Auteur : Sunny
Disclaimer : Doctor who et ses personnages ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété de Russel T Davies et de la BBC.
Spoilers : Journey’s end.
Rapport de mission : Agent spécial Rose Tyler, attachée au projet « Sliders », responsable du canon dimensionnel.
3 janvier 2010.
Ceci est ma première mission, et mon premier rapport. Vous devrez donc pardonner mon style familier et non professionnel. Toshiko Sato vient de faire les derniers réglages pour le canon et je m’apprête à partir pour ce qui pourrait être un très long voyage. Tous mes amis pensent que je suis folle, que c’est suicidaire. Mais qu’ai-je a perdre, vraiment ?
Maman m’en voudrait, c’est sûr, cependant, je pense qu’elle sait désormais que je ne pourrais jamais être heureuse ici, loin de lui. Ce monde est le sien, celui de son époux, celui de son fils. De mon petit frère Tony. Celui de Mickey. Pas le mien. Bien que mon travail à Torchwood puisse être intéressant et que j’apprécie beaucoup mes collègues Ricky (Micky) Smith, Jake Simmonds et Suzie Costello, rien ne saurait égaler la vie qui m’a été arrachée il y a six mois de cela. Depuis lors, je n’ai eu de cesse de trouver un moyen de rentrer chez moi, dans ma dimension, dans le Tardis, dans les bras de mon Docteur.
Et comme je l’ai déjà dit au docteur Hawkins, psychiatre émérite de Torchwood I, rien ni personne ne m’arrêtera.
De toutes manières, les étoiles sont en train de disparaître… quelque chose se prépare. Une tempête est à l’horizon et seul le Docteur pourra nous aider.
4 janvier 2010
Rapport de mission : Agent Rose Tyler
C’est assez étrange ! Notez, j’ai voyagé dans le temps, cela ne devrait pas me troubler et pourtant ! Mon voyage dans cet autre monde a duré pour moi plus d’un mois. Ici, seulement un jour s’est écoulé !
Que puis-je dire de cet autre monde ? Premièrement, ce n’était pas le mien. Deuxièmement, l’expérience ne fut pas très concluante, ni très agréable.
Cette dimension est très différente. Et de la mienne et de celle « de Pete », comme le Docteur l’avait appelée. Cette Terre là est dirigée par les représentants d’une autre planète, nommée Gallifrey.
Jamais mon Docteur ne m’avait parlé de sa planète. À l’exception de quelques vagues références à sa destruction.
La planète des seigneurs du temps ! Et j’y suis allée ! Où plutôt, on m’y a conduite de force, et sous bonne garde ! Pensez donc ! Un singe stupide et hystérique, qui, pour sa seule défense, annonce la disparition des étoiles et la fin du monde.
Ha ! Le conseil supérieur a bien ri en entendant mon histoire. Excepté que ces gens là ne rient pas.
Ils se croient bien trop évolués pour cela ! En entendant mon histoire, Mickey et Jake ont comparé les seigneurs du temps aux Anciens de Stargate Atlantis, tellement sûrs de leur victoire… et qui, dans un épisode, se font massacrer par les réplicateurs.
Je ne sais pas quel sera leur destin, je ne sais même pas si ils prendront en compte mes avertissements quant à la guerre du temps et aux daleks. Pour eux, ce ne sont que des machines de guerre sans grand intérêt, créées par un savant nommé Davros sur une planète dont la civilisation est « inférieure » à la leur.
J’ai bien peur, qu’un jour ou l’autre, ils ne paient le prix pour leur trop grande arrogance.
D’un point de vue personnel, je crois que cette mission ne commence bien mal. Parce que je l’ai rencontré, le Docteur de ce monde. J’ai cru que lui au moins m’écouterait. Mais il m’a regardée de haut, comme si j’avais été…. De la boue sur le bas de sa robe ? Oh, oui ! Ou tout du moins, quelque chose dans le genre ! Et ca m’a fait mal, très mal. Je lui ai demandé si, puisqu’ils ont une technologie tellement avancée, ils accepteraient de m’aider, de sauver les autres mondes de la menace qui plane au-dessus d’eux.
