Des espoirs (partie 1)

Jul 05, 2009 15:34

N/A : A priori, le comportement de House peut paraître bizarre au début, mais tout s’éclaircira au fur et à mesure de la fic, ne vous inquiétez pas.

Suis fière de moi en ce moment ! Pas par prétention (cette histoire est  loin d’être parfaite), mais parce que jusqu’ici, la fic colle parfaitement à tous les spoilers qu’on a reçu pour la saison 6^^


HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         MS ?

-         Vérifié et re-vérifié. Négatif, soupira Foreman, tentant de garder son calme. Quoi d’autre ?

Son regard passa sur chacun des membres du département de diagnostique. Thirteen observait ses mains, Taub vérifiait le dossier et Chase, récemment réintégré à l’équipe, avait un air très concentré sur le visage. Aucun n’osa croiser son regard. Foreman baissa le sien à son tour avant d’inspirer et de se reprendre. Il ne pouvait pas baisser les bras, il n’en avait pas le droit.

-         Remy, retourne interroger la mère.

-         Je lui ai déjà posé toutes les questions possibles et imaginables, ça ne servira à…

-         Eh bien repose les, ordonna le neurologue.

Thirteen lui jeta un regard de travers et il serra la mâchoire. Depuis qu’il était devenu son chef, les choses se dégradaient. Ils étaient convaincus que ça pourrait marcher entre eux, mais le sort ne cessait de leur prouver le contraire. Le docteur Cuddy, qui gardait un œil sur eux, lui avait demandé de traiter Remy comme ses autres employés et il le faisait. Malheureusement, ses autres employés ne le portaient pas vraiment dans leurs cœurs et peu à peu Thirteen suivait peu à peu leur exemple.

-         Taub, cherchez tout ce que vous pourrez trouver. Livres, Internet…je me moque d’où vous cherchez, mais trouvez ce que ce gamin a.

Taub ouvrit la bouche, certainement sur une protestation qui mourut avant d’avoir pu être prononcée. Il secoua la tête et se dirigea vers la bibliothèque au fond de la pièce.

-         Chase, toxico, NFS, refais tous les tests et tous ceux auxquels tu peux penser. On a forcément manqué quelque chose.

Pour une fois, Chase ne dit rien. Qu’aurait-il pu dire ? Ils étaient dans l’impasse et ce n’était pas la faute de Foreman. Ce dernier le regarda partir avant de retourner dans son bureau. Il s’arrêta sur le pas de la porte et observa la pièce.

Il avait longtemps rêvé d’avoir son propre bureau, son propre département, mais aujourd’hui comme bien trop souvent, il en venait à douter de son mérite. Il laissa traîner ses yeux sur la pièce aux murs bordeaux. L’espace d’une seconde, il imagina House affalé sur son ottoman lui crier qu’il était idiot et lui expliquer ce qu’il avait manqué. L’ottoman n’était plus là, pas plus que House. A la place, un canapé design immaculé habillait le coin de la pièce. Il détestait ce bureau. Il l’avait entièrement refait, du sol au plafond, n’avait laissé aucun signe de l’existence de son ancien propriétaire, pourtant, il avait toujours l’impression d’être un intrus. Ces murs n’étaient pas les siens. Quoiqu’il fasse, la présence de House pesait dans l’atmosphère de l’endroit, comme un fantôme qui lui riait au nez à chaque échec.

Finalement, Foreman fit volte-face et retourna dans la salle de conférence. Il s’y sentait mieux, il détestait cette sensation mais avait l’impression que sa place était là. Depuis ses seize ans il rêvait d’être là où il était aujourd’hui et pourtant, maintenant, il réalisait que cette vie n’était pas pour lui, pas ici. Il était bon dans ce qu’il faisait, meilleur que la majorité de ses collègues, mais tous ceux qui l’entouraient avaient connu meilleur que lui. Il savait qu’il y avait un homme dont le talent défiait tout ce à quoi Foreman pouvait prétendre. Ici, il ne serait jamais le meilleur, ses compétences ne pesaient pas lourd face au poids des souvenirs.

