[Fic] Un secret peut en cacher un autre, DCU, Superboy/Robin [de Petit Chat Bleu, pour Lipstick]

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Titre : Un secret peut en cacher un autre
Auteur : Petit chat bleu (Participant 7)
Pour : Lipstick (Participant 12)
Fandom : DC Universe
Persos/Couple : SuperBoy/Robin.
Rating : R
Disclaimer : tout à DC
Prompt : Comment passer outre la surveillance parentale, quand on est un super-héros et qu'on a un petit ami ?
Notes : En fait, c’est la première fic sur DC que j’écris. J’ai un peu remanié la trame temporelle, mais bon ce n’est pas comme si elle était super précise à la base donc j’espère que vous me pardonnerez ^^ Enjoy some fluff ! :)



Ce soir là, Robin, alias Tim Drake, revenait d’une de ses rondes avec Batman. Comme à son habitude, il grimpa par la gouttière en s’aidant de la lierre luxuriante qui poussait contre le mur jusqu’à sa fenêtre. Pour le coup, il n’avait pas besoin de s’appeler Robin pour faire ça. N’importe quel ado en quête de liberté et de soirées nocturnes secrètes aurait été capable de le faire. Comme quoi parfois, c’étaient les vieux trucs qui restaient les meilleurs. Mais Tim avait quand même plus de mérite car il avait une bonne excuse pour faire le mur. En effet, ça faisait plus de 3 ans qu’il combattait le crime sous le couvert de son identité secrète de justicier, qu’il arrivait à cacher à son père et à sa belle-mère sans que ceux-ci n’aient la moindre idée de ses activités noctambules. Il fallait bien avouer cependant que vu l’emploi du temps de son père, celui-ci aurait bien eu du mal à s’apercevoir de quelque chose. Et sa deuxième femme, Dana, bien qu’étant très gentille et ayant toute l’affection de Tim, n’était pas la mieux placée pour s’imposer dans les secrets d’un adolescent.

D’autant plus que Tim Drake était un garçon plus intelligent que la moyenne. Il était méticuleux, appliqué et il planifiait tout avec génie. Sa stratégie se basait sur des notes impeccables et une attitude parfaite qui ne montrait aucun signe de rébellion adolescente ou quelques symptômes que ce soient qui pousseraient des parents à s’inquiéter. Il avait l’air tout à fait normal en surface. Il avait des amis, était poli et courtois et semblait respecter toutes les règles. Bien sûr, en regardant de plus près, on s’apercevrait que ses seuls amis avaient tous des doubles identités et qu’il respectait les règles pour mieux les contourner là où personne ne s’en apercevait. Il laissait même les caïds de son école le martyriser de temps en temps pour mieux donner le change. Parce qu’être geek, populaire et fort ce n’était pas très réaliste et Tim avait le soucis du détail. Ce qui ne l’empêchait pas de se venger de façon plus subtile par la suite.

Oui, Tim savait parfaitement comment obtenir tout ce qu’il désirait. Et s’il n’était pas autant épris de justice et admiratif de Batman et de Nightwing, il aurait pu faire un super vilain très respectable. Heureusement, il avait préféré œuvrer pour le bien et se joindre à Batman pour qui il travaillait assidument.

Ce soir là, Tim rentrait donc tranquillement chez lui. La nuit avait été calme. Tout était normal et ordinaire. Le ciel était dégagé et particulièrement clair dans la ville de Gotham. Les criminels avaient peut être été influencés par la beauté de cette nuit paisible car il était bien rare que Batman et Robin n’aient même pas un petit voleur à la tire à se mettre sous la dent.

Tim se mit en pyjama et se coucha. Il s’endormit très vite assommé par la fatigue et satisfait de sa journée. Il était à cent lieux d’imaginer que dans le salon à l’étage du dessous, son père était encore réveillé.

Jack Drake n’avait pas fermé l’œil depuis qu’il était rentré de son voyage d’affaires. Il n’avait pas voulu réveiller son fils et pourtant, il mourrait d’envie de le voir. Tout avait commencé pendant son voyage en Europe. M. Drake était allé rendre visite à un des partenaires de sa société en Finlande. Tout s’était bien passé, jusqu’au cocktail du dernier soir.

« Je suis heureux que nous ayons pu enfin finaliser ce contrat, M Drake. Ca fait tellement longtemps que je travaille dessus, je vais enfin pouvoir prendre quelques vacances. » avait dit M Jansson, son associé, en levant son verre de punch.

« Ah, Ah, oui, des vacances, ça fait bien longtemps que je n’en ai pas pris. »

« Et moi donc, » répondit alors Jannson. « Mais j’ai promis à mon fils de l’emmener camper ce week end et j’ai bien l’intention de tenir ma promesse. Il aime particulièrement la pêche et l’étude des insectes. En plus, c’est bientôt son anniversaire. Il va avoir 12 ans. Je lui achèterai une toute nouvelle canne pour l’occasion et j’ai aussi trouvé un magnifique couteau suisse.»

M Drake était resté songeur quelques secondes.