Et le Docteur, pourtant tellement prévenant, tellement inquiet pour l’avenir de l’univers, m’a répondu d’un ton condescendant que les Seigneurs du temps avait juré de ne jamais intervenir. J’avais les larmes aux yeux lorsqu’une question m’a échappé : « Même si cela veut dire laisser mourir des innocents ? »
Il n’a rien dit. Il a haussé les épaules, avant d’ajouter quelque chose à propos du cycle de la vie, que tout avait une fin… et que je ferrais mieux de laisser le Docteur de mon monde en paix. Qu’il n’avait rien à faire d’un singe qui nourrissait à son égard des sentiments contre-nature… et que je ferrais mieux de trouver un époux de ma propre race.
Puis il est parti. Et moi, j’ai recommencé à pleurer, tentant de ne pas penser que ce que l’autre avait dit pouvait être vrai…
Il n’a pas dit les trois mots, mais, s’il avait eu le temps, il les aurait prononcés, n’est-ce pas ?
Rapport de mission : Agent spécial Rose Tyler
6 février 2010
Aujourd’hui, j’ai eu droit à l’expérience la plus bizarre qu’il soit au monde : je me suis rencontrée moi-même ! Mickey y avait eu droit, mais pas moi, comme, malheureusement, je n’existe pas dans cette dimension (à l’exception du chien de l’autre Jackie Tyler et que nous avons renommée Mirza.)
Comme je vous l’avais dit dans mon rapport précédant, ma rencontre avec le Docteur de ce monde m’avait profondément blessée. Au contraire, ce Docteur est un homme charmant, avec qui l’autre Rose Tyler voyage. Il m’a semblé enthousiasmé par ma mission, me plaçant au même rang que les grandes héroïnes romantiques qu’il aime tant. Il m’a promis de l’aide, il veillera sur ses étoiles, je sais qu’on peut compter sur lui.
Ce Docteur, fougueux, joyeux, romantique, poète à ses heures a gagné la guerre du temps. Et Gallifrey existe toujours dans son monde. Une Gallifrey apparemment très différente de celle que j’ai visitée dernièrement (ouf !), dirigée par une ancienne compagne du Docteur, Romana.
Rose II l’a rencontrée et elles sont d’excellentes amies.
Le Docteur et cette Rose semblent si proches et si complices, autant que nous l’étions mon Docteur et moi, peut-être même davantage, puisqu’il n’est pas tourmenté par la guerre et ces horreurs. En les regardant si heureux, je ne peux m’empêcher d’être jalouse et je n’ai qu’une hâte : retrouver mon Docteur !
10 février
Rapport de mission : Agent spécial Rose Tyler
Après le monde « selon Gallifrey », je pensais avoir vu le pire. J’étais bien naïve ! J’ai beau avoir vu la fin du monde, avoir rencontré Charles Dickens et madame de Pompadour, je reste très enfant. Malgré tout.
Une petite fille terrifiée à l’idée des daleks.
Que dire, alors, d’un monde dirigé par les daleks ?
Dans le monde que j’ai visité il ya quelques jours, le Docteur avait gagné. Ici, il a perdu. Selon les dossiers de l’UNIT, il est mort en tentant de sauver l’univers. J’ai réussi à me les procurer grâce à une petite bande de résistants dont Sarah Jane Smith fait partie. Les étoiles ont déjà toutes disparu dans ce monde. Il fait nuit toute la journée. C’est étrange et effrayant. Peut-être même plus que les daleks eux-mêmes.
Cependant, une source nous a informés que deux camps se sont formés dans les rangs des daleks. Un groupe suit l’empereur, l’autre Davros, leur créateur.
Nous avons retrouvé le Tardis ce matin (peut-on encore appeler çà matin ?), mais ni la clé de Sarah Jane ni la mienne ne semble être la bonne.
En voyant cette bonne vieille boîte bleue, tant de souvenirs ont traversés ma tête. Je me suis rappelée la première fois où je suis entrée à l’intérieure, notre première chute dans le vide lors de notre rencontre avec le Cybermen, la fois où le Docteur nous avaient abandonnés, le Tardis, Mickey et moi sur ce vaisseau au 51ème siècle pour sauver la belle madame de Pompadour, la dernière fois où je l’ai vue, dans mon monde, à Canary Warf… je me suis aussi souvenue du Méchant Loup… J’ai caressé doucement le Tardis, comme pour lui transmettre tout mon amour et lui dire combien j’étais désolée qu’elle aussi ait perdu son Docteur.
