Auteur : lilisan31 Pairing : Ohmiya Genre : Violence, angoisse, pg-13 Nombre de mots : 778 mots Résumé : "Laissez-moi flotter.. Encore et à jamais.. Dans "L'inexistence" que je traduis par ma présence."
Amorphe dans mon lit, je contemple les ombres dansantes sur le plafond. Dans cette obscurité seulement brisée par les quelques passages furtifs de phares, qui me rappellent constamment ma situation, encore et encore.
L'éclat de lumière dans ma vie, le seul créé dans ce monde pour moi.. Maintenant qu'il partage mon univers, je n'ai qu'une envie, tout posséder de lui.
Je me sens différent, quelque chose en moi se réchauffe lorsqu'il est auprès de moi, la seule pensée de le revoir me donne de drôles de sensations à l'estomac. Je ne suis pas sûr d'aimer ce genre de réaction anatomique, mais, je ne peux m'empêcher d'être attiré vers lui.
Demain.. Oui, demain aussi, je le verrai.
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Il m'entraîne dans un restaurant beaucoup trop bruyant pour être à mon goût. Une fois installé, il sent ma crispation, et, joue maladroitement avec ses couverts de fer inoxydable de bas goût.
Son doigt lisse d'une manière répétitive la lame de son couteau, j'en deviens vite obsédé, faisant abstraction des mots qu'il pouvait bien me dire. Seul ce geste m'importe, mon cœur s'emballe délicieusement et là, je comprends que ce démon endormit en moi, ne l'a jamais vraiment été.
Mon corps tout entier frissonne d'appréhension. Chaque geste sur cette surface brillante m'arrache un halètement dissimulé.
Bientôt l'inévitable arrive, il sursaute surpris, et, gémit de douleur lorsque son doigt glissa de son itinéraire premier pour venir s'entailler sur la partie crantée. Je serre ma mâchoire pour retenir un gémissement. C'est merveilleusement érotique !
Il porte son doigt ensanglanté à sa bouche, l'exonérant de toute trace de liquide nacré, sa langue tourbillonnant autour à plusieurs reprises, son visage grimaçant au goût métallique pour qui je me damnerai. Je sens mon membre s'affoler d'un désir que je ne connais que trop bien.
Mes mains se crispent contre mes cuisses, je le désire.. Tellement..
- Ohchan je suis désolé d'être autant maladroit. Marmonne-t-il visiblement gêné de par cette légère rougeur sur ses joues et son air penaud.
Ce sentiment d'avoir l'estomac envahi par un corps étranger recommence, et, perturbe mon profond désir.
- Ohchan ?..
Je réalise soudainement que même en censurant mes véritables pensées, en prétendant être d'accord avec notre relation telle qu'elle est.. Il y aura toujours un manque. Ce manque qui fait entièrement partie de moi, que je ne pourrai jamais endormir.
Mes yeux s'alignent aux siens, il est si beau, si parfait. Puis-je seulement continuer de l'aimer ainsi ? Et pour combien de temps encore ?
Dans un silence qui m'arrache sûrement ce qui me reste de cœur, je me lève et lui annonce froidement avant de m'enfuir loin de lui.
- Je rentre.
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Quelques minutes plus tard, il ne tarde pas à m'appeler. Mon portable s'illumine tout comme la définition même de cet être pour moi. Je regarde autour de moi, cet appartement stérile et vide qui me définit déclenche mon ultime choix.
Je décroche montrant de l'agacement dans ma voix.
- O-Ohchan ?.. Ça fait des mois que l'on se voit, mais.. J'ai la sensation que tu t'éloignes toujours plus lorsque je me rapproche un peu plus de toi.. Ce soir.. Je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé.. Je..
Nous ne sommes pas face à face, pourtant, je peux très bien imaginer son air plongé dans l'insécurité, ses lèvres tremblotantes, ses doigts tordus douloureusement autour de l'appareil, ses jambes prises d'agitations incontrôlées.
Je ne sais pas comment réagir..
Mon obsession que je sens de plus en plus intense me pousse à le fuir. Je ne veux pas lui faire de mal.. Est-ce que je lui ferai du mal ?
Le risque ne peut-être quantifié, et, la perte, elle sera réelle. L'éloignement que je m'impose le maintiendra en sécurité n'est-ce pas ? Aussi longtemps que cette balance à sentiments sera proportionnelle alors je ne perdrai rien.
Je ne veux pas le perdre..
"Dans ce monde distordu, je suis rapidement devenu transparent puis invisible.
Ne me trouve surtout pas ! Ne me regarde pas ! Je n'ai pas envie de te blesser dans un monde que quelqu'un a esquissé.
Souviens-toi bien de moi de façon bien distincte."
- N'essaie plus de me joindre.
Je raccroche froidement, regrettant sûrement un jour mon action, mais, aimer, c'est aussi se faire du mal ? Alors je souhaite ressentir cette souffrance pleinement, car, aussi longtemps qu'elle sera là... Lui aussi le sera.