Titre : Vivre heureux : oui, se cacher : impossible
Auteur : rouille tambour (Participant 22)
Pour : Angel (Participant 1)
Fandom : DCverse
Persos/Couple : Tim/Kon, Batman, Superman
Rating : T
Disclaimer : Pas à moi.
Prompt: Tim/Kon - Comment faire la cour à un Bat, quand on est un Super et que euh... Nos tuteurs officiels ne semblent pas très enclins à les laisser faire.
Note : J’espère ne pas m’être trop éloigné de ce que tu voulais. Hem et dans ma tête, Bruce est un papa poule/surprotecteur avec Tim, donc, c’est lui qui cause le plus de problème. Je ne vois pas Clark aussi… ennuyeux. Très bien avec son clone/fils, mais pas autant sur son dos pour une histoire d’amour.
J’espère ne pas avoir fait d’ooc au moins
*a très peur*
Ce n’est pas que Batman effraye Superboy, non, pas du tout ! Il n’est pas impressionné par ses faits d’armes, par le claquement de sa cape dans la nuit noire de Gotham, par le bleu d’acier des yeux qui vous percent et semblent lire en vous comme un livre ouvert. Et surtout, plus de tout, cela n’a rien à voir avec ses fameux non-pouvoirs, pas du tout !
En fait, si un peu.
En soi, Conner est quelqu’un doté dès le début de pouvoirs, merci donneur d’ADN Superman. Agrémenté de potentielles ressources diaboliques si on en croit son ascendance humaine au QI inversement proportionnel à son côté inoffensif. À Tim de rétorquer que ce n’est pas demain la veille et Superboy, arrête de diverger, ne te déconcentre pas en plein entrainement.
Quelque part, ça fait plaisir. Pas que Tim l’engueule ou de se prendre encore une bonne claque de la part de son meilleur petit ami du siècle. Non, qu’il soit un gars bien, comme son « père ». Que quelque part, il a décidé quelle voie choisir.
Ce n’est pas une programmation, pas une manipulation, mais bel et bien un choix.
Batman aussi a choisi, en son âme et conscience, mais lui, il n’a rien.
Enfin, fortune colossale, air flippant et très forte intelligence, mis à part. Pas de pouvoirs. C’est périlleux, presque insensé et à chaque fois, c’est eux à la tête de gens plus fournis qu’eux, pendant que les Super forment la grosse artillerie, en quelque sorte.
C’est un peu comme ça que Conner voit les choses.
Lorsqu’il en a parlé, les premiers temps de leurs rendez-vous cachés, loin des autres, des adultes en particulier, Tim a froncé les sourcils, avec cette légère inclinaison des lèvres qui révèle bien que les paroles ne lui conviennent pas, ou si peu. Ensuite, Kon s’est senti un peu penaud et Tim a encore changé d’une manière subtile qui lui appartient.
Parfois, Kon se dit qu’il a fait bien d’être son meilleur ami avant de devenir son copain et non pas l’inverse. C’est moins frustrant ainsi, plus facile de décoder les signes et les postures, les choses dont il ne faut surtout pas parler sinon, Tim se braque un peu, voire beaucoup.
« Mais bon, ça fait partie de son ch… charisme. » balance-il pour compenser et Tim ne sourit pas, mais parait plus détendu, les épaules se relâchent, sa respiration est ralentie.
« Ça veut dire que tu as peur de moi ? Je veux dire, je n’ai pas non plus de pouvoirs, j’ai le profil type du geek qui se fait tabasser à la sortie des classes. Je suis un geek et surtout, je suis un génie. »
Il y a une intonation assez dure dans la voix.
Qui fait que Conner se sent soudain un peu idiot.
« Toi ? Naaan, vas pas t’imaginer des choses. J’aurais jamais peur de mon petit copain préféré, je t’aime trop pour ça. Je veux dire, je t’aime et je n’ai pas peur de toi. Puis, t’es pas méchant, t’es même adorable. Batman non plus n’est pas méchant, hein mais… »
Froncement de sourcils du Robin, de son Robin à lui peu importe ce que pourront dire une furie blonde complètement folle ou un gamin infernal élevé par une autre dingue.
« Mais Batman te fait peur. »
C’est assez vexant quand votre petit ami vous balance ça en pleine figure et que vous hésitez un instant sur quoi répondre.
« Je veux juste éviter qu’il nous voit ensemble. Et avoir un entretien privé avec lui sur nous. »
Ses yeux bleus nuit le scrutent encore, semblent plus doux et Kon se dit qu’il manque définitivement une case à Stéphanie Brown pour avoir plaqué Tim pour Cass, aussi géniale soit-elle.
