Attrape-cœur
Requête de :
lunatanis Prompt : HP - Kingsley/Charlie - « Non mais qu'est ce que c'est que ce cirque? »
Spoilers : Aucun
Censure : K+
Date : vendredi 14 septembre 2007
Note : … mes titres sont de plus en plus bidons.
Même univers que ce prompt-ci :
Un truc stupide Personne dans les dortoirs, personne dans les douches, personne dans la salle d’entraînement. Kingsley refusait de croire que douze aspirants Aurors pouvaient disparaître comme ça. Et encore moins les siens.
Pourtant l’évidence était là.
« Kingsley ?
- Quoi ? »
Thickblood venait de surgir à ses côtés, un large sourire stupide aux lèvres.
« C’est juste une question comme ça, mais t’aurais pas perdu une douzaine d’élèves ? »
Le regard terrible que lui lança Kingsley ne parut pas le déphaser plus que ça.
« Juste au cas où, je crois qu’ils sont en train de jouer au Quidditch dans la cour. »
Kingsley, sans un mot de remerciement, partit à grands pas dans la direction indiquée.
Au Quidditch !
Il ouvrit la porte de derrière à la volée, prêt à rugir un « Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? » tonitruant lorsqu’une voix familière parvint à ses oreilles.
« À ta gauche, Earlgrey ! »
Il leva les yeux. Ils étaient là-haut, ses douze abrutis, en train de se disputer des tee-shirts transfigurés en balles, et au centre, Charlie Weasley encourageait son équipe sans cesser de se déplacer, ses mains touchaient à peine le balai.
Arthur avait vanté son fils, Attrapeur de génie, capitaine et gagnant de la coupe pour Gryffondor, réclamé par les équipes professionnelles. Kingsley avait été raisonnablement impressionné, rien que le fait d’être à la fois Attrapeur et capitaine demandait une discipline et une concentration exceptionnelle.
Mais il ne s’attendait pas à une telle aisance, cette aisance que certains joueurs mondiaux auraient pu envier.
Mais qu’est-ce qu’il va foutre en Roumanie ? se demanda Kingsley, pas pour la première fois.
C’était toujours rageant de voir passer les futurs dresseurs de dragons. Ceux qui le devenaient vraiment, du moins - et Kingsley ne doutait pas que Charlie Weasley en ferait partie. Ils avaient toutes les qualités pour faire d’excellents Aurors, et s’entêtaient à partir à l’autre bout du monde par amour pour des créatures pyromanes.
Il n’était pas certain de savoir pourquoi, mais le cas de Charlie l’agaçait particulièrement. Peut-être parce qu’en plus de toutes les qualités d’un Auror, le fils d’Arthur possédait ce charisme des meneurs, qui faisait de lui un excellent capitaine de Quidditch et chef de file dans les exercices imposés par Kingsley. On ne pouvait s’empêcher de tourner la tête et de le regarder, pas seulement pour ses cheveux roux flamboyants.
Il avait le regard intense, aussi. Kingsley le sentait souvent posé sur lui.
« Smith, tu dors ? Le Souaffle va pas venir à toi tout se… »
Avant même de s’interrompre dans sa phrase, Charlie avait plongé. Il y avait eu un cri de surprise du Batteur à ses côtés, Kingsley avait sorti sa baguette, prêt à intervenir, un sort de protection sur les lèvres mais avant qu’il ait pu le prononcer, Charlie redressait son balai et remontait, un bras levé, ses doigts refermés sur le Vif de la victoire.
Kingsley, le cœur battant, rangea sa baguette. Alors que l’équipe gagnante criait sa joie, quelqu’un s’exclama : « Shacklebolt ! » et ses douze apprentis redescendirent comme s’ils avaient le feu au fesses.
« Je vous veux dans quinze minutes dans la salle d’entraînement, gronda-t-il.
- Oui, Monsieur !
- Weasley ! »
L’appel était venu tout seul, il n’avait pas réfléchi, ne savait pas ce qu’il allait lui dire. La tête rousse se détacha du reste du troupeau. Charlie se plaça devant lui, ses yeux encore plus intenses que d’habitude, rendus brillants par l’exercice, l’adrénaline, l’excitation. Une fine couche de sueur lui couvrait le cou ; Kingsley se surprit à la regarder disparaître sous le t-shirt humide.
« Instructeur ? le rappela à l’ordre Charlie, petit sourire aux lèvres.
- Fais-moi le plaisir de ne pas te tuer sous mes ordres, tu veux ? réussit à dire Kingsley, furieux contre lui-même.
- Ne vous inquiétez pas, je les aime trop pour ça. »
Avec un rire dans les yeux, il rejoignit les autres. Kingsley, troublé, ne put s’empêcher de le suivre du regard.
Merde.
(fin)