Non, non, non, non !!!! Que les choses soient bien claires, je ne lis pas
Les Chroniques de San Francisco pour être déprimée ! C'est censé être un livre (enfin une saga plutôt) tout ce qu'il y a de plus frais et distrayant ! Les trois premiers volumes remplissaient d'ailleurs parfaitement cette mission... Alors, pourquoi, je vous le demande, pourquoi ce quatrième volume ????
Si vous ne connaissez pas encore cette petite merveille, n'hésitez pas et achetez le premier tome ! Pendant les premières pages on est un peu perdu entre toutes ces histoires parallèles qui semblent n'avoir aucun lien, mais on s'aperçoit bien vite que tout est lié. Dans le San Francisco des seventies, Maupin nous raconte le quotidien d'une poignée de gens, une petite foule hétéroclite qui se côtoie et apprend à vivre les uns auprès des autres. Il y a des homos, des transexuels, des hétéros purs et durs, des hétéros un peu homos, des vieilles hippies, des petits bourges, un joyeux melting-pot !
C'est d'abord par Mary-Ann que nous entrons dans cette petite communauté. Fraichement débarquée de Cleveland, elle a décidé de construire sa vie dans la ville où tout est possible (tout est réalisable!). Elle décide alors de s'installer au 28 Barbary Lane chez l'étrange Mme Madrigal. Et c'est autour de cette chaleureuse maison que les chroniques se construisent. Il y a la logeuse excentrique au passé brumeux, qui cultive des plants de canabis et offre un joint à tous ses nouveaux locataires. Il y a Mary-Ann et ses gros sabots que la vie dans sa campagne natale n'avait en rien préparée à la folie Franciscaine de l'époque. Il y a Mona, l'ex-hippie qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Il y a Brian le play-boy de service qui drague tout ce qui bouge. Et il y a Michael, dit "Mouse", le copain homo que toutes les filles voudraient avoir, en perpétuelle quête de l'Homme de sa vie, qui refait le monde sur un canapé à deux heures du mat' avec Mona, puis plus tard Mary-Ann, en les appelant "Babycakes".
Voilà à quoi ressemble le 28 Barbary Lane.
Et autour d'eux gravitent les Halcyon, famille snobinnarde. Edgar le patriarche est l'employeur de Mona et Mary-Ann, et l'amant de Mme Madrigal. Beauchamp le gendre flirte avec Mary-Ann pendant que DeDe, sa femme, écume les soirées mondaine avec sa mère Frannie. Puis il y a Jon le charmant gynécologue gay que l'on verrait si bien avec Mouse... Plus tard les deux petits jumeaux eurasiens à qui l'ont voudrait faire de gros câlins... Burke, l'homme au passé oublié, Norman aux activités étranges, et les nombreuses conquêtes de Mouse.
Et le talent de Maupin c'est également de n'avoir pas figé ses personnages. Ils évoluent au cours des années, changent d'état d'esprit. On se met à aimer celui qui nous sortait par les yeux et à revoir son jugement sur celle qui paraissait si proche de nous.
Brèfle, les Chroniques, c'est un petit bijou ! Puis vient le 4ème volet et ce doute qui plane au début, avant la confirmation... Il s'est passé quelque chose entre le 3 et le 4 qui a flanqué le moral de mon personnage préféré au 3e sous-sol, et me déprime donc par procuration. Or je ne lis pas les Chroniques pour avoir le coeur qui coule comme une enclume dès qu'on fait mention de cet événement... Pourquoiiiiiiiiiiiiii çaaaaaaaa ? Je sens que ce tome 4 va être un couteau se retournant perpétuellement dans une plaie béante...
Et pourtant, mazo comme je suis, je vais probablement lire d'une traite ce volume et les deux qui suivent... Allez comprendre !