Titre : le Sevy de Pâques a les nerfs en pelote
Défi : Le Sevy de Pâques
Rating : PG
Pairing : Severus et l’objet de son désir
Disclaimer : tous les personnages et leur environnement sont à JKR. Les tortures éhontées infligées à ce pauvre Severus sont de mon fait par contre (il aime ça j’en suis sure !)
Nombre de mots : 1257 mots (dixit Word)
Note : Je suis assez insatisfaite de ceci. Mais vu que ce défi se finit demain, ben, j’avais plus le temps de faire mieux.
Désolé.
Note encore : Ceci est la première et peut-être seule partie de la mini fic promise à Zazaone, et dont il est fait mention dans la petite série de drabbles Abe/Ginny publiés sur kyrielle_100. (Ils sont regroupés
là)
Eh, revenez, promis y’a pas encore de Abe/Ginny dans ce texte là. Et vous n’êtes même pas obligé de lire les autres, pour comprendre.
Note toujours: Merci Zaza pour le beta.
Assis à la table des professeurs, Severus sentait pointer une migraine.
Pâques.
Vraiment une fête sans intérêt.
Pas que Noël soit plus captivante, non. Ni Halloween d’ailleurs.
Un ramassis de trop bons sentiments.
Ouh, les cloches sont passées, et tout ce joli chocolat, viens là mon p’tit lapin qu’on le partage, je t’aime, tu m’adores, je t’en prie reprends donc un peu de sucre et de niaiserie… Grrrrr.
De toute façon, à part la saint Caligula, aucune célébration ne trouvait grâce aux yeux de Severus. Ah, Caligula, voilà un grand homme qui avait le sens de la formule : « Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ! » Une devise à la hauteur de Severus.
Seul et minime intérêt de cette déferlante de chocolats en tous genres et de toutes les formes, les vacances qui l’accompagnent. Pas de cours, peu d’élèves dans les couloirs.
Ceux qui étaient restés au château plutôt que d’aller chercher leurs œufs chez leurs géniteurs, préféraient immerger leur incommensurable stupidité dans les livres de la bibliothèque pour tenter de réussir leurs examens. Tenter, oui, parce que pour les réussir, encore faudrait-il qu’ils arrivent à survivre aux QCM (questions connes et méchantes) que Severus leur avait concoctées en potion. Son passe-temps favori pour meubler utilement ses longues soirées d’hiver.
Si seulement le directeur n’avait pas été cet huluberlu de Dumbledore. Cette stupide fête serait passée quasi-inaperçue. Mais là, on touchait au plus grand plaisir du vieux binoclard (outre sa passion pour torturer le Severus tapi au fond de ses cachots) : bouffer des trucs atrocement glucosés dans une ambiance outrageusement joviale, et entouré par une décoration aussi bariolée que l’une de ses robes de cérémonie.
La grande salle s’était transformée en succursale de Honey Duke.
Et même Mme Mangez-équilibré Pomfresh n’y trouvait rien à redire. Et vas-y qu’elle gloussait quand Albus lui proposait de tâter ses œufs. Et vas-y qu’elle suçotait une barre de chocolat de manière honteusement suggestive. Et vas-y que le vieillard lui lançait des regards tous pétillants.
Beuuurk ! Non mais y’a des gens aigris dans la salle, un peu de respect s’il vous plait ! Oui, y’a des mioches aussi, mais on s’en fout.
Quand Severus sentit monter en lui une vague envie de chocolat noir à quatre-vingts pour cent de cacao et aux éclats de noix du Brésil, il préféra fuir. Il en avait justement une tablette dans ses appartements.
Le chemin menant aux cachots était un parcours du combattant : oublier les cloches géantes qui pendaient au plafond, ignorer les paniers remplis de friandises déposés aux coins de chaque couloir, éviter les oeufs en chocolats explosifs disséminés partout par les morveux (nouveau best seller des doublons Weasley).
Son regard courroucé fut attiré par une armure qui trouvait de bon goût de chantonner sur son passage :
« P'tit lapin plein de poils
p'tit lapin plein de poils partout
par devant, par derrière
par dessus, par dessous
p'tit lapin plein de poils partout. » (1)
Il ne vit donc pas le danger foncer droit sur lui.
Et la paf, boum, badaboum, Severus se retrouva à terre, les quatre fers en l’air, et Sibylle Trelawney couchée en travers de son torse.
« Oups, pardon Severus, je vous avez pas vu venir…. »
Ironique.
Severus ne daigna même pas répondre à cette folle, la poussa avec rage sans ménagement, se remit sur ses pieds, et pris la direction des cachots, dédaigneux.
Mais à peine eut-il fait quelques pas qu’un horrible sentiment d’angoisse l’assaillit.
Il porta la main à son cœur, tâta sa robe, et un frisson d’horreur le parcouru.
Disparu.