« Ca fait une éternité que je ne suis pas allé camper… Je crois que la dernière fois, mon fils avait 10 ans…. Il en a déjà 16 maintenant. »

« Ah ! Je ne peux pas imaginer l’année passer sans que nous ne faisions au moins une escapade en pleine nature avec mon fils. C’est une bonne occasion de se retrouver et de discuter. Avec mon travail, si nous n’avions pas ces moments là, je crois que je ne le verrais presque jamais. » avait répondu Jannson sur un ton enjoué. « Mais j’imagine que vous devez avoir d’autres façons de vous retrouver avec votre fils. »

M Drake avait rigolé en acquiesçant et avait changé promptement de sujet. Il s’était senti un peu mal à l’aise car s’il avait été honnête il aurait dû avouer que non, il n’avait pas vraiment d’autres façons de se retrouver avec son enfant. Depuis combien de temps n’avait il pas parlé avec son fils ? Il savait que Tim avait de très bon résultats à l’école et connaissait le nom de ses amis. Mais maintenant qu’il y réfléchissait, il ne savait pas vraiment quels étaient ses passes temps favoris ou s’il avait des passions. En fait, il n’avait même jamais vu ses amis. C’est à ce moment précis que la réalité l’avait frappé. Tim avait déjà 16 ans et il ne se souvenait pas avoir fait quelque chose avec lui depuis plus de 3 ans. Comment avait il pu laisser autant de temps passer ? Depuis qu’il avait retrouvé l’usage de ses jambes et qu’il s’était remis à travailler il n’avait pas vu le temps défiler. En finissant son cocktail, Jack Drake avait alors pris une décision. Il passerait plus de temps avec son fils à partir de maintenant. Son avion était prévu pour le lendemain dans la soirée, mais il réussit à en trouver un plus tôt et quand il arriva à Gotham il était tard dans la nuit mais il réussit à trouver un taxi pour rentrer chez lui. Il avait hâte de parler avec son fils de son nouveau projet.

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Tim n’avait jamais eu besoin de beaucoup de sommeil, ce qui était en parfaite adéquation avec son « travail » de justicier de la nuit. Quand il se réveilla ce samedi matin là, il pensa à Kon. Si Kon avait été là, il l’aurait attrapé par le bras pour le faire prisonnier contre lui en mode koala et l’obliger à dormir quelques heures de plus. Et il aurait bronché un peu pour la forme, mais aurait été heureux de lui tenir compagnie plus longtemps. Car en fait, Tim aimait traîner au lit. Il ne l’avouerait jamais à Kon, car celui-ci en profiterait trop, mais il aimait se blottir contre lui le matin. Kon était une vrai bouillote et comme il avait toujours froid au réveil c’était parfait. Parfois même, il se rendormait contre lui, ce qui n’était pas du tout productif mais tellement agréable. La plupart du temps, Tim devait faire la police et obliger Kon à se lever et à se mettre au travail. Mais aujourd’hui, on était samedi. Si Kon avait été là, il n’aurait pas été contre rester plus longtemps au lit.

Tim soupira et se redressa sur son lit en s’étirant. Kon n’était pas là aujourd’hui malheureusement et cela lui serra le cœur. Car s’il n’était pas là c’était parce qu’il faisait face à une crise d’identité profonde et Tim était impuissant. Depuis qu’il avait apprit qu’il était un clone, Kon avait perdu sa joie de vivre. C’était dur de le voir comme ça. Tim voulait faire quelque chose, mais il savait que pour l’instant, il devait laisser de l’espace au brun pour mettre ses idées au clair. C’est pourquoi Kon était parti à SmallVille avec Clark. Ils avaient beaucoup de choses à se dire et Tim savait qu’il faudrait un moment avant que Kon ne revienne à la Tour. Il lui manquait terriblement. Bien sûr, ça non plus, il ne l’avouerait jamais à haute voix. En attendant, il fallait qu’il pense à autre chose et qu’il ne se laisse pas abattre.

Ne voyant donc aucune raison pour trainer au lit, Tim se leva et commença sa routine matinale. Il alluma son PC et passa par la salle de bain pour une rapide toilette. Un petit tour par la cuisine pour se faire un bol de céréales et il fut prêt à s’installer devant ses écrans. Il consulta les pages d’informations et alluma sa radio web sur une émission d’actualités et de musique. Il avait terminé ses devoirs depuis longtemps et il pouvait donc se concentrer sur ses enquêtes. Il était habitué à rester seul jusqu’à ce que sa belle mère se lève vers 10h. Alors il se levait pour lui dire bonjour puis pouvait à nouveau vaquer à ses moult occupations. Il fut donc très étonné lorsqu’on frappa à sa porte vers 8h30.

« Entrez… » dit il non sans une pointe de surprise dans la voix.
Son père entra et lui fit un sourire un peu timide avant de pénétrer dans la chambre.

« Papa ? Je te croyais en Finlande. Quand est-ce que tu es revenu ? »

« Je suis rentré hier soir, j’avais hâte de vous retrouver toi et Dana. »

Il piétina quelques secondes en regardant autour de la pièce comme s’il cherchait un moyen d’introduire un sujet. Tim leva un sourcil circonspect en se demandant ce qui se cachait derrière ce comportement plutôt étrange de la part de son père.

Jack s’éclaircit un instant la gorge puis lui sourit à nouveau.

«Tu as une décoration plutôt sympa…… Depuis quand as-tu enlevé tes posters de Batman et Robin ? »

Les joues de l’adolescent se colorèrent légèrement. Ca faisait quelques temps maintenant qu’il avait soigneusement rangé ses posters. Il les avait fait faire lui-même avec des clichés qu’il avait prit à l’arraché à l’époque où il était légèrement un « stalker » de Batman et Dick, et d’autres qu’il avait trouvé dans des magasines. Mais depuis qu’il les connaissait pour ainsi dire plus personnellement et qu’il était devenu lui-même Robin, il s’était décidé à finalement les enlever. Et puis Kon lui avait avoué qu’il était plutôt mal à l’aise quand ils étaient ensemble. Il avait l’impression de sentir le regard de Dick et de Bruce sur lui.

