Titre : Et pendant ce temps, Murphy se marrait…
Auteur : Menekku (Participant 10)
Pour : Bob le crâne (Participant 17)
Fandom : Les Dossiers Dresden
Couple : Harry/Marcone
Rating : PG, sauf si la violence faite aux huis vous dérange.
Disclaimer : Jim Butcher est le créateur d’Harry Dresden et jamais je ne songerai à lui voler !
Prompt : Fic - The dresden files - Harry/Marcone - Gentleman Johnny Marcone obtient toujours ce qu'il veut, ce qui l'a mené où il est aujourd'hui, et aujourd'hui, il veut Harry Dresden. De son côté, oui oui, c'est comme ça qu'on avait compris. -
Et pendant ce temps, Murphy se marrait…
Il y a des inconvénients et des avantages à être un sorcier, comme en toute chose. Tout a des avantages et des désagréments, tout. Ne croyez surtout pas qui vous affirme le contraire. Il n’y a que les vendeurs spécialisés dans le porte à porte, une espèce toute en façon en voie de disparition, ou les Feys, pour vous faire croire que ce qu’ils proposent n’aura que des avantages somptueux et, en tant que spécialiste de l’occulte, mon conseil avisé est d’éviter et les uns et les autres.
Les uns parce que vous ne saurez pas quoi faire d’un énième aspirateur. Les autres parce que quand Mab, reine de l’hiver, de l’air et des ténèbres, et autres joyeusetés, aura une emprise sur votre personne, et bien vous aurez l’air malin.
Les premiers ont tendance à éviter les portes à grigri occultes, si vous me passez l’expression, j’en vois donc peu. Pour les seconds, dans mon cas c’est trop tard, et de toute façon très compliqué.
Il n’en reste pas moins que je sais que tout a des avantages et des inconvénients, y compris le fait d’être né avec le Don et d’avoir Magicien marqué sur ma porte.
Ceci dit parfois être un mage à des avantages tellement plaisants…
Prenez l’exemple suivant : si vous étiez un pékin moyen, pas comme moi donc qui ait une méchante tendance à me faire courser par des vampires, des loups-garous, des golems en thuya et des princesses feys meurtrières en rogne, ou à les courser quand ils m’ont pris dans un mauvais jour, si vous étiez un pékin moyen, donc, l’idée de vous apercevoir que vous êtes sous surveillance, et que la dite surveillance est le fait des hommes d’un des parrains mafiosi locaux, vous paniqueriez.
Personnellement, j’ai chargé mon bracelet talisman à fond, dépoussiéré les sorts anti-balles sur mon manteau, et fait sauter la porte du dernier club de strip-tease financé par Gentleman Johnny Marcone.
Je sais que je ne devrai pas y trouver de plaisir. Vraiment. Pas la peine de me citer le nombre d’articles du code pénal que je trucide joyeusement, j’en ai conscience. Pas la peine non plus de me parler éthique, je sais aussi que c’est moyen, et qui plus est mesquin. Néanmoins, je l’avoue, ce petit instant où la porte est éjectée, le visage des mafieux et autres affiliés à l’intérieur, cette expression qui dit qu’ils me balanceraient bien à la flotte avec des chaussures en béton armé mais qu’ils ont peur d’être changés en pourceaux…jouissif.
Il se trouve que ce n’est pas exactement la première fois que je fais le coup, d’ailleurs, mais aujourd’hui, l’image doit être particulièrement dangereuse pour un observateur attentif.
Je m’explique.
Voyez-vous, j’ai désormais à la maison un invité permanent.
Un invité compliqué, je dirais même, en la personne de mon demi-frère-incube-ignoré-pendant-des-années-et-devenu-pauvre-pour-me-sauver-de-la-colère-de-Jared-Kincaid-mercenaire-et-possible-demi-démon-ou-démon-entier-c’est-pas-clair.
Compliqué, je vous dis.
Et quand on a su, parce que tout se sait dans notre microcosme magique/surnaturel, bien que je n’ai jamais trop compris comment, que j’hébergeais Thomas, tous ceux qui savaient sa nature et ignoraient notre relation familial ont rappliqué, pensant que j’avais besoin d’aide pour choisir mes petits-amis. Ou que j’étais masochiste et que c’était une façon de me faire payer à moi-même le destin de Susan.
