Titre : Fin de soirée
Auteur : JMT (Participant 33)
Pour : Chlamys (Participant 35)
Fandom : Roméo et Juliette
Persos/Couple : Mercutio, Benvolio, Montaigue et Dame Montaigue, sous-entendus Mercutio/Benvolio
Rating : PG-13 pour les sous-entendus
Disclaimer : moi très petit et très humble scarabée par rapport à Grand Maitre Shakespeare
Prompt : N'importe quoi impliquant Mercutio (et la bande Montaigu ^^;), soit se situant avant les actes de la pièce (et impliquant peut-être la parenté avec le Prince et le Comte Paris), soit à la fête Capulet. Dans mon esprit, c'est en lui que la petite bande trouve son meneur, plutôt qu'en Roméo qui plus contemplatif qu'actif, donc ça serait un vrai bonheur de voir un peu décrite l'influence qu'il a parmi ses compagnons. Et puisque tu en fais mention, je n'ai absolument rien contre le Mercutio/Benvolio :D
Notes éventuelles : désolé(e), c'est court ! On m'a dit que les allusions n'étaient pas toujours transparentes, mais j'ai trouvé ça plus drôle, aussi j'espère que tu comprendras quand même ! Ah, et Roméo a complètement été éjecté de la scène, au profit d'un peu plus de slash... J'espère que ça ira quand même !
[II, 2] La maison des Montaigue
DAME MONTAIGUE
Regardez qui voilà, par tous les diables.
Pour arriver à diner, est-là une heure honorable ?
MERCUTIO
Milles pardons, milles excuses, milles révérences !
J'espère que cela me rachètera, noble dame, votre Excellence.
Le terme d' « honorable » doit être réservé à vôtre âge
Le mien me permet tout juste le titre de « page. »
MONTAIGUE :
C'est là une bien gracieuse insolence !
Allez, vous le savez, vous avez toute mon indulgence.
MERCUTIO :
Vous êtes trop bon, monsieur...
MONTAIGUE :
Je le crois aussi, mon Dieu !
Dîtes-moi plutôt où est ce cher Benvolio
J'ai à lui parler dans mon bureau
MERCUTIO :
Pour ce soir, abandonnez ses ennuyeuses discussions
Nous sommes venus cherchez des plus agréables occupations
De plus, vôtre neveu c'est permis quelques largesses...
Vous ne tirerez rien de lui et de son ivresse.
BENVOLIO :
Avez-vous fini de médire sur mon compte ?
Je suis à votre entière disposition, mon oncle.
MERCUTIO :
Et vous donnez votre assentiment ?
Suis-je à ce point repoussant ?
Je sais que ce sont là de vilains mensonges...
BENVOLIO :
C'est plutôt vous que l'alcool ronge.
DAME MONTAIGUE :
Paix ! Allez-vous donc vous calmer ?
Ces chicanes sont plus que je ne peux supporter.
MONTAIGUE :
Madame, prenez mon bras !...
MERCUTIO :
Encore une fois, je m'incline bien bas
Et j'en appelle de nouveau à votre bon coeur
Désormais je travaillerai à lui éviter de nouveaux malheurs.
BENVOLIO :
Puissiez-vous, pour une fois, tenir votre parole !
MONTAIGUE :
Distrayez-nous plutôt avec une de vos fariboles.
MERCUTIO :
Très bien, vos désirs sont des ordres ! Quelle farce vous plaira-t-il d'entendre ce soir ? Peut-être puis-je vous raconter notre soirée, votre neveu s'y ait fait brillamment remarquer... Non, inutile de tenter la fuite, galant jeune homme, mon imagination pourrait s'emballer, mieux vaut que vous puissiez me corriger.
BENVOLIO :
S'il n'y a que cela pour vous amuser...
MERCUTIO :
Le bal promettait d'être d'un ennuie mortel. Mon cher cousin Paris, de qui nous tenions nos invitations, ne semblait pas disposé à la conversation. Quand à Roméo, et c'était pour lui que nous venions, il a disparu à la première occasion. Bref, las et à la recherche d'un quelconque occupation, Benvolio et moi nous décidâmes pour une innocente exploration.
BENVOLIO :
Il m'a attrapé le bras et emmené sans sommation !
MERCUTIO :
Des détails, des bagatelles, tout ça ! L'important, c'est le résultat. Nous vagabondons de-ci, de-là, partout où on ne nous attend pas. Finalement, ce qui devait arriver, arriva : impossible de retourner sur nos pas. Nous perdre dans une maison, c'était bien la première fois.
BENVOLIO :
C'est ce qui arrive quand on boit.
MERCUTIO :
Avez-vous donc fini avec votre morale ? De toute façon, j'en arrive à vôtre grand final. En effet, alors que nous cherchions en vain le chemin de la grande salle, Benvolio a eu une action formidable. Dans une alcôve, derrière un voile, il aperçoit une silhouette à proprement dit ineffable. Poussé par une curiosité tout à fait aimable, il le soulève et...
BENVOLIO :
Ca suffit, taisez-vous !
MONTAIGUE :
Continuez !
MERCUTIO :
C'est que je ne voudrais pas fâcher mon bon Benvolio. Allons, ne rougissez pas ainsi, je ne sais plus si c'est de gêne ou de colère... Cependant je dois avant tout me plier au désir de mon hôte, tel est la dure loi du narrateur. Ce que nous avons vu ? Un beau morceau de chair diront nous. Ou plutôt deux, pour être exact.
DAME MONTAIGUE :
Comment ? Soyez plus clair, je vous prie.
MERCUTIO :
Je dirais simplement que si Madame n'a eu qu'un fils, ce n'est pas par hasard. Toujours est-il que de cette rencontre fortuite, Benvolio en a tiré un grand bienfait : fort de ses nouvelles connaissances, il nous a aussitôt retrouvé le chemin de la sortie. Il était si pressé que nous avons bien failli partir sans ce pauvre Roméo, toujours seul à admirer les beautés fades des grandes dames. Et s'il n'est pas avec nous ce soir, m'est avis que c'est parce qu'il est allé réclamer sa part d'agréables entrevues. Pour ma part, après une telle soirée, j'avoue n'avoir plus qu'une envie : un peu d'intimité.