Il se laissa tomber sur la chaise en bout de table et observa le tableau blanc. Fièvre, céphalées, myalgies, toux, et douleurs thoraciques. Dans sa tête, une voix bien connue cria à l’infection tout en remettant en doute son intellect.

-         Oui, mais laquelle ?, demanda-t-il doucement, frustré.

La voix ne lui répondit pas. Evidemment.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Le son de son biper le fit sursauter. Il cligna des yeux quelques secondes. Il rougit presque de honte en réalisant qu’il s’était endormi sur la table de conférence. Son biper le rappela à l’ordre et il jeta un coup d’œil avec réticence. Arrêt cardio-respiratoire.

Il allait bondir sur ses pieds quand il se figea. A quoi bon courir ? Il allait faire quoi, pousser les médecins présents et utiliser ses pouvoirs magiques pour ramener cet enfant à la vie ? Il ne pouvait plus rien pour lui. Il avait échoué.

Il se leva et avança jusqu’à son bureau. Il se laissa tomber dans sa chaise et ricana amèrement. Ses mains étaient serrées nerveusement et il comprit enfin à quoi devait servir cette grosse balle que House malaxait toujours. L’écraser, la jeter contre un mur, il en aurait bien besoin. Il n’en avait pas alors il prit la première chose qu’il trouva et regarda le téléphone entrer en collision avec le mur avant de retomber sur le sol, brisé. Une balle. House était un génie.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Le docteur Cuddy sursauta à peine quand il entra telle une furie dans son bureau. Quand elle releva la tête et le reconnut, il crut voir une lueur d’espoir s’éteindre dans son regard. Cela l’arrêta dans son élan et il marmonna un désolé empathique.

-         House, affirma-t-il en redressant la tête.

A nouveau, une lueur nostalgique.

-         Comment va votre patient ? J’ai entendu qu’il avait fait un arrêt cette nuit, demanda-t-elle en ignorant ce qu’il venait de dire.

-         Son cœur est reparti, mais il est toujours sous assistance respiratoire. Je sais que vous n’aimez pas qu’on en parle, mais…

-         Quoique vous vous apprêtiez à demander, vous savez visiblement que ma réponse sera négative alors ne vous en donnez pas la peine.

-         Il a besoin de lui, insista Foreman.

-         Etes-vous en train de reconnaître que vous avez échoué ?, s’étonna-t-elle, espérant changer de sujet.

-         Non, se buta Foreman. Je n’ai pas échoué dans la mesure où c’était perdu d’avance. Quand….on savait qu’il viendrait un jour, un cas qu’on ne pourrait pas résoudre. Personne ne le peut à part…

Cuddy leva une main. Elle faisait toujours ça, refusait qu’on prononce son nom sans l’avouer.

-         Si vous ne désirez plus être en charge de ce cas, je le transférerai à Princeton General. Le docteur Halom est un très bon…

-         Le docteur Halom ne saurait pas discerner une chaise d’un tabouret.

-         Eh bien heureusement qu’il n’est pas menuisier, ironisa Cuddy.

-         Sans House, se dépêcha-t-il d’ajouter, cet enfant est mort.

Cuddy ferma les yeux un instant.

-         Je suis désolée, docteur Foreman. Mais je ne peux rien faire pour vous.

-         Dites nous au moins où il est !, s’emporta le jeune médecin.

-         Maintenant, j’ai du travail, continua-t-elle en l’ignorant. Si vous avez besoin de conseils d’ordre strictement médical, je suis là. Sinon, je vous prierais de sortir de mon bureau.

