Titre: Nerfs à vif
Titre original : Losing it
Auteur original : Dreamsofspike
Traducteur : Sganzy
Bêta : Vicodinaddict
Disclaimers : Pas à moi, pas de sous
Spoiler : Post Wilson’s Heart (4x16)
Résumé: La perte de la femme qu’il aime a changé Wilson, House en fait les frais.
Genre: Drame, Violence, Friendship (Huddy et Hameron), Angst...
Avertissement: NC-15 je dirais car cette fic est assez traumatisante au niveau psychologique et contient des scènes de violences passives.
Le lendemain matin, des sons provenant de sa cuisine tirèrent House du sommeil.
Il n’avait pas assez bu la veille pour avoir la gueule de bois, juste assez pour avoir la tête lourde et douloureuse. Il cligna des yeux pour lutter contre la violence des rayons de soleil qui filtraient à travers la fenêtre de sa chambre.
Il resta allongé quelques minutes, laissant le temps à ses yeux de s’habituer à la lumière. Bizarrement, les bruits qui venaient de la cuisine ne le dérangeaient pas. Un coup d’œil au réveil lui appris que Cuddy devait se préparer pour le travail, et l’odeur de café qui flottait dans l’air était rassurante.
Il doutait que Wilson prenne le temps de préparer du café avant de se venger.
Il se redressa doucement, grimaçant sous la douleur que provoqua l’effort. Le souvenir de la veille lui revint, le dîner avec Cuddy, puis la soirée passée sur son canapé, et…le baiser…qu’ils avaient partagé.
House vacilla au souvenir du rejet de la jeune femme. Son visage se rosit sous l’embarras tandis qu’il se rappelait l’avoir presque suppliée de rester, alors qu’elle venait de dire clairement qu’il ne l’intéressait pas…pas de la même façon que lui, en tout cas.
Mais…elle était restée.
House fut envahi par la reconnaissance en pensant à la sensation de confort et de sécurité qu’il avait ressenti avec son corps à côté du sien, son bras enroulé autour de lui en un geste aussi protecteur que rassurant. Il leva les yeux vers la porte ouverte de sa chambre avant de se lever et d’avancer jusqu’à la cuisine.
Cuddy lui offrit un sourire surpris alors qu’elle finissait de rincer sa tasse et la placer sur le bord de l’évier.
- Café ?, proposa-t-elle en prenant déjà une autre tasse dans l’armoire et la remplissait avant qu’il ait répondu.
House fut agréablement étonné en voyant qu’elle paraissait tout à fait à l’aise avec lui. Elle ne paraissait ni nerveuse, ni mal à l’aise, malgré les évènements de la veille au soir. Du moins, si elle était gênée, elle le cachait très bien. D’une certaine façon, ça mit House plus à l’aise, il se sentait moins honteux de son comportement pathétique.
- S’il vous plait, dit-il alors que la tasse était posée devant lui. Merci.
En général, ce genre de politesse l’horripilait, mais…Cuddy les méritait.
Elle posa brièvement une main sur son épaule alors qu’elle passait derrière lui pour aller s’adosser au comptoir. House la suivit du regard, une question silencieuse au fond des yeux. Ce simple geste lui donnait l’impression que les choses avaient changé entre eux.
Mais House ne savait pas de quelle façon.
- Je dois y aller, le prévint-elle. Vous pouvez prendre quelques jours si vous voulez, pour vous reposer et vous remettre..
- Donnez moi jusqu’à midi.
- Vous êtes sûr ?, lui demanda-t-elle prudemment, surprise. Parce que vous n’êtes pas obligé. Vous n’avez pas de patient pour l’instant et…
- Merci, mais je vais bien Cuddy. Si je reste enfermé ici, je vais devenir fou. Je préfère être dans mon bureau.
- Bien…Comme vous voulez, acquiesça-t-elle avec réticence.
Elle savait qu’elle ne pourrait pas l’en empêcher, il était déterminé. Ajustant son sac sur son épaule, elle avança jusqu’à la porte.
- On se voit plus tard…A moins que vous changiez d’avis, dit-elle d’un ton qui laissa entendre qu’elle l’espérait.
Une fois Cuddy partie, House finit son café et alla prendre une douche. Il prit son temps pour se préparer. Malgré son désir d’aller travailler, il était reconnaissant de la liberté qu’elle lui offrait, de ne pas ressentir la pression qui accompagnait le fait d’être forcé. Une fois habillé et prêt à partir, il avala une nouvelle tasse de café devant la télévision, attendant qu’il soit dix heures avant d’attraper sa veste, sa canne, et de sortir.