J’ai eu une conversation extrêmement gênante avec Michael. Pour moi, surtout, vu que rien ne semble capable de réellement gêner le bras armé du ciel.
Charity a eu avec mon demi-frère une conversation dont j’ignore la teneur mais qui a laissé le pauvre avec un air terrifié pendant deux jours.
Georgia et Billy m’ont demandé si je voulais qu’ils le mordillent un peu.
Waldo Butters avait proposé de l’ « examiner » jamais une bonne idée quand la personne le proposant bosse pour le bureau du légiste.
Le Père Forthill est passé prendre le thé et a papoté, ou plutôt monologué du rôle du clergé dans la chasse aux créatures surnaturelles s’en prenant aux humains pendant une tirade d’une heure trente, un record pour un homme que j’avais toujours connu composé et aimable.
Murphy a été la seule à s’abstenir, pas très étonnant vu qu’elle est la seule à savoir la vérité au sujet de mon lien avec Thomas.
Au début, j’avais été flatté de ce défilé. Au bout d’un temps ; j’avoue avoir été un brin vexé que tout le monde me pense aussi incapable de me défendre contre un seul vampire de la Cour Blanche, et pas le plus féroce en plus.
C’est vrai quoi, je n’étais pas exactement un puceau magiquement parlant.
J’avais précipité la chute de Bianca et contribué à desserrer l’emprise des vampires sur au moins une partie du monde humain! Bon, ça avait déclenché une guerre sanglante mais on va éviter d’en parler pour la démonstration.
J’avais aidé à récupérer le Suaire et par là-même à éviter une pandémie qui aurait fait passer la Peste Noire pour un épisode marrant.
J’avais stoppé Victor Sells et son plan stupide avant que le nombre de cadavres grimpe trop.
Et on continuait de me traiter comme une pré-adolescente dont il faut surveiller les fréquentations.
Aucune récrimination n’avait cependant eu d’effets et la brigade de protection de Dresden continuait de sévir, et Murphy de se marrer quand je lui racontais.
Quand on frappa à la porte ce jour-là et que le battant en s’ouvrant révéla le plus original des chevaliers armés par les archanges, à savoir le seul modèle agnostique, une caractéristique rare quand on casse du démon toute la journée et que les milices célestes vous servent à la fois d’informateurs, d’officiers traitants et d’armuriers, je soupirais.
« Bonsoir Sanya. Je m’apprêtais à faire le dîner. Vous avez quelque chose contre le ragout de pommes de terre? »
Lorsque Sanya eut fini de me conter le résultat de son dernier voyage, un sujet douloureux mais important pour nous deux vu qu’il s’était chargé de rapatrier le corps de Shiro auprès des siens, il demanda : « C’est normal, les types en planque devant chez vous avec les gros calibres ? »
Bon, peut-être que la Brigade Harry-Dresden est une petite fleur fragile n’a pas toujours tort, si j’étais incapable de repérer les portes-flingues en question.
Mes ennemis donnent plutôt dans la malédiction, le golem, les goules d’attaque, voire les envoûtements pour changer un peu. Rarement dans le fusil à canon scié qui équipaient les idiots en planque ; comme un simple sortilège de révélation le démontra.
Le suspect était donc clair. Surtout que je ne connais qu’un seul amateur d’armes à feu doté des services d’une très particulière garde du corps blonde à tendance magique capable de jeter un sort de discrétion m’empêchant de repérer les zigotos sans qu’on me les montre…
Donc, virée chez Marcone, donc la porte du club de strip-tease précédemment évoquée. Elle venait de sauter de ses gonds dans un effet pyrotechnique dont ma foi je n’étais pas peu fier, et je m’encadrai dans l’ouverture, armé jusqu’aux dents, magiquement parlant, flanqué à ma droite d’un succube fringué comme pour un défilé et à ma gauche d’un chevalier, certes vêtu de kevlar, mais aussi pourvu d’une grande épée.
Y a des mafieux qui auraient commencé à prier Sainte Renata, là !
Marcone, non. Il a reposé son verre, soupiré comme s’il était un proviseur confronté à une bande de galopins et demandé : « J’ose espérer que vous la remettrez en partant. » d’un ton las.
« Marcone, espèce d’enflure ! » Pas très original, j’avoue, mais la formulation a fait ses preuves.
