Titre : je n'en ai pas pour le moment *fails at titles*
Fandom : Inazuma Eleven
Pairing : Someoka+Fubuki, Gouenji+Endou
Spoilers : il vaut mieux avoir vu la seconde saison pour les personnages, je suppose
Le lendemain, ils étaient samedi, et l’équipe avait convenu de s’entraîner tout l’après-midi. Someoka arriva sur le terrain pile à l’heure et tous ses camarades étaient déjà présents. Il chercha Gouenji des yeux, voulant lui demander s’il allait mieux. Mais la première chose qu’il vit, ce fut Kidou et Endou, riant à gorge déployée, à moitié allongés l’un sur l’autre. S’il n’avait pas été au courant de la situation de Gouenji, il aurait probablement rit de bon cœur avec ses camarades, car il était évident que les deux garçons n’étaient pas en train de se peloter ouvertement devant tout le monde. Kurimatsu lui expliqua d’ailleurs qu’ils étaient en train de s’étirer et qu’ils étaient tombés l’un sur l’autre. La scène avait été tellement comique que tout le monde était mort de rire.
Tout le monde excepté Gouenji. Someoka l’ayant enfin repéré, en train de s’étirer à l’écart, il courut vers lui.
« Comment ça va ? demanda t-il.
-Ca va, » répondit Gouenji sans humeur.
Someoka hésita à lui demander plus de détails mais Gouenji s’en chargea.
« J’ai pas eu le temps.
-Oui normal, » répondit Someoka.
C’était logique, après tout. Gouenji devrait attendre la fin de l’entraînement voire un peu plus s’il voulait pouvoir parler à Endou seul à seul. Bon, en attendant, ils n’allaient pas se relâcher pour autant !
« Gouenji, amène-toi ! lança t-il d’un ton autoritaire après s’être étiré convenablement. On doit réussir à maîtriser ce tir ! »
Gouenji sourit malgré lui et alla le rejoindre pour parfaire leur nouvelle technique. Ils avaient commencé à travailler sur un tout nouveau style qu’ils appelaient déjà « Le basilic enflammé ». Endou les encourageait de ses cages, et rattrapait les tirs avec ses nouvelles techniques également.
Lorsqu’ils eurent terminé l’entraînement, Gouenji, voyant Endou seul, vint lui parler.
« Je suis désolé pour hier, dit-il. Est-ce que je peux te parler aujourd’hui ?
-Ah oui bien sûr, répondit Endou avec un sourire.
-Tu es sûr ? Tu… » Gouenji jeta un coup d’œil derrière son épaule, en direction de Kidou qui partait en discutant avec Someoka et Kazemaru. Il avait failli demander « Tu ne rentres pas avec Kidou ? » mais voyant que ni l’un ni l’autre se semblait particulièrement pressé de se rejoindre, il décida d’en profiter.
« Quoi donc ? demanda Endou d’un air crédule.
-Non non, rien. »
Il attendit une petite minute, s’assurant que tout le monde était parti, avant de parler. Endou semblait perplexe, mais gentil comme il l’était, il attendit Gouenji.
« Endou… est-ce que tu sors avec Kidou ? »
Gouenji eut envie de se frapper le front du plat de la main mais se retint de justesse. Ce n’était pas la question qu’il avait voulu poser. Endou sursauta de surprise et, bouche bée quelques instants, il se reprit enfin.
« Non, nous sommes juste amis, pourquoi cette question ?
-C’est que… hier, sans le faire exprès, j’ai surpris une conversation entre vous… »
Endou réfléchit une seconde et poussa un cri.
« Tu nous as entendus ?!
-Désolé, ce n’était pas mon intention. » C’était à moitié vrai, mais Gouenji ne voulait pas s’enfoncer plus.
« Ce… c’est pas grave, finit par dire Endou en riant. Mais je crois que tu n’as pas tout entendu, si tu me poses une question pareille.
-Pardon ?
-Bah oui, Kidou est venu me demander conseil. Je suis son meilleur ami, tu sais, alors il a pensé me demander ce que je pensais de sa situation. Sakuma lui a avoué être amoureux de lui et il ne savait pas comment réagir. »
Gouenji mit quelques instants à assimiler les faits énoncés par Endou et se sentit soudain très stupide. Mais également soulagé. Tellement soulagé qu’il se mit à rire.
« Désolé, dit-il en redevenant sérieux. Endou…
-Oui ? fit Endou qui enlevait ses gants et secouait ses mains engourdies.
-Je suis amoureux de toi.
