[Fic écrite le 9 mai 2004]
One-shot (sans séquelle ni préquelle)
Rating : int.-16 ans
Titre : Un samedi soir sur la Terre
Auteur : Meanne77
Base : quelque part, en cherchant bien, on doit pouvoir trouver des ressemblances avec les perso de Gundam Wing. Mais alors faut vachement bien chercher ! XD
Disclaimer : je m'interroge sur le rapprochement des sonorités de "Bandaï" et "Bondage" et je me demande jusqu'où s'étend le catalogue de jouets de Bandaï… Mis à part ça, non, les perso de GW ne m'appartiennent pas. Mais le scénario du film, si ! XD
Genre : vague lemon 2x1 complètement PWP avec préliminaires surréalistes (attention, Meanne se lâche, lol) plus lendemain matin, parce qu'ils me l'ont réclamé. Quand je vous dis qu'ils ne sont jamais contents !
Dédicace spéciale : pour Shakes, qui sait pourquoi XD (et qui au passage gagne son titre de virgule slayer…) et pour Mithy, parce que... pour rien, juste comme ça :p
Note facultative : me suis rarement autant amusée en écrivant un truc :) *s'étire langoureusement*
Un samedi soir sur la Terre
Duo ne savait pas vraiment ce qui l'avait réveillé. Peut-être venait-il tout simplement de terminer un cycle de sommeil, ou bien peut-être qu'un bruit insolite l'avait tiré hors de son rêve ? Ou peut-être était-ce dû à l'absence du bruit de la respiration de Heero, de l'autre côté de la chambre. L'esprit encore brumeux, le châtain se demanda où pouvait se trouver son ami à une heure pareille. Et d'ailleurs, quelle heure était-il au juste ?
Se frottant les yeux, Duo repoussa les couvertures et retint une grimace. Il faisait froid !
Son horloge biologique, que Trowa désignait par le terme "gouffre stomacal", lui indiqua qu'il devait être une, voire deux heures du matin. Il était surprenant que Heero ne soit pas encore couché. Ou plutôt, jugea-t-il aux couvertures rabattues et aux draps défaits, qu'il se soit relevé. Légèrement inquiet, Duo décida d'aller voir où se trouvait son ami. Peut-être que Heero était malade, et Duo le connaissait : s'il ne prenait pas soin du brun à sa place, le Japonais était capable d'attendre que ça passe, souffrant en silence dans son coin. En plus… il ne voulait pas faire de peine à Quatre, mais même lui avait trouvé que le repas de ce soir avait un drôle de goût…
Ravalant une exclamation lorsque ses pieds nus touchèrent le parquet glacé, Duo se ravisa et décida d'emporter sa couverture avec lui. Il voulait bien braver le froid nocturne pour Heero mais rien ne l'empêchait de combattre un minimum préparé !
Il prit bien garde de sortir de la chambre en silence, afin de ne pas réveiller les autres, et se mit en quête du brun. Il n'eut pas à chercher longtemps : Heero se trouvait dans le salon.
Un peu plus surprenant : Heero regardait la télé.
- Qu'est-ce que tu fais debout ? souffla Duo dans l'encadrement de la porte.
L'angle de vision et le son étouffé ne lui permettaient pas de savoir quel programme Heero regardait. Mais ce dernier paraissait fasciné par l'écran et cela seul attisa la curiosité de Duo.
- Je n'arrivais pas à dormir, répondit sur le même ton le brun, avec un temps de retard.
Duo pénétra dans la pièce.
- Cauchemar ? demanda-t-il doucement.
- Non, simple insomnie.
Duo hocha la tête, rassuré.
- Alors, qu'est-ce que tu regardes ? demanda-t-il encore tout en tournant la tête vers l'écran.
Ce qu'il vit le fit s'écrouler sur le canapé aux côtés du Japonais.
- Je ne connais pas le titre, dit celui-ci.
- Uh… fut tout ce que réussi à émettre Duo, les yeux écarquillés au maximum et la bouche béante de stupéfaction.
Heero Yuy regardait un film de cul ??
- Heu… mais… Heero ?
- Je ne comprends pas, fit alors le brun, ne semblant pas remarquer l'état de choc dans lequel se trouvait son ami.
Les deux jeunes gens tournèrent légèrement la tête pour se faire face.
- Heu… Qu'est-ce que tu comprends pas ?
