Mes oris (un peu morte lol)

Jul 24, 2007 21:58

Suite de ce post

Voilà les oris que j'ai commencé y'a longtemps… Attention, y'a quand même pas mal à lire si vous regroupez le toute lol
Je doute que ces persos soient viable pour des prompts ^^;;;; Mais pourquoi pas.

Alexis et Nathan : (ceux sur qui j'ai le plus de détails et même une chronologie lol)
description des persos et résumé de ce qui était prévu


Première rencontre

Après s'être servi un verre de whisky coca, Alexis partit à la recherche d'un coin où il pourrait se mettre un peu à l'écart de la foule. Il repéra un pan de mur qui n'était pas victime des spots et s'y rendit. Il y prit appui et observa la salle.

La musique était sympa, quoiqu'un peu forte. Mais c'était supportable par rapport à certaines boîtes de nuit, endroits qu'il essayait d'éviter le plus souvent possible… Les lieux bondés, enfumés et bruyants, c'était pas son truc.

Malgré tout, à peu près une fois par mois, il se retrouvait contraint d'y aller avec ses amis. Parce que dixit sa meilleure amie : 'Ce n'est pas en restant à la maison que tu trouveras quelqu'un…'

Ca il n'en avait jamais douté. Mais il ne ressentait pas non plus le besoin d'avoir absolument une personne dans sa vie. Surtout en étant en dernière année de formation pour devenir physiothérapeute. Entre les stages, les cours et l'examen final, son temps libre fondait comme neige au soleil. Mais pour Jessica c'était une mauvaise excuse. Comme lorsqu'il lui disait que ce n'était pas en allant dans des discos où il y avait quasiment que des hétéros, qu'il rencontrerait quelqu'un…

Alors évidemment lorsqu'à sa dernière sortie forcée, il avait fait la connaissance de Chris et que ça avait collé entre eux, il en avait eu pour des jours de taquineries… En fait, il y avait toujours droit, même après cinq semaines…

Maintenant qu'il sortait avec Chris, ses amis lui laissaient un peu de mou, mais c'était surtout parce que son petit ami avait pris le relais. Et c'était bien pour cette raison qu'il se retrouvait ici, dans une soirée organisée par quelques copains de Chris.

Ils avaient loué une grande salle. Installé des lumières et même une boule à facette. Une personne s'occupait de la musique et deux autres du ravitaillement en boissons. L'organisation et l'ambiance n'avaient rien à envier aux discos.

Chris avait insisté pour qu'il vienne, parce qu'il avait envie de lui présenter ses amis. Et en contrepartie, il lui avait promis qu'ils ne rentreraient pas trop tard. Alex avait fini par accepter. Mais c'était surtout parce qu'il avait aussi envie de passer un peu de temps avec lui. Ce qu'il n'avait pas eu l'occasion de faire ces derniers jours. Son stage actuel étant assez éloigné, il logeait sur place pour ne rentrer que le week-end. Et il lui restait encore trois semaines à faire. Pour cette raison, il aurait nettement préféré passer son samedi soir tranquillement chez lui avec son petit ami.

Ses yeux bleus avec des nuances de gris se posèrent sur un groupe de quatre personnes sur la piste de danse improvisée. Il put distinguer la silhouette élancée de Chris. Il avait un déhanché très agréable à regarder. D'ailleurs c'était ce fameux déhanché qui avait attiré son attention. Comme ce charme naturel qui se dégageait de lui.

Alex était plutôt timide et si Chris n'avait pas fait un premier pas vers lui, il aurait passé la soirée à le regarder… Quoique Jessica aurait bien été capable d'aller l'aborder pour lui… Rien que d'y penser, ça le faisait frissonner. Jess était adorable, mais quand elle avait une idée en tête, elle était terrifiante.

Quoiqu'il en soit, Chris avait dû remarquer son regard inquisiteur sur lui, puisqu'il était venu se poster devant lui. Il lui avait sourit et l'avait entraîné sur la piste. Alexis avait remercié les lumières multicolores qui avaient dissimulé partiellement ses rougeurs.