-Huh ? »
Les gants d’Endou tombèrent au sol. Ses mains s’étaient figées et ne semblaient pas sur le point de se remettre à bouger de sitôt. Endou regardait Gouenji sans comprendre. Très bien, il allait lui faire entendre le fond de ses pensées.
« Je suis amoureux de toi, répéta t-il. Cela fait un certain temps maintenant et il était temps que je te le dise. J’aime ta bonne humeur, ta force, ton insouciance, ta volonté, la façon que tu as de croire en tes camarades, j’aime ton courage et ton sourire. La liste est encore longue. J’aimerais que tu prennes mes sentiments en considération et si possible, que tu acceptes de sortir avec moi. Si tu veux attendre avant de me donner ta réponse, j’attendrai. »
Gouenji s’étonnait de la comparaison entre le calme de son discours et la violence des battements de son cœur. Il était presque persuadé qu’ils avaient recouvert le son de sa voix tant ils lui paraissaient forts.
Endou mit un moment avant de réagir. Sa respiration était légèrement haletante et il dut humecter ses lèvres devenues sèches. Il avait l’air très ému et il était devenu rouge des pieds à la tête.
« Gouenji… commença t-il. C’est… »
L’attente était insupportable, mais Gouenji resta debout, poings serrés, les yeux dans ceux d’Endou qui dit enfin :
« Je ne peux pas. »
Sa voix était tremblante, il avait l’air triste. Il ferma les yeux et voulut ajouter quelque chose mais referma la bouche. Puis il repris :
« Mais j… je suis vraiment touché, tu sais, et…
-Très bien. »
Endou rouvrit les yeux et releva la tête aussitôt, pour mieux voir Gouenji qui s’éloignait déjà.
« Gouenji ! » cria t-il, mais celui-ci n’en put supporter davantage et se mit à courir de toutes ses forces.
N’ayant pas eu de nouvelles du week-end, Someoka ne savait pas s’il devait s’inquiéter ou non, mais il avait décidé qu’il ne valait mieux pas embêter Gouenji avec des questions. Il lui parlerait bien assez tôt. Il avait donc décidé de s’occuper de sa situation personnelle de son côté. En discutant avec Fubuki sur le net, il avait essayé de tâter le terrain en lui parlant, d’un air qui se voulait nonchalant, d’éventuelles petites amies que Fubuki aurait pu avoir. A son plus grand soulagement, Fubuki lui répondit qu’il n’était pas en couple, mais n’en dit pas plus et Someoka préféra ne pas trop en demander. Il s’agissait de ne pas lui faire annuler son voyage…
Lundi matin, il retourna en cours pour leur dernière semaine avant les vacances d’été et une semaine et demie avant l’arrivée de Fubuki. Il avait vraiment hâte qu’il arrive. Son sourire bêta s’effaça lorsqu’il vit Endou devant sa classe, cherchant dans la pièce et dans les couloirs quelqu’un des yeux. Nul doute qu’il devait s’agir de Gouenji. Le sourire de Someoka se redessina sur ses lèvres.
« Hey, Endou ! appela t-il.
-Someoka… »
Le ton faiblard employé par son capitaine n’était pas celui auquel il l’avait habitué. Ça n’augurait pas vraiment de bonnes choses.
« Aurais-tu vu Gouenji ? demanda Endou.
-Non, je viens seulement d’arriver, je ne l’ai pas vu. Il y a un problème ?
-… non ce n’est rien. »
Endou avait pourtant l’air bien ennuyé. Il repartit d’un pas lourd en continuant à scruter les couloirs. Someoka haussa un sourcil, plus que perplexe. La sonnerie du lycée retentit et il alla s’installer à son pupitre, guettant la porte d’un œil inquiet. Heureusement, une minute avant que le professeur n’arrive, Gouenji entra enfin et vint s’asseoir à côté de lui. Il avait l’air plutôt normal, bien que très stoïque, mais c’était un garçon plutôt discret alors qui pouvait deviner ce qu’il pensait.
« Endou te cherchait partout, juste avant.
-Hum. » Gouenji hocha la tête.
« Tu as pu…
-Oui.
-… » Someoka se tut. Il n’avait pas envie d’avoir l’air d’une jeune fille en fleur qui taraude sa meilleure copine jusqu’à ce qu’elle crache le morceau sur son histoire d’amour, mais il était normal qu’il s’inquiète. Heureusement, il n’eut pas à insister trop fort et conserva sa dignité.
« Il m’a rejeté. »
Le professeur entra à ce moment précis et entreprit de faire l’appel, empêchant les deux garçons de continuer leur conversation. Mais à bien y réfléchir, elle était terminée. Gouenji ne voulait clairement pas expliciter ses dires, et c’était bien normal. Someoka agirait probablement de la même manière.