« Ca fait un moment. »

« Ah… »

Après un court silence, il continua,

« On va avoir une belle journée aujourd’hui… d’après la météo. »

« Ah...oui probablement.. Il a fait plutôt beau ces derniers temps. »

« Oui. »

« Tu voulais me demander quelque chose ? » demanda finalement Tim après un nouveau silence.

« Oui… En fait, est-ce que tu as prévu quelque chose aujourd’hui? »

Il avait prévu de travailler avec Batman en fait,

« Ca dépend, je vais probablement sortir avec des amis, pourquoi ? »

« Ah… Eh bien en fait, je me disais qu’on pourrait faire un truc ensemble aujourd’hui… Un ami m’a donné des places pour un match de Hockey cet après midi, j’ai pensé qu’on pourrait y aller tous les deux. »

Tim cacha sa surprise. Son père ne lui avait pas proposé ce genre de choses depuis des années. Il le regarda quelques secondes. L’anxiété se lisait sur le visage de son père et il comprit que c’était important pour lui qu’il accepte. Il retint un soupire. Batman ne lui dirait rien, pour lui il était normal que Tim ne puisse pas toujours l’accompagner. Et c’était justement ce qui l’ennuyait. Batman avait tendance à ne pas lui faire confiance et à le laisser de côté. Il voulait avoir plus de responsabilités et que Batman lui confie plus de missions. Ca n’allait pas l’aider à le convaincre de le considérer comme un partenaire à part entière s’il lui disait qu’il devait passer la soirée avec son père au lieu de faire ses rondes. Mais il n’avait pas vraiment le choix. Et puis, ce n’était pas comme si cela arrivait souvent.

« Pourquoi pas. » répondit il avec un sourire qui ne montrait en rien son débat intérieur.

« Génial ! »

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La hola des supporters retentit dans la patinoire alors que Richard Rolf l’attaquant des starfighter de Gotham brandissait ses points en l’air en glissant sur le circuit. Il venait de faire rentrer le palet qui avait permit à son équipe de prendre l’avantage à quelques minutes de la fin. La sirène avait retentit quelques secondes pour saluer ce point décisif. Mais le match n’était pas encore fini et l’équipe adverse pouvait encore égaliser.

C’était la première fois que Tim assistait à un match de Hockey et il devait avouer que l’ambiance était vraiment enthousiasmante. Il s’était lui aussi laissé prendre au jeu et brandissait son pouce géant en mousse bleu avec frénésie pour encourager l’équipe de Gotham. Il savait que son père était un fan de Hockey, mais il ne savait pas qu’il avait été dans une équipe quand il était à la Fac, et apparemment une très bonne équipe. Il se souvenait quand il était petit et qu’ils allaient ensemble à la patinoire. C’est vrai que son père était très fort maintenant qu’il y pensait. Mais bien sûr, quand il était petit il trouvait que son père était le meilleur dans tous ce qu’il faisait. Il fut surpris quand ils allèrent dans les vestiaires après le match pour rencontrer les joueurs. Apparemment, son père connaissait Richard Rolf. Il fallait absolument qu’il vienne un jour avec Dick, il était sûr que celui-ci adorerait le Hockey. Et Kon aussi.….
Sur le chemin du retour, Jack emmena son fils manger une pizza. Tim était heureux d’avoir passer cette journée avec son père. Ca faisait tellement longtemps qu’il avait presque oublié combien il pouvait être amusant d’avoir des moments comme ça, entre père et fils. Alors qu’ils attendaient leur commande, des cris retentirent dans la rue d’en face suivit de coups de feu. Assis près de la fenêtre du restaurant, Tim et Jack avaient une très bonne vue sur la scène et virent distinctement deux hommes masqués s’échapper avec plusieurs sacs en papiers dans les bras. D’après les cris, ils venaient de cambrioler un magasin et de piquer la caisse. Tim profita de la foule qui avait afflué près de la vitre pour filer discrètement par derrière et monter sur le toit. Il n’avait pas son costume de Robin sur lui, mais il avait quelques gadgets qui ne le quittaient pas. Celui qui devait être le plus proche de l’endroit où il était devait être Bart. Il l’appela tout en prenant en chasse les deux bandits en les suivant d’en haut. Les deux hommes étaient rentrés dans une voiture qu’ils avaient cachés dans une ruelle et Tim réussit in extrémis à envoyer un émetteur se coller sur le châssis du véhicule. Il savait que kidflash les trouverait très vite et s’empressa de retourner au restaurant. Son père le cherchait partout.

« Désolé, Je suis allé aux toilettes, je croyais que tu avais entendu quand je te l’ai dis. »

« Tu es allé aux toilettes ? Dans un moment pareil !? »

« Il y a des choses qui ne peuvent pas attendre… »

Jack sembla perplexe mais n’insista pas. Après tout, il était particulièrement satisfait de cette journée. Il avait vraiment eu l’impression de renouer avec Tim pendant le match. Et il n’avait pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.
Ainsi, Jack continua de proposer à son fils de nouvelles activités toute la semaine.

