[HP] [UA] "Le Survivant et l'Autre : Le Fils de son père" (2)

May 02, 2009 12:22

Titre : Le Survivant et l'Autre : "Le Fils de son père"
Fandom : Harry Potter
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Rowling
Univers : alternatif, Neville est le Survivant ; Harry est l’Autre. Prolongement d'un UA mis en place pour la communauté hp_100_mots
Question : Dans quelle Maison a été envoyé Harry ?
Personnage : Harry, principalement.
Rating : PG
Nombre de mots : ~950
Date de la première publication : 02/05/09
Note : Au tout début, pour répondre à cette question, j’avais naturellement pensé à écrire la cérémonie de Répartition. Mais je me suis vite aperçue qu’au final, j’avais une scène assez similaire au livre. Quel était l’intérêt ? La seule différence notable était que Harry, au lieu de demander à ne pas aller à Serpentard, demandait à aller à Gryffondor. Donc, remaniement total. L'idée n'est pas de développer une intrigue mais d'écrire des bouts de vie et de prospecter l'UA.
J’ai essayé d’appliquer ce que j’ai appris avec les drabbles : accepter de ne pas tout dire. De ce fait, j’ai fait beaucoup de coupes. Dans le premier jet, on avait beaucoup plus accès aux émotions de Harry. J’ai essayé, plutôt que de les verbaliser, de plus les faire suinter dans ses actions et réactions.
J’ai trouvé très intéressant d’écrire ce Harry, j’espère qu’il vous plaira.

1ère partie : Le Survivant et l'Autre : 4 drabbles


Il y a les ronflements qui s’élèvent des lits voisins et les branches qui tapent contre la vitre. Il y a le vent qui souffle et le bois qui craque. Il y a les murmures, les chuchotements, les bruissements de la nuit. Une première nuit à Poudlard, école de Magie et de sorcellerie.

Harry n’arrive pas à dormir. Il a les yeux grands ouverts dans le noir et une idée qui tourne en boucle dans sa tête : « Ça y est ! J’y suis ! ». Elle tourne et se retourne comme un poisson rouge dans son bocal, comme un lion blond dans sa cage. Alors, il repousse les couvertures et se glisse entre les tentures du lit. Il saisit ses lunettes, quelques affaires rangées sur son petit bureau et quitte la chambre sur la pointe des pieds.

Dans la salle commune, recroquevillées dans un divan étroit, il y a deux filles qui discutent, allongés sur le tapis, bras croisés sous la nuque, deux types qui regardent le plafond en silence et, entre les bras d’un grand fauteuil, un couple qui se retrouve. Aucun ne s’intéresse à Harry et c’est tant mieux.

Harry s’installe à une table, le plus près possible du feu orangé. Il étale devant lui un parchemin de bonne facture, place un encrier en haut à droite, une plume juste en-dessous et un buvard sous sa main gauche. Il pose les coudes sur la table et le menton sur ses paumes ouvertes.

Il a un peu froid mais il n’a pas envie de bouger. Il est fasciné par les mouvements du feu. Il attend les craquements, espère les gerbes d’étincelles. Sa main gauche est toujours correctement placée sur le buvard, la plume parallèle au parchemin. Quelque part, une horloge sonne deux heures. Harry soupire.

Il saisit sa plume, la trempe dans l’encre noire et l’égoutte soigneusement. Légèrement penché en avant, mais le dos bien droit, il trace d’une écriture régulière les premiers mots d’une lettre pour son parrain.

Cher Sirius,

Me voilà à Poudlard.

Le voyage s’est bien passé. C’était un peu long, mais cela m’a donné l’occasion de faire la connaissance de mes nouveaux camarades. J’espère me faire très vite des amis.

Malgré toutes tes descriptions, je ne m’étais pas imaginé que le château fût aussi grand. J’ai un peu peur de me perdre et de ne jamais trouver les salles de cours. La carte des Maraudeurs m’aurait été d’une très grande utilité, il est bien dommage que vous l’ayez perdue.

La cérémonie de Répartition était beaucoup plus impressionnante que ce à quoi je m’attendais. Comme tu me l’avais assuré, le Choixpeau m’a envoyé à Gryffondor. Je suis très content d’être dans la même Maison que toi et Papa. Au début, j’avais le lit de Remus, mais un de mes camarades (son prénom est Dean, je n’ai pas saisi son nom de famille) a accepté d’échanger de lit. J’ai le lit de Papa, maintenant.

La journée a été tellement riche en émotions que je n’arrivais pas à dormir. J’ai profité de cette petite insomnie pour t’écrire mais je sens maintenant le sommeil qui me pique les yeux. Je vais donc achever un peu abruptement cette lettre.

Avec toute mon affection,
Harry, ton filleul.

Harry plie minutieusement le parchemin et le glisse dans une enveloppe qu’il cachète. Il l’accrochera demain à la patte d’Estragon, maintenant il est trop tard et il n’est pas sûr de trouver la volière avant la première sonnerie. Il étouffe un bâillement, retourne l’enveloppe et y inscrit avec application nom et adresse de son destinataire.

Sirius s’est toujours un peu moqué de l’écriture appliquée et régulière de Harry : « Tu ressembles comme un reflet à ton père, mais vos écritures sont diamétralement opposées. James griffonnait des pattes de doxy indéchiffrables et les ratures étaient sa seconde signature. » Harry a essayé d’être moins appliqué, mais il a misérablement échoué. Les ratures l’agressent, une boucle mal formée le dérange, une barre oubliée, un point aléatoire le contrarient.

Harry aplatit l’enveloppe avec la paume de la main. Il a bien quelques remords d’avoir expurgé la réalité, mais il songe que c’est mieux ainsi. Sirius n’a pas besoin de savoir que le voyage ne s’est pas si bien passé. Ce sont des détails sans importance. Pourquoi dire que Draco a cherché à le provoquer ? Harry l’a ignoré de toute manière. Pourquoi dire qu’être assis en face de Longbottom, lui faire la conversation n’a pas été évident ? Mais il a fait semblant. Semblant de s’émerveiller sur la cicatrice, semblant de chercher à savoir ce que ça faisait d’être l’Elu ; il a surtout laissé Weasley parler. Il ne peut pas non plus écrire que le Choixpeau n’avait pas l’intention de l’envoyer à Gryffondor, qu’il a fallu qu’il demande, encore et encore, qu’il assure que c’était bien ce qu’il voulait. Non, ça, il ne veut surtout pas le révéler à Sirius.

La salle commune de Gryffondor est silencieuse. Ou presque. Il y a le feu dans la cheminée qui chuinte et ronronne et éclate. Il y a un balancier qui compte le temps et des portraits qui se promènent et chuchotent et ronflent. Et il y a Harry qui s’est endormi sur sa table, la tête sur ses bras croisés. Ses lunettes sont de travers et ses lèvres murmurent quelques mots échappés de songes.

fandom: harry potter, format: ficlet, fic: le survivant et l'autre, genre: fanfiction

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