Surpris, il sursauta en ouvrant la porte sur un homme musclé, en uniforme. Il se souvint que Cuddy l’avait engagé pour surveiller son appartement. Cependant, ce garde-ci était différent de celui qui était posté devant chez lui la veille. Cet homme-ci venait de prendre son tour de garde, frais et alerte.
- Bonjour, Dr House, le salua le garde avec un sourire amical.
Agacé par sa réaction effrayée, House l’ignora et avança dans la rue. Après avoir vérifié que la porte était bien fermée à clé, le garde le suivit jusqu’à sa voiture. House se retourna et se retrouva nez à nez avec l’homme.
- Qu’est ce que vous faites ?, s’énerva-t-il.
Le garde haussa les épaules avec une mine désolée.
- Mon travail, Dr House. Le Dr Cuddy m’a demandé de vous accompagner jusqu’à l’hôpital et de m’assurer que vous êtes en sécurité.
House se rebiffa.
- J’espère que vous courez vite parce que je ne vous laisserais pas monter dans ma voiture.
Le garde resta stoïque devant la contrariété de House, haussant à nouveau les épaules avant de faire signe vers le trottoir d’en face. House suivit son geste jusqu’à une voiture bleue foncée.
- Pas de soucis, expliqua l’homme. J’ai ma propre voiture. Je vais vous suivre et m’assurer que tout se passe bien.
House serra les poings, frustré par la surprotection de Cuddy. Sa raison lui disait que c’était la chose la plus sûre à faire s’il voulait être protégé de Wilson. Pourtant, il détestait être materné ainsi.
- Bien, répliqua-t-il finalement, montant dans sa voiture.
Il fit un clin d’œil au garde à travers la vitre baissée et démarra le véhicule, appuyant sur l’accélérateur et filant dans la rue.
- Essaie de me rattraper.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Cuddy l’attendait aux portes de l’hôpital. Le voyant arriver seul, elle leva les yeux au ciel, exaspérée.
- Où est le garde ?, demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
House leva les yeux au plafond en un air songeur.
- Probablement….entre la cinquième avenue et la principale.
Il croisa son regard mécontent et l’humour fut remplacé par de la colère.
- Je n’ai pas besoin d’un babysitter, Cuddy.
- Eh bien tant mieux parce que je ne compte pas vous en payer un, riposta-t-elle. Ce dont vous avez besoin, c’est de protection. A moins d’être un idiot complet, vous devez comprendre ça.
- Sûr, Wilson va m’attaquer en plein jour, au milieu de la rue. Il va me tirer de ma voiture fermée à clé au premier feu rouge où je m’arrêterai, ironisa-t-il. Je n’ai pas besoin d’être suivi.
- House, je sais que vous n’aimez pas ça, soupira Cuddy. Mais vous allez devoir le subir…jusqu’à ce que Wilson soit arrêté.
House n’aimait pas ça, mais il ne pouvait rien y faire, et il savait qu’en dépit de son agacement, Cuddy avait raison.
Le reste de la journée ne fit que l'irriter d’avantage et lui fit regretter son insistance à venir travailler. Cuddy plaça un garde devant son bureau. Chaque fois qu’il se retournait, un membre de la sécurité était dans les parages. Cuddy était déterminée à assurer sa protection, et ça le rendait dingue.
A la fin de la journée, il était sur le point de frapper le premier garde qu’il voyait avec sa canne. Ils n’avaient pas nuis à son travail ou dérangé de différenciel, ils n’avaient même rien fait pour le déranger…à part exister. C’était l’idée d’être constamment suivi, surveillé comme un gamin qui frustrait House.
Alors qu’il avançait vers sa voiture, il avait du mal à dissimuler son hésitation en sentant le garder armé juste derrière lui. Il ne put s’empêcher de soupirer quand le garde s’engouffra dans la voiture juste à côté de lui. Furieux et exaspéré, House se dépêcha de grimper en voiture, claquant la porte en même temps qu’il démarrait et filait du parking.
Arrêté à un stop, House attendit qu’il y ait juste assez de circulation pour qu’il puisse passer, mais pas la voiture derrière lui avant d’accélérer brutalement et de s’engouffrer dans la file de voiture. Il sourit, satisfait, en voyant le garde bloqué au stop. La mâchoire serrée par la détermination, House tourna dans une ruelle pour prendre un autre chemin. C’était plus rapide et il pourrait, il l’espérait, semer complètement son poursuivant.
Evidemment, le garde n’arriverait que quelques minutes après lui donc il n’avait pas de quoi s’inquiéter. Mais c’était la façon que House avait trouvé pour se calmer un peu. Il sourit dans le rétroviseur en voyant que la voiture bleue ne réapparaissait pas derrière lui.