Au début, Tim accepta avec surprise mais joie de passer plus de temps avec son père. Ils visitèrent des expositions, des musées, Jack appris même à jouer aux jeux vidéos et même s’il avait encore du mal à appréhender les nouvelles consoles de jeux sophistiqués, il découvrit qu’il trouvait cela très amusant. Il proposa à Tim de l’aider dans son travail et se rendit compte combien son fils était doué, surtout en informatique. Bien sûr il savait que Tim était intelligent, mais il ne s’était jamais douté à quel point il était brillant. Comment avait il pu laisser le temps passer aussi vite sans se rendre compte combien son fils avait mûri.
Mais à la fin de la deuxième semaine, quand Tim se rendit compte que son père avait l’intention de continuer comme ça, il commença à s’inquiéter. Il aimait passer du temps avec lui, mais cette situation commençait à être dure à gérer. Au début, il pensait que ça ne durerait pas longtemps. Son père avait souvent des projets très chronophages à cause de son travail. Il pensait qu’il pourrait faire des efforts pour passer du temps avec lui tout en gérant son activité secrète pendant le temps que cela durerait mais c’était éreintant et Tim commençait à manquer de sommeil. Et comme le temps passait et que son père semblait être de plus en plus présent, Tim commença à devoir inventer plus de mensonges. Le pire c’est que son père commençait à être suspicieux. Il ne se doutait pas de la nature des activités de Tim, ça il en était sûre, mais l’adolescent voyait bien que son père recherchait des réponses de plus en plus précises à ses questions. Il commençait à être envahissant et Tim se mit même à chercher des excuses pour l’éviter.

Ce n’était pas très agréable de devoir repousser son père et lui mentir de plus en plus. Mais il n’avait pas le choix et franchement, tous les adolescents avaient le droit à leur jardin secret.

Ce soir là, il avait prétexté passer la nuit chez un ami. Il avait soigneusement évité de mentionner le nom de Bruce Wayne, il savait que son père n’aimait pas trop qu’il passe du temps chez lui. Même quand il disait aller voir Dick. Donc pour Jack, Tim allait chez son camarade de classe Jimmy.

L’épouvantail s’était échappé de prison et semblait s’être allié au chapelier fou. Batman ne savait pas encore quel était le but de leur alliance. Il fallait donc redoubler de vigilance car ils s’attendaient à ce qu’ils agissent bientôt. C’est pourquoi ils travaillaient d’arrache pied à réunir des indices pour comprendre leurs intentions et les devancer. Avec son père qui frappait à sa porte de plus en plus souvent et de façon imprévue, Tim avait plus en plus de mal à se concentrer sur son travail et à cacher le type de recherches qu’il faisait. Il avait fait plus d’erreurs ces derniers jours que pendant ces trois dernières années. Pas des erreurs vitales, mais des erreurs quand même. Lui qui avait toujours été si soigneux et rigoureux dans son travail. Il savait que même si Batman ne le lui reprochait pas, ce genre d’erreurs aussi infimes soient elles ne feraient que le faire baisser dans son estime. Et ça, il ne le voulait sous aucun prétexte.

Ce soir là d’ailleurs, Bruce avait l’air pensif. Ils venaient de rentrer de mission où ils avaient déjoués une attaque à la bombe. Nightwing était venu leur prêter main forte et c’était bien grâce à lui que la soirée n’avait pas tourné à la catastrophe. Il n’avait rien dit, il avait couvert Tim mais celui-ci savait que Bruce se doutait de quelque chose et ça commençait à le déprimer. Si Bruce venait à lui dire de laisser tomber le masque de Robin, il ne le supporterait pas. Il avait déjà tellement de mal à le convaincre de lui faire confiance.

Quand il rentra chez lui, il fut presque soulagé de voir que son père n’était pas là. Peut être qu’il était retourné au bureau. Il monta dans sa chambre et décida de prendre un douche. Il essaya de se détendre sous le puissant jet d’eau chaude. Il fallait qu’il se reprenne et qu’il trouve un plan pour gérer à la fois son père et son travail. Une serviette autour des hanches il sortit de la salle de bain en s’essuyant les cheveux à l’aide d’une deuxième. Qu’elle ne fut pas sa surprise quand deux bras puissants l’attrapèrent et qu’il se retrouva coincé contre un torse large. La surprise ne dura pas, il reconnu très vite l’odeur et le visage de son petit ami.

« Kon ! » s’exclama t-il avec un sourire. « Qu’est-ce que tu fais là ? »

« Surprise. » répondit le grand brun avec son sourire ravageur. Il le serra contre lui et plongea son nez contre sa nuque pour respirer l’odeur de Tim fraîchement sorti de la douche.

« Hum… Tu sens bon. »

Kon adorait le shampoing de Tim et il lui avait tellement manqué qu’il voulait s’imprégner de lui sans plus attendre. D’autant plus que Tim semblait très disposé à rester dans ses bras pour le moment. D’habitude, Tim n’était pas du genre à se perdre dans des effusions de mots d’amours et de caresses mais il avait tellement été occupé ces deux dernières semaines qu’il ne s’était même pas rendu compte combien Kon lui avait manqué. Mais là, dans la chaleur de ses bras, il était tellement bien qu’il avait envie de craquer. A Kon, il n’avait rien besoin de prouver, rien à cacher et tout le stress accumulé ses derniers jours se libéra d’un coup. Sa gorge se serra mais il se reprit avec une profonde respiration. Grâce à Kon, il se sentait déjà beaucoup mieux. Tout irait bien. Il n’avait qu’à se calmer et réfléchir posément comme il savait si bien le faire et il trouverait une solution à tous ses problèmes.