« Donc, on se cache comme des rats. » conclue Tim, l’air un peu sombre. Etrange que ça lui tienne à cœur, il est si discret d’habitude.
Ou alors…
Deux secondes, ce crétin de Bat ne croit quand même pas qu’il a honte de sortir avec lui ?!
« Arrête, imagine qu’on est… » commence sans finir le plus grand des deux.
« Sors-moi Roméo et Juliette et je t’étrangle. »
Okay.
« …. J’allais dire euh, des espions en mission secrète. »
Bien rattrapé Conner, c’est avec ton sourire un peu gêné que tu veux faire croire ça ?
« Hum, hum. »
« Mais oui et notre but est de garder notre secret… secret. » affirme avec un sourire le clone, tout en passant son bras autour de Tim, qui ne réagit ni à ce geste, ni à son sourire. Il évite de regarder, l’air un peu boudeur.
« J’avais compris. Et nos tuteurs mis à part, qui ne doit jamais être au courant ? » demande le jeune garçon.
Là, ça se corse.
« J’aimerais autant que Nightwing ne sache rien ? »
Les yeux bleus de Tim le fixent soudain, grands ouverts et Conner trouverais ça presque merveilleux. Mais venant de Tim, c’est normal.
C’est le petit teigneux le plus mignon de l’univers et le jeune homme en sait quelque chose.
« Tu as peur de… » souffle Red Robin et son interlocuteur l’interrompt.
« Non, mais, mais comprends moi, tout le monde l’adore, lui et ses fesses, s’il t’arrive quelque chose, je suis bon pour passer sous kryptonite. Et si je fais quelque chose à Nightwing euh, tu me fais la gueule et tout le monde me tue. » résume-il rapidement.
« Non. Tout le monde te fait la gueule et je te tue. » tonne Tim.
Il le croit sans peine, demande alors :
« Et si l’inverse était vrai ? »
« Nightwing te faire du mal ? Tu rigoles, c’est impossible. » renchérit Tim en rougissant légèrement.
Ça devrait lui mettre la puce à l’oreille sur quelque chose, mais il ne saurait quoi.
« Mouais. Tout çà pour dire que tu le préfères limite à moi. » ronchonne Conner en croisant les bras.
Fronçant les sourcils, Tim a l’air de réfléchir un peu, avant de lâcher.
« … Je vais commencer par croire que tu n’as pas peur de famille, mais que tu es tout simplement jaloux. Tu as peur qu’ils ne veulent pas de toi ? »
« Absolument pas ! » s’exclame-il.
D’accord, il n’est pas plus intelligent que la moyenne, il pourrait très bien réduire Tim en bouillie et il commet parfois des bourdes innommables, mais ce n’est pas pour ça qu’il a peur du jugement de Batman !
Ni des autres !
« Apprends à mentir Superboy ou ne parle pas. C’est que je n’arrête pas de te dire. »
« T’es un insupportable geek. »
« Et toi simplement insupportable. » siffle avec un petit sourire Tim, celui qui lui donne envie de le gifler, puis de le plaquer contre le mur et de l’embrasser.
Mouais, dans leurs costumes de héros, sur un immeuble, à la vue de tout ce qui est volant. Pas top le plan.
« Moi aussi, je t’aime. » réplique dans un souffle Conner et Tim détourne la tête (… tiens, ce ne serait pas du rouge sur ses joues, par hasard ?)
« Hum, hum. »
Comment peut-on être aussi mignon en faisant la tête est une énigme qu’il a longtemps étudié sans résultat.
« Saleté de Bat. » grogne-il pour faire bonne mesure.
++
En fait, petit ami est un terme relativement exagéré. Parce que c’est Tim et lui, qu’ils ont eu des difficultés, des disputes. Conner n’a pas été très présent quand Tim en a eu besoin, lorsqu’on a découvert pour Bruce et sa banque de données sur les super-héros. On peut pratiquement dire qu’il lui a tourné le dos avant de lui enfoncer un poignard dans le cœur et lorsque tout aurait pu se résoudre, il a laissé passer sa chance. Ils n’en ont pas reparlé et il est mort, puis revenu. Le reste n’a été qu’un câlin à la volée, d’un baiser à la fin d’une mission à deux, avec le goût des lèvres sèches une mince pincée de cendre, d’explosion, d’inquiétude, de frisson, de plaisir surtout.
Parfois, il compare leur histoire récente à un funambule, puis se dit que c’est ridicule et n’en parle pas. Parce que funambule le ramène au cirque, à Nightwing qui est un acrobate, un artiste et qu’il n’hésite jamais pour tomber, car il sait où il va.
