[Fic] La mission la plus difficile de l'univers, Keroro Gunso, Giroro->Natsumi [de Pongu, pour MG]

Nov 06, 2007 18:44

Titre : Giroro, la mission la plus difficile de l'univers
Auteur : Pongu (Participant 2)
Pour : MG (Participant 15)
Fandom : Keroro Gunso
Persos/Couple : Giroro->Natsumi, Keroro, Kururu, Fuyuki
Rating : PG
Disclaimer : Bandai Visual, NAS, Sunrise, TV Tokyo, Mine Yoshizaki
Prompt : Keroro Gunso : Giroro décide d'inviter Natsumi à un dîner romantique qui tourne mal
Notes : ...En fait, ça tourne mal bien avant le dîner.

"Gerogerogero", Keroro se frotta les mains pour appuyer le diabolisme de son rire. "Tout est bien clair pour l'opération Se Mêler aux Pékoponiens pour Acheter des Modèles?", demanda-t-il au génie fou barre oblique spécialiste technique du peloton.

Kururu bailla, tritura avec le contrôle de volume de ses écouteurs et étala sur ses lèvres un sourire méchant, décidant que non, tout n'était pas vraiment prêt pour cette opération. Il était entièrement certain que son invention fonctionnait, après tout, c'était son invention, mais pourquoi se fier exclusivement à ses connaissances quand il pouvait s'amuser un peu au passage?

"Hm, je crois que nous devrions tester le rayon...

- Tester...?", se rembrunit aussitôt Keroro, son visage dépeignant le plus parfait désespoir à cette annonce inattendue de délai supplémentaire.

"Au cas où", expliqua à peine l'autre Keronien, avec une prudence inhabituelle qui fit germer deux ou trois petites graines de terreur dans l'esprit de son leader.

"Bien sûr, bien sûr", approuva-t-il aussitôt. "Et sur qui allons nous tester ton Rayon de Transformation?"

Kururu sourit un peu plus largement, lâcha un petit Kuku~ pour la forme. Ce qui bien sûr, n'avait rien de réconfortant.

***

Le Boum!, le léger tremblement de terre, la brume qui n'avait rien à faire là: rien de tout ça ne réveilla très bien Giroro. Il se redressa brusquement, tâtant à l'aveuglette pour trouver son arme, quand sa tête frotta contre le toit de sa tente. Il oublia complètement son arme, le monde extérieur qui pouvait être en train de brûler pour ce qu'il en savait et leva une main vers la toile contre laquelle sa tête était appuyée.

Sa main ne fit pas tout le chemin, elle s'arrêta à la hauteur de son visage et il écarquilla les yeux. Sa main avait de grands doigts, était pâle. Sa main décida d'aller tâter son visage et s'il découvrit que sa cicatrice était encore là, son visage, lui, avait définitivement changé. Sa main alla ensuite pour chasser ce qui le chatouilla dans le cou et il réalisa que loin de vouloir s'enlever de là, les trucs étaient collés à lui. Il réalisa que c'était des cheveux.

Il avait des cheveux.

Et des mains qui ressemblaient beaucoup à celles des Pékoponiens. Et maintenant qu'il baissait les yeux, il réalisa que le changement ne s'était pas limité à sa tête et ses mains. Il chercha un miroir, jetant dans la manoeuvre la moitié de ses possessions dans le plus parfait désordre. Il regarda son reflet, examina les yeux gris et les cheveux plus rouges que roux et toucha légèrement sa joue. Le reflet suivit son mouvement, ce qui lui confirma que c'était bien le sien.

"Aarrghh!", gueula Giroro en essayant de s'extirper de sa tente.

Il roula plus qu'il trébucha dans l'herbe, allait courir chez les Hinata quand il se rappela que les Pékoponiens portaient des vêtements. Il repassa la tête dans sa tente, étira le bras pour agripper une couverture et se releva pour retomber aussitôt. Il grommela quelque chose contre la longueur ridicule de leurs jambes avant d'arriver à rester en équilibre sur les siennes. Il attacha rapidement la couverture à sa taille et se glissa à l'intérieur de la maison.

Il fit irruption dans leurs quartiers généraux, bouillant de colère et avec quelques égratignures gagnées ici et là à essayer de comprendre comment il fallait marcher et avancer depuis la hauteur considérable qu'il avait gagné. Pour ajouter à sa furie, Keroro était installé à la table basse, thé fumant devant lui.

