Âmes sensibles s'abstenir....

Jun 09, 2010 01:23


Voilà... Voilà un peu plus de 15 ans que je me bats jour après jour avec moi-même.
Je suis passée par plein de stades, plus ou moins auto-destructeurs. Certain(e)s d'entre vous ont suivi ça au long des années. J'ai testé le shoot aux médocs, je me suis mutilée, j'ai tenté de m'exorciser par l'écriture... Mais il y a toujours ce mal au fond, depuis toutes ces années.

Ce qui fait que je dors mal la nuit, ne supporte pas de croiser un miroir, pleure pour n'importe quelle raison, ou fais parfois des crises d'hyperphagie....

J'ai mis un nom dessus il y a quelques mois seulement, mais je ne l'admets pas pour autant.

Comme Mag l'a fait il y a peu de temps, je lâche le mot qui fait peur : dépression.

Que j'essaie d'avoir un peu d'estime pour moi.
Que je n'arrive pas à comprendre ou admettre qu'on s'intéresse à moi, qu'on m'apprécie.
Comment est-ce seulement possible que des gens s'intéressent à moi si ma propre famille me rejette ?

Jamais je n'ai été assez mignonne, gentille, soignée, intelligente, ou autres. J'avoue, j'ai tendance à me laisser porter par le courant, simplement parce que je me fous de tout. Que quelque part j'ai dans la tête l'idée de n'être qu'une nuisance, quelque chose qui ne mérite pas d'exister, que je n'atteindrai jamais mes 30 ans qui se rapprochent pourtant toujours plus.

Je sais de par ce qu'elle laisse échapper souvent que ma mère aurait préféré une fille plus soignée, plus... fille. Un peu comme Mandy. Ouais, mais si pour lui plaire mon plus grand rêve doit être d'être mariée et enceinte à 19 ans, je suis un peu en retard là. Et puis, très peu pour moi.
Non, je préfère traîner en jogging et trucs amples, me coiffe avec mes doigts juste pour éviter de croiser un miroir.

Alors voilà où on en est.
J'ai essayé de me débrouiller seule, j'ai remonté la pente parfois, j'ai déjà été bien plus bas. Mais aujourd'hui je n'arrive plus à gérer. Bien sûr, j'ai des ami(e)s qui m'épaulent, me soutiennent, et je les en remercie infiniment. Ils ont bien du courage, parce que moi, je ne peux pas me supporter.
J'en suis là où je dois admettre avoir besoin d'aide.
J'ai déjà commencé à consulter y'a quelques temps, et ça a amélioré les choses un peu. Mais pas assez. Tout m'échappe.
J'ai de plus en plus de mal à donner le change. Ai-je seulement encore envie de me battre ?

Normalement le mois prochain je rencontre un psychiatre, qui verra pour un traitement adapté, mon psy pense que ça devient nécessaire. Ça ne l'était pas quand j'ai commencé mon suivi.
Je coule. Petit à petit, je me laisse couler, et je pourrais bien me noyer pour de bon...

Est-ce que je manquerais à quelqu'un ? Oui, sûrement. De même que certaines personnes parties trop vite me manquent.

A la fin du mois ça fera 4 ans, il me semble... Certaines choses marquent....

Voilà, ce soir tout ceci me tourne dans la tête et m'empêche de dormir.
Peut-être que si ça se fait, et que sous antidépresseurs je vois la vie du "bon côté" ça changera, peut-être que j'apprécierai mes amis à leur juste valeur... Peut-être même que je serai plus équilibrée, et qui sait... capable de me supporter...
Mais pour le moment on n'en est pas là. On en est aux larmes, aux sanglots étouffés dans l'oreiller et dont seuls mes rats sont au courant...

cmp, no-life, les joies de la famille

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