Soudain, la porte du vaisseau s’ouvrit, comme si elle avait entendu ma prière.
Sarah Jane me regardait bizarrement et me dit que, pendant un moment, j’avais été entourée par une sorte d’aura dorée. Serait-ce possible qu’il resta en moi quelque chose du Méchant Loup ?
Tout du moins assez pour communiquer avec le Tardis.
À l’intérieur du vaisseau, Sarah et moi avons trouvé un rayon delta assez puissant pour nettoyer l’univers des daleks… mais aussi sera sans doute fatal pour celui qui s’en servira.
Il semblerait que cela ait été le plan du Docteur, mais il n’en a pas eu le temps.
À peine eu-je le temps d’expliquer en quoi cette arme consistait que Sarah Jane se porta volontaire. Elle m’a dit que j’avais une mission à accomplir, une bonne centaine de mondes à sauver. Cette dimension était la sienne, c’était à elle d’agir. Elle me prit dans ses bras un instant et j’ai pensé à ma propre Sarah Jane, dans mon monde. J’aurais aimé pouvoir lui dire adieu… Si je réussis, peut-être en aurais-je l’occasion…
Lorsque Toshiko m’a rappelée dans le monde de mes parents, elle m’a montré le ciel.
Il faisait nuit en plein jour.
15 février 2010
Rapport de mission : Agent spécial Rose Tyler.
Cette dimension fut une épreuve, je dois bien l’admettre. Et me laisse un goût très amer, je dois l’admettre.
Un bon point tout de même : j’ai rencontré un autre seigneur du temps, très sympathique. Son nom, ou devrais-je dire, son titre est le Maître (pompeux, je sais !) et il m’a promis de veiller sur son monde et de faire attention aux étoiles. Il m’a confié qu’elles commençaient à disparaître dans sa dimension depuis quelques semaines. C’était sa compagne Donna Noble, qui l’avait remarqué d’ailleurs. Je fus intéressée par ce dernier point car selon le nouveau jouet engin de mesure temporelle de Toshiko, toutes les lignes temporelles mèneraient vers cette Donna.
Cependant, ce qui m’a le plus terrifiée, c’est de rencontrer l’ennemi juré du Maître.
Oh, le revoir ainsi ! Avec ses yeux si bleus, son accent du nord, sa veste de cuir noir !
Le Docteur ! Mais un Docteur, pour reprendre l’expression de Mickey « du mauvais côté de la Force ». Tout d’abord, il est venu à moi, a prétendu vouloir d’aider et puis, en instant, je me suis retrouvée coincée entre le mur et lui. Ses yeux ne quittaient pas les miens alors que ses mains me retenaient prisonnière. Sa bouche vint se poser sur la mienne dans un baiser brûlant, ardent, passionné.
La suite… oh, la suite, vous devez la connaître… Mais contrairement à ce que semblait penser la première incarnation du Docteur que j’ai rencontré au cours de cette mission, l’amour entre une humaine et un gallifréen n’a rien de « contre-nature ».
Je me suis réveillée dans une chambre sur le Tardis, seule… mais heureuse. Après tout, peut-être ce Maître avait-il menti ?
Certains disent que l’amour rend aveugle… et ils n’ont pas tort !
Une fois arrivée dans la salle de contrôle, j’eus droit à de nouveaux baisers, de nouvelles caresses brûlantes, mais un peu trop brutales à mon goût. J’essayais de calmer ses ardeurs en lui racontant ma mission et l’histoire des étoiles qui disparaissent. Cela ne l’intéressa que vaguement. Tout ce qu’il voulait, c’était se venger du Maître, prendre le contrôle de la Terre, puisque son vieil ennemi semblait un peu trop aimer cette planète.
Et puis ces tambours ! Le son de ces maudits tambours dans sa tête qui semblait l’obséder !
Oh mon Docteur ! Mon pauvre Docteur ! Toute cette haine, ce n’est pas toi !
Il était dans une de ses tirades vengeresses et haineuses, à moitié folles lorsque je le quittai… sans un adieu.
À suivre…