Une seconde plus tard, son sourire se figea quand il sentit quelque chose de froid contre sa nuque. Une main ferme, familière, serra son bras, le tenant en place.
- Bien vu, House, susurra Wilson à son oreille. J’étais sûr que tu ne supporterais pas le garde bien longtemps. Merci d’avoir pris un raccourci. Et merci de ne pas avoir réparer la lampe. Tu rends tout ça tellement plus facile.
House sentit la pression glacée du revolver contre sa gorge, le forçant à pencher la tête en arrière. Son estomac fit un tour quand Wilson ajouta sur un ton exagérément patient :
- Si tu tentes quoi que ça soit, House…Quelque chose d’aussi stupide qu’essayer de prendre mon arme ou de conduire jusqu’au poste de police…je te tuerais. Même si ça doit causer ma propre mort. Parce que je pense que tu sais que je préfèrerais mourir plutôt que d’aller en prison.
L’esprit en ébullition, House tourna dans sa rue, déglutissant difficilement dans un vain espoir de soulager sa bouche sèche.
- Wilson, commença-t-il prudemment. Personne n’a dit que tu devais aller en prison. Si tu veux parler, tu n’es pas obligé de…
Ses mots furent coupés par un clic significatif émanant du revolver. Wilson tira ses cheveux de sa main libre, plaquant sa tête contre le dossier du siège.
- House, dit-il d’une voix basse familière, presque affectueuse. Je te connais. Et mieux encore…je reconnais tes conneries quand t’en racontes. Tu ne veux pas parler. Et je ne veux pas te parler. Alors que dirais-tu de nous faire plaisir à tous les deux et de fermer ta grande gueule jusqu’à ce qu’on arrive chez toi…histoire que je n’ai pas à nous tuer avant ça.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Quand House se gara, le garde auquel il avait échappé n’était pas là.
Bravo.
Wilson tendit la main pour avoir les clés de la voiture, s’assurant de prendre également la canne de House avant d’éloigner le pistolet et de sortir de la voiture. Il ouvrit la porte de House, le tirant brusquement par le bras pour le sortir du véhicule. Il claqua la porte et enfonça le revolver dans les côtes de sa victime.
- Ne bouge pas, ne parle pas, ne fais rien à moins que je te le demande. C’est clair ?
House acquiesça, fermant les yeux une seconde alors que Wilson l’éloignait de la voiture. Le plus jeune homme tenait fermement son bras faisant mine de l’aider à avancer, alors qu’il plantait le pistolet contre ses côtes. Devant la porte, aucun signe du garde. House réalisa avec désespoir que l’homme qu’il avait fuit sur le chemin était probablement celui qui devait surveiller son appartement cette nuit.
Wilson ouvrit la porte et poussa House à l’intérieur, refermant la porte à clé derrière eux.
Sans sa canne et déséquilibré par le geste de Wilson, House tomba sur le sol, près de son canapé. Il en agrippait l’accoudoir pour se relever quand il sentit Wilson s’approcher et le métal froid du revolver contre l’arrière de son crâne.
Il ne pouvait penser, il ne pouvait bouger, il ne pouvait plus respirer. Wilson allait appuyer sur la détente, il allait le tuer et il n’y avait rien qu’il puisse faire pour empêcher ça.
- Wilson, souffla-t-il, la voix tremblante. Wilson…Ne fais pas ça….
La voix de Wilson était froide, sans merci alors qu’il répliquait doucement.
- Pourquoi pas ?
House ouvrit la bouche, mais se retrouva incapable de lui offrir une réponse. Son esprit était envahi par un millier d’images ternies et abimées par l’état de leur relation actuelle. Pourtant, de bons souvenirs amenèrent des larmes au bord de ses yeux, des larmes qui n’avaient rien à voir avec la peur de souffrir ou celle de mourir. Il n’était pas sûr que ce qu’il dirait arrangerait les choses ou si elles les aggraveraient…il n’était même pas sûr de ce qu’il allait dire…mais il savait qu’il allait le dire malgré les menaces de Wilson.
Avant que House puisse parler, un cognement brusque contre la porte d’entrée attira l’attention de Wilson. Alors que le pistolet s’éloignait, House leva la tête et observa la porte avec incertitude, puis se tourna à genoux vers elle. Il jeta un coup d’œil méfiant vers Wilson qui s’approchait de la porte, arme au point. Une voix inquiète, légèrement étouffée se fit entendre alors que l’on tentait d’ouvrir la porte.
- Dr House ! Dr House, tout va bien ?
TBC…. .