Titre : Simplement Jane
Auteur :
virginiegalaadDemandé par :
anna-tarawielRating : G
Personnages et/ou couple(s) : Michael/Sara, LJ
Prompt : Parfum, une berceuse, "Arrête de te croire dans un roman de Jane Austen. - Arrête de faire comme si tu avais la moindre idée de qui est Jane Austen."
Genre(s) : Romance, humour
Résumé : Sara et Michael sont confortablement installés sur le petit canapé, peut-être un peu trop confortablement installés d’ailleurs. Surtout qu’il aimerait bien pouvoir accéder au divan qu’ils viennent tout juste de se procurer et qu’il n’a pas encore eu l’occasion d’essayer, puisqu’il se trouve être toujours occupé par les deux personnes sus ment citées.
Sara et Michael sont confortablement installés sur le petit canapé, peut-être un peu trop confortablement installés d’ailleurs. Surtout qu’il aimerait bien pouvoir accéder au divan qu’ils viennent tout juste de se procurer et qu’il n’a pas encore eu l’occasion d’essayer, puisqu’il se trouve être toujours occupé par les deux personnes sus ment citées. Et il ne cherchera pas à savoir ce qu’ils peuvent bien faire de leur journée « allongés » sur ce canapé.
LJ est très heureux pour Oncle Mike, vraiment, et il commence à beaucoup apprécier la jeune femme. Mais depuis que ces deux-là se sont retrouvés, c’est à peine si son père et lui arrivent à les séparer plus de quelques minutes.
Le jeune homme est parfaitement conscient qu’ils ont du temps à rattraper, beaucoup de temps perdu à rattraper, seulement… ils ne cessent de se regarder amoureusement depuis qu’il est entré dans la pièce, et ils semblent avoir totalement occulté la possibilité d’un monde extérieur à eux deux.
Bien sûr, s’il était à leur place, il ferait sans doute exactement la même chose. Et il a beau se dire et répéter qu’ils méritent d’être heureux, qu’ils le méritent vraiment et qu’il est content pour eux… ça n’en est pas moins gênant pour autant.
En toute honnêteté, il avoue aisément qu’il préférerait que ces deux-là ne se livrent pas à ce genre d’expérience en sa présence, parce que vraiment, ça le met à l’aise et c’est tout à fait le genre de détails qu’il aimerait ignorer au sujet de son oncle et de sa jolie compagne.
Non que cela dépasse le politiquement correct mais il est tout de même assez étonnant de voir Michael s’adonner à ce genre de démonstrations affectives en public, même si en l’occurrence, le public est composé seulement de son neveu.
D’aussi loin qu’il puisse se souvenir, LJ ne se rappelle pas avoir jamais vu son oncle dans une telle situation auparavant.
Bien sûr, il n’a pas eu souvent l’occasion de voir oncle Mike accompagné - pour ne pas dire jamais -, cela est d’autant plus étrange de le voir s’attacher à une personne, autre que son père et lui-même, évidemment.
Toutefois, il est différent avec Sara. Elle semble avoir une telle emprise sur lui, c’en est presque effrayant.
D’ailleurs, c’est peut-être ça qui déstabilise autant le jeune homme. Ou alors, c’est peut-être seulement l’effet qu’il se donne d’être un voyeur, à observer ainsi son oncle susurrer des mots doux à l’oreille de Sara, pendant que cette dernière s’appuie tout contre lui.
De l’endroit où il se trouve, LJ ne parvient pas à entendre ce que son oncle murmure - c’est sans doute préférable d’ailleurs - mais il peut s’empêcher de constater que la jeune femme se laisse envoûter par la voix douce et rauque comme par le son mélodieux d’une berceuse.
C’est le moment que Michael choisit pour la resserrer tendrement contre lui, tout en lui caressant les avant-bras. Il se laisse enivrer doucement par le parfum exquis des cheveux de Sara qui viennent lui chatouiller le nez.
Et là, LJ pense très sérieusement que le mieux à faire pour lui, serait sans doute de quitter la pièce, seulement il reste là à les contempler, incapable de bouger. Et après, il ose se demander pourquoi il se donne l’impression d’être un voyeur, surtout que les deux jeunes gens ne se sont toujours pas aperçus de sa présence.
