[Fic débutée en juin 2006]
Fic inachevée
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Harry n’aurait jamais pensé être aussi nerveux. Il l’était bien plus encore que le jour où Ron avait épousé Hermione, mais c’était peut-être parce que l’angoisse de ses amis s’était faite contagieuse alors ; Harry était cependant parvenu à ne pas oublier les alliances le jour J. Il lui semblait même que ses affrontements avec Voldemort ne l’avaient pas rendu aussi fébrile. Harry mettait cela sur l’inconscience de la jeunesse (il avait fait des choses alors qu’il n’oserait jamais ne serait-ce qu’envisager aujourd’hui) et sur le fait que cela remontait à dix ans à présent. Lorsque Harry se trouvait dans une situation difficile, lorsqu’il devait faire face à la « vie d’adulte » et tout ce que cela impliquait de responsabilités autres que d’être le futur sacrifié d’une guerre contre le plus redouté sorcier de ces dernières décennies, il se surprenait parfois à souhaiter revenir à cette époque simple où tout se résumait à Voldemort et lui, et à celui des deux qui parviendrait à survivre.
Dumbledor l’avait préparé à cela et lorsque Harry se réveilla un matin avec l’absence de son épée de Damoclès, avec l’absence d’une espérance de vie très courte, lorsque soudain celle-ci s’était vue rallongée de probables dizaines et dizaines d’années, Harry s’était senti désemparé. Et affreusement seul.
Un peu comme ce qu’il ressentait aujourd’hui. Harry n’aurait jamais pensé qu’il appréhenderait à ce point cette réunion d’anciens élèves, que revoir tous ces visages familiers lui donnerait autant envie de fuir ; et pourtant ils n’étaient pas si nombreux… ces survivants. Parmi eux, beaucoup resteraient à vie marqué par cette sombre période que Harry regrettait parfois. Ses amis les premiers avaient été touchés. Il n’était pas sûr de pouvoir un jour rire avec autant de désinvolture que son lui adolescent devant une Hermione aux cheveux saupoudrés d’argent ou un Ron borgne. Ou peut-être était-ce simplement l’âge adulte qui faisait cela. Mais Ginny lui manquait encore, souvent.
Mais plus que tout le reste, Harry redoutait de revoir une personne. Harry n’était pas sûr de pardonner un jour à Malefoy ce qu’il avait fait ces années-là. La rancœur de leur rivalité d’adolescents mais surtout le rôle qu’il avait joué dans la mort de son mentor et ami, dans le retour au pouvoir de Voldemort. Et même si Malefoy avait par la suite grandement aidé dans son renversement, ouvrant à Harry la voie vers l’affrontement final dont il était sorti vainqueur, Harry n’y avait longtemps vu qu’opportunité saisie et lâcheté de la part du jeune sorcier.
Malefoy était tout sauf un héros.
Alors pourquoi se demander s’il pourrait un jour ou non lui pardonner le troublait à ce point ? Harry aurait dû en rester à la haine que Malefoy lui inspirait au lieu, au fil des ans, de chercher ce qui pourrait expliquer ce qu’il ressentait. Et Harry n’avait pas besoin de chercher, car il savait, l’avait toujours su peut-être, mais il n’était pas encore prêt à accepter que Malefoy était complexement son opposé qui lui ressemblait, comme le reflet déformé dans lequel vous vous reconnaissez davantage que devant un miroir moldu.
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Autre information :
+ Ce texte était une tentative d'écrire quelque chose pour
petite_patate pour lui remonter le moral à un moment où ça n'allait pas trop mais je n'ai jamais réussi à écrire plus que ça. Faut croire que même avec de la bonne volonté, HP est au-dessus de mes capacités...