- Ça, dit Heero avec un geste vague du bras en direction de la télévision. Les dialogues sont quasiment inexistants et le scénario est totalement incohérent.
Duo se mit à rire à voix basse, avec beaucoup d'amusement et un brin de nervosité. Est-ce qu'il allait vraiment regarder un film pornographique en compagnie de Heero Yuy ou bien… est-ce qu'en réalité, il était toujours en train de rêver ?
- Ben, tu sais… je crois pas que ce genre de films soit regardé pour la qualité des dialogues ni même pour celui du scénario…
- Pour quelle raison, alors ?
- Les qualités des acteurs ?
- Je ne trouve pas qu'ils jouent très bien.
Duo pouffa brièvement.
- Leur qualité physique, peut-être ?
- Oh ! fit Heero avant de se plonger de nouveau dans le film. Je vois…
Il y eut un instant de silence durant lequel Duo s'installa plus confortablement. Après tout…
- Alors… dit-il à voix basse. Ils en sont où ?
- Le brun travaille comme agent de sécurité dans un aéroport, il effectue des fouilles corporelles, répondit Heero sur le ton de la confidence.
Duo fit claquer sa langue. Un classique, quoi.
- Il a demandé au blond de le suivre puis de se déshabiller, poursuivit Heero, et là il vérifie que le blond n'a pas caché de la drogue dans son rectum.
Le silence retomba pendant un moment, puis Duo ravala de justesse une exclamation.
- La vache ! Il lui rentre carrément le poing ! T'as vu ça ?!
Les deux garçons eurent simultanément une grimace de compassion avant de plaquer leurs jambes contre leur torse en guise de protection.
- … Je pensais pas que c'était extensible à ce point ! s'exclama encore Duo dans un murmure mêlant douleur par procuration et stupéfaction.
- Hn, approuva Heero.
Duo s'humecta inconsciemment les lèvres. Il comprenait mieux pourquoi Heero était fasciné par le film !
- La vache… ne put-il s'empêcher d'ajouter.
- Chut ! le coupa Heero.
Le film se poursuivit. Puis Heero fronça les sourcils :
- Voilà, c'est un exemple parfait de l'incohérence du scénario : il est évident que le suspect n'a rien de camouflé dans son rectum et pourtant ça fait plus de cinq minutes qu'il lui enfonce le poing dans… hem !
Duo ne pensa même pas à être amusé par la gêne subite de son ami.
- J'ai mal pour lui, se contenta-t-il de dire.
- Ça a l'air de lui plaire, contra Heero.
- Ouais, mais… c'est… des acteurs… balbutia Duo, qui commençait à se sentir réagir, sans trop savoir auquel des deux personnages il s'identifiait au juste. D'un côté, il avait vraiment mal pour le blond, comme s'il se trouvait à sa place, et de l'autre, des images perturbantes avec Heero allongé sur la table et lui-même en agent de sécurité ne cessaient de lui traverser l'esprit. Il se demandait si Heero aussi serait capable de…
- Ooooooh… gémit-il, préférant couper cette dernière pensée avant qu'elle n'aille plus loin.
Sur l'écran, le brun avait changé de tactique et avait retourné le blond pour qu'il lui fasse face. Les jambes du blond relevées bien haut, le brun poursuivait son examen approfondi à l'aide de son pénis.
- Je doute que cette méthode soit vraiment très efficace, commenta Heero.
- Sais pas, faudrait essayer, répondit Duo, les yeux rivés sur l'écran, avant de réaliser ce qu'il venait de dire.
Il déglutit bruyamment et jeta un oeil de biais en direction de Heero.
- Hm… émit celui-ci, et Duo ne sut pas trop s'il s'agissait d'une approbation ou d'un simple borborygme dont seul Heero avait le secret.
Duo avait soudain très chaud, mais il préférait conserver sa couverture. Son entrejambe le démangeait furieusement. Il se demanda si Heero le remarquerait s'il se touchait ou si le Japonais était trop fasciné par les images pour lui prêter réellement attention.
Au moment où sa main se faufilait discrètement vers son bas-ventre, celui-ci tourna la tête vers lui.
- Autre exemple : qu'est-ce que c'est que ce truc brillant qu'on voit sur le pénis du brun ?
- Heu, un préservatif. Je vois pas quoi d'autre…
- Mais on ne l'a pas vu le mettre ! rétorqua Heero, buté.
- Heero… soupira Duo, sa main poursuivant malgré lui son chemin sous la couverture. Tu rationalises trop les choses. C'est pas fait pour être réaliste, c'est fait pour t'exciter.
