[Fic] Ensemble, Les mondes engloutis, Spartakus/Arkana [de la souris masquée, pour Coccinelle]

Aug 10, 2011 08:51

Titre : Ensemble
Auteur : La souris masquée (Participant 4)
Pour : Coccinelle (Participant 1)
Fandom : Les mondes engloutis
Persos/Couple : Spartakus/Arkana
Rating : G
Disclaimer : Propriété de Nina Wolmark.
Prompt : Les Mondes Engloutis. Spartacus/Arkana. Fluff, du point de vue de l'un ou de l'autre, si possible à la fin de la série, lorsque le Shagma est guéri. La fic peut aussi se passer pendant le voyage, à un moment où Arkana pense qu'ils forment un peu une famille, tous ensemble, ou alors où Spartacus se demande ce qu'il deviendra à la fin de la quête.



Assise sur un rocher face au Shagma désormais guéri, Arkana profitait de la douce chaleur du soleil artificiel sur son visage et ses bras. Dans son dos, elle entendait jouer les enfants. Visiblement, la petite Rebecca et la jeune Shangora s’entendaient très bien. Les deux fillettes riaient ensemble et se racontaient des petites histoires spécifiques aux enfants.

Les enfants…

La messagère ferma les yeux. Elle avait été créée par des enfants mais, « née » adulte, elle n’avait pas connu cette époque de la vie. En elle subsistait l’innocence des garçons et filles qui avaient uni leurs énergies pour la faire exister et dans le même temps, elle se battait depuis un certain temps contre des émotions d’adulte.

Un concept abstrait.

Elle se souvint de cet épisode terrible durant lequel Shag-Shag avait manqué d’être avalé par une faille dimensionnelle. Le vieux vaisseau avait quasiment disparu et elle-même, créature artificielle, n’était pas passée loin de la mort. Inconsciente au moment des faits, elle avait su que c’était cette petite fille rousse de la surface de la Terre qui l’avait sauvée… grâce à cette étrangeté nommée « amour ». Arkana l’avait compris. Rebecca l’aimait comme une grande sœur ou une maman. Elle appréciait elle-même énormément la fillette ainsi que son frère Bob mais ce sentiment n’avait rien à voir avec ce qu’elle ressentait pour Spartakus.

Le métis aux yeux bleus, l’apatride, l’homme providentiel sans lequel elle aurait failli à sa mission dès le départ. Il l’avait aidée à maintes reprises, mais la messagère sentait que c’était autre chose qui lui faisait battre le cœur un peu plus fort à chaque fois qu’elle le regardait. Leurs chemins étaient sensés se séparer à présent. La mission était terminée, le Shagma guéri. Bob et Rebecca regagneraient la surface de la Terre et Spartakus retournerait arpenter les strates comme il l’avait toujours fait. Cependant la jeune femme se refusait à cette idée. Durant toute leur odyssée, ils avaient été comme une famille. Certes, si son âge physique (qui n’avait aucun rapport avec les quelques mois shagmiques écoulés depuis sa création) lui aurait permis d’être la mère de Rebecca, elle était trop jeune pour être celle de Bob. Quand bien même, c’était comme si les enfants avaient été deux orphelins qu’elle aurait recueillis. Quant à Spartakus et elle, ils auraient pu former… comment cela s’appelait, déjà ?

Un couple.

Une notion voisine et aussi abstraite que celle du désir aux yeux d’Arkana. Elle savait de quoi il en retournait en théorie mais en pratique, cela lui faisait un peu peur. Elle craignait de ne pouvoir gérer les appels de son cœur et de son corps, tout comme elle ignorait si elle serait capable de gérer une séparation. Elle avait demandé à Spartakus s’il resterait à ses côtés et il n’avait pas refusé. Pourtant, un risque subsistait. Il était un homme libre, sans attaches. Renoncerait-il indéfiniment à sa liberté pour elle ? Suffisamment peut-être pour…

Elle rougit soudainement.

Un nouveau détail lui revint en mémoire. Une autre strate, une autre impasse, dans l’avenir cette fois. Elle avait rencontré un homme qui avait prétendu que dans un futur lointain, l’île d’Arkadia se déplacerait dans l’espace et il s’était présenté comme un descendant d’une progéniture qu’elle aurait eue avec Spartakus. L’idée ne lui déplaisait pas, loin de là. Cela lui donnait même de l’espoir. Celui de fonder sa propre famille avec cet homme dont elle ne voulait plus se séparer. Ce serait si plaisant de porter ses enfants, de les voir grandir sous la lumière bienveillante du soleil qu’ils avaient sauvé ensemble…

Ce rêve était tout proche et ne demandait qu’à se réaliser maintenant qu’ils étaient ensemble sur l’île renaissante.

Arkana sentit une ombre près d’elle. Ouvrant les yeux, elle sourit à Spartakus qui s’assit à ses côtés. Ensemble, sans échanger un mot, ils regardèrent le Shagma.

Un peu plus loin, Bic et Bac observaient le couple. Dans leur grande sagesse de créatures très anciennes, ils avaient deviné ce qui se tramait entre ces deux-là.

« Tu vois ce que je vois ?

- Et toi, ce que je vois, tu vois ? »

Les pangolins éclatèrent de rire. Une bonne blague venait de leur traverser l’esprit. Ils se firent un clin d’œil, s’approchèrent en catimini de la pointe de falaise sur laquelle Arkana et Spartakus étaient assis. Ils se roulèrent en boule et dévalèrent la pente comme un seul homme en roulant comme des bolides. Ils bousculèrent la jeune femme qui perdit l’équilibre et fut rattrapée de justesse par son compagnon qui la retint contre lui.

C’était justement ce que souhaitaient les pangolins qui s’éloignèrent en rigolant.

Spartakus secoua la tête. Si Bic et Bac pensaient avoir été subtils, ils avaient tort. Il fallait croire que ses sentiments se voyaient comme le nez au milieu de la figure mais après tout, c’était la première fois qu’il envisageait de se poser quelque part et de ne plus repartir. Etant davantage porté sur l’action que sur la réflexion, il ne savait comment exprimer ouvertement ce qu’il éprouvait. Pour lui, il était évident qu’il aimait la jeune messagère. Il avait voulu fuir une fois pour ne pas s’imposer à elle avant de s’apercevoir qu’il avait su se rendre indispensable. Puis était survenu cet étrange individu venu de l’avenir qui prétendait qu’ils auraient des enfants ensemble. Pour cela, il lui faudrait rester auprès d’Arkana ou alors partir pour mieux revenir. Le fils de nomades savait démêler le vrai du faux en matière de prédictions et autres visions d’un futur lointain ; il avait compris que les paroles de dénommé Starkus étaient vraies.

Il resserra sa prise sur les épaules d’Arkana qui s’appuya doucement contre lui. Les mots viendraient plus tard. Ils n’avaient pas échangé une parole depuis qu’il l’avait rejointe devant le Shagma et c’était aussi bien ainsi. Tant qu’il sentirait la chaleur de son corps contre le sien, ils n’auraient pas besoin de se dire quoi que ce soit.

Ils avaient passé leur odyssée à courir, à chercher, à se perdre alors qu’ils pensaient retrouver leur chemin, alors ils avaient droit à un peu de repos.

Ensemble.

pour:coccinelle, les mondes engloutis, fic, auteur:la souris masquée

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