"Oh tiens, Giroro!", le salua-t-il, le plus normalement du monde, comme si rien n'avait changé depuis hier.

Comme si le caporal de son peloton ne se tenait pas devant lui prêt à le tuer des cent vingt-six façons auxquelles il songeait, bras croisés, pied tapant le sol, avec une couverture assez courte pour tout vêtement. Comme si le caporal en question était toujours petit et rouge, avec sa ceinture fétiche en bandoulière. Giroro se laissa tomber à genou, parce qu'il avait un peu l'impression d'être en haut d'un immeuble en regardant Keroro.

"Qu'est-ce que vous m'avez fait!?"

Il n'était pas certain par quel miracle d'emprise sur lui-même il n'avait pas dit Qu'est-ce que vous m'avez encore fait!? Keroro, le plus lentement, avec le plus de concentration zen possible, but une gorgée de thé. Puis, il reposa la tasse. La fit tourner entre ses mains. La plaça et la replaça sur le sous-verre avant de finalement accorder un peu de son attention au membre présentement furieux de son peloton.

"Ce n'est qu'un petit coup de main", mentit-il en lui tapotant la main avec affection.

"Un coup de main pour quoi!?", siffla Giroro en retirant sa main, tapant plutôt du poing sur la table.

Keroro adopta l'expression la plus blessée qu'il pouvait prêter à ses traits et poursuivit le plus naturellement du monde son mensonge.

"Pour plaire à maîtresse Natsumi.

- Na- Natsumi?", bredouilla Giroro, soudain débarrassé de tout ce qu'il hébergeait de ressentiment et gagnant à l'échange deux joues bien rouges.

Profitant de l'accalmie pour fouiller sous la table, Keroro fit apparaître une sélection de vêtements. Giroro cligna des yeux, tendant une main incertaine vers les bracelets de force en cuir. Le sergent tapota gentiment les pantalons noirs à poches cargo, avec la gentillesse forcée d'un vieux professeur pour son jeune élève un peu stupide.

"Commence par les vêtements, avant de t'intéresser aux accessoires..."

***

Joues en feu, Giroro replaça nerveusement ses cheveux résolument en broussaille, tira sur le bas de son t-shirt rouge. Il essaya en vain de trouver comment à la fois expliquer qu'on l'avait un peu transformé en Pékoponien et qu'il voulait aussi, peut-être, l'inviter à dîner, si elle n'avait rien de mieux à faire. Il se racla la gorge, leva un poing pour frapper à sa porte et hésita.

L'écriteau Summer, posé de travers, était devenu un obstacle de taille.

Il protégeait la porte de Natsumi, Natsumi était derrière cette porte et il n'arrivait pas à trouver le courage de frapper. Il fallait qu'il le fasse, c'était peut-être sa seule chance. Keroro avait raison, elle ne s'intéresserait jamais à un Keronien, mais peut-être... Oui, peut-être que s'il avait cette forme pékoponienne, il avait une chance, aussi petite soit-elle.

"Waaah!", hurla Natsumi en le découvrant devant sa porte quand elle l'ouvrit pour sortir.

Il avait un poing encore levé parce qu'il ne s'était pas résolu à cogner.

Giroro oublia aussitôt pourquoi il était là, sauta d'un pas arrière et plissa les yeux, regarda autour de lui à s'en donner un torticolis, cherchant l'ennemi et adoptant instinctivement une posture défensive. Il allait demander D'où vient l'attaque? quand c'est sur lui que Natsumi se jeta, le martelant du sac qu'elle tenait à la main.

"Qu'est-ce que vous faites chez moi!?", s'égosilla-t-elle en le frappant à répétition, soulignant chaque coup d'un Sortez d'ici!

Hébété qu'elle ne le reconnaisse pas, le changement de forme trop récent pour qu'il y pense, Giroro se contenta de parer et reculer. Il essaya de la calmer, mais chaque fois qu'il essayait de dire quelque chose, elle l'interrompait d'un nouveau coup. Le couloir n'avait pas une profondeur infinie et il se retrouva bientôt acculé au mur, complètement désarmé devant la furie destructrice de Natsumi.

Attiré par le boucan, Fuyuki sortit de sa chambre. Il considéra les cheveux rouges, la cicatrice et s'interposa.

"Grande soeur!", le sauva-t-il en la tirant en arrière. "Arrête grande soeur, c'est Giroro!"

