Dec 16, 2007 17:55
Titre : Le jeu du silence
Auteur : Anadyomède
Personnage : Bellatrix Lestrange
Catégorie : Défi du mois : - de 10 ans
Rating : M , allusion à un viol.
Note : Mon premier texte pour la communauté =) J'me suis penchée sur un des personnages que je préfèrais dans la saga. J'espère que ça vous plaira !
La porte s’ouvre doucement.
Il fait noir, dehors, il pleut fort. L’ombre se glisse dans la chambre.
Sur son lit, la petite fille se redresse, serrant sa peluche entre ses bras frêles. Elle entend cette respiration qui siffle et qui résonne dans la pièce. Elle n’entend que ça. Elle se crispe et se recroqueville sous ses draps immaculés. Mais ça ne sert à rien. L’ombre ne s’arrête pas.
Elle aimerait bien crier, crier très fort et partir loin, très loin. Elle aimerait lui dire que ce n’est pas sa faute, non, c’est pas sa faute à elle, elle n’a rien fait, ce n’est pas juste. Mais y’a pas de justice, dans la vie.
Elle avale sa salive.
L’ombre est là, juste devant elle. L’ombre est toujours là, elle n’oublie jamais. Elle se déplace, s’approche du lit puis s’éloigne, rôdant autours de sa proie en se délectant de la peur qu’elle suscite.
C’est qu’une gosse.
Une gosse qui ouvre des grands yeux, qui regarde à droite et à gauche, une gosse prisonnière. L’ombre sourit.
« Tonton ? »
L’enfant sent un doigt glacé sur le bout de ses lèvres. Une caresse sur sa joue. Et une voix suave qui s’élève des ténèbres :
« Chut, Bella, ne dis rien. C’est notre petit secret, tu te souviens ? On ne parle pas, oublis pas, c’est le jeu du silence. »
Elle n’oublis pas. Mais elle se tait, se mord la langue très fort et ferme bien les yeux. Un goût de sang l’envahit. Elle hoquette et se mord plus fort encore pour tuer le sanglot qui monte.
« Qu’est-ce qui se passe, ma chérie… Il ne faut pas pleurer, tu sais bien que tonton Orion t’aime très fort… »
Elle hoche la tête, ravale ses larmes. L’ombre prend forme ; l’homme essuie ses joues mais ses mains continuent de descendre encore et encore.
Elle frisonne. Il fait froid, les mains qui glissent sous sa nuisette sont glacées.
La peluche tombe par terre.
L’enfant n’esquisse pas même un geste pour se défendre, elle n’essaie même pas supplier ou de pleurer. Elle devient une poupée, une simple chose de chair et de sang.
Faut pas pleurer, ça montre ses faiblesses.
Faut pas crier, faut pas se débattre, ça doit pas la toucher. Y’a qu’à pas y penser, à laisser faire. Attendre que ça passe, il s’en ira plus tard, comme toutes les autres fois.
Il se rhabillera, déposa un baiser sur son front et referma la porte.
Elle rouvre les yeux, il est près, beaucoup trop près. Referme les vite, petite fille, ce n’est pas un beau spectacle pour une enfant de neuf ans. Elle crispe ses doigts sur ses draps blancs et cherche sa peluche. Elle n’est pas là.
L’enfant a peur.
Mais ça ne dure pas longtemps.
Il se rhabille, dépose un baiser sur son front et referme la porte.
L’enfant reste seul.
Les couvertures sont éparpillées sur son grand lit, le drap est sale. Elle a l’impression de se noyer. Il fait si noir… Les démons se cachent dans le noir, pas vrai ?
Elle baisse la tête, ses cheveux recouvrent son petit visage blême.
Et l’enfant se fait une promesse, une toute petite, une de rien du tout :
Quand je serais grande, ils paieront tous. Un jour, bientôt. Quand je serais grande. Lui, et les autres. Lui et ses gosses, ses fils, sa fierté. Sirius et Regulus.
Des larmes coulent, elle les rejette. Puis elle relève la tête.
Elle se dit encore qu’elle est Bellatrix Black et que plus tard, les gens se souviendront d’elle parce qu’elle leur fera tout payer à tous.
Elle se raccroche à sa promesse. Elle hait ses cousins, elle hait son oncle, mais elle ne dit rien. C’est le jeu du silence, à celui qui ne criera point. À celui qui souffrir le plus sans rien dire.
Neuf ans, et Bellatrix ne perdra jamais.
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