Conner le sait moins et ça, plus que tous les Batman du monde, ça l’effraie assez.
Qui dit qu’au bout du chemin, il ne va pas arriver quelque chose à Tim ? Qu’il ne va pas re-mourir ?
Il se souvient encore de la douleur, insupportable, du noir et du souffle qui part, de la faiblesse.
De l’étreinte, Tim l’a vu, Tim lui a fait un câlin bordel.
Tim, certainement, a dû avoir plus mal que lui.
À en crever.
(Plus jamais, il ne mourra, il se l’est promis, une fois cela réalisé.)
Des fois, il plaint presque Jason Todd et a horreur de ça.
++
En soi, se voir n’est pas un problème, hey, ils font partis d’une équipe quoi ! Puis, Tim est revenu, sans (trop) d’angoisse et d’estime de soi non justifiées parce que on parle de Tim « awesome » Drake (mais il n’a pas besoin de savoir quel qualitatif Conner lui donne, vraiment). Etre seuls est nettement plus compliqué et ils doivent rusés. Enfin, Tim ruse, lui se demande s’il a bien fait de s’en tenir à sa résolution première.
Le regard que coule vers lui Clark Kent quand il rentre une fois dans sa chambre, un peu tard, encore encapé lui fait dire que oui.
« Qu’est-ce qu’il y a ? »
« Tu sors avec le Red Robin ? » souffle de go son cousin, père, donneur d’ADN, enfin, ça dépends des jours, de son humeur et de la météo. Là, elle est passée en dessous de zéro, voilà pourquoi il s’empêche de trembler.
« Qui a dit ça ? »
« Black Canary m’en a parlé. »
Elle a certainement dû l’avoir d’Oracle.
Qui est l’ex de Nightwing.
Qui est l’ex de Batman (que ce soit ex protégé, ex fils ou ex tout court dépend aussi des moments, du temps et des gens, c’est même particulièrement instable)
Il pourrait fixer le s en majuscule, les muscles saillants, il décide de regarder droit dans les yeux son interlocuteur.
« C’est vrai, il y a un problème avec ça ? »
« Comment dire, Batman est au courant ? »
« Pas encore. »
Je l’espère de tout mon cœur.
Clark parait un peu tendu, maladroit. Conner pourrait presque avoir de la peine, mais non. Il est peut-être son clone, son protégé, presque un fils, quoique ce soit d’autre, mais, il n’a aucunement le droit de poser son veto sur une de ses relations.
Et s’il dit non, Conner se souvient soudain qu’il a suivi des cours pour se fondre dans la masse.
« Ça se passe bien ? »
« On n’est pas en train de s’entre-tuer par frustration sexuelle ou autre, donc, je suppose que oui. Pourquoi ça te gêne que je sois avec lui ? »
Ou c’est le côté peu hétérosexuel qui le dérange, mais pas ça, pas Clark quoi. Oui, il a grandi dans un coin paumé, probablement avec des gens de tradition dans les parages, mais avec des gens biens et adorables et ouverts d’esprit, oui, pour sûr, s’il ramènerait Tim à la maison, il serait la star de la soirée. Donc, ça ne peut pas déranger Clark. Pas vrai ?
« Non, bien entendu. Mais… disons que je veux… savoir si tu as tous les éléments en main… » essaie de répondre avec tact ce qui extérieurement pourrait être le père maladroit devant son fils âgé d’une vingtaine d’années. Quelque part, c’est le cas.
Conner fronce les sourcils, puis, réécoute les paroles et s’empêche de rire.
« Oh, si c’est ça qui t’inquiète, ne t’en fait pas, on se protège. »
On ne l’a pas encore fait, mais il a besoin de paraitre assuré, confiant.
Histoire qu’on lui fiche la paix.
Le plus rapidement possible, de préférence.
La surprise se lit sur le visage du Kryptonien et soudain Conner se demande si son mensonge va tenir. Après tout, ses pensées doivent être limpides, son cœur bat, sans parler de sa respiration, de son stress, de tout ce qu’il est en ce moment.
Ensuite, le visage de Clark se fait un peu dur.
« Je pensais plutôt à ce que votre histoire vous apportera. Vous avez vécus des épreuves ces derniers temps. Nous n’avons pas été assez là pour vous aider et vous en avez payés le prix. »
Le « surtout toi à un moment » reste en suspense, par respect pour Conner dont le sujet de son absence est non pas tabou, mais sensible encore aujourd’hui. Sans doute par Tim aussi, il a connu plus de décès en un ou deux ans que la majorité des gens de Métropolis réunis.