Juste avant la fermeture, Chris lui avait dit à l'oreille qu'il avait envie de le revoir et lui avait glissé un papier dans sa main avec un numéro de téléphone. Et c'est sous le regard étonné de sa meilleure amie, en sortant de la disco, qu'il avait envoyé un texto au jeune homme pour lui donner un rendez-vous le lendemain.

Ils s'étaient retrouvés dans un café, en fin d'après-midi. Ils avaient discuté un long moment. Chris était employé de banque et avait vingt-six ans, soit deux ans de plus que lui. Mais surtout, Alexis avait appris que Chris était assez direct en son genre. Si quelqu'un lui plaisait, il n'hésitait pas à lui dire. Comme en lui proposant par exemple de manger chez lui.

Le dîner s'était prolongé à toute la nuit. Et Alexis avait remercié que son premier cours du matin ait été annulé et qu'aucun test n'ait eu lieu ce lundi. En tout cas, on pouvait dire que leur relation avait démarré sur les chapeaux de roue…

Alors qu'un flot de personnes étaient venu rejoindre la piste de danse, l'empêchant maintenant de voir Chris, ses prunelles furent attirées par un mouvement près de lui. Tout à ses pensées, il n'avait pas remarqué que quelqu'un s'était approché de lui. Et il sursauta presque quand cette personne lui adressa la parole.
- Salut. Est-ce que tu me permets de squatter un bout de ton mur ?
Surpris par la question, Alexis se contenta de bredouiller un :
- Euh…
Le jeune homme fit un petit rire.
- Ca veut dire non ?
Alex secoua la tête vivement.
- Non non ! Je t'en prie.

Il remercia Alex et s'installa à son tour contre le mur. A une distance peut-être un peu trop proche de son voisin, alors qu'il y avait encore de la place à côté de lui... Mais ce n'était pas comme si c'était involontaire…

Alexis commençait à sentir la fatigue de sa semaine de stage. Il mit la main devant sa bouche, avant de bailler à s'en décrocher la mâchoire. Ces journées de stage duraient en moyenne huit heures par jour. Et quand il rentrait, il passait encore plusieurs heures à étudier différents livres de médecines et articles.

- T'as l'air fatigué. A moins que ça soit un bâillement de pur ennui ?
Alexis tourna la tête en direction de son voisin qui semblait très amusé.
- Un mélange des deux ? répondit Alex en haussant les épaules et en souriant.
Nathan but une gorgée de sa bouteille d'Orangina orange sanguine, puis demanda :
- On t'a forcé la main pour venir ?
- Ca se voit tant que ça ?
- Disons que tu reflètes la même attitude que moi.
Nathan rigola, avant de tendre la main.
- Je m'appelle Nathan. Victime de ma sœur jumelle qui m'a obligé à venir.
Alexis lui rendit son sourire et serra la main tendue.
- Alexis. Enchanté Nathan. Mon ami m'a convaincu de venir en me promettant de ne pas rentrer trop tard.
- Mais au vu de ton bâillement, j'en déduis que le 'pas tard' se fait désirer...
- J'ai l'habitude qu'on me promette de ne pas rentrer tard…
- Et j'imagine que lorsque tu as le malheur de demander à une heure du matin si vous pouvez y aller, on te répond : 'Mais on vient à peine d'arriver !' ?
- Aurait-on les mêmes amis ?
- Possible… On est à la même soirée après tout…

Nathan lui fit un clin d'œil avant de boire à nouveau à sa bouteille. Puis il proposa à Alex de lui expliquer comment il faisait pour tuer le temps, quand il attendait désespérément de pouvoir rentrer. Une technique qui pouvait se pratiquer seul, mais qui se révélait beaucoup plus drôle à deux.