- Hn, fit Heero, peu convaincu. Ça t'excite ?
Duo s'étouffa avec sa salive. Le Japonais haussa un sourcil interrogateur et Duo prit une profonde inspiration.
- Oui… répondit-il à voix très basse. … Et toi ?
Heero prit un court moment pour réfléchir.
- Je ne sais pas. Je ne crois pas.
- C'est peut-être parce que c'est deux hommes ensemble, ça te ferait peut-être plus d'effet si c'était un homme et une femme. Ou deux femmes. C'est une question de préférence sexuelle et d'hormone, expliqua Duo.
Heero sembla vouloir dire quelque chose mais se ravisa après que ses yeux furent tombés sur la couverture de Duo, sous laquelle l'une de ses mains avait disparue.
- Qu'est-ce que tu fais ?
Duo émit un rire nerveux.
- Heu… Je…
Que dire ?
Heero pencha la tête sur le côté.
- Tu te fais ce qu'il lui fait ? demanda-t-il alors, désignant d'un geste du menton la télévision, où le brun masturbait le blond tout en continuant à le pénétrer avec force et conviction.
Duo sentit son visage s'enflammer et même s'il savait que le peu de lumière devait masquer ses soudaines couleurs, il ne s'en sentit pas mieux pour autant.
- Heu… Et ben…
C'était la dernière fois qu'il se levait en pleine nuit pour regarder la télé avec Heero !
Il allait chercher une excuse, un moyen de contourner la vérité, lorsqu'un événement imprévu se produisit sur l'écran :
- Oh ! s'exclama-t-il, détournant l'attention de Heero.
Un troisième personnage, aux cheveux châtain clair, venait de rejoindre les deux hommes dans le local.
- C'est le supérieur du brun, l'informa Heero. Il se charge lui-même de la formation de ses hommes.
Duo, voyant que le chef avait déjà sorti son pénis et que celui-ci était déjà prêt à l'emploi, n'en douta pas un seul instant. Puis la caméra zooma sur le membre du châtain et Duo sentit ses yeux s'arrondir.
- Oh-my-God ! T'as vu la longueur de sa queue ?!
Heero, les yeux lui aussi écarquillés sous la stupeur, ne put que hocher vivement la tête. Puis il se reprit :
- C'est un trucage, affirma-t-il.
- Non, non, j'crois pas. Les acteurs de films pornos sont souvent, heu, particulièrement bien développés. C'est leur gagne-pain, après tout. Mais là, quand même… mon Dieu, c'est monstrueux…
- Hn. C'est anatomiquement impossible ! s'obstina Heero.
- Je comprends ta réaction, mon vieux, je t'assure, mais tu l'as sous les yeux !
Heero fronça les sourcils, fixant avec intensité le pénis géant. Il y avait forcément un trucage !
- … Qu'est-ce qu'ils font ? demanda après un court moment Duo.
Sur l'écran, les personnages avaient de nouveau changé de disposition : à présent, le brun se trouvait allongé sur la table et il pénétrait toujours le blond, qui gémissait de plaisir, affalé sur le torse de son amant. Derrière eux, le châtain ajustait sa position…
- Noooooooooon ! s'exclama malgré lui Heero, voyant ce que le châtain était en train de faire. Il ne va pas… Il ne peut pas… Impossible !!
A ses côtés, Duo avait les yeux qui lui sortaient des orbites. Il en oubliait même de s'occuper de son propre pénis douloureux.
- Il va… Il le… Il le… balbutia Heero, oscillant entre l'effroi et la stupéfaction.
Duo, le cerveau court-circuité, ne réussit qu'à hocher rapidement la tête, partageant sans peine les pensées de son ami.
- Ils le pénètrent à deux ?! acheva Heero, qui n'arrivait pas à croire ce que ses yeux lui montraient.
- Oh mon Dieu… émit dans un souffle Duo, qui n'arrivait même plus à compatir. Ils vont le déchirer en deux…
Sur l'écran, les trois hommes, surtout le blond, gémissaient tant et plus, une expression de jouissance intense sur le visage.
Heero déglutit avec difficulté.
Puis il réalisa une chose… il se sentait réagir, lui aussi.
Il passa la langue sur ses lèvres à présent sèches, et malgré lui, ses yeux se tournèrent lentement vers Duo.