Foreman serra la mâchoire, la défiant du regard. Il n’avait pas été facile de reconnaître qu’il n’y arriverait pas, qu’il avait besoin de House. Ca allait contre tous ses principes. Pourtant il l’avait fait et l’échec était dur à avaler. Pire, il ne le reconnaîtrait pas. Cuddy n’était pas la seule à pouvoir le mener à House. Il ferait ce qu’il fallait. C’était sa seule chance de sauver cet enfant.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Où est House ?, interrogea-t-il sans préambule, Wilson n’était pas son supérieur après tout.

L’oncologue le fixa un long moment, les sourcils froncés, semblant réfléchir sur la marche à suivre. Finalement, ses traits se détendirent et il l’incita d’un geste à venir s’asseoir face à lui.

-         Qu’est ce qu’il se passe ?

-         Mon patient est mourant, céda Foreman en s’asseyant. Il n’a que six ans et…

Peut-être qu’expliquer la situation lui ferait gagner la sympathie de Wilson…

-         House ne vous serait d’aucun aide, affirma brusquement l’oncologue.

-         Vous n’en savez rien. On a pas de nouvelles depuis presque un an, si ça se trouve…

Wilson se leva et passa une main sur son visage. Foreman fit une pause avant de reprendre.

-         Appelez. Demandez. Ca ne vous prendrait que quelques minutes et la vie d’un petit garçon pourrait être sauvée, essaya-t-il de le convaincre.

-         C’est inutile. House…n’a plus rien à voir avec l’homme que vous avez connu. Il ne pourra pas vous aider, pas plus qu’il n’a su s’aider lui-même.

-         Ok. N’appelez pas. Donnez moi le numéro et je m’en chargerai.

-         Vous êtes responsable du département de diagnostique. Vous ne dépendez plus de lui. Vous vous en sortirez très bien tout seul.

-         Ce garçon va mourir, à moins que…, insista Foreman, haussant le ton.

-         Que vous continuiez à chercher ce qu’il a au lieu de vous reposer sur des espoirs stupides que House vienne à votre rescousse ! Il ne reviendra pas. Alors cessez d’agir en interne indécis et comportez vous comme un vrai médecin !, s’emporta Wilson.

Il passa une main tremblante dans ses cheveux et Foreman lutta pour ne pas baisser le regard. Il savait que ça serait douloureux, mais il n’avait pas le choix. Il continuerait à tenter de sauver cet enfant par lui-même, mais il ne se voilait pas la face. House était sa seule chance.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Tu es fou, répéta Chase.

-         T’as une meilleure suggestion ?

-         Si on se fait prendre, Cuddy n’hésitera pas…

-         Alors tais toi et aide moi, s’agaça Foreman en désignant une commode à l’autre bout du bureau.

Chase y alla en maugréant. Comment s’était-il laissé entraîner là dedans ? Il ouvrit un tiroir et commença à chercher la section H des dossiers. Les noms s’arrêtaient à F. Tiroir du dessous alors.

-         Tu trouves ?, chuchota Foreman.

-         Evidemment, t’as pas entendu mon hourra ?, répondit sarcastiquement Chase.

-         Je ne t’ai pas obligé à venir.

Chase ne répondit pas. Foreman, non. Cameron, si. Dès qu’elle avait entendu parler du plan « à la rescousse de House » de Foreman, elle avait commencé à lui bourrer le crâne pour qu’il lui apporte son aide. Ce simple fait lui avait coupé toute envie de retrouver House. Il ne nierait pas qu’il appréciait, dans une certaine mesure, son ancien patron, mais voir sa femme baver rien qu’à l’évocation de son nom lui faisait penser que ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose qu’il ne fasse plus partie de leur vie. Il plissa les yeux en apercevant un dossier sans nom. Seules les initiales G.H. étaient inscrites. Pas très subtil pour quelqu’un qui chercherait ce dossier en particulier, mais de quoi éviter les ragots et les découvertes hasardeuses.

-         Hou-ra, s’exclama-t-il à voix basse en ouvrant le dossier.