- C'est un jeu de pronostic. Le seul problème, c'est que souvent je rentre avant d'avoir le résultat.
Il rigola, puis montra discrètement du doigt une fille en jupe longue.
- Voilà en quoi ça consiste. Tu repères quelqu'un, comme la miss là-bas, et tu essaie de chercher avec qui elle pourrait repartir. Alors à ton avis, avec qui ?
Alex prit un air concentré en fronçant les sourcils et en frottant son bouc avec le revers de son index.
- Que penses-tu du jeune homme avec le débardeur noir ? Je trouve qu'elle le regarde avec intérêt.
- Tu as raison. Mais derrière elle, il y a un garçon qui semble la contempler. Ou c'est peut-être le mec au débardeur qu'il regarde.
- La compétition risque d'être rude. A moins que ça ne finisse en couple à trois.
Tout deux éclatèrent de rire.
- N'empêche que c'est arrivé à Marion, une de mes amies. poursuivit Nathan.
- Et comment ça s'est terminé ?
- Ben elle m'a dit que ça avait été une expérience intéressante, mais qu'elle ne recommencerait pas.
- Une raison particulière ?
- En fait, après l'avoir cuisiné, elle m'a avoué que les deux mecs l'ont laissé tomber deux jours après pour sortir ensemble. Apparemment ils ont eu une révélation.
- Elle a dû être blessée j'imagine.
Nathan fit un sourire.
- Disons plutôt qu'elle était très vexée. Surtout que c'est quelque chose qui s'est déjà produit une fois avec moi. Pas de la même manière bien sûr. Mais bon, on avait dix-sept ans.
- C'est le genre de chose qui doit traumatiser.
- Elle m'a dit qu'à l'avenir elle se méfierait des garçons trop mignons.
- Est-ce que mignon signifie être automatiquement gay ? Parce que si c'est le cas, la gente féminine a du soucis à se faire.
- Je te le fais pas dire.
Alexis se mit à rire. Puis il regarda à nouveau la piste de danse.
- Tiens, ces deux-là, ils iraient bien ensemble. Tu trouves pas ?
- Lesquels ? Oh ! C'est Julien et Sandra. Très complexe. Je les connais pas vraiment, mais le petit ami de ma sœur jumelle m'en a parlé. C'est un couple sans être un couple.
Au vu du haussement de sourcil d'Alex, Nathan continua.
- Comment expliquer… Leur histoire se passe plus à l'horizontal qu'à la vertical.
Alexis pensa qu'il aimait bien la façon dont Nathan présentait les choses.
- Mais honnêtement, je pense que ce n'est pas très sain comme relation.
Alex jeta un coup d'œil au pseudo couple avant de dire :
- Surtout si l'un des deux tombe un jour amoureux…, dit-il d'une voix un peu éteinte, un faible sourire aux lèvres. Arf ! s'exclama-t-il en balayant l'air d'une main. Mauvaise idée que de repenser à certaines choses du passé.
Nathan ne rajouta rien.

Le silence s'installa quelques instants, comme si la remarque d'Alex avait jeté un froid. Mais cela ne dura pas longtemps. Nathan brisa le silence en relançant la conversation en désignant deux nouvelles victimes sur la piste de danse.

Pendant plus d'une demi-heure, ils s'amusèrent à discuter de qui allait finir avec qui. Même les couples officiels y avaient eu droit. Après avoir refait la vie amoureuse des gens présents sur la piste de danse, ils en étaient arrivés à essayer de deviner quel boulot pouvait faire telle ou telle personne. Du métier loufoque au métier austère, tout était bon pour piquer un fou rire. Prit dans le jeu, Alex en oublia même qu'il était fatigué.

- Et toi ? Que fais-tu dans la vie ? lança soudainement Alexis.
- Dans quoi tu me verrais ?
- Avec la capacité que tu as à refaire la vie des gens, je te verrais bien travailler comme agent secret.
Nathan fit un sourire.
- Je pense que c'est un métier qui plairait bien plus aux enfants dont je m'occupe.
- T'es prof ?
Le ton reflétait presque de la surprise.
- Educateur de la petite enfance. J'ai pas la tête de l'emploi ?!
- Non… Si… Enfin je sais pas vraiment.
Pourquoi se sentait-il rougir, là ?
- J'aime ton éloquence Alex, plaisanta Nathan en se penchant vers son voisin.
- Ehm oui… Mais je me soigne…
Il passa une main dans ses cheveux châtains, comme pour essayer de faire passer sa subite gêne.
- Et toi, saurais-tu me dire ce que je fais ?
- Montre-moi ta main. demanda Nathan.