Celui-ci paraissait avoir totalement oublié sa présence et des mouvements de va-et-vient agitaient la couverture au niveau de son entrejambe. Son visage concentré sur le film semblait vouloir rivaliser avec celui des acteurs. Sauf que Duo ne jouait pas, lui…
- Duo… croassa Heero.
- Hum ? fit ce dernier sans lui accorder le moindre regard.
Le Japonais s'humecta de nouveau les lèvres, mais sans grand succès : il n'avait plus de salive.
- Duo… souffla-t-il d'un ton plaintif et douloureux.
Duo était en train de se toucher, juste à côté de lui, et Duo l'ignorait royalement, comme s'il n'existait plus. Et Heero… Heero se sentait à la fois peiné et énervé, de voir que Duo n'avait même plus conscience de sa présence, mais surtout, surtout… Heero se sentait très excité. Et deviner ce que Duo se faisait sous la couverture l'excitait encore bien plus que les images plus qu'explicites qui se déroulaient sur l'écran. Après une brève hésitation, Heero laissa sa main plonger sous son caleçon et ses doigts glacés entrer en contact avec son membre brûlant. Une exclamation de plaisir franchit ses lèvres avant qu'il ne réalise l'avoir poussée. Le cœur battant, Heero affirma sa prise et il commença à se masturber.
Les yeux rivés sur le visage de Duo.
Duo n'avait même plus vraiment conscience de ce qu'il faisait ni d'où il se trouvait. Ses hanches mimaient le mouvement des acteurs sur l'écran alors que sa main jouait le rôle d'un partenaire. Un plaisir intense lui parvenait par vagues à mesure que sa prise serrait plus fortement son sexe et que le va-et-vient s'amplifiait. Les gémissements des acteurs étaient les siens, il pouvait presque sentir leur odeur, toucher leur peau. Duo était totalement dans le film, et ça n'avait jamais été aussi bon. Sa respiration s'accéléra encore et il ferma les yeux, rejetant la tête en arrière alors qu'il se sentait arriver à sa limite. Les images restaient incrustées dans sa rétine, même si les visages étaient flous. Dans son esprit, le blond du film avait vaguement les cheveux bruns et courts, la peau douce et bronzée, alors que lui-même se sentait prendre la place du brun et du châtain, un peu comme s'il s'était dédoublé. Dédoublement du plaisir. La chaleur, qui jusqu'ici avait envahi son bas-ventre et son anus, se centralisa au niveau de son pénis, et Duo ouvrit la bouche, happant de grandes goulées d'air. Il n'allait pas tarder… ça venait, il le sentait…
- Aaaaah… Ouiiiii !!!
Il se répandit sous sa couverture et son corps s'affaissa brusquement, épuisé, contre le canapé. La respiration saccadée et l'esprit encore perdu dans son fantasme, il n'avait pas conscience de représenter la vision la plus érotique que Heero eut jamais vue.
Duo ignora combien de temps il lui fallut pour reprendre conscience de son environnement, mais lorsqu'il recouvrit ses esprits, un frisson d'horreur lui parcourut l'échine. Il avait complètement oublié Heero. Heero, qui se trouvait à quelques centimètres à peine de lui ; Heero, qui n'avait pas pu ne pas remarquer ce qu'il venait de faire !
Mort de honte, Duo fut partagé entre l'envie de s'enfuir en courant et l'étrange impulsion de se retourner. C'est alors qu'il entendit des bruits suspects s'élever à sa droite, et ceux-ci ne pouvait définitivement pas venir du film puisque la scène avait changé : en effet, le blond, qui avait passé avec succès sa fouille corporelle, se trouvait à présent à bord de l'avion, et plus précisément dans la cabine des pilotes. Ceux-ci, après avoir réussi un décollage parfait, venaient à peine de brancher le pilotage automatique pour s'occuper de leur… passager. Il était encore un tout petit peu trop tôt pour que des gémissements s'élèvent ainsi dans la pièce. Avec une infinie lenteur, Duo tourna la tête vers Heero. La vision qui s'offrit à lui lui coupa le souffle.
Perdu dans son propre fantasme, Heero ne s'était pas vraiment rendu compte que Duo avait joui, ni qu'il le regardait à présent. Le Japonais avait toujours les yeux rivés sur son ami, et son regard était si intense, si… affamé, que Duo en frissonna.
