Les chroniques de Narnia - Ce qu'on appelle grandir - Passage à l'âge adulte
Titre : Ce qu'on appelle grandir
Auteur : anadyomede
Thème : Passage à l'âge adulte
Fandom : Les chroniques de Narnia
Personnages : Susan, mention de Caspian.
Rating : PG
Disclaimer : Tout appartient à C. S. Lewis.
C’est cela grandir, décida Susan. C’est prendre la fleur et songer : un jour peut-être que ce sera lui que j’épouserai.
Caspian s’endormit, une main ouverte en direction du cœur. Un court instant, elle eut le déchirant besoin de secouer ce corps, de souffler contre le cou, mordre la peau et se réfugier en larme sous ses doigts. Elle ressentit l’oppression du temps, sa dominance comme des gouttes de ciel ; et puis le néant.
Alors elle se recroquevilla. Ses genoux se cognèrent aux siens, fort, une, deux fois, cela fit du bruit mais personne ne se réveilla et Susan pensa que c’était fini. Elle se détourna, se répéta : voilà, c’est tout, c’est comme ça, il faut que je dorme.
Il lui prit la main.
La serra. L’ancra.
Mais c’est toute seule qu’elle s’enferma.
« Aimez-vous l’Angleterre ? demanda le jeune homme en allumant une cigarette.
- Beaucoup. Et vous ? »
Il prit quelques secondes avant de répondre et Susan se concentra sur le jardin qui s’étendait.
C’est étrange, songea-t-elle. Un jour, je suis au milieu de l’hiver et je me réveille de nuit. Je crois que je suis très grande. Je crois que tout ce que je ressens restera gravé toute mon existence, que jamais plus sentiments d’hommes ne me tomberont dedans si fort. Puis je grandis. Je suis devenue adulte, n’est-ce pas ? Et j’ai rêvé mon enfance. Je m’en suis échappée pour combler le vide d’une guerre. Peter, Edmund et Lucy ne s’en rendent-ils donc pas compte ?
Elle ne comprit plus vraiment où elle était. Loin. Elle se souvint qu’à quelques kilomètres, il y avait un immense océan.
« Je me rappelle mal l’Angleterre, dit-il finalement. Mais j’imagine que, comme pour tous les endroits où on a laissé de notre enfance, il y a quelque chose de rassurant dans son évocation. »
Susan blêmit.
« Peut-être, oui.
- Où avez-vous grandi ? »
Elle eut un drôle de sourire et se détourna.
Elle chercha où commençait le ciel. Ne le trouva pas.
« Dans la campagne quand éclata la guerre. Je ne sais plus exactement le nom de l’endroit, vous savez, j’ai l’impression d’y être resté mille ans pourtant… Puis à Londres. Simplement. A Londres.
- Et vous voilà ici.
- Oui. »
Elle le recouvrit de ses jambes et plongea.
« Je t’aimerai longtemps, dit-elle. Je t’aimerai toute une vie les yeux fermés. »
Caspian l’embrassa de haut en bas.
« Vous êtes très jolie. »
Elle caressa la fleur et se dit que vraiment, c’était fini.
D’une main, elle vérifia son rouge à lèvre et sourit.
Auteur : anadyomede
Thème : Passage à l'âge adulte
Fandom : Les chroniques de Narnia
Personnages : Susan, mention de Caspian.
Rating : PG
Disclaimer : Tout appartient à C. S. Lewis.
C’est cela grandir, décida Susan. C’est prendre la fleur et songer : un jour peut-être que ce sera lui que j’épouserai.
Caspian s’endormit, une main ouverte en direction du cœur. Un court instant, elle eut le déchirant besoin de secouer ce corps, de souffler contre le cou, mordre la peau et se réfugier en larme sous ses doigts. Elle ressentit l’oppression du temps, sa dominance comme des gouttes de ciel ; et puis le néant.
Alors elle se recroquevilla. Ses genoux se cognèrent aux siens, fort, une, deux fois, cela fit du bruit mais personne ne se réveilla et Susan pensa que c’était fini. Elle se détourna, se répéta : voilà, c’est tout, c’est comme ça, il faut que je dorme.
Il lui prit la main.
La serra. L’ancra.
Mais c’est toute seule qu’elle s’enferma.
« Aimez-vous l’Angleterre ? demanda le jeune homme en allumant une cigarette.
- Beaucoup. Et vous ? »
Il prit quelques secondes avant de répondre et Susan se concentra sur le jardin qui s’étendait.
C’est étrange, songea-t-elle. Un jour, je suis au milieu de l’hiver et je me réveille de nuit. Je crois que je suis très grande. Je crois que tout ce que je ressens restera gravé toute mon existence, que jamais plus sentiments d’hommes ne me tomberont dedans si fort. Puis je grandis. Je suis devenue adulte, n’est-ce pas ? Et j’ai rêvé mon enfance. Je m’en suis échappée pour combler le vide d’une guerre. Peter, Edmund et Lucy ne s’en rendent-ils donc pas compte ?
Elle ne comprit plus vraiment où elle était. Loin. Elle se souvint qu’à quelques kilomètres, il y avait un immense océan.
« Je me rappelle mal l’Angleterre, dit-il finalement. Mais j’imagine que, comme pour tous les endroits où on a laissé de notre enfance, il y a quelque chose de rassurant dans son évocation. »
Susan blêmit.
« Peut-être, oui.
- Où avez-vous grandi ? »
Elle eut un drôle de sourire et se détourna.
Elle chercha où commençait le ciel. Ne le trouva pas.
« Dans la campagne quand éclata la guerre. Je ne sais plus exactement le nom de l’endroit, vous savez, j’ai l’impression d’y être resté mille ans pourtant… Puis à Londres. Simplement. A Londres.
- Et vous voilà ici.
- Oui. »
Elle le recouvrit de ses jambes et plongea.
« Je t’aimerai longtemps, dit-elle. Je t’aimerai toute une vie les yeux fermés. »
Caspian l’embrassa de haut en bas.
« Vous êtes très jolie. »
Elle caressa la fleur et se dit que vraiment, c’était fini.
D’une main, elle vérifia son rouge à lèvre et sourit.