Alexis s'exécuta et la tendit, paume contre le haut. Nathan l'examina quelques secondes, puis la retourna, profitant pour la palper légèrement. Une main large aux longs doigts. Une peau agréable au touché. Une main ferme quand on la serre.

- Je te verrais bien dans quelque chose d'artistique. Peinture, sculpture, dessin…
- Je sais pas si ce que je fais est artistique, même si à leur façon mes mains pétrissent. Je suis en dernière année pour devenir physiothérapeute.
- Oh, je comprends mieux pourquoi tu as l'air fatigué. J'ai une amie qui a suivi cette formation. Tu es en stage ?
Alex se dit que Nathan était vraiment très observateur. Vu son travail, c'était sûrement un atout pour surveiller les enfants. Pour lui, s'occuper de sa nièce de trois ans et demi seul pendant quelques heures relevait déjà de l'exploit, alors une dizaine, voire plus… Elle le menait par le bout du nez. Tonton gâteau ? Y'avait de grande chance.
- Oui. Pendant encore trois semaines. Ensuite j'ai des cours de répétition, avant de retourner en stage clinique.
- Pourquoi tu as choisi ce métier ?
- Quand j'avais dix-neuf ans…
Alex inspira profondément, alors que son visage prenait une expression lointaine. Une main se posa sur son bras.
- Est-ce que ça va ? demanda Nathan avec un peu d'inquiétude.
- Oui. C'est juste que ça faisait longtemps que je n'y avais pas pensé.
Nathan se recula légèrement.
- Tu n'es pas obligé de me raconter. Je suis peut-être un peu trop curieux.
Alexis sourit. C'était étrange. Il connaissait Nathan que depuis à peine une heure et le voilà qui allait lui raconter une partie de sa vie. Il n'en avait même pas encore parlé avec Chris. Nathan devait être doué dans son métier. Il mettait à l'aise et donnait cette envie de se confier.
- Quand j'avais dix-neuf ans, mon grand frère a eu un accident de moto assez grave... Il en a eu pour des mois de rééducation... Quand mes cours me le permettaient, je l'amenais à l'hôpital pour ses séances de physiothérapie. Il m'arrivait parfois de regarder un moment. J'ai pu voir les progrès qu'il faisait grâce à cette thérapie. Ça m'a fasciné. Cette façon de pouvoir aider les gens.
A ce moment-là, Nathan aurait presque pu voir des étoiles dans les yeux d'Alex.
- Comment il va maintenant ?
- Oh très bien ! Par contre, il a interdiction formelle de remonter sur une moto ou bien ma belle-sœur lui a promis de lui faire passer un sale quart d'heure. dit-il en rigolant. Elle peut être terrifiante quand elle le veut.
Un doux sourire étira les lèvres de Nathan, alors que ses yeux se perdaient sur la piste de danse.
- Je peux comprendre sa réaction. Je ferais sûrement pareil à sa place.
Il reporta à nouveau son regard sur Alex.
- Tu suivais quoi comme études avant ça ?
- Je venais d'entamer ma première année d'université en section scientifique. Mais comme je devais attendre la prochaine session pour la formation, j'ai continué l'uni.

Lucas et Maël : (j'ai passé plus d'heures à faire des recherches médicales qu'écrire xd)
Maël Leroy : 22/23 ans, blond foncé, yeux bleus azur, 1m78, sale caractère ? lol, suivait des études d'architecte (dernière année)
Lucas Meylan (qu'on ne verra peut-être jamais lol) : 28 ans, châtain moyen, yeux verts clair, 1m83, ergothérapeute