Dans l'esprit de Heero, Duo se masturbait toujours et émettait des sons délicieusement stimulants. Duo le touchait, aussi, et même si les images qui lui venaient étaient parfois incohérentes, cela ne lui semblait plus si important. Il avait besoin d'atteindre sa délivrance, il avait besoin… des mains de Duo, des lèvres de Duo, il avait envie de… Duo.
Ses yeux se fermèrent à moitié et il commença à haleter, gémissant alors que sa main allait et venait vigoureusement le long de son sexe.
Duo se sentit de nouveau au bord de son désir.
Heero le regardait et se masturbait sous ses yeux. Sous ses yeux ! Heero n'avait pas de couverture pour cacher ce qu'il faisait et Duo, le regard attiré comme un aimant par le sexe de Heero, ne manquait pas une miette du spectacle. Et Heero gémissait, se touchait, et le regardait, lui.
Dire qu'il avait trouvé le film efficace ! Mais Heero était une vidéothèque porno, que disait-il ? un sex-shop à lui tout seul !! Et qu'il soit damné si le regard de Heero n'était pas une véritable invitation à la débauche !
Avec hésitation et excitation, Duo tendit une main tremblante vers lui. Ses doigts effleurèrent le visage du brun, sa joue, ses lèvres. Heero gémit et happa les doigts, se mettant à les sucer avec conviction, les yeux à présent complètement clos. Poussant un grognement à la limite du bestial et manquant de se répandre sur place, Duo s'empara du Japonais et le fit basculer sur le divan. Leurs bouches se dévorèrent littéralement, leurs langues se cherchèrent et luttèrent, et sur l'écran, les acteurs faisaient pâle figure, tant ce qui se passait dans le salon transpirait le sexe, le désir et la sensualité. Et le tout était bien réel.
Les doigts de Duo avaient le goût amer de son sperme. Heero les lécha comme si sa vie en dépendait.
La peau de Heero avait le goût salé de la transpiration et l'odeur âpre du sexe. Duo la suça comme s'il n'y avait plus de lendemain.
Leurs sexes frottèrent l'un contre l'autre et leurs mains libres et agacées repoussèrent encore davantage leurs vêtements, pour améliorer le contact. Peau contre peau, désir contre désir. Des vagues de chaleur, d'envie à l'état brut, montèrent encore, menaçant de les submerger comme un tsunami et ils s'écartèrent légèrement l'un de l'autre pour reprendre leur souffle.
Et se regarder.
Il y eut un moment d'hésitation, comme si l'un et l'autre prenaient pleinement conscience de la réalité de ce qui était sur le point d'arriver.
- Heero… Heero ? Qu'est-ce que qu'on fait, qu'est-ce que tu fais ? demanda à mi-voix Duo, les yeux plongés dans l'obscurité de ceux de Heero, à la recherche d'une réponse à une question qu'il n'avait pas posée.
- Qu'est-ce que tu me fais ? répondit doucement Heero, voulant dire tout autre chose.
- Je… Oh, mon Dieu…
La langue de Duo passa rapidement sur ses lèvres, et le regard de Heero suivit son mouvement.
- Heero… tu es sûr… de savoir… de vouloir ce qu'on fait… ?
Les hanches de Heero répondirent d'elles-mêmes, se soulevant pour heurter le bassin du châtain.
- Si je veux… ? souffla avec une pointe de sarcasme le Japonais, jugeant que son érection était suffisamment explicite comme ça.
- Oh my God… J'ai envie… j'ai envie de toi, Heero…
- Prends-moi.
- J'ai envie d'être en toi, j'ai envie de te posséder…
- Possède-moi.
- … j'ai envie de plonger en toi…
- Plonge !
- … j'ai envie de…
- Tu parles trop ! grogna Heero en attirant de force la bouche de Duo sur la sienne pour le faire taire.
Les jambes du brun vinrent entourer la taille de l'Américain pour l'obliger à rester en place. Leurs sexes se rencontrèrent de nouveau et ils gémirent douloureusement au travers du baiser.
- Prends-moi maintenant avant que je ne puisse plus attendre ! ordonna Heero.
Les doigts de Duo plongèrent dans son anus, détendant avec empressement les muscles. Lui non plus ne pourrait plus tenir très longtemps.
- Ah ! s'exclama Heero en s'arquant brutalement. Recommence ça !
Duo s'exécuta, heurtant de nouveau la prostate.
- Aah ! Duo !
Ne sachant pas lequel des deux arrivait à bout, Duo se positionna entre les jambes de Heero, lui soulevant le bassin. Il appuya, puis passé une résistance, le pénétra profondément.