« Hey » murmura Kon en relevant le visage de Tim de son index. « J’ai l’impression que je t’ai manqué. Ca me fait plaisir. Moi qui croyait que j’étais le sentimental de nous deux et que j’étais le seul à me sentir misérable. »

« Imbécile. » répondit l’autre garçon sans retenir son sourire. « Je ne sais pas ce que tu fais à Gotham, mais je suis content que tu sois là. Est-ce… Est-ce que ça va mieux ? Est-ce que tu as parlé avec Clark ? »

Kon hocha la tête. « Oui… Ca va mieux. Je veux dire. J’aurais toujours un problème avec cette histoire de Clone mais… Comme me l’a dit Clark, je suis quand même réel. Mes émotions, mes sentiments… Ce que je ressens pour toi. Mes amis, les gens qui m’entourent, Tout ça fait que je ne suis pas juste un clone. J’ai décidé de m’accrocher à ce qui compte pour moi. Tant que vous serez là, je m’en fiche de n’être qu’un clone raté. »

« Kon. Tu n’es pas qu’un clone. Tu l’as été certes, mais depuis tu t’es différencié. Tu es devenu toi à part entière. Personne ne peux dire le contraire. Et tu as raison. Tu es important pour tes amis. Bart, Cassie et moi aussi. Je… Je suis heureux de te voir.» Tim rougit en baissant la tête. Ce n’était pas facile de l’avouer. Mais depuis que Kon était parti, il s’était promis d’être franc avec lui la prochaine fois qu’ils se verraient. « Je t’aime comme tu es. »

« Tim… »

Kon regarda son petit ami, surpris de l’entendre lui avouer qu’il l’aimait. C’était toujours lui qui disait ce genre de choses d’habitude.

Cédant à son envie il se pencha pour embrasser le brun. Le baiser commença par une légère caresse mais l’un comme l’autre avait trop attendu pour ne se contenter que d’un léger baiser. Très vite, leurs lèvres se soudèrent dans un échange beaucoup plus passionné. Ils s’embrassèrent longuement avant que le cerveau de Kon ne lui dise que Tim était quand même un peu bizarre. Il avait l’air un peu déprimé.

« Ca va toi ? Tu es bien câlin. Ca ne me dérange pas hein ? Mais d’habitude je dois insister un peu plus que ça. »

Tim lança un regard vexé à son ami. « Il ne faut pas exagérer, à t’entendre je suis un glaçon. On ne s’est pas vu depuis longtemps quand même.»

« Non, je sais, c’est juste que d’habitude tu es plus .. enfin moins… Je veux dire… j’ai juste l’impression qu’il n’y a pas que ça … Enfin, désolé. »

« C’est bon… » coupa Tim « Je sais ce que tu veux dire ne t’inquiètes pas » Il soupira « Tu n’as pas tord, ce n’est pas génial en ce moment, mais je n’ai pas vraiment envie d’y penser pour l’instant. » Tim embrassa Kon avant de murmurer contre ses lèvres. « Là j’ai besoin de me détendre et de faire le vide. Aide moi à oublier d’accord ? »

Il n’avait pas besoin de lui dire deux fois. Kon l’embrassa à nouveau et n’hésita pas cette fois à approfondir le baiser, sa langue se mouvant avec dextérité contre celle de son petit ami. Excité par la tenue légère de Tim, Kon ne résista pas à l’envie de caresser sa peau pale et de descendre ses mains sur ses fesses. La serviette ne tenait plus que par la pression de leur corps l’un contre l’autre et Tim sentait son érection grandir contre la cuisse de Kon, enflammé par les langoureux et lents baisés qu’ils échangeaient.

Lorsque Kon attrapa ses fesses à pleines mains pour mieux le serrer contre lui et qu’il sentit ses pieds décoller du sol Tim eut un léger hoquet de surprise. Kon en profita pour embrasser son cou tandis que Tim enroulait ses jambes autour de ses hanches dans sa recherche de stabilité. Ses bras se posèrent sur les épaules de son amant tout aussi naturellement et leurs lèvres se trouvèrent à nouveau.

Ils continuèrent de s’embrasser, le souffle court, tandis que Kon portait Tim jusque sur son lit où il le déposa doucement. Il interrompit leur baiser le temps de regarder Tim en caressant ses cheveux, savourant la lueur de désir qu’il voyait dans ses yeux. Tim posa sa main sur sa nuque et guida son visage jusqu’au sien la bouche légèrement entrouverte. Il lécha légèrement la lèvre inférieur de Kon et celui-ci répondit d’un grognement sourd en capturant sa langue entre ses lèvres pour la sucer le temps d’un battement de cil, d’une légère respiration. Le moment suivant leurs lèvres se joignaient à nouveau et Tim gémit en sentant l’érection de Kon contre la sienne.

Ce n’était pas juste, il était le seul presque nu et sa serviette ne ferait pas long feu. Il entreprit de défaire la ceinture de Kon le plus rapidement possible et celui-ci attrapa le préservatif qu’il avait dans la poche avant de laisser Tim lui arracher littéralement son pantalon.

Le grand brun sourit, il posa le préservatif sur le lit avant de déposer ses lèvres sur le cou de Tim pour sucer sa peau tendre. Il glissa sa main entre les pans de sa serviette pour se saisir du membre vigoureux de son petit ami lui arrachant un gémissement grave. Gêné, Tim s’empressa d’embrasser Kon à nouveau tandis que la main de celui-ci le caressait avec adresse et tendresse.

Kon essaya d’enlever son tee shirt sans arrêter d’embrasser Tim. Ce qui se révéla impossible. Il ne fallut cependant pas longtemps avant que le grand brun ne se retrouve en caleçon. Un caleçon décidément tendu et qui n’aurait sûrement pas tardé à rejoindre la pile de vêtement et la serviette sur le sol si quelqu’un n’avait pas soudainement frappé à la porte.

« Tim, Je peux rentrer ? » s’éleva la voix de son père

« NON !... Je… Je sors de la douche !! Attends ! » s’écria Tim. Kon s’était précipitamment levé et Tim le poussa sans réfléchir vers la fenêtre pour qu’il se cache sur le balcon. Il attrapa un pantalon et un tee shirt qu’il enfila à la va vite. Son érection qui était bien retombée à cause de l’interruption de son père était quand même un peu dure et il fut heureux de pouvoir la cacher dans son pantalon assez large.

