Les oiseaux en hiver
Genre : Fluff gratuit
Censure : PG
Date : Nuit du 28 février 2007 au 1er mars 2007
Résumé : Des retrouvailles. ^^
Note : Titre piqué de cette citation « On voudrait avoir ce courage des oiseaux en hiver. »
François Lefèvre dans Consigne des minutes heureuses. Il est trop tard pour que j’en cherche un autre. ^^ ; Et je poste maintenant parce que si j'attends demain, je le ferai pas ou alors dans six mois XD
« Bonne vacances à vous tous », annonça le prof, comme un signal de départ de course. Bruissements de papiers, voix bruyantes et chaises qui raclent.
« Woh, Soan, tu dors ? »
Soan sortit de sa torpeur et rangea d’un geste brusque son stylo dans sa trousse.
« T’as pas l’air stressé, fit Nathan, déjà prêt à s’éjecter du cours.
- Enfin deux semaines de vraies vacances, s’extasia Léa. Pas de partiels derrière ! »
Elle s’étira, puis désigna l’écran de son portable.
« Vous rentrez pas tout de suite ? Magalie et Thierno sont au Stardust avec Maude, on les rejoint ?
- Je te suis, acquiesça Nathan.
- Pas moi. »
Soan se leva, rangea sa trousse dans son sac et enfila ce dernier en bandoulière, puis il se tourna vers ses amis, presque solennel.
« On m’attend.
- Dommage… On se voit pendant les vacances ? »
Soan secoue la tête.
« Je suis pas sûr. Je vous dirai. J’aurais pas mal de trucs à faire.
- Bon… »
Magalie cachait à peine sa déception, Nathan haussa les épaules.
« On s’appelle, dit-il. Bon, on y va ? »
Soan les regarda s’éloigner avec presque du soulagement. La classe était presque vide, il se dirigea à son tour vers la sortie, mains dans les poches, l’air nonchalant et le cœur qui battait à cent à l’heure. Il y avait du monde dans les couloirs de l’université, le brouhaha l’enveloppait dans un coton qui l’isolait des autres étudiants.
La porte principale du bâtiment. Dehors, le nuage des fumeurs, puis quelques dizaines de mètres plus loin, la sortie du campus.
Soan essuya ses mains moites sur son jean, s’en passa une dans les cheveux, réajusta son sac. Il inspira un grand coup et reprit son chemin. Le froid sec de février lui piquait les joues, il sentait ses doigts s’engourdir un peu. Il regardait le monde au travers de son souffle blanc, s’obligeait à ne pas courir, à marcher normalement. Il avait la sensation d’avoir couru un marathon.
Puis il ferma les yeux, un court instant, très court, et lorsqu’il les rouvrit, Malik était là, adossé contre un des piliers de l’entrée du campus, tout sourire, bracelet brésilien au poignet, écharpe bleu marine autour du cou.
Elle était neuve. Soan n’avait jamais vu Malik porter d’écharpe avant. Il accéléra, sentit ses lèvres répondre au sourire qui lui était adressé et il dut serrer les dents pour ne pas lâcher un rire. Il avait l’air d’un parfait imbécile, il n’en doutait pas, mais pour la première depuis presque quatre mois, Malik se trouvait à portée de ses main. Son cœur allait exploser.
Soan s’immobilisa juste devant lui. Ils gardèrent le silence pour se dévorer des yeux ; Soan vit la pomme d’Adam de Malik descendre et remonter.
« Salut, toi, dit-il enfin, tout bas.
- Salut toi-même, répondit Soan. … T’as trouvé facilement ?
- Tes explications étaient assez claires… On y va ? »
La voix de Malik vibra, urgente, et Soan hocha la tête, pressé de laisser la foule estudiantine derrière, de trouver un lieu plus tranquille. Leurs doigts se frôlèrent lorsqu’ils commencèrent à marcher, le contact se prolongea trop pour être innocent. Ils avancèrent en silence, conscient de la présence de l’autre et Soan se disait qu’il allait falloir prendre le métro pour rentrer chez lui, vingt minutes de trajet encore, et il espérait avec ferveur que son frère n’était pas encore rentré, parce que sinon ce ne serait pas juste…
Malik s’empara de sa main sans prévenir et le tira vers la droite, dans une rue moins animée et c’était presque comme dans un film lorsqu’ils furent dans les bras l’un de l’autre à se serrer comme des fous.
« Putain tu m’as manqué, prononça Malik, la voix rauque. Putain tu m’as manqué… »
Le baiser était bon comme après trois mois et demi d’abstinence, pressant, passionné, maladroit. Leurs bouchent se séparèrent avec regret et ils riaient à moitié.
« J’ai cru que le cours finirait jamais, j’en pouvais plus, j’allais éclater...
- J’ai cru que tu sortirais jamais, y’avait tout ce monde qui arrivait et t’étais pas là, j’avais peur de te rater, putain Soan… »
Un nouveau baiser, aussi euphorique que le premier, et ils restèrent l’un contre l’autre jusqu’à ce que leur respiration reprenne un rythme régulier.
« J’espère que ton frère n’est pas là, dit Malik.
- Il devrait pas être encore rentré… Il est encore là ce soir, il part au ski que demain … »
Malik sourit de toutes ses dents.
« Je m’en contenterai, j’ai déjà du mal à croire qu’il nous laisse seuls pendant dix jours.
- Sa copine a été très persuasive. »
Ils se regardèrent encore en silence ; un dernier baiser, léger, pour le plaisir plus que le besoin maintenant, puis Malik retira le gant de sa main droite et la tendit avec un peu d’hésitation.
Soan n’en éprouva aucune lorsqu’il glissa les doigts entre les siens. Ils étaient froids, Malik les frotta quelques secondes pour les réchauffer, puis ils prirent la direction du métro. Soan, aux anges, leva les yeux vers le ciel plombé.
Il espérait qu’il se mettrait à neiger.
(fin)
jeudi 1er mars 2007, 01h00 du matin
A propos d’eux : L’histoire de Soan et Malik est un plot bunny que je n’ai pas écrit, par contre j’ai des bouts de l’histoire qui la précède, qui est celle de Soan et de son frère Constant, et que je pourrais me décider à finir un jour. :p A priori ils sont en première année de fac, et je ne sais pas du tout pourquoi ils n'ont pas pu se voir pendant autant de temps. Mais c'est pas grave, l'important c'est qu'ils se sont retrouvés.
Le détail débile : Pourquoi le café où se retrouvent les copains de Soan s'appelle le Stardust ? Parce que j'ai appris aujourd'hui que le roman de Neil Gaiman du même nom était adapté en film et qu'il sortait en octobre ♥