Ils crièrent à l'unisson.
Duo s'efforça de rester immobile, encore suffisamment lucide pour ne pas vouloir précipiter les choses, ne pas vouloir blesser Heero. La salive sur ses doigts, qui lui avait permis de détendre l'anus du brun, n'offrait qu'une lubrification sommaire, et il se doutait qu'à sec, se faire pénétrer devait être bien plus douloureux que jouissif. Heero, pourtant, lui transmettait des informations contradictoires : son visage était crispé sous l'effet de la douleur, mais ses yeux lui hurlaient clairement les mots : "Prends-moi ! Prends-moi ! Bouge !"
Duo s'humecta les lèvres, demeurant immobile, retenant avec peine l'instinct qui lui commandait de s'enfoncer encore plus profondément en Heero, de le posséder totalement, corps et âme, de le faire hurler jusqu'à s'en déchirer la gorge, de le faire tellement sien qu'il ne pourrait plus jamais être à personne d'autre.
- Bouge !! s'écria avec impatience Heero, le visage couvert de sueur et assombri par l'envie.
Duo l'empala avec force. Et de nouveau, ils poussèrent une exclamation.
Ils savaient tous les deux qu'ils ne tiendraient pas longtemps. Duo le pénétrait avec dureté, de tout son désir, frappant puissamment à chaque fois la prostate, et Heero accompagnait le mouvement de ses hanches, se soulevant encore et encore pour permettre à Duo d'aller encore plus loin en lui. Le ventre du châtain percutait à chaque coup ses fesses. Heero l'avalait tout entier.
Ils jouirent ensemble, dans un cri d'accomplissement désespéré.
Le souffle court, le cœur au bord des lèvres et les lèvres au bord du cœur, ils échangèrent un dernier baiser passionné avant que Duo ne s'effondre sur le torse de Heero, trop affaibli pour pouvoir se retirer.
Les jambes de Heero utilisèrent les dernières forces qu'il lui restait pour resserrer encore d'avantage leur prise, maintenant Duo en place. En lui.
***
Heero se réveilla le lendemain matin tôt, et seul. Il se trouvait toujours sur le canapé, sa couverture soigneusement placée sur lui. Sa couverture, et pas celle que Duo avait avec lui la veille au soir. Un coup d'œil sur le côté lui apprit que la télévision avait été éteinte. Encore épuisé par sa nuit, Heero prit une profonde inspiration et fixa avec intensité le plafond.
Duo n'était pas là.
Ça faisait mal, que Duo ne soit pas là.
Se redressant avec difficulté, les fesses plus qu'endolories, Heero se passa une main dans les cheveux et repéra du regard son caleçon. Il renifla, et sentit l'odeur du sexe sur lui. Il se sentait comme… poisseux, aussi. Il avait envie d'une douche… comme il avait eu envie de Duo la veille.
Ça avait été plutôt… brutal… Inattendu, aussi, mais néanmoins satisfaisant. Plus que satisfaisant, même, surtout sur le coup. A présent, au réveil, Heero était moins sûr. Il fallait qu'il réfléchisse à ce qui s'était produit, et aux conséquences qui en découlaient. Il faudrait aussi probablement qu'il parle à Duo, mais plus tard. Les priorités du matin étaient douche, café et nourriture.
Le reste attendrait.
Il était encore tôt, et lorsqu'il prit la salle de bain d'assaut, seul Wu Fei devait déjà être levé. A l'exception également de Duo, apparemment, mais l'Américain avait toujours été un lève-tôt. Une habitude des rues, disait-il. Preum's pour le p'tit-déj', ajoutait-il ensuite, un sourire moqueur aux lèvres.
Hum, les lèvres de Duo…
Heero se secoua et profita de sa douche, longue et chaude, réalisant qu'une baignoire aurait été plus que la bienvenue. Et pourtant, il n'était pas du genre à aimer stagner dans l'eau.
Il se lava de fond en comble, se frottant vigoureusement, le torse surtout, puis avec beaucoup plus de délicatesse et de précaution le bas du dos. Il se lava ensuite les cheveux avec énergie.
Plus ça allait, et plus il se sentait énervé, sans trop savoir pourquoi.
Avec agacement, il se sécha, s'habilla, et se rendit dans la cuisine pour le petit-déjeuner.
Café, nourriture.
