- Quoi ? demanda Orphée, ce traître.
- Une succube ! » répéta-t-il plus fort.
Yvain éclata de rire à l’expression de leurs cousins. Orphée avait les yeux qui lui sortaient des orbites, Corée la bouche ouverte.
« Quoi ? Comment… ? fit-elle, incrédule.
- Tu veux vraiment pas que je te raconte », dit solennellement Owin.
À cet instant, un cri perçant résonna dans les bois.
Aussitôt, les cousins se redressèrent. Yvain se leva, scruta les arbres. Ils entendirent des buissons s’agiter, un second cri un peu plus proche.
« C’est pour nous, confirma Yvain. Prenez vos bâtons, Orphée tu as le sac ? »
Orphée hocha la tête, une main déjà occupée à l’ouvrir le plus largement possible.
« Owin, tu te mets en appât, Coré et moi on rabat. »
Formation usuelle, rien de nouveau. Orphée savait le mieux dissimuler son aura et sa présence, Owin possédait la meilleure Vue. Coré et Yvain, étant les aînés, prenaient le risque que le dahu se retourne contre eux.
Owin éteignit le feu pendant que son frère distribuait les torches. Yvain s’assura qu’ils étaient bien tous prêts puis hocha la tête, satisfait.
« En chasse ! »
(fin)
747 mots (Vroum !)