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Le rat des villes et le rat du sud (dits "les amants maudits des transports") :
Train d'enfer Autre information :
La préquelle n'a jamais été achevée.
Mauvais plan
Olivier promenait son index sur le plan, étudiant ce dernier avec attention et jetant régulièrement des coups d'œil au panneau indiquant le pourcentage de trafic des différentes lignes de bus et de métro, lorsqu'une voix dans son dos le fit presque sursauter.
- Excusez-moi… Elle marche pas, la ligne 2 ?
- Elle ne marche jamais, répondit-il avant de se retourner vers son interlocuteur et de lui sourire. Vous allez où ?
- Dans l'idéal vous voulez dire ? A…
Le jeune homme sortit de sa poche un papier qu'il déplia.
- A Porte Maillot.
Olivier émit un petit sifflement.
- Ça fait un long chemin depuis le sud, commenta-t-il.
Le jeune homme lui sourit.
- C'est l'accent qui m'a trahi ?
Olivier sourit à son tour.
- La valise a pas mal aidé aussi, reconnut-il.
- Et le teint ?
- Je m'y connais moins en teints qu'en accents.
Cela fit rire le jeune homme.
- Vous vous y connaissez en accents ?
- J'ai plutôt l'oreille musicale…
- Ce serait bien la première fois qu'un Parisien aurait quelque chose de chantant…
- Hey !
(Faire la transition)
- Nous avons des cigales aussi, ici.
Le jeune homme haussa un sourcil dubitatif.
- Oh ?
- Oui, dans le métro.
- Je préférerais qu'il y ait des métros…
Olivier se mit à rire.
- Il y en a d'habitude, le rassura-t-il. Aujourd'hui serait plutôt l'exception. Alors… Porte Maillot, donc ? Voyons voir…
Les deux jeunes gens examinèrent le plan.
- Je pensais prendre la ligne 2 puis le RER…
- Oubliez les RER, répliqua catégoriquement Olivier. Je pense qu'il vaut mieux miser sur les bus.
- Vous croyez ?
- Ayez un peu la foi, plaisanta-t-il devant la mine peu convaincue de son interlocuteur.
Il porta une fois de plus son attention sur le plan.
- En allant à Nation à pied - ça représente un petit quart d'heure de marche - vous pourriez prendre le 57 jusqu'à… soit Gare de Lyon où là vous prenez le 24 jusqu'à Quai d'Orsay puis le 73, ou alors vous continuez jusqu'à Gare d'Austerlitz. Ensuite vous prenez le 89 jusqu'à Luxembourg où vous pouvez prendre le 82. Les deux vous conduisent jusqu'à Porte Maillot.
- … Lesquels, les deux ?
- Soit le 57 puis le 24 puis le 73, soit le 57 puis le 89 puis le 82, résuma Olivier avec un large sourire.
- Je devrais les jouer au tiercé… Pourquoi y a-t-il autant de bus à Paris ?
Olivier se mit à rire franchement.
- Pour pouvoir s'y déplacer facilement et aller n'importe où en temps normal.
Le Provençal fronça les sourcils.
- Vous tenez vraiment à aller à Porte Maillot ?
- J'en ai peur.
- Je veux dire, aujourd'hui ? La grève était annoncée depuis plusieurs jours.
Le jeune homme soupira.
- Je sais, mais pas le choix.
- Alors marche à pied puis 57, 24 et 73 ou 89 et 82, conclut Olivier. En tenant compte de la fréquence des bus et de la circulation, ça ne devrait vous prendre que… oh, quatre petites heures…
Il fut fusillé du regard pour sa peine.
- En étant optimiste ! ajouta-t-il avec un immense sourire.
- Et ça vous amuse, accusa le jeune homme. Vous allez où, vous ?
- Vers Glacière, soit à partir de Nation le 57 jusqu'à Porte d'Italie puis le 67 et si j'ai de la chance le 62 mais j'y crois pas trop, j'aurai plus vite fait de faire le reste à pieds. Si vous êtes motivé, on peut faire un bout de chemin ensemble, au moins jusqu'à Nation.
Le jeune homme au teint mat acquiesça, un petit sourire reconnaissant aux lèvres.
- Il ne manquerait plus que je me perde pour que la journée soit parfaite !
Olivier se mit à rire doucement.
- C'est par là, fit-il.
- Je vous remercie pour votre aide.
- Ce n''est rien. Et puis comme ça je remonterai peut-être l'estime que les Marseillais ont des Parisiens.
Le Provençal rit à son tour.
- De toute façon je n'habite pas Marseille même.
- Ah ! Sauvé alors !
Ils se sourirent.
- Au fait, je m'appelle Olivier.
- Moi, c'est Nicolas…