La poche intérieure, celle qu’il avait faite ajouter tout spécialement et qui lui permettait de garder ce précieux objet toujours contre lui, était vide.
Il se retourna donc prestement, cherchant son trésor des yeux.
Un couinement aigu lui parvint aux oreilles.
Trelawney, rouge comme une tomate, les yeux écarquillés ce qui avec ses verres cul-de-bouteille, n’était pas beau à voir, tenait entre ses doigts tremblant une petite photo.
-ARRRRRRHGGGHHHHH !!!! Lâchez ça tout de suite ! Enlevez vos immondes phalanges de MA photo !
Trelawney ne bougea pas d’un pouce, toute son attention portée sur l’image magique sous ses yeux.
Fou de rage, Severus s’avança jusqu'à elle et la lui arracha sans ménagement.
Il remit rapidement la photo, en lieu sûr, tout contre son cœur palpitant de colère.
- Euh, c’est qui ?
- Si on vous le demande, vous direz que vous n’en savez rien. Vous n’avez d’ailleurs jamais vu cette photo, et vous ne savez même pas qui je suis, et vous ignorez tout de ce qui se passe dans ce château et en dehors, et si jamais j’entends parler de quoique ce soit qui ait trait à tout ceci, je saurais où vous trouver et même Albus ne pourra plus rien pour vous. ME SUIS-JE BIEN FAIT COMPRENDRE !!!!!!! ARRRRGGGGRRRRR !!!!!
Sybill ne comprit absolument rien à la tirade de Severus, mais jugea qu’il valait mieux retourner à sa tour : toutes ces ondes négatives allaient finir par troubler son troisième œil. Et un p’tit verre du Cherry lui ferait le plus grand bien pour se remettre les chakras en ligne.
Severus, que seule sa dignité empêchait de courir comme un dératé, fila dans un claquement de cape sinistre jusqu'à son antre.
Un fois la porte condamnée par une dizaine de sorts non, il n’était pas plus parano que Maugrey, juste prudent, il sortit délicatement le cliché, pour vérifier qu’aucun outrage n’avait été fait à son petit bonheur.
Sa photo. Trésor des trésors. Délicieuse merveille que le destin avait mise sur son chemin, ou plutôt dans l’un des tiroirs qu’il avait fouillé au square Grimmault.
Laissant ses doigts glisser doucement sur les bords racornis d’avoir été trop caressés de l’objet de ses désirs, il regarda intensément l’image.
Et comme à chaque fois, il y vit Sirius presque nu qui jouait avec l’élastique de son slip kangourou, le faisant descendre tout doucement.
Oh oh, vertige de l’amour, désir fou que rien ne chasse.(2)
Malheureusement, le petit strip-tease prenait toujours fin lorsque le tissu allait enfin dévoiler son contenu.
Et après, comment voulez-vous que ce pauvre homme ne soit pas aigri au possible.
C’est de la frustration, ça.
Même le plus affable des êtres humains ne supporterait pas une telle torture, et en piétinerait rageusement sa bonne humeur.
Alors Severus, hein…
Quoiqu’il en soit, il ne pouvait s’empêcher de regarder l’image encore et encore, des heures entières, la sueur collant ses robes à sa peau, la bave coulant du coin de ses lèvres, le regard flou parfaite imitation d’un Trevor ayant gobé trop de mouches.
Cet odieux bout de tissu hantait ses nuits, ses jours, ses pensées. Il le perturbait au plus au point.
La semaine dernière, en voulant s’en faire une petite dose, il avait fait explosé son chaudron. Heureusement, il avait pu accuser ce minuscule Poufsouffle de deuxième année qui attendait devant son bureau pour remettre son devoir. Sinon, sa réputation aurait été irrémédiablement fichue.
Et mardi, lorsqu’il avait croisé Black dans le couloir menant au bureau d’Albus, la seule réplique qui avait réussi à passer ses lèvres avait été : « gloups ». Minable, indigne de lui, inacceptable.
Ceci était inadmissible.
Il fallait agir.
Il fallait mettre fin à cette obsession, à cette délicieuse intolérable tentation.
Et « le plus sûr moyen de vaincre la tentation, c’est d’y succomber. »
Voilà, c’était parfaitement ça : il fallait que Black lui succombe !
Un sourire machiavélique naquit sur les lèvres de Severus.
Dans son esprit des dizaines d’idées tordues commençaient à valser.
Bientôt Black serait sa chose…
MOUAHAHAHAHA
A suivre peut-être…
(1) cette chanson tout à fait troublante par sa profondeur et son ambiguïté est apparemment « so hype » dans les cours d’école maternelle cet an-ci, dixit poulette, 3 ans et demi, experte reconnue mondialement des comptines enfantines étranges.
(2) minuscule extrait de « Vertige de l’amour » du grand et regretté Alain Bashung qui passait pile au moment ou l’auteuse écrivait ces lignes. Merveilleux hasard.