Toutes les Pierres de Rosette
Requête de :
frudulePrompt : Stargate SG-1 - Daniel - La énième Pierre de Rosette
Censure : K
Spoilers : Aucun
Date : jeudi 30 août 2007
« DanielJackson est de mauvaise humeur, déclara Teal’c.
- Nooon ? À quoi voyez-vous ça ? répondit Jack qui dégoulinait de café.
- DanielJackson ne gâcherait pas de café, même lorsque vous êtes désagréable, O’Neill.
- C’était de l’ironie, Teal’c, de l’ironie. »
Teal’c haussa un sourcil et Jack abandonna la partie.
« Qu’est-ce qu’il, en ce moment ? ronchonna-t-il. Il y a quatre jours, il était tout fou de sa nouvelle découverte, et maintenant…
- Il n’arrive peut-être pas à traduire, proposa Sam.
- Pas une raison pour s’en prendre à moi !
- Je vais aller voir, Colonel. Il s’en prendra moins facilement à moi qu’à vous.
- C’est ça… »
-
Sam trouva Daniel dans son bureau, en train de contempler d’un air malheureux sa tasse de café vide. La plaque d’argile qu’ils avaient découverte quatre jours plus tôt était posée presque négligemment sur son bureau.
« Daniel ? Quelque chose ne va pas ? demanda Sam.
- Vous savez combien de temps il a fallu à Champollion pour traduire la Pierre de Rosette ?
- Heu…
- Huit ans. Huit ans. Et ce n’était que le travail de base. Vous savez ce que c’est, ça ? »
Il désignait la plaque.
« Non ?
- C’est une Pierre de Rosette. Son équivalent. La clef pour déchiffrer le Minoen, le fameux linéaire A de Sir Evans. Le rêve de tout linguiste, tout archéologue, le travail de toute une vie. Vous savez combien de temps il m’a fallu pour la traduire ?
- A priori…
- Tout à fait. Quatre jours. Quatre jours. Le disque, là bas, vous voyez ? C’est la preuve irréfutable que le disque de Phaistos a été fabriqué en série, dans un dialecte dérivé du grec totalement inintéressant. Quarante-huit heures. Et là, sur le mur, c’est le déchiffrage et la lecture du langage de la civilisation perdue de la vallée de l’Indus. Moins d’une semaine si l’on retire la mission de P5X-7432 où on…
- Je me souviens, merci », grimaça Sam.
Daniel se massa les tempes.
« En se moment même, des dizaines de linguistes à travers le monde sont en train de se rendre fous pour traduire ces trois langues. Et moi je parle couramment le méroïtique et le proto-élamite, vous trouvez ça normal ?
- Non ?
- Non ! Là, à cet instant, je crève d’envie d’être l’un de ces pauvres types qui va passer sa vie à essayer de déchiffrer ne serait-ce qu’un mot du Vinca. Tout ce travail, Sam ! Tout ce que je découvre ne sert à rien ! À personne ! Et que valent toutes les Pierres de Rosette de l’univers si elles n’aident personne ?
- Vous ne pouvez pas, je ne sais pas, écrire un livre ? »
Daniel la dévisagea avec incrédulité.
« Avec quelles preuves ? Vous croyez vraiment que le SGC, sans même parler du NID, va me laisser illustrer mes théories avec des objets découverts sur d’autres planètes ? Sans compter que le nom même de Daniel Jackson est assimilé à un allumé qui a essayé de prouver que les petits hommes verts ont construit les pyramides.
- Mais les petits hommes verts ont construit les pyramides ! Enfin, les Goa’uld, mais vous voyez ce que je veux dire.
- Oui, bah dites-leur pour moi, je vous en prie. »
Ils gardèrent le silence un instant, puis Daniel soupira :
« Il y a tellement de mystères sur Terre qui pourraient être résolus par ne serait-ce qu’un dixième de ce que nous découvrons tous les jours… »
Sam, consternée, tenta de lui remonter le moral :
« Vous verrez, ça va prendre un peu de temps, mais un jour tout ce travail sera offert aux yeux du grand public. Je suis certaine qu’il s’ouvrira au moins un musée Daniel Jackson. »
Cela eut l’effet escompté, Daniel éclata de rire.
« Vous êtes gentille. Ce n’est rien, ne vous inquiétez pas. Donnez-moi vingt-quatre heures pour bouder un peu, et mon ego reprendra sa taille normale. Jack est juste arrivé au mauvais moment.
- Comme souvent avec vous, sourit Sam.
- Ooooh que oui ! Ce qui me fait penser que du coup je n’ai pas bu mon café, se rembrunit-il. Vous en voulez un ?
- Si vous promettez qu’il ne finira pas sur le Colonel…
- Juré. »
Sam se félicita intérieurement. Tout le monde n’avait pas la chance de profiter de la machine à café du Docteur Daniel Jackson. En remerciement, elle prit son courage à deux mains et demanda :
« Et c’est quoi, le linéaire A ? »
L’enthousiasme et le temps que prit la réponse effacèrent tous les doutes qu’elle aurait pu avoir sur le rétablissement de la motivation de Daniel.
(fin)