Le début de la fic

Il ne savait pas où il était. Il se sentait étourdi. Sa tête lui faisait mal. Il y avait des bruits, des voix autour de lui. Il était allongé. Son dos lui faisait mal.
- Docteur, il a ouvert les yeux !
Si il avait les yeux ouverts, alors pourquoi faisait-il si sombre ? Etait-il en train de rêver ?
- Maël, vous m'entendez ?
Il essaya de hocher la tête, mais quelque chose l'en empêcha. Alors il répondit :
- Ou…oui…
- Je suis le Docteur Bauer. Vous êtes à l'hôpital. J'aimerais que vous suiviez mon doigt.
Il faisait trop noir. Il avait froid.
- Je…le vois pas…
Sa voix avait tremblé. Pourquoi ne le voyait-il pas ?
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je ne vois rien ?
La panique s'insinuait en lui. Il cligna des yeux plusieurs fois pour tenter de chasser la noirceur.
- Vous avez fait une chute de cheval.
- Je ne vois rien !!!
Il voulut porter une main à ses yeux, mais on l'arrêta. Il se mit à bouger, à se débattre, alors que des mains essayaient de l'immobiliser. Mais son manque de force et les douleurs dans son corps le firent capituler de lui-même. Un gémissement avait traversé ses lèvres. Il se mit à répéter.
- Je n'vois rien… Je n'vois rien… Je n'vois rien…
La tête lui tournait. Ses oreilles bourdonnaient.
- Calmez-vous ! Vous avez eu un choc violent à la tête. Un hématome a pu se former et faire pression sur le nerf optique. Nous allons vous faire passer un scanner. Et…
Il n'entendait plus. Non, en fait il n'écoutait plus. Tout ce qu'il voyait, c'était ce noir. Comme si quelqu'un avait éteint la lumière dans sa tête. Il se sentit soudain oppressé. Il avait de la peine à respirer. Comme si on lui appuyait sur la poitrine.
Larmes.
Obscurité.
Incompréhension.
Noir.
Peur.
Pénombre.
Douleur.
Noir.
Il perdait pied.
Il perdait conscience ?
xoxox
Il ne savait pas où il était. Il se sentait étourdi. Sa tête lui faisait mal. Il y avait des bruits, des voix autour de lui. Il était allongé. Son dos lui faisait mal. Du déjà vécu ?
Des bribes de souvenirs lui revenaient. Son cœur commençait à s'accélérer, alors qu'il entendait raisonner dans sa tête 'Je n'vois rien'.
Il serra les poings avant de soulever sa main droite. Elle tremblait de plus en plus à mesure qu'elle se rapprochait de son visage. Il inspira profondément, tentant de réguler les battements de son cœur et d'endiguer cette sensation d'oppression qui revenait.
De ses doigts il toucha son front ou plutôt ce qui devait être un bandage. Puis il les glissa sur son sourcil et s'y arrêta l'espace d'un instant. Il déglutit, essayant d'avaler la boule qui se formait dans sa gorge.
Doucement il les rapprocha de son œil droit. Il les sentit… Ses cils qui lui frôlaient le bout des doigts à chaque battement de paupière… Et pourtant il ne les voyait pas… Il passa à l'œil gauche. Noir… Rien que du noir…
Ca ne pouvait pas être possible ! C'était un cauchemar, oui ça ne pouvait être que ça. Il faisait juste nuit… Il allait appeler quelqu'un qui allumerait la lumière.
- Y'a quelqu'un ?!
Une voix enrouée. Une voix pressante. Angoissée.