« Tim, c’est bon ? »

« Oui… Entre. » dit il en poussant les vêtements de Kon sous le lit.

« Désolé de te déranger, j’ai à te parler. » dit il d’un air sérieux.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » Demanda Tim alors que son père s’asseyait sur le lit.
L’adolescent ne put s’empêcher de rougir en pensant à ce qu’il se passait sur ce lit quelques minutes plus tôt.

« Le bureau a appelé hier et j’ai du m’absenter pour le travail. »

C’était une bonne nouvelle pour Tim. Si son père était un peu plus occupé, ça l’arrangeait.

« J’ai donc essayé de t’appeler hier pour te prévenir.. »

Là, Tim avait un mauvais pressentiment.

« J’ai appelé chez Jimmy Parkson chez qui tu m’as dit que tu serais et je suis tombé sur son père qui m’a dit qu’il ne savait pas où tu étais. »

Aïe… erreur classique. Tim pensait que son père appellerait son portable et non pas son ami. Mais en temps normal, il aurait pensé à un tel détail. Il avait envie de se taper la tête contre le mur d’avoir fait une telle erreur de débutant.

« Je me doutais que tu me cachais quelque chose ces derniers temps, alors je n’irais pas par quatre chemins Tim, où étais tu hier ? »

Le jeune homme resta silencieux quelques secondes. Il avait l’impression que son cerveau était complètement vide et n’arrivait pas à penser à une bonne excuse. Jack soupira et ouvrit la bouche mais il s’arrêta net quand il vit quelque chose dépasser de sous le lit de son fils. Il se pencha et Tim ferma les yeux et poussa un soupir d’impuissance en voyant ce que son père venait de trouver. Le préservatif de Kon qui avait du tomber dans leur panique.

Le doute envahit l’esprit de Jack Drake en pensant tout à coup que son fils avait mis du temps à lui ouvrir… Non, il se faisait des idées…. Il se leva sans un mot et alla directement dans l’armoire de Tim. Il n’y trouva rien bien sûr puisque Kon se gelait littéralement sur le balcon.

« Papa, qu’est-ce que tu fais ? »

«Tu me caches quelque chose, Tim. » dit il en montrant le préservatif. « Ou quelqu’un; et ça ne m’étonnerait pas que cette personne soit ici ! Appelles ça l’instinct parental. »

« Arrête, c’est n’importe quoi. D’accord j’ai des préservatifs, mais tu devrais être content que j’en utilise non ? » dit il non sans rougir en espérant que son père arrête de fouiller partout.

« Mais … Bien sûr que c’est mieux que tu en utilises ! Je suis juste étonné que si tu en es arrivé au point d’utiliser un préservatif avec quelqu’un tu ne nous ais pas encore présenté cette personne. C’est avec elle que tu es tout le temps quand tu disparais ? Est-ce qu’on la connais au moins ? »

« J’ai peut être juste des préservatif sur moi au cas où. »

« Ne me mens pas Tim, Celui là est presque ouvert, comme si tu t’apprêtais à l’utiliser. »

« Quoi ? Mais… C’est parce que… J’avais juste envie …. de jouer avec. » dit Tim écarlate. Il n’arrivait pas à croire qu’il venait de sortir un truc aussi horrible, honteux et débile. « Tu sais, en le remplissant d’eau et…. » essaya t-il de se rattraper. Mais c’était peine perdue, il n’avait jamais été très doué pour inventer des histoires, lui il préférait planifier pour justement n’avoir jamais à improviser. Jack le regarda comme s’il n’en croyait pas un mot et qu’il trouvait l’excuse tout aussi étrange mais eut la décence de ne rien dire et continua.

« Soyons sérieux, c’est avec elle que tu étais hier ? »

« … heu………oui… »

De deux maux, c’était encore le moindre. Au moins ça le couvrait pour ses activités de Robin.

Jack regarda son fils d’un air suspicieux.

« Hum… Et, est-ce que tu as des rapports sexuels réguliers avec cette fille ? »

« Papa ! »

« Quoi ? Il est normal que je sache ce genre de choses. Je ne comprends pas pourquoi tu ne nous l’as même pas présenté. »

Jack regardait encore autour de la chambre comme pour chercher où son fils pourrait cacher une jeune fille. Il vit le balcon et se leva vers la porte fenêtre voilée de rideaux.

« Papa, qu’est-ce que tu fais encore ? »

Jack ouvrit la porte et entra sur le balcon. Il faisait froid et il était vide. Il inspecta encore quelques secondes le lieu et regarda même en bas pour voir si quelqu’un n’avait pas essayé de descendre par là. Mais la fenêtre était quand même un peu haute pour que quelqu’un ait pu s’enfuir par là, surtout une jeune fille et il n’alla pas jusqu’à penser que quelqu’un aurait pu se cacher sur le toit. Heureusement pour Kon qui se retint in extremis d’éternuer.

« Papa, arrêtes maintenant. Il n’y a personne d’autre que nous ici. »

« J’aimerais pouvoir te croire mais tu m’as donné de sérieuses raisons de douter, Tim. »

« Ecoutes, c’est compliqué. Je t’en parlerais, mais pas maintenant. »

« Pourquoi tu ne peux pas m’en parler maintenant ? »

« Parce que c’est compliqué. » Tim commençait à être agacé. Il en avait assez d’être au dos du mur. Tout devenait problématique depuis que son père mettait son nez partout.