Natsumi lui mit un dernier coup sur la tête, avant que les paroles de son frère fassent leur chemin jusqu'à son cerveau. Après une courte analyse, elle arrêta de frapper et fronça les sourcils.

"Giroro?"

Il hocha vivement la tête, mais garda les bras levés devant son visage, au cas où.

"C'est quoi cette histoire?"

Une explication plus tard et deux étages plus bas, Natsumi poussa la porte d'un geste violent et entra. Dès que ses yeux se posèrent sur la grenouille extra-terrestre verte, installée devant un Gunpla en construction avec l'expression la plus innocente au visage, elle s'avança vers lui et lui envoya un solide coup de pied derrière la tête.

Le pauvre sergent fila droit contre le mur le plus près, sur lequel il rebondit avec un Ping! de jeu de flipper qui le renvoya contre le prochain obstacle. Ping! contre une chaise sur roulettes qui se mit à tourner follement, Ping! contre l'étagère et dégringola sa collection de modèles de Gundam, Ping! en plein centre du poster d'Afroman et un Bam! retentissant contre le plancher.

Keroro releva la tête, avec un bandage en X déjà collé sur son visage et des grosses larmes aux yeux et il fut un moment distrait par le nombre d'étoiles jaunes qui valsaient autour de sa tête.

"Je n'ai rien fait!", se défendit-il quand le monde cessa de tourner autour de lui.

"Justement! Le ménage ne se fera pas tout seul! Si tu ne t'y mets pas, je vais le dire à maman! Tu vas voir à quelle vitesse elle peut réduire ton argent de poche!"

Le sergent se traîna à ses pieds, tapota gentiment le bout de ses souliers en larmoyant beaucoup et rampant autant.

"Non non, pitié maîtresse Natsumi! Il y a un modèle spécial en édition limitée qui sort à la fin du mois!

- Alors qu'est-ce que tu attends?"

Keroro se releva prestement et allait filer plus rapidement encore en direction de la porte quand une main s'écrasa sur la tête, les doigts s'enfonçant sans la moindre mesure de délicatesse dans son crâne.

"Et comment tu expliques que Giroro soit un humain normal?", sa voix mêlée d'une touche de menace, d'une pointe de violence à venir glaça d'effroi Keroro.

Il leva les yeux vers ceux de Natsumi et n'y aima que très modérément les ténèbres dangereuses qu'il y vit. Il interpréta plus tard son oeil au beurre noir comme une gentille suggestion de ne plus continuer à tester les inventions de Kururu sur les autres membres de son peloton.

***

"C'est gentil de m'aider pour les courses!", sourit Natsumi en lui tendant un autre sac. "J'aurais eu du mal à tout porter seule.

- Ce... ce n'est rien!", répondit Giroro en se détestant un tout petit peu plus de ne pas avoir encore osé lui demander si elle voulait bien, peut-être, si ça ne la dérangeait pas trop, qu'ils dînent quelque part ensemble. "Ça me fait plaisir!", ajouta-t-il.

Elle pointa un autre magasin.

"Je dois encore aller là et on pourra rentrer ensuite", annonça-t-elle avant de s'éloigner, lui ayant sans un mot confié la garde des paquets.

Giroro sentit son front incroyablement attiré par le mur de briques le plus près. Ce n'était pas croyable! Il était complètement incapable de mettre l'un à la suite de l'autre des mots pourtant simple! Veux-tu dîner avec moi? Ce n'était quand même pas si difficile! Au pire, elle allait dire non et... Giroro avala de travers. Il ne voulait pas qu'elle dise non. Aussi bien ne rien demander du tout, elle ne pourrait pas dire non comme ça!

Il était entièrement pris par son problème quand un Paf! le dérangea de ses pensées, mais pas autant que les sacs qui dégringolèrent autour de lui. Giroro écarquilla les yeux en voyant ses mains redevenues normales et il se dépêcha d'activer son l'anti-barrière avant qu'un Pékoponien ne le remarque. Par contre, pour les paquets, il allait devoir faire quelque chose.

Il les tira rapidement vers un coin peu passant et attendit nerveusement le retour de Natsumi, espérant très fort que pas un Pékoponien ne remarquerait les sacs sans propriétaire apparent entassés contre le mur. Il était prêt à les défendre de sa vie, bien sûr, mais il n'avait que très peu envie que l'endroit développe soudainement tout un tas de très étranges histoires de fantômes.