La suite est assez banale.
J’insulte Marcone. Il se fait glacial. Hendricks fait claquer ses phalanges l’une contre l’autre. Thomas branche le générateur à sourires et …non, en fait je préfère oublier la vision de mon frère papouillant Hendricks. Je veux bien être tolérant, comprendre que c’est sa façon de se nourrir, et qu’il est strictement hétéro sauf quand il a la dalle, mais mon frère se posant sur les genoux d’un porte-flingue mafieux de deux mètres sous la toise…Non. Et avant qu’on me traite de rétrograde, c’est le côté mafieux qui me perturbe, pas le côté mâle !
Même Marcone avait l’air un brin perplexe d’ailleurs. « Est-ce que Monsieur Raith a l’habitude de choisir des amants surnuméraires en votre présence ?
-Eh ?
-Il pense que tu couches avec Thomas » traduit aimablement Sanya, qui avait entrepris de descendre les cacahouètes de Marcone avec application. Je sais bien que jouer de l’épée toute la journée doit être épuisant, mais je l’ai nourri il y a moins d’une heure, et est-ce que manger la nourriture d’un mafieux n’est pas un cas de corruption assez dommageable pour un chevalier dans son genre ? Néanmoins quand je lui exprime cet avis, il se contente de hausser le épaules.
«Je suis un ancien Denarians, Harry. L’idée de jeter la première pierre serait franchement hypocrite de ma part. » Il foudroya tout de même le mafieux du regard en grommelant « Repentez-vous, Marcone», probablement pour s’éviter des soucis avec sa hiérarchie.
« Je conclus du fait que Monsieur Raith ne sautille pas de droite et de gauche sous la forme d’un gecko qu’il n’est pas votre amant ?
-Alors déjà, je ne change pas les gens en animaux. C’est moralement contestable, dangereux magiquement, et ça s’apparente à un meurtre parce qu’ils perdent leur humanité dans l’histoire. Pas qu’une enflure comme vous puisse comprendre. Et je ne vois pas en quoi ça vous regarderait que je m’envoie ou non en l’air avec Thomas.
-Les amants des membres de son espèce ne survivent pas bien vieux.
-Je ne vois toujours pas le rapport.
-Un jour viendra où vous accepterez de travailler pour moi.
-Plutôt coucher avec Mab !
-Et je protège donc mes investissements futurs.
-Non mais de quoi je me mêle !!
- Bon, ce n’est pas tout ça mais j’ai plus de cacahuètes. Et accessoirement un vol pour le Proche-Orient dans dix heures. »
Sanya me traîne hors du club par le col, malgré mes protestations.
«Cessez de râler en blasphémant des dieux imaginaires et écoutez moi. »
J’arrête de râler comme un putois et je fais le signe que je vais me taire.
« Michael sera probablement contrarié, il pense que vous devez vous en rendre compte par vous-même, mais au rythme où ça va, vous vous appellerez Mme Marcone avant d’avoir compris quelque chose.
-Je vous demande pardon ?
-Il est jaloux, Dresden. Votre mafieux aux méthodes louches était jaloux comme un pou.
-Mais de quoi ?
-De Thomas Raith. De votre soi-disant amant et colocataire. Marcone vous a regardé dans les yeux, non ?
-Comment vous savez ça ?
-Tout le monde sait ça. Les démons savent ça, les vampires savent ça, même les Archanges savent ça ! Marcone a croisé le regard d’un sorcier, vu le fond de son âme et le veut toujours…
-…en tant qu’employé !
-Si vous continuez de croire ça, vous allez avoir une étrange surprise un jour. S’il vous voulait pour lancer des malédictions païennes sur ses ennemis, il n’en aurait rien à faire de votre vie sentimentale. Tâchez d’y réfléchir, d’accord. Et maintenant j’ai un avion à prendre, et mes bagages sont toujours au presbytère. »
Ma voiture acceptant miraculeusement de démarrer, je joue les taxis pour le chevalier avant de rentrer chez moi.
Ce n’est qu’en arrivant, alors que j’en suis encore à retourner ce nouveau renseignement dans ma tête, que je me rends compte de quelque chose : dans l’histoire on a complètement oublié Thomas.
S’il me ramène Hendricks comme beau-frère, je pars vivre chez les feys.
**F.