-         Tu l’as ?, demanda Foreman en se précipitant vers lui.

Il lui arracha le dossier des mains et Chase lui jeta un regard noir qu’il ne vit pas. Depuis que Foreman était son chef, il avait de plus en plus envie de lui mettre son poing dans le pif.

-         Il est à Mayfield, lut le neurologue.

Chase tendit l’oreille en entendant un bruit. Si Cuddy les surprenait à fouiller dans son bureau…

-         Mince, soupira Foreman.

-         Quoi ?

-         Il est sous Risperidone.

-         Et alors ?

-         A 200mg par jour, ça assommerait un cheval. Même si on parvenait à lui parler, il ne serait probablement pas capable de nous répondre, se désespéra Foreman.

Chase se passa une main sur le visage. Il était peut-être jaloux, mais savoir que House avait été réduit à l’état de légume le touchait plus que ce qu’il aurait cru.

-         Attends, ajouta Foreman en scannant les pages du regard. Ce dossier n’a pas été mis à jour depuis plus de six mois.

-         Le Risperidone est généralement utilisé à court terme, s’il y a eu une progression, ils ont dû, au minimum, alléger la dose depuis.

-         Hum, approuva l’autre en continuant à chercher dans le dossier.

Finalement, il le referma et le remit à sa place.

-         Eh bien, il n’y a qu’une façon de le savoir !, annonça-t-il.

Chase grogna légèrement. Il sentait qu’il n’était pas sorti de l’auberge.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Je veux venir avec toi.

-         Il en est hors de question.

Cameron se rebiffa et posa les mains sur les hanches, un air entre contrariété et vexation sur le visage.

-         Et pourquoi pas ?

-         Tu es de garde ce week-end.

-         Il me reste des congés à prendre, je suis sûre…

-         J’ai pris des congés. Foreman a pris des congés. Si tu en prends, ça va être suspect.

-         Sûr, c’est plus suspect que ta femme passe un week-end avec toi plutôt que ton patron.

Chase se mordit la lèvre une seconde. Il détestait qu’on se réfère à Foreman comme son patron. Ils avaient les mêmes qualifications et le même âge. C’était juste un concours de circonstances et beaucoup de prétentions qui avaient amené Foreman à la tête du département.

-         Ca l’est puisqu’on a laissé entendre qu’on partait pêcher.

-         Et Cuddy a gobé ça ?, s’esclaffa Cameron.

Une image de Foreman avec un bob sur la tête et en short lui apparut et elle ricana à nouveau. Elle n’avait jamais vu Foreman sans sa cravate, la notion même de relaxation lui semblait inconnue alors pêcher….c’était absurde.

-         Heureusement, oui.

-         Vous devriez lui dire, se reprit Cameron.

Elle n’aimait pas tout ça. Elle avait l’impression que d’un seul coup, Cuddy et Wilson étaient leurs ennemis et détestait cette sensation. Elle était sûre que s’ils leur disaient la vérité, ils ne s’opposeraient pas à….

-         Ca n’arrivera pas.

Il se retourna tout à coup et la jaugea.

-         N’est ce pas ?, interrogea-t-il, suspicieux.

Ca ne serait pas la première fois que la conscience de Cameron gâcherait tout.

-         Je ne dirais rien, répondit-elle avec un regard réprobateur.

Pour qui la prenait-il ? Elle était capable de garder un secret !

-         Bien, conclut Chase en lançant son sac à dos sur son épaule.

Au même instant, un coup de klaxon retentit.

-         C’est Foreman, je dois y aller, annonça-t-il en se penchant pour l’embrasser.

Il déposa un court baiser sur les lèvres de sa femme avant de la dépasser, elle attrapa son bras.

-         Dis…Dis lui…qu’il nous manque ici.

Chase acquiesça en détournant le regard.

TBC

fic: des espoirs, fic

Previous post Next post
Up