Natsumi réapparut après un moment et elle le chercha du regard; Giroro agita les bras pour attirer son attention. Puis, il réalisa qu'il ne risquait pas d'apparaître dans son champ de vision, pas à la hauteur à laquelle elle le cherchait. Il se dépêcha de la rejoindre.

"Giroro, qu'est-ce que- Tu es redevenu normal?", elle n'avait pas l'air très surprise, ce qui enfonça une flèche droit dans le coeur du caporal.

"J'ai laissé les paquets là-bas", indiqua-t-il en la précédent, refusant de commenter la situation ou de simplement croiser son regard.

Au moins Natsumi ne posa pas de questions. Elle se contenta de se pencher pour ramasser les sacs, mais il l'arrêta, se chargeant à outrance en remerciant l'anti-barrière de s'appliquer aussi à ce qu'il portait.

"Je vais porter ce que je peux", dit-il d'un ton bourru.

"Mais c'est trop lourd pour toi!

- Ça va", lui assura Giroro avec un aplomb admirable, malgré ses genoux tremblant sous le poids à porter.

Elle n'insista pas et ils prirent le chemin du retour.

***

Giroro commença à étrangler Keroro avant de le questionner. Peut-être qu'il mourrait avant de pouvoir répondre, mais le caporal était prêt à vivre dans l'ignorance si la source de tous ses maux s'éteignait.

"Pourquoi je suis redevenu normal!?

- Parce que le Rayon de Transformation ne fonctionne que pendant deux heures", expliqua Kururu en considérant d'une expression morne le visage de Keroro qui prenait une belle teinte violacée. "Hé Keroro, tu crois que c'est assez, deux heures? Tu auras assez de temps pour sortir acheter tes stupides modèles?"

Le regard de Giroro passa de celui qu'il étranglait à celui qu'il avait de plus en plus envie d'étrangler. Comme celui qu'il était en train d'étrangler était plus convenablement placé, il resserra les doigts jusqu'à faire sortir un peu d'écume de la bouche du sergent.

"Tu t'es encore servi de moi!?"

Cette fois, il ne lésina pas sur le encore.

***

Il était roulé en boule dans le coin le plus obscur de sa tente depuis des heures, un lourd nuage plus noir encore au-dessus de sa tête.

"Giroro?", appela une voix.

Et pas n'importe quelle voix, celle de Natsumi! Il se redressa vite à s'en défaire quelque chose dans la colonne vertébrale, trébucha jusqu'à la porte de sa tente et ouvrit le battant en manquant de peu de se coincer un doigt dans la fermeture-éclair.

"Na- Natsumi?

- J'ai apporté des patates douces", expliqua-t-elle avec un signe du menton vers ses bras pleins. "Tu veux bien en faire griller avec moi?"

Il la rejoint en quatrième vitesse, rapprochant une seconde brique du feu qu'il raviva avec empressement. Les patates furent bientôt mises à griller et il ne resta plus qu'eux et le crépitement du feu, parce que rien d'autre au monde n'était assez important pour exister, décida Giroro.

"Merci d'avoir porté mes paquets", dit soudain Natsumi, le faisait violemment tressaillir.

"Ce n'était rien!", lui assura-t-il. "Ce n'était rien du tout!"

Elle eut un sourire en coin, le revoyant chargé comme une bête de somme et s'effondrant au milieu de la cuisine avec tous les sacs, avec le râle de celui qui va mourir. Il avait quand même réussi à filer avant qu'elle puisse le remercier d'avoir mis tant d'efforts à rapporter ses emplettes. Elle récupéra une des patates.

Il lui lança un regard en coin, rougissant d'une teinte qui jurait horriblement avec celle de sa peau.

Natsumi soufflait sur les moitiés de la patate qu'elle venait de couper en deux. Elle lui en tendit une, avec un sourire qui illuminait l'obscurité naissante, si on demandait son avis à Giroro. Il prit sa part, continua de la dévisager un moment et détourna enfin les yeux, avec une expression un peu moins rude que celle qu'il arborait en permanence.

Ce n'était pas grand chose et il n'avait même pas trouvé le courage de lui demander de passer la soirée avec lui, mais partager des patates douces grillées, ça valait bien tous les dîners romantiques du monde au moins et peut-être même de l'univers.

keroro gunso, pour:mg, auteur:pongu, fic

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