A la pause de midi, Gouenji se leva.
« On sort manger ? » demanda t-il à Someoka.
Quelque chose dans la question sonnait plus comme une requête que comme une proposition, aussi Someoka accepta t-il sans rechigner.
Ils allèrent acheter un bentô dans une épicerie non loin et s’assirent dans le square du quartier. Ils mangèrent tranquillement, profitant d’un moment de silence. Gouenji finit par le rompre après avoir fini de manger. A vrai dire il avait à peine touché à son déjeuner, mais Someoka fit comme s’il n’avait rien remarqué.
« Tu avais raison, dit Gouenji, ça ne voulait rien dire. Il n’est pas avec Kidou, et Kidou n’est même pas amoureux de lui. Mais il ne m’aime pas.
-Il l’a dit comme ça ?
-Non, mais c’est la même chose.
-Hmm. »
Oui, peu importe la façon dont on était rejeté, le résultat était le même. Le cœur de Someoka se serra un peu à l’idée d’être rejeté à son tour par Fubuki. Mais il chassa rapidement cette idée. Il était question de Gouenji, pour le moment.
« Tu sais pourquoi Endou te cherchait ? demanda t-il.
-Non et j’avoue que je ne veux pas le savoir.
-Tu ne vas pas pouvoir l’éviter indéfiniment…
-Je sais. Alors laisse-moi jusqu’à l’entraînement pour me préparer à lui faire face à nouveau. »
C’était vraiment perturbant de voir Gouenji dans cet état. Bien que ce ne soit pas vraiment visible, en fin de compte. Mais il sentait la douleur de son ami.
Lorsque sonna la fin des cours, Gouenji resta quelques minutes devant son pupitre, les mains serrées sur son sac. Ça faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu envie de jouer au foot à ce point. Mais il ne voulait pas fuir. L’entraînement lui tenait à cœur, et il n’avait pas envie de se relâcher parce qu’il était déprimé. Tous les joueurs avaient leurs problèmes personnels, et cela ne les empêchait pas de se battre sur le terrain tous les jours.
Lorsqu’il arriva au local, il se comporta comme à l’ordinaire, nul n’aurait pu dire qu’il était si déprimé. Etant en retard de quelques minutes, les autres sortirent du local avant lui, excepté Endou qui avait de toute évidence attendu de pouvoir le confronter seul.
« Gouenji…
-Oui ? » Gouenji se tourna vers lui avec un sourire, essayant d’être le plus naturel possible. Il continua de se changer et entreprit de nouer les lacets de ses baskets alors qu’Endou cherchait ses mots.
« Ecoute, Gouenji, je…
-J’ai compris Endou, ne t’en fais pas.
-Mais je… ! »
Il posa son bras sur celui de Gouenji qui, sans même pouvoir se contrôler, le retira violemment comme s’il l’avait brûlé. Il s’en voulut d’avoir fait ça, surtout quand il vit le regard blessé d’Endou, alors il prit sa main dans la sienne et la tapota brièvement.
« Tu n’as pas à te justifier, c’est comme ça et pas autrement. Je ne te cache pas que j’accuse encore le coup, alors laisse-moi le temps… s’il te plait. »
Il espéra qu’Endou n’avait pas perçu les tremblements qui ponctuèrent la fin de sa phrase et sourit à nouveau. Endou se mordit la lèvre et hocha la tête.
« Je t’attends sur le terrain. »
Gouenji laissa sa tête retomber sur son casier et serra les dents. Ça allait être plus dur qu’il ne le pensait.
Le reste de la semaine se passa normalement. Du moins aussi normalement qu’elle pouvait l’être après une déception amoureuse. Someoka fit de son mieux pour remonter le moral de Gouenji, mais ça n’était pas une mince affaire.
Enfin arrivèrent les vacances tant attendues. Cependant, des membres du club avaient proposé de partir en camp d’entraînement, et Gouenji avait refusé. Cela dit, il avait une bonne excuse, il avait des cours supplémentaires auxquels son père l’avait inscrit car il ne désespérait pas de voir son fils étudier la médecine. Someoka avait décidé d’y aller, car ils avaient programmé le camp après le séjour de Fubuki. Il songea même à lui proposer de les accompagner. Mais pour cela, il préférait attendre de savoir comment Fubuki allait réagir quand il se déclarerait.
Il ne pouvait se mentir : ça lui faisait peur. Surtout après avoir été témoin de la déconfiture de Gouenji. Mais il n’allait pas reculer. Il l’avait décidé. S’il ne faisait rien, ça serait là, le véritable échec.
Quelques jours plus tard, Fubuki arriva.