Il se redressa lentement, prenant appui sur ses bras. Il grimaça. Tout son corps était endolori.
Une main sur son épaule.
- Monsieur Leroy ? Je m'appelle Sylvie Brunet. Je suis infirmière. Comment-
- La lumière !
- Quoi ?
- Allumez la lumière !!! cria-t-il.
- Mais elle est allumée...
- Non, vous mentez !
Il se frotta les yeux. Fort. Il fallait que le noir parte. Plus fort. Chasser ce voile qui le plongeait dans les ténèbres.
- Docteur ! appela la femme en tentant de l'arrêter.
D'un geste brusque, il se dégagea de la prise de l'infirmière. Il sentit un tiraillement sur son bras, quelque chose qui entravait ses mouvements. Il posa la main dessus et tira. Une douleur vive, mais il n'en avait cure.
- Monsieur Leroy ! Arrêtez ! Carole, vient m'aider !
Il la repoussa encore une fois et descendit du lit. Il fit péniblement deux pas. Le sol était froid sous ses pieds.
- Maël !
Il stoppa net en reconnaissant la voix. Ses jambes se mirent à flageoler. Il n'avait plus de force. Il tomba à genoux.
- Maël !
Des bruits de pas précipités. Deux bras entourèrent ses épaules.
- Maman…
- J'ai eu tellement peur.
- Maman… Pourquoi je ne vois pas ?
Une voix fatiguée. Désespérée.
Elle relâcha son étreinte. Une main sur sa joue.
- Tu…Tu ne vois pas ?
D'autres bruits de pas. Une nouvelle personne. Tout près de lui.
- Madame Leroy, il faut qu'on soigne le bras de votre fils.
- Docteur, il dit qu'il ne voit pas !
- S'il vous plait, pourriez-vous sortir. Je vais venir vous voir dans un instant. Le temps que je m'occupe de Maël.
Une voix calme contre une voix inquiète.
- Mais-
- Carole, accompagnez-la en salle d'attente, s'il vous plait.
- Oui docteur. Venez Madame.
Le silence. Un baiser sur son front. Encore cette boule dans sa gorge.
- Maël, je suis le docteur Thomas. Je vais vous aider à vous relever, d'accord ?
Il hocha de la tête, tandis qu'un bras se plaça derrière son dos. Il se sentait fatigué, comme s'il avait couru des heures. Une plainte s'échappa de sa bouche. A nouveau allongé, les douleurs, qui s'étaient envolées l'espace d'un instant, semblaient encore plus pénibles qu'à son réveil.
- Je vais soigner votre bras. Sylvie va vous poser une nouvelle perfusion avec un calmant pour vous soulager.
Le médecin se saisit de son bras meurtri par la perfusion qu'il avait arrachée.
- Je ne vois pas…
- Je sais Maël... Est-ce que vous voulez que vos parents soient présents pendant que je vous explique ?
Mouvement négatif de la tête. Le médecin termina ses soins, puis expliqua :
- Vous avez subi un traumatisme crânien assez important. Votre nerf optique a subi une lésion, ce qui provoque cette cécité.
Il avait serré le drap dans sa main et fermé les yeux comme si ça allait changer les choses…
- Ce qui vous arrive est assez rare, mais il faut que vous sachiez que dans la moitié des cas, c'est réversible.
Réversible ? Dans la moitié des cas ? Une chance sur deux ?
- Combien de temps ? demanda-t-il d'un ton froid.
- Malheureusement il est impossible de le savoir. Des jours, des semaines, voire des mois.
Jamais ?