« Ne me dis pas que c’est une histoire avec une adulte ou quelque chose de ce genre ? C’est une de tes profs ?»

« Quoi ? Mais non voyons ! » dit Tim d’un air dégoûté. Toutes ses profs étaient proches de la retraite.

« Je ne demande pas grand-chose, Tim, je veux juste savoir si tu as une relation sérieuse avec quelqu’un et qui. C’est normal que je sache ce genre de choses. »

« Ca suffit ! Tu ne peux pas débarquer tout à coup dans ma vie et décider que tu as besoin de tout savoir ! Je me débrouillais très bien sans toi ! »

La chambre devint subitement silencieuse et Tim s’en voulait déjà d’avoir dit de telles choses à son père. Il savait qu’il n’était pas juste. Mais pour l’instant, il ne savait pas comment réagir.

« Je suis désolé… » dit Jack. « Je sais que je n’ai pas été très présent ses dernières années et que c’était un peu prétentieux de penser qu’on pourrait tout reprendre là où on l’avait laissé sans qu’il n’y ait aucun problème. »

« Papa… »

« Non. Tu as raison sur un point. Tu te débrouilles très bien. Je sais que tu es quelqu’un de malin. Je suis fier de toi sur de nombreux points et je suis désolé de n’avoir pas été présent pour toi tout ce temps. J’étais là sans être là. Je me rends bien compte que j’ai laisser passer beaucoup de choses. Mais…. Je suis toujours ton père et j’ai des responsabilités envers toi. Que ça te plaise ou non, tant que tu vivras sous ce toit, je veux savoir ce que tu fais et avec qui. J’ai été un piètre parent ces derniers temps, mais je vais me reprendre.»

Tim ne répondit rien et un lourd silence plana quelques instants.

« Je veux bien attendre un peu avant que tu nous parles de cette fille. Je te donne jusqu’à la fin de la semaine pour te décider. »

« Quoi ? Mais… »

« Ce n’est pas discutable Tim ! »

« Très bien… » murmura l’adolescent.

Jack fit un signe de la tête avant de lui souhaiter bonne nuit et de quitter la pièce.

Tim poussa un soupir. Tout ça n’allait pas en s’arrangeant. Il fit rentrer Kon dans la chambre et lui rendit ses vêtements.

« Un autre que moi serait mort gelé. » dit le méta pour détendre l’atmosphère en remettant son tee-shirt.

« Désolé, Kon. »

« Ce n’est pas grave. Tu sais bien qu’il m’en faut plus que ça. Ton père n’a rien découvert c’est le principal.»

Tim hocha tristement la tête.

« Oui, sauf qu’il faut que je trouve une histoire à lui raconter et vite. » Il soupira. « C’est bizarre en ce moment. Il veut être plus présent et c’est bien, mais en même temps c’est compliqué… Avec lui c’est tout ou rien. Un moment il est à peine là et l’autre il m’étouffe. Ca ne peut pas durer.»

« Tu devrais lui parler pour qu’il te laisse un peu plus d’espace. »

« Avec ce qu’il vient de se passer, c’est mal barré… Enfin, on en reparlera plus tard, ce n’est pas très sûr avec mon père en bas.»

« Oui. Il vaut mieux que je m’en aille pour l’instant. On a qu’à se voir demain d’accord ? On peut se retrouver après tes cours. » dit Kon en se dirigeant vers la fenêtre.

« Oui. A demain alors. »

A la lisière de la fenêtre, Kon leva la main pour lui caresser le visage et se permit de l’embrasser une dernière fois avant de partir.

« Tim, maintenant que j’y pense tu…. »

Y avait-il une règle qui disait que lorsqu’on venait d’avoir une longue discussion avec son fils et qu’on avait oublié quelque chose on avait le droit de rentrer dans la chambre du dit fils sans frapper ? Jack devait sûrement le croire. C’est ainsi qu’il se retrouva bouche bée en surprenant son fils dans les bras d’un autre garçon.

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La pièce était silencieuse. Le seul bruit que l’on entendait était celui de la pendule du salon.

Tim était assis sur le sofa et il fixait ses chaussures sans parvenir à penser à quoi que ce soit. Kon avait gentiment été congédié par Jack pour que celui-ci ait un tête à tête avec son fils. Tim savait qu’il devait attendre quelque part dehors d’avoir des nouvelles.

Dana quant à elle, était assise sur un fauteuil et regardait tour à tour son fils adoptif et son mari d’un air inquiet.

Jack était assis sur un autre canapé et essayait de faire le point sur la situation le visage enfoui dans ses mains.

« C’était donc ça…. » déclara t-il soudain, brisant enfin le silence pesant.
Tim leva les yeux sans répondre.

« C’est donc ce que tu me cachais avec tant d’efforts et ce pourquoi tu disparaissais tout le temps. Tu allais retrouver ce…. Ce…. »

Sentant que son mari était à bout et qu’il allait sûrement dire quelque chose de pas très poli, Dana l’interrompit.

« Jack ! »

L’homme s’arrêta net et Tim retint sa respiration en attendant que son père dise quelque chose. Mais ce fut Dana qui parla en première.

« Franchement, je ne vois pas ce qu’il y a de si catastrophique. »

« QUOI ? » s’écria Jack ; « Mais.. Mais tu es bien consciente de ce qu’ils faisaient ensemble. »

« Oui, bien sûr et arrête de crier. Je n’approuve pas non plus le fait qu’il ait une relation avec quelqu’un sans nous l’avoir dit, mais étant donné le contexte je peux comprendre sa décision. »

« Mais attends, ce n’est pas n’importe quelle relation , il était avec un autre garçon au cas où tu ne l’aurais pas remarqué ! »

« Me prendrais tu pour une attardée ? Bien sûr que j’ai vu que c’était un garçon, mais je ne savais pas que tu étais homophobe. C’est avant tout quelqu’un d’important pour ton fils et je pense que c’est ce qu’il faut retenir. »

« Je ne suis pas homophobe ! » se défendit Jack.