A les observer ainsi, il a d’ailleurs l’étrange impression d’assister à la scène mythique d’un quelconque film à l’eau de rose, et passé outre le fait qu’il s’agit tout de même de son oncle et de sa copine, c’est assez amusant et très divertissant.
Sans compter qu’il se fait une joie du rapport détaillé - dans les limites du raisonnable évidemment - qu’il va pouvoir faire à son père et à la façon dont ils vont pouvoir chambrer Mike après ça… Parfois, il lui arrive de penser que ce pays manque peut-être un peu de distractions.
Il est assailli par un souvenir, la réminiscence d’un passé éloigné, et pourtant, pas si lointain.
Seulement quelques mois, qui lui paraissent aujourd’hui une éternité, et qui font obstacle à sa vie passée, celle qu’il n’a pu vraiment l’impression d’avoir vécue.
Un passé où sa vie pouvait encore être considérée comme normale, enfin un peu près. Aussi normale qu’elle pouvait l’être, avec compris dans l’équation, un père - qu’il détestait - condamné à mort pour le meurtre du frère de la vice-présidence, une mère légèrement envahissante - mais qu’il adorait -, un oncle maniaque et obsessionnel - mais avec lequel il s’entendait très bien - , et un abruti fini en guise de beau-père.
Il se sent toujours mal à cette idée, tiraillé entre sa joie d’avoir (re)trouvé son père et la douleur et les regrets d’avoir perdu sa mère.
La plupart du temps, il évite soigneusement d’y penser et il préfère garder cette période enfouie au fond de lui, comme un trésor perdu et béni, teinté d’insouciance et d’illusions.
Une sorte d’âge d’or, où tout allait bien dans le meilleur des mondes et où sa vie se résumait à celle de n’importe quel adolescent.
Et il repense avec une certaine nostalgie aux principaux soucis qu’il avait alors.
Outre la mort imminente de son géniteur - il y a d’ailleurs eu quelques progrès de ce côté-là, Dieu merci -, les problèmes à cette époque consistaient essentiellement en ses prochains examens et dans le fait de savoir avec quelle fille il était susceptible de pouvoir sortir le samedi suivant.
Toutefois, ce dernier problème - qui n’en était pas réellement un d’ailleurs - entraînait toujours la question de savoir quelle activité pratiquer avec la fille en question.
Une fois, il s’était ainsi retrouvé à regarder « Orgueil et préjugés » en compagnie de Sandy, ou peut-être Cindy, enfin de sa conquête du samedi soir en tout cas, sur les conseils toujours avisés d’Oncle Mike. Conseils qui précisaient donc que pour séduire une fille, rien de tel que jouer la carte du romantique - cela n’était sans doute pas formulé de cette manière, mais cela résume assez bien l’idée. Et à en croire la façon dont Sara semble s’adonner à ses caresses, LJ n’aurait sans doute pas dû douter des capacités de son oncle dans ce domaine.
En plus, il doit admettre qu’il a plutôt aimé le film.
Bien sûr, il préférerait se faire torturer par Kellerman - et aux dires de Sara, ça n’a rien de réjouissant - plutôt de reconnaître devant son père qu’il a apprécié « un film de nanas ».
Et là, tout de suite, il a la forte impression d’assister à un parfait remake de la scène finale, avec dans les rôles phares, son oncle et sa future tante (au train où vont les choses, ça ne saurait tarder, non ?). Il pourrait presque trouver ça mignon, presque… Parfois, il se réjouit que son père ne puisse pas lire dans ses pensées.
Aussi charmante soit la scène qui se déroule sous les yeux, il se croit obligé de l’interrompre, de peur d’en voir beaucoup trop pour le bien-être de sa santé mentale.
« Arrête de te croire dans un roman de Jane Austen, Oncle Mike. »
Cette brusque intervention a le mérite de faire revenir le couple à la réalité.
Ils se regardent, semblants soudainement réaliser qu’il y a quelqu’un avec eux. Et on ne peut pas dire que cette constatation ait l’air de les réjouir.