Il avait dû passer plus de temps qu'il ne l'avait cru sous la douche car tous les autres étaient à présent debout, bien que Quatre et Trowa portaient encore les tenues dans lesquelles ils dormaient.
Duo évita soigneusement son regard.
L'énervement de Heero s'accrut.
Le petit-déjeuner se déroula dans une atmosphère tendue, Duo ne participant que de mauvais cœur à la conversation matinale de Quatre, alors qu'en temps normal, c'était plutôt l'inverse. Mais ce matin-là, Duo semblait avoir l'esprit ailleurs. Volontairement. Et si l'on ajoutait à ça l'expression encore plus renfrognée que d'habitude de Heero et les regards meurtriers qu'il adressait à Duo…
Les trois autres échangèrent des regards concernés mais se gardèrent bien de poser la moindre question. Si Duo et Heero avaient un problème l'un avec l'autre, ils étaient assez grands pour s'expliquer et parvenir à régler leur différent. Le passé l'avait déjà prouvé.
La matinée s'écoula lentement, chacun vaquant à ses occupations. Duo mettait tout son art de l'esquive à l'épreuve et Heero oscillait entre vouloir parler au châtain et l'envie de l'étrangler avec sa natte dès qu'il l'apercevait.
L'après-midi se profilait et Heero décida que c'était assez. Lui aussi était un soldat, et aussi feinteur que Duo était, Heero était parfaitement capable de lui mettre la main dessus s'il le voulait. Leur jeu du chat et de la souris s'étira jusqu'au milieu de la journée mais le brun réussi à faire se retrancher Duo jusque dans leur chambre.
Il ferma la porte derrière lui avec résolution. Même s'il ignorait totalement quoi faire ensuite.
- Hey, Heero ! Salut ! s'exclama Duo, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde.
- Tu m'évites, accusa Heero.
- Uh, moi ? Pourquoi tu dis ça ?
- … Tu évites même mon regard.
- Mais non… protesta Duo en se forçant à regarder le brun dans les yeux.
- Il faut qu'on parle.
Duo prit une longue inspiration puis poussa un profond soupir.
- D'accord… D'accord… Ecoute… Hier soir… c'était bizarre… On n'était pas nous-même et… Franchement, je soupçonne le couscous de Quatre ! Les raisins avaient un goût bizarre !
Le rire nerveux de Duo s'étrangla sous le regard fixe de Heero. L'Américain baissa alors la tête et reprit :
- Ecoute, je… je sais pas trop quoi te dire, en fait. Me sens un peu paumé, à vrai dire… Je crois que… enfin, je sais pas trop ce qui nous a pris, mais… c'était… sûrement une erreur… bredouilla Duo. Enfin, tu vois ce que je veux dire…
- Non. C'est peut-être le cas pour toi, mais pas pour moi. Je ne regrette pas ce qu'il s'est passé et si c'était à refaire… je le referais.
Duo releva le visage, surpris.
- Je croyais que tu n'aimais pas les hommes ?
- J'ai eu l'air de ne pas aimer ? répliqua Heero en se rapprochant de quelques pas.
- Heu, mais… continua Duo, confus. Tu as dit que ce genre de films ne t'excitait pas…
- Oui. C'est l'impression que j'en avais, au début du moins. Je ne suis pas encore vraiment fixé sur ce point particulier, mais est-ce que j'ai eu l'air de ne pas être excité ?
Duo cligna des yeux.
- Je n'ai pas dit que je regrettais… murmura-t-il.
- Alors… c'était juste sur le moment, et parce que j'étais là… Et si ça avait été quelqu'un d'autre ? demanda Heero.
Duo poussa un long soupir, ne quittant pas du regard celui du brun. Il n'était pas vraiment sûr de savoir comment et quoi répondre, mais il se devait d'être le plus honnête possible. Il devait bien ça à Heero.
- Je ne sais pas… Hier… Je sais vraiment pas ce qui m'a pris, j'étais… C'est pas que je réfléchissais plus, c'est plutôt que j'avais pas envie de réfléchir… aux conséquences… au lendemain… A maintenant. Je… je crois que si ça avait été quelqu'un d'autre, avec des circonstances similaires, oui, je crois que ça n'aurait rien changé.
Heero eut mal. Simplement, doucement, douloureusement.
- Mais… poursuivit Duo. C'est pas hier qui est important. C'est maintenant. … Si ça avait été quelqu'un d'autre, ça se serait probablement arrêté là. Mais c'est pas un autre. C'est toi. Je… je sais pas, c'est juste…
Il déglutit avec difficulté.