Lui mort, puis des autres, encore et encore, un amoncellement de cadavres de proches, des vérités de Cassandre dans sa bouche et personne pour le croire, des presque morts, un horrible mioche comme frère d’adoption, l’autre frangin qui revient péter un câble, des autres épreuves, encore et encore.
Tim en a bavé.
On lui a dit qu’il allait se détruire, qu’il a presque failli réussir, mais qu’il s’en est fallu de peu.
Cette idée est insupportable, alors, il lui sourit, le touche, l’embrasse, le taquine, le dévore du regard.
(Hé ho, c’est fini, je suis vivant, sois heureux, je suis vivant, souris, je suis en vie.)
(Je ne te laisserais plus, juré.)
(Tu m’as trop manqué.)
Tim n’est pas là, seulement ce qui sert de père à Superboy.
Etrangement, ce dernier parait un peu tendu.
« Tu as peur de quoi, qu’on se détruise mutuellement ? Qu’on se prenne la tête en mission, puis finalement lui un rayon laser, moi un Batshuriken ? »
« Ecoute, pas besoin de s’énerver, je veux seulement votre bonheur. »
« On est ensemble, on est heureux. Tu es bien ami avec Batman, non ? Et il n’a pas essayé de te tuer, non ? Je veux dire, vous vous n’êtes jamais vraiment fait mal, pas vrai ? »
Faites que non, faites que non, faites que non, pitié…
« C’est exact. »
Ouf.
« Voilà, je peux sortir avec Red Robin maintenant ? »
« Peut-être. » glisse une voix grave derrière lui et il a toujours les yeux braqués sur son « géniteur » en face. Les yeux agrandis, il se retourne doucement, lentement, le cœur battant à la chamade.
Oh mince.
Les souvenirs défilent.
Des jours à se cacher, guetter la moindre minute pour ne serait-ce que se frôler au moins, que s’embrasser ou plus, d’échanger des piques parce que c’est lui, parce que c’est Tim, des moments de partage, de presque disputes, de réconciliations, de sourires.
Limite réduits à néant.
Limite, parce qu’il n’est pas quelqu’un qui abandonne facilement, même face à plus fort que lui, que Batman reste un homme, même encapuchonné, avec une face qui ferait peur à Ned Stark et Nick Fury en même temps (… quoi, sortir avec Tim a des conséquences sur sa culture et alors ?)
« Bonjour Batman. » s’entend parler Conner pendant que son cerveau se demande si Tim sait, s’il a cafté, si Batman l’a enfermé à double tour dans un donjon et s’il peut le rejoindre en quelques secondes pour jouer les princes en armure allant sauver leur petit génie (quant à le trouver, Oracle lui en doit une, apparemment).
« Tu n’es pas discret et fin, Superboy. »
« Pardon ? »
Il flirte/sort avec Tim Drake, comment-peut-on dire ça de lui ?
Enfin, Tim l’est pour un milliard d’individus !
« Je suis rentré avec Superman. »
Oh. Ah.
Couverture foirée en beauté.
Tim va le tuer.
« … Pour ma défense, Tim est irrésistible. » veut articuler Conner. Il pense que les bredouillements vont le faire chuter de moins trois cent points dans l’estime des deux adultes et préfère donc adopter une position de repli qu’il déteste (tu vois Tim que je peux le faire !)
« C’est un interrogatoire ou un guet-apens ? » parvient-il à presque cracher.
« Non, Conner, nous ne sommes pas là… » commence par dire Clark, avant de se faire interrompre par Bruce.
« Qui n’a rien à se reprocher n’a rien à craindre. »
« Batman, qu’est-ce qu’on a dit sur l’éducation des petits ? On devait faire en sorte qu’ils soient bien, pas mis sous pression. »
« Superman, je n’ai rien dit. Quant à toi Conner, je suis le tuteur de Tim, je suis chargé de le protéger contre tout ce qui pourrait lui faire du mal. »
« … Mais sérieux, j’ai l’air d’un putain de psychopathe ou quoi ?! Vous vous êtes regardé dans la glace récemment ? Sérieux, je tiens à lui plus que quiconque, je dois être la dernière personne qui lui voudra du mal. Et je contrôle ma force. Et je le défendrais. Et je ne suis atteint d’aucune maladie sexuellement, buccalement ou autre ment transmissibles, juré. Et je l’aime vraiment, vraiment beaucoup. »
Et on débite ça avec un rythme très rapide merci. Sans oublier le léger rose des joues pourquoi pas, ça fait tellement viril.
Dit autrement, il en a marre.
Batman reste de glace, puis sur son visage passe quelque chose, comme un coup de vent. Le sourire de Clark chasse les restes d’ambiance lourde.
