Titre : "Not in blood, but in bond"
Auteur :
Lilou0803Type : fanfic
Genre : friendship, hurt/comfort
Fandom : Sherlock Holmes (film)
Personnage : Holmes (et dans un certain sens, Watson)
Défi : Fruit défendu
Rating : PG-13 (allusion à la drogue)
Disclaimer : L’univers et les personnages de Sherlock Holmes appartiennent à Sir Arthur Conan Doyle, le film évoqué à Guy Ritchie
Spoiler : Film « Sherlock Holmes » de Guy Ritchie
N/A : Je n'ai pas mis de tag fandom : le film étant quelque peu différent de l'œuvre originale sur quelques points, peut-être faudrait-il modifier le tag Sherlock Holmes en mettant fandom à la place de livre, où bien en créer un pour le film... Je ferai ce que les "grandes ordonnatrices" me diront... Amen!
Not in blood, but in bond
(Flora : « I see two men, two brothers. Not in blood, but in bond. »)
*
*
Il appréhendait ce moment depuis des mois. Depuis que Watson lui avait annoncé ses fiançailles. Égoïstement, il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour que soit retardée, voire annulée l’échéance fatidique, mais en vain. Cette fois, ce don-juan invétéré avait définitivement rendu les armes, et il savait bien que tôt ou tard, il allait devoir finir par capituler lui-aussi. Ce n'était plus qu'une question de temps. Les femmes étaient décidément la calamité suprême, créée par l’enfer pour empoisonner le monde! Que ne pouvaient-elles se cantonner à leur rôle de reproductrices, sans aller polluer ainsi le cœur des hommes!
Et il fallait même que certaines aient une tête pas trop mal faite! Et Mary était de celles-là… Encore heureux, d’ailleurs! Il n’aurait pas pu supporter en plus, de voir son ami s’amouracher d’une oie sans cervelle! Elle avait obtenu l’armistice au pied du lit d’hôpital où Watson était cloué, par sa faute à lui. Ce jour-là, unis par leur attachement commun au blessé, ils avaient conclu un pacte tacite de non-agression, qui s’était peu à peu mué en acceptation, voire en estime réciproque.
***
Ce soir, pour la première fois, il se retrouve seul, dans l’appartement subitement devenu immense de Baker Street. Ce soir, le besoin d’oublier se fait presque insupportable. Malgré la parole donnée à son ami, la tentation devient de plus en plus forte.
Les yeux perdus dans les flammes qui dansent dans la cheminée, il essaye désespérément de ne pas penser… Imperceptible douleur de la piqure, annonciatrice du sentiment quasi instantané de bien-être et de détente… Légèreté du cœur enfin libéré du poids déjà écrasant de l’absence…
Il est seul et le jour est si loin à venir.
Les démons du passé viennent le tourmenter sans relâche…
Il a promis pourtant, il a juré !
Trois pipes plus tard, il se lève brusquement et se dirige vers le secrétaire où, cédant à l’insistance de Watson, il a remisé depuis plusieurs mois le coffret métallique, qu’il tire de sa cachette avec une hâte fébrile. Il n’aspire plus qu’à la sensation apaisante que lui apportera la solution à 7% qui circulera bientôt dans ses veines, lui offrant enfin l’oubli tant désiré en vidant son cerveau de toutes ses pensées tourbillonnantes.
Il ouvre nerveusement le coffret, et en tire une feuille de papier, posée sur l’objet de tous ses désirs. Elle est couverte d’une écriture fine et serrée qu’il connait bien :
« Mon cher Holmes,
Je vous en conjure, si vous avez encore quelque amitié pour moi, ne faites pas ça!
Croyez que ni Mary, ni notre mariage ne pourront jamais briser les liens qui nous unissent, mon frère.
Bien à vous,
Watson »
Un phénomène étrange le parcourt brusquement : un frisson le secoue des pieds à la tête et dans le même temps, une soudaine chaleur se répand dans tout son corps. Il titube jusqu’à son fauteuil, et s’y laisse tomber, la tête dans les mains.
Un très long moment plus tard, il se lève pour attraper le violon posé sur un guéridon.
***
Il a joué longtemps, déversant dans la musique toute la peine accumulée dans son âme. Lorsqu’il a reposé enfin l’instrument, une larme glissait sur sa joue. Lentement, il est revenu vers le secrétaire, a refermé le coffret et l’a remis à sa place avec un rictus ironique : « Bien joué, vieux frère ! ».
FIN