« Ah oui, alors quel est le problème ? »

« … Je… C’est…. C’est qu’il nous a menti pour voir ce.. garçon. Et puis d’où il vient d’ailleurs ? Qui sont ses parents ? J’aurais bien une discussion avec eux.»

Tim, qui jusqu’alors regardait l’échange entre ses deux figures parentales sans un mot écarquilla un peu les yeux quand il se rendit compte que c’était à lui qu’on s’adressait.

« Hum… En fait, il vient de SmallVille… Là il est en visite chez son oncle. Il vient régulièrement le voir. »

« Et c’est qui cet oncle ? »

« … Bruce Wayne » dit Tim. C’était la première idée qui lui était venue à l’esprit et même en y réfléchissant, il ne voyait pas trop quelle autre alternative il avait. « On s’est rencontré chez lui. » mentit-il.

« Et voilà ! Encore lui ! Dès qu’il y a un plan louche tu peux être sûr que ce type est impliqué. »

« Tu exagères… » dit Dana.

« Ah oui ? Je suis sûr que c’est lui qui t’as mis ces idées dans la tête. »

« Quoi !? » s’exclama Tim d’un air à la fois exaspéré et abasourdi par ce que venait de dire son père.

« C’est lui qui t’as influencé pour que tu te mettes à fréquenter son filleul. J’en suis sûr, il n’est pas clair cet homme là.»

Là s’en était trop. « C’est n’importe quoi Papa! Personne ne m’a influencé dans quoi que ce soit ! Je suis gay, c’est tout. Et il va falloir que tu t’y fasses ! »

« Mais tu n’étais pas gay avant que je sache ! »

« Qu’est-ce que tu en sais ? Ce n’est pas comme si tu m’avais vu fréquenter d’autres personnes ! Conner est mon premier petit ami. Mais laisses moi te dire une chose, Les posters de super héros, je ne les affichais pas dans ma chambre seulement parce qu’ils étaient héroïques ! »

Jack resta pétrifié sur place. Quelques secondes passèrent avant qu’il ne décide de s’asseoir pour se remettre de son choc.

« … Mais… Pourquoi ? » demanda t-il bêtement. Il savait qu’il n’aurait pas vraiment de réponse satisfaisante, mais il ne put s’empêcher de demander.

« Pourquoi je suis gay ? J’imagine que c’est pour la même raison que j’ai les yeux bleus et que je déteste le chocolat… C’est comme ça, c’est tout. »

« Mais tu es sûr que tu n’aimes pas les filles.. Tu pourrais essayer… »

« Papa, là n’est pas la question. J’aime Conner.. » Tim ne put s’empêcher de rougir en l’avouant mais il voulait être ferme. « Et même si je ne l’avais pas rencontré, je suis plus sensible aux hommes qu’aux femmes, c’est comme ça. »

« Mais tu n’es pas contre. Peut être que plus tard. Tu pourrais tomber amoureux d’une femme, non ? »

L’adolescent soupira.

« J’imagine que ce n’est pas impossible bien sûr que je tombe amoureux d’une femme un jour. » concéda t-il avec une pointe d’exaspération « Mais franchement, n’y comptes pas trop. »

Jack se contenta d’acquiescer. Tim ne savait pas trop s’il avait décidé de se raccrocher à cette possibilité pour accepter ou s’il était juste en train d’essayer de digérer le reste.

« Et donc, avec ce Conner… C’est sérieux. »

« Oui. »

« Vous prenez vos précautions à chaque fois ? »

« PAPA ! »

« Je suis sérieux Tim. »

« Oui. » soupira le jeune homme de plus en plus mal à l’aise.

« Et ça dure depuis longtemps ? »

« Ca va faire un an. Mais on se connaît depuis plus longtemps.»

« Je vois…. »

Après un nouveau long silence, Tim n’y tenant plus reprit la parole.

« Papa…. Conner est quelqu’un d’important pour moi. C’est quelqu’un de bien. Je te demandes de me faire confiance. »

Jack poussa un soupire mais finit par hocher la tête.

« Je n’ai pas le choix, je pense…... Mais en tout cas, je veux savoir quand tu sors avec lui et où ! »

Tim sourit et acquiesça. Il avait maintenant les meilleurs raisons de passer du temps chez Bruce et une couverture parfaite pour son identité de Robin. En plus, il était sortit du placard et pouvait voir Kon comme il le souhaitait. Finalement, cette aventure lui avait permis de se libérer d’un poids.

Ils parlèrent encore quelques temps avant que son père ne l’autorise à retourner dans sa chambre. Jack aurait besoin d’un moment avant de s’habituer à l’idée qu’il n’aurait probablement jamais de petits enfants. Mais il s’y ferait. Dans sa chambre, Tim ne perdit pas de temps et appela Kon pour le rassurer. Ils se mirent d’accord pour se voir le lendemain.

Le cœur léger, Tim se laissa tomber dans son lit et resta là à regarder le plafond. Il se sentait plus serein et prêt à ne plus se laisser dépasser par les évènements. Il ferma les yeux et savoura ce moment de plénitude où toutes les notes qui composaient sa vie semblaient jouer en harmonie. Sans même s’en rendre compte il s’endormit ainsi, un doux sourire sur les lèvres.

Fin.