Titre : Prendre des forces
Auteur : Gred
Pairing : Tim/Gibbs
Rating : G
Disclaimer : Toujours pazàmouah et pourtant...
Nombre de mots : 1513 mots
Ndla : Suite de
Laisse faire Ziva, la prochaine fois. Ecrit sur le thème "refuge" de la com'
frenchdrabble.
Jethro finissait de s’habiller quand il entendit un grognement provenant du lit. Tim se redressa, les cheveux en désordre et l’air complètement hagard. Sur sa joue s’étendait un bleu qui n’avait commencé à foncer que quelques heures après leur retour à la maison. Il n’y avait que la veille au soir que Gibbs avait pu le remarquer, après avoir passé la journée au travail. Il avait eu du mal à ne pas montrer les réactions que provoquait cette marque sur le visage de son amant. À chaque fois qu’il posait les yeux dessus, il avait très envie de retrouver l’homme qui avait osé toucher Tim et le blesser. D’ailleurs, il s’était renseigné sur l’identité de l’agresseur… Si jamais ce dernier venait à poser un pied hors de la prison qui l’abritait pour l’instant, il pourrait être amené à lui rendre une petite visite plus que courtoise.
L’ancien marine revint au présent quand il vit son homme essayer de sortir du lit. Jethro fronça les sourcils et se précipita près du plus jeune.
« Tim, que fais-tu ? chuchota-t-il.
- Je… Je m’sens b’en mieux… j’veux… j’vais aller avec toi au bureau… »
Amusé mais préoccupé, Gibbs posa une main sur l’épaule de Tim qui arrêta de se battre en vain contre le drap qui l’entravait.
« - Tim, tu dois te reposer. Tu as entendu le médecin ?
- Mais, j’veux vous…
- Tim… »
Jethro se pencha pour embrasser son amant.
« Repose-toi. Je veux que tu restes à la maison pour reprendre des forces. Quand tu reviendras au bureau, tu devras être au meilleur de ta forme. »
Le plus jeune hocha la tête, distraitement, fermant déjà les yeux. Il était profondément endormi quand, quelques minutes plus tard, son amant quitta leur chambre.
« Patron !
- Quoi, DiNozzo ! »
Encore une journée de plus labellisée "un mauvais jour à la Gibbs". Tony essaya son sourire charmeur mais crispé, sourire qui, bien sûr, ne réussit pas à dérider son patron.
« - Ton téléphone. Il n’arrête pas de sonner… »
L’homme fronça les sourcils. Il se demandait justement quel était l’abruti qui ne savait pas répondre au téléphone… Il prit l’objet sur son bureau et vit que l’appel venait de chez lui.
« Allo », lança-t-il avec son habituelle politesse, qui n’était là, pour une fois, que pour masquer l’identité de son interlocuteur.
Rapidement, l’ancien marine se dirigea dans un coin tranquille non loin de son espace de travail. Ils attendaient l’arrivée d’un témoin, qui était fortement suspecté d’avoir commis un meurtre, et il ne pouvait pas se laisser distraire.
« - Jethro ?
- Un souci, Tim ? »
L’homme parlait doucement mais avec une certaine distance. McGee le ressentit.
« - Je… je te dérange ? »
Gibbs soupira.
« - Ce n’est pas le bon moment… Il y a un problème ? Tu as mal ? Tu…
- Non, non, je… je m’enn… Je voulais te parler mais si tu ne peux pas… »
Même de là où il était, Jethro comprit que son amant n’allait pas bien.
« - Tim, j’arrive dès que je peux mais…
- Patron ! »
Jethro fut coupé par le cri de Tony qui lui pointait quelqu’un près des ascenseurs. Leur témoin était arrivé.
« - Désolé, il faut que je te laisse. Je te rappelle.
- Ok… »
Gibbs ne laissa pas le temps à son amant de rajouter quoi que ce soit. Il ne pouvait pas s’offrir le luxe de laisser ses sentiments interférer dans son enquête. Il y arrivait dès lors que Tim n’était pas avec eux, pour l’instant… Cependant, il eut du mal à rentrer tout de suite dans l’interrogatoire, encore inquiet. Ce qui lui valut des regards curieux de ses subordonnés de l’autre côté du miroir sans tain.
Il dut attendre plus de deux heures pour pouvoir rappeler son amant. Il profita d’une expédition solo jusqu’au Starbucks pour sortir son portable. Quand il fut servi de son café noir et bien chaud, il s’assit dans sa voiture et tenta une première fois de joindre son amant sur son portable. À la troisième tentative, énervé et un peu plus angoissé, il essaya d’appeler la ligne de la maison. Il laissa échapper un petit soupir de soulagement en entendant le combiné être décroché.
« - A-all’ ?
- Tim ! s’exclama-t-il.
- Allo ?
- Tim, réponds-moi, tu as un souci ? J’arrive !
- Jethro ? Non, non, désolé… J’dormais… »
La panique qui avait fait accélérer son pouls diminuait doucement.
« - Ça va, alors ?