Dominique et Loan :
Dominique : 27 ans, cheveux brun court, yeux noisettes, fait du yoga, travaille dans une agence de placement.
Loan : 29 ans, cheveux châtain ondulé, yeux bleus, prof de math à l'uni


Le début de la fic

- Suis rentré ! annonça Loan en refermant la porte derrière lui.

Il déposa sa serviette sur le meuble contre-plaqué noir de l'entrée, puis retira sa veste pour la suspendre sur un des crochet libre du porte-manteau fixé contre le mur. Il leva les bras au ciel et s'étira longuement, avant de passer ses mains dans ses cheveux châtains ondulés. Les mèches de sa frange lui retombèrent au niveau de ses yeux bleus. Il souffla dessus. Fallait qu'il pense à aller chez le coiffeur. Ses cheveux devenaient vraiment trop long.

Loan souleva la manche de sa chemise pour découvrir sa montre. Dix-neuf heures. Il avait travaillé plus tard que prévu. Le vendredi il finissait de donner ses cours de mathématique à quinze heures, mais il restait toujours à l'université pour préparer, ou du moins avancer, son programme pour la semaine suivante.

En fait, il avait instauré cette habitude depuis qu'il sortait avec Dominique. Ou plutôt depuis qu'il était arrivé bredouille un lundi matin devant des étudiants impatients de connaître les résultats de leur dernier test… Et leur dire que c'était parce que son petit ami l'avait retenu prisonnier dans un lit, n'était pas une option… Mais par contre, dire qu'il avait été malade tout le week-end passait nettement mieux. Un mensonge valait dix vérités, paraît-il.

Loan avait tenté d'expliquer à son compagnon que parfois il avait besoin de bosser un peu le week-end. Et ce n'était pas en cachant tous ses crayons et stylos qu'il irait plus vite. Dominique était un plaisantin…

Le châtain enleva ses chaussures et les déposa à côté d'une paire de basket de deux pointures plus grandes que les siennes. Il partit en direction de leur chambre à coucher pour aller se changer. Il enleva sa tenue du jour - un pantalon à pince anthracite et une chemise bleue marine - qu'il jeta sur le lit. Il ouvrit le côté de son armoire pour en sortir un jean qu'il enfila tranquillement une jambe après l'autre. Il le boutonna, laissant négligemment le dernier bouton ouvert, et s'assit sur le bord du lit. Il se laissa tomber en arrière et frissonna quand son dos nu toucha les draps froids. Loan se mit à regarder le plafond blanc d'un air pensif.

Demain, ça fera six mois qu'ils avaient emménagé dans cet appartement. Quand Loan repensait au jour où il avait proposé à Dominique de vivre ensemble, ça le faisait toujours sourire. Même s'il fallait dire qu'il squattait depuis déjà pas mal de mois dans l'ancien appartement de Dominique. Sauf que c'était beaucoup plus petit et que son copain avait tendance à entasser pas mal de choses, ce qui réduisait considérablement le peu d'espace qu'il y avait. Le pire restait la chambre. Tourner autour du lit sans se taper, relevait de l'exploit. Les tibias de Loan s'en souviendraient encore très longtemps. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait rencontré douloureusement les coins et les bords du lit… Même après avoir demandé à son petit ami d'interchanger les places dans le lit, pour minimiser le parcours du combattant, n'avait pas suffit à la sauvegarde de ses gambettes. Et un jour, après s'être encore cogné, il avait lancé à Dominique qui l'avait rejoint après avoir entendu un certain nombre de jurons :
- Et si on prenait un appart plus grand ?
En guise de réponse, son compagnon lui avait souri et ils avaient fait l'amour.

Lorsque Loan avait annoncé à Vincent, son co-locataire, qu'il déménageait, ce dernier avait rigolé :
- Ah parce que tu habitais toujours là ?
Bon il était vrai que pendant les derniers temps, il ne passait plus qu'une fois par semaine pour prendre son courrier et/ou quelques affaires. Mais il payait toujours la moitié du loyer… Et puis ce n'était pas comme s'il ne voyait plus Vincent, puisqu'il était également professeur de mathématique dans la même université que lui. Ils s'étaient d'ailleurs rencontrés pendant leurs études. Quelques années après, quand ils en avaient eu marre d'habiter chez les parents, ils avaient décidé de partager un appartement.

Après le départ définitif de Loan, Vincent avait invité sa copine, enfin maintenant sa future femme, à venir s'installer officiellement avec lui. Oui parce qu'elle aussi elle squattait !

Dominique et Loan avaient eu un coup de cœur pour cet appartement. Par contre, quand le jour du déménagement était arrivé, ça leur avait pris un temps fou. Loan avait cru ne jamais voir le bout des cartons. Dominique était un fan de comics et de bandes dessinées. Rien que pour ça, il devait y avoir au moins une trentaine de boîtes. D'ailleurs, un grand nombre de ces boîtes était responsable du malheur des tibias de Loan. Alors pour y remédier dans leur nouveau logis, leur premier achat fut deux grandes bibliothèques. Une dans le salon et l'autre dans le bureau qui faisait également office de chambre d'amis.

Loan se redressa et souffla à nouveau sur sa franche. Il se leva et se reposta devant l'armoire pour attraper une t-shirt qu'il garda à la main. Il sortit de la chambre pour se diriger au salon.

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