« Rassuré ? »
« La moindre erreur ne sera jamais oubliée. » prévient sèchement le Chevalier Noir. Kon avale lentement sa salive, reste calme, pense à Tim (trop de temps a été perdu pour qu’il songe seulement à la possibilité de le perdre).
« D’accord. Vous voulez aussi des rapports ? »
La dernière phrase s’est échappée tout seul, il le jure.
« Tim me racontera. Je me fie à son jugement. »
« Mais pas à son petit ami ? Attendez, il vous a parlé de nous, je veux dire, de moi ? »
« Non, mais j’en sais assez pour savoir que tu pourrais le faire souffrir et je tenais à te prévenir que rien ne pourrait te sauver si c’était le cas. »
Il se sent un peu mal de savoir que sous prétexte d’une dispute ancienne où il s’est bel et bien conduit comme un crétin, ben, on jugerait qu’il a le plus de chance de blesser Tim que l’inverse. Puis, voilà, il ne veut pas lui faire du mal quoi…
Cependant, dardant un regard fixe sur l’homme revêtu d’un costume et d’une cape noire, il hocha la tête, dit oui sans hésiter, avec dans les yeux cette lueur qu’on attribue à son géniteur. Celui-ci continue sans doute de sourire ou de regarder d’un air calme la scène.
« Je ne veux pas le blesser. »
« Je te crois. Maintenant que nous avons fini d’aborder cet angle, j’aimerais en aborder un autre. » commence Batman et les sueurs froides reviennent.
Ohoh.
« Depuis quand as-tu commencé les rapports plus qu’intimes avec Red Robin ? »
Et mince.
++
« C’était horrible et tu avais raison, on aurait dû se faire voir au grand jour ou faire attention, ou je ne sais trop quoi. » lâche-il en descendant doucement pour se poser sur le toit où l’attendait Tim, décagoulé, cheveux à l’air libre que la bise amusait à tordre et emmêler. Un sourire un peu contrit sur les lèvres lui indique que Tim n’a pas dû passer un meilleur quart d’heure.
« Nightwing n’a pas été cool ? »
« Si. C’est Supergirl qui m’a raconté des choses, Kory des autres. »
Kory comme « je parle de sexe d’une façon très libre. » ?
Nightwing comme « viens petit frère, que je te raconte toutes mes prouesses. Et mes conseils. Et mes anecdotes. Et ne rougis pas ainsi, on dirait une petite fille. » ?
« Mon pau… attends, qu’a raconté Supergirl ? »
« Oh presque rien. Que tu as un T-shirt « sans (mon) Robin, il n’y a pas de joie », que ton mot de passe est beaucoup trop évident. Et que je dois prendre soin de toi, mais ce n’est pas comme si je ne le voulais pas à la base. » liste d’un ton faussement indifférent Robin. Ce qui renforce la tentation de l’embêter.
« Et c’est là où tu demandes un T-… »
« Même pas en rêve. »
« T’es méchant ! Ce n’est même pas ma faute si on en est là ! »
« C’est pour ça que la raison pour laquelle Black Canary nous a vu, c’est que nous nous sommes embrassés dans un lieu où je t’avais dit que quelqu’un passerait certainement, après un entrainement à deux. » réplique l’autre d’un air acerbe, avec un sourire un peu féroce.
Superboy ne sait pas s’il doit se mettre en colère ou s’excuser.
« … Celui où j’ai voulu me faire pardonner ? »
« Hum, sans doute. » réplique finalement Red Robin.
Il y est allé trop longtemps au début, assez pour mettre en colère son interlocuteur, puis, ses pouvoirs ont fait le reste et Tim a eu un peu mal, Conner peur de lui avoir déboiter le bras, ça s’est fini en petite dispute, puis en réconciliation.
Puis, il a eu envie, soudainement. Comme là, maintenant.
« Si tu veux, je peux me faire encore pardonner. » propose-il, avec un sourire complice et rayonnant à la fois.
« Pourquoi pas… » lâche Tim et ses lèvres se retrouvent occupés par celles de son petit ami, sa main allant se perdre sur sa nuque, le corps tout près, chaud.
Le sourire de Tim est l’un des plus beaux au monde, Conner n’en doute pas une seconde.
++
Et quelque part, à quelques kilomètres de là, des jeunes gens se satisfont de s’être mêler un chouia des aventures de leurs cadets, histoire de tout se passe bien. Le plus agile d’entre eux faisant un sourire que ne lui renierait pas le plus fin des stratèges.
Ce qu’il est quand il s’agit du bonheur de son adorable et précieux petit frère.