- Oui, oui… »
Le silence se prolongea. Jethro se demandait s’il ne devait pas essayer de faire un saut chez lui avant de retourner au NCIS. Il ne se résolvait pas à abandonner une enquête mais il avait peur que Tim ne lui dise pas qu’il avait mal ou qu’il ne réagissait pas bien à un médicament…
« - Je m’excuse de t’avoir dérangé tout à l’heure… Je… Je n’ai pas réalisé mais… tu m’manques… Être au bureau aussi… Je me sens complètement inutile. Déjà qu’en temps normal…
- Tim ! Tu seras vite remis sur pied et tu pourras venir nous voir ensuite. »
Quand il n’entendit pas de réponse, Jethro commença à calculer le temps qu’il pouvait perdre pour aller jusqu’à chez eux…
« - Désolé, Jethro… Je t’embête pour rien. Je… J’aurais voulu être en forme mais j’ai passé toute la journée à dormir… Je suis complètement inutile et je passe mon temps à te déranger.
- Tim, bébé, c’est normal que tu prennes du temps pour te reposer. Rendors-toi, je serai bientôt là.
- J’ai hâte que tu sois là… »
Jethro raccrocha, un peu soulagé mais toujours aussi préoccupé par son amant. Il devait rapidement résoudre son enquête. Il avait assez tergiversé, il avait un coupable à arrêter !
Lorsque, enfin, il put rentrer chez lui, l’ancien marine nota que les lumières du salon étaient allumées. Il retrouva son amant installé sur le canapé, une couverture autour de lui, zappant négligemment.
Le plus jeune se retourna lentement vers lui et lui envoya un sourire encore un peu embrumé. Jethro sentit son cœur se serrer. Il se dirigea vers le sofa et s’inclina pour déposer un baiser dans les cheveux de l’autre homme. Le sourire de Tim s’élargit.
« Hum, ça sent bon !
- Je suis passé chez cet Italien que tu aimes tant… Tu as faim ?
- Je meurs de faim, tu veux dire ! J’ai eu la flemme de me faire à manger… »
Il se mordit la lèvre, contrit. Gibbs trouva cette expression adorable. Il sourit, amusé. Plus cela allait et plus il devenait mielleux… et il aimait ça.
Ils mangèrent calmement, Tim toujours sur le canapé, regardant un match de hockey à la télévision, sans pourtant y prêter attention. L’informaticien, repus, reposa son assiette sur la table basse puis se pencha sur son amant et cala sa tête sur son épaule. Ils restèrent ainsi jusqu’à ce que Jethro recule et, s’installant confortablement contre les coussins, entoure d’un bras le cou de l’autre homme. McGee, satisfait, émit un petit gargouillement de contentement qui fit plaisir à son amant. Tim allait bien.
« Je suis encore désolé, Jethro. Je…
- McGee ! Qu’est-ce que je t’ai déjà dit sur les excuses ?
- Je sais mais…
- Non. Pas de mais, pas d’excuses. Tu es fatigué et blessé, tu dois te reposer. »
Tim soupira. Il se redressa un peu, décidé à se confier jusqu’au bout.
« - Je n’aime pas être ici tout seul. Autant, quand je suis au bureau, je rêve parfois de rester à la maison, autant, maintenant que je suis ici, à ne rien faire…
- Tu t’ennuies ?
- Tu me manques. Si tu étais là… »
Jethro caressa le visage du plus jeune qui se laissa aller contre sa main. L’ancien marine embrassa avec lenteur son amant, essayant de se contenir. Avec la blessure de Tim, ils ne pourraient pas aller plus loin que des baisers.
« - Dans quelques jours, tu pourras venir avec moi. Là, tu dois penser à toi. Quand je te dis que tu dois arrêter de jouer au bon samaritain… »
Tim leva les yeux et pouffa.
« Allons nous coucher, reprit le plus vieux.
- Comme si je n’avais pas assez dormi… »
Dans leur lit, Tim n’arrivait pas à se reposer. Gibbs, qui lisait, l’observa changer encore de position.
« Demain, tu pourrais peut-être te mettre à ton roman. Tu me disais que tu avançais bien… »
Le romancier haussa les épaules, peu intéressé. Décidément, Jethro découvrait des facettes qu’il ne connaissait pas encore chez son amant. Il aimait beaucoup le Tim grognon aussi. Il reprit :
« Si tu veux, je peux demander au Directeur de t’envoyer du travail informatique à faire… Et je suis sûr que tu as bien quelques rapports à terminer… Comme ça, tu t’ennuieras moins, ici. »
McGee se retourna vers lui. Il semblait plus animé à l’idée de pouvoir être utile à quelque chose d’autre qu’inquiéter son supérieur.
« - Tu ferais ça ?
- Ça ne sera pas très dur… »
Jethro allait se remettre à lire quand il sentit une main se faufiler sous son tee-shirt.
« - J’ai pas envie de dormir, murmura Tim.
- Ah oui ?
- Mouuuuiiii. Et puis… j’arrête pas de penser… »
Le regard mutin de l’informaticien fit perdre à Gibbs toutes ses envies d’être raisonnable.
« - À quoi ?
- Tu… tu m’as appelé "Bébé", tout à l’heure. »
Gibbs rit et secoua la tête. Sa relation avec Tim lui faisait décidément faire n’importe quoi ! Il éteignit la lumière puis vint serrer son homme entre ses bras.
« - Tu me rends fou… "Bébé". »