- J'ai encore envie de toi. J'ai… envie d'autres nuits surréalistes comme celles d'hier et aussi… d'autres nuits plus… moins… je sais pas… et… je t'aime beaucoup, Heero, mais… je ne suis pas amoureux de toi. C'est juste… pas uniquement sexuel, parce que c'est toi… mais je ne t'aime pas.
- Je n'avais pas l'intention de t'épouser dans la seconde non plus, rétorqua Heero avec humeur.
Il y avait tout de même une marge entre s'éviter comme la peste et se jurer amour éternel ! Il était encore trop tôt, beaucoup trop tôt pour ça ! Et pour tous les deux.
- Je voulais juste savoir ce qu'on allait faire maintenant, reprit Heero d'un ton moins brusque. Parce que je refuse qu'on continue comme ce matin au petit-déjeuner.
Duo hocha la tête.
- Ça dépend de ce que tu veux, toi. Je t'ai déjà dit ce que je voulais, pour l'instant du moins, dit-il en haussant les épaules d'un air dégagé.
Faussement dégagé.
- Je veux d'autres nuits surréalistes comme celles d'hier, répondit Heero, et je veux des nuits avec un vrai scénario et des dialogues mieux écrits.
Duo esquissa un rapide sourire amusé.
- Je veux que tu n'évites pas mon regard après. Je veux que tu me regardes, tout le temps.
Heero franchit les derniers pas qui le séparait de Duo et se tint près, tout près de lui. Le sourire de Duo avait disparu pour laisser place à une expression sérieuse et solennelle.
- Je veux que tu restes toi quand tu es avec moi, quelque soit la façon dont on est ensemble.
Le regard de Duo changea, s'adoucit.
- Et surtout… je ne veux plus jamais me réveiller seul le matin. Si on s'endort ensemble, je veux te trouver là à mon réveil. C'est clair ?
Duo sourit de nouveau, d'un sourire à la fois amusé et tendre.
- Sir, yes sir !
- Bien. Oh ! Et une dernière chose… dit encore Heero en se rapprochant de telle sorte que ses lèvres effleurèrent celles de Duo.
- Oui ? murmura Duo, les yeux mi-clos et prêt à se perdre dans le baiser.
- C'est à tour de rôle : ce soir, c'est moi qui suis au-dessus !
Le sourire de Duo s'agrandit et il ajouta un peu plus de pression à leur presque baiser.
- On est vraiment obligé d'attendre jusqu'à ce soir ? souffla-t-il.
Heero lui répondit par un profond baiser.
(fin !)
*** * ***
Blabla inutile de l'auteur… :
1) Mais oui, bien sûr qu'ils vécurent heureux et eurent beaucoup de films porno dans leur vidéothèque ! Je vois même pas pourquoi vous vous posez la question !
2) Les acteurs du film ont plus de conscience que nos deux bishô donc suivez plutôt l'exemple des premiers et protégez-vous ! Le mieux est encore de toujours avoir un préservatif sur soi, parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver… La preuve !
3) N'en déplaise à Heero, si, toutes les positions et autres considérations anatomiques décrites dans ce texte sont possibles !
4) Ma réplique préférée est sans aucun doute le "Chut !" de Heero. Personnellement, il ne cesse de me faire hurler de rire XD Mis à part ça, le seul truc que je voulais écrire était la discussion surréaliste devant la télé ; c'est pourquoi le reste a été rapidement expédié...
5) Comme d'hab', j'ai senti le moment où j'étais sur le point d'avoir un scénario. Mais j'ai négocié avec Heero et nous sommes parvenus à un accord : il a son lendemain matin et j'ai mon PWP sans rien de plus. Ça n'a pas été facile mais en coopérant tous les trois, on a réussi. OUF !
6) Bon, je crois que je commence à sortir de ma période "kawaii" qui durait depuis février. Maintenant, si j'entre en période "PWP débile", je suis pas sûre de vraiment gagner au change ! Ma période "angst" me manque… v_v Mais que m'arrive-t-il ??
7) Hey ! Regarde, Mithy ! Plus un seul "le natté" dans mes fics ! Et j'ai même pas eu besoin de lui couper les cheveux pour ça, cette fois ! T'as vu ça un peu ? :op Allez, dis-moi que tu es fière de moi !! *mdrrrr *