Ils fixent sur l’intrus un regard mauvais et LJ regrette de ne pas avoir traversé la pièce sans avoir mis fin à cet interlude romantique.
« Arrête de faire comme si tu avais la moindre idée de qui est Jane Austen, LJ ».
Le jeune homme pose sur son oncle un regard interloqué. Bon d’accord, ce genre de livres ne peut être raisonnablement qualifié de livres de chevet, mais il n’est pas totalement inculte non plus.
Certes, son parcours scolaire a été un peu chaotique ces derniers temps - faute à qui ? - mais il est tout de même capable d’aller louer toutes les adaptations cinématographiques des livres qu’il est censé avoir lu pour enrichir sa culture générale.
Donc même si techniquement il n’a lu aucune de ses œuvres, il est tout de même parfaitement capable de soutenir une conversion sur ce sujet.
Il cherche donc quelque chose d’intelligent à répliquer à son oncle, mais…
« Je sais parfaitement qui est Jane Austen ».
En effet, remarque des plus pertinentes. Le sourire de Michael s’agrandit et le jeune homme regrette amèrement l’absence de son père, il aurait bien eu besoin de son appui.
La partie aurait nettement plus équitable à deux contre deux, mais ce dernier a l’air de s’être encore évaporé dans la nature.
Depuis qu’ils ont emménagé dans cette petite habitation au bord de la plage, il semble que son père ressente le besoin de s’isoler : peut-être à cause de ces trois ans en cellule d’isolement, peut-être à cause de la promiscuité dans laquelle ils vivent depuis plusieurs semaines, peut-être à cause de Michael et Sara - dont on pourrait facilement associer les noms pour ne plus les séparer- ou peut-être à cause de toutes ces raisons justement.
Toujours est-il qu’il a encore disparu et que le jeune couple a profité du silence de LJ pour retrouver sa place initiale sur le canapé, et pour retourner à son occupation précédente…
Lorsque le jeune homme sort enfin de ses pensées, il surprend donc son oncle et sa petite amie en pleine contemplation l’un de l’autre.
Il ne pense pas mériter ça, à croire que le sort s’acharne sur lui.
LJ est reconnaissant envers son oncle d’avoir tout tenté pour sauver Lincoln.
Cette dévotion fraternelle lui a offert une deuxième chance d’apprendre à connaître son père, c’est plus qu’il n’aurait cru un jour possible.
Il ne peut nier que sa mère lui manque mais apparemment, la vie a refusé de lui laisser profiter de ses deux parents en même temps, et il n’a d’autre choix que de l’accepter.
Et puis, sa vie ici lui plaît, malgré la petitesse de leur demeure, malgré les débordements affectifs de Mike et Sara, malgré les cours par correspondance et malgré son manque de vie sociale. Il y trouve certains avantages, à commencer par la plage, et par le fait que sa famille est enfin réunie et plus soudée que jamais.
Il a décidé que dorénavant il prendrait la vie comme elle vient, et il profiterait de chaque instant, comme si c’était le dernier - cette formule prend une tout autre saveur après avoir été confronté à la prison et après avoir affronté la mort à plusieurs reprises, en l’espace de seulement quelques jours.
LJ reporte son regard sur les deux autres personnes présentes dans la pièce et leur lance un air outragé, qui ne semble pas les impressionner outre mesure, à en croire le regard rieur qu’ils lui lancent.
Sara a visiblement beaucoup de mal à retenir son rire, en voyant l’air horrifié arboré par celui qui deviendra peut-être un jour son neveu, lorsque celui-ci intervient :
« Vous préférez sans doute que je vous laisse seuls ! »
Ce n’est pas une question, plutôt une constatation.
« Non, reste. On a loué un film, si tu veux joindre à nous ? »
Après tout, ce n’est pas comme s’il avait quelque chose de mieux à faire.
Pendant qu’ils se réinstallent tous les trois sur le petit canapé, LJ a soudain la présence d’esprit de leur demander ce qu’ils ont loué.
« Raisons et sentiments ».
La réponse enthousiaste de la jeune femme à ses côtés ne se fait pas attendre, et il croise le regard amusé et conciliant de son oncle.
Il n’est plus aussi sûr de n’avoir rien de mieux à faire.
FIN
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