Titre : Une prière pour celle que j'aime
Auteur :
flo_neljaFandom : Puella Magi Madoka Magica
Couple : Homura/Madoka
Rating : R
Disclaimer : Tout appartient à Shaft
Nombre de mots : ~750
Prompt : Puella Magi Madoka - Homura x Madoka - Religion -
Madoka était toute sa vie. A présent elle est une déesse, lointaine, inatteignable, et pourtant elle l'aime et la désire toujours autant.
Avertissements : Spoilers jusqu'à la fin de la série, masturbation.
Homura a essayé, parfois, d'expliquer qui était Madoka, une jeune fille adorable, une guerrière courageuse, une déesse qui n'a pas créé le monde mais qui l'a pris à bras le corps et en a détruit les horreurs, toujours et partout. Qui sauve chacune d'entre elles, à la fin.
"Mais personne ne l'a sauvée. Elle est morte."
Personne ne comprend vraiment, même les quelques Puella Magi qui l'écoutent, les moins nombreuses encore qui la croient.
Comment être reconnaissant envers celle qui a détruit des malheurs qu'on ne connaît pas, qu'on ne peut même imaginer ?
Homura se rappelle, elle.
Les coeurs et les esprits des sorcières, distordus en désespoir, en terreurs absurdes, en armes vicieuses, envahissant le monde, leur montrant ce qu'elles deviendraient inévitablement.
Et maintenant, les bras doux de Madoka, à la place, pour la fin du voyage, le repos après l'épuisement ou le désespoir.
Ce n'est pas juste, que personne ne sache, seulement Homura, pourtant celle qui veut le plus s'abandonner dans cette étreinte.
Elle ne disparaîtra peut-être jamais, parce que son voeu s'est accompli, parce que le monde le lui dit chaque jour. Madoka est partout, dans le monde, autour d'elle. Madoka était heureuse de cela, lui était reconnaissante de lui avoir offert cette fin. Elle a sauvé Madoka de tout, même de la mort naturelle, et peut-être, d'après ce que dit Kyubey, de la mort par épuisement global du monde. C'était tout ce qu'elle voulait, c'était ce à quoi elle a consacré sa vie. Alors, elle ne peut pas être désespérée.
Sauf parfois, où elle se demande. Est-ce qu'elle aussi, comme Sayaka, comme Kyoko, ne s'est pas trompée de souhait ? Est-ce qu'elle voulait sauver autre chose que le bonheur de Madoka ? Son sourire, son odeur, la douceur de ses cheveux...
Homura ne la touchera plus jamais.
Pas qu'elle l'ait vraiment plus qu'effleurée, dans aucun temps, aucun monde. Trop timide les premières fois, trop lointaine ensuite, et le souvenir le plus intense qu'elle se rappelle et un baiser presque sur la joue qui leur a laissé à toutes les deux le coeur affolé et égaré.
Elle la désirait, pourtant. Intensément. Ardemment.
Elle ne la touchera jamais et elle ne touchera jamais quelqu'un d'autre. Ce n'est pas une question de fidélité. Elle ne le souhaite même pas.
Parfois, vraiment, la présence de Madoka lui manque trop, le son de sa voix, son visage... même les photographies qu'elle gardait en secret ont disparu lorsque l'univers a changé... alors elle se dit qu'elle peut essayer de la chercher dans son coeur hagard, dans son corps qui la brûle.
C'est comme un rituel, quand elle s'agenouille, nue, propre, les cheveux étincelants, et pense à Madoka, la remercie de ce qu'elle fait, la remercie pour tout, simplement pour avoir existé, pour avoir fait d'Homura une héroïne, pour l'avoir rendue amoureuse, pour l'avoir rendue vivante, pour l'avoir fait exister de toutes les façons.
Et elle caresse son propre corps, les mains d'abord croisées sur ses seins, puis glissant sur ses hanches, entre ses jambes, et elle y trouve du plaisir, oui, mais une plus grande encore solitude, un terrible sentiment de perte, de ce qui aurait peut-être pu être.
Madoka...
Et oui, c'est ainsi que cela doit être, parce que les Puella Magi ne la trouvent que là, dans les profondeurs du désespoir.
Elle essaie de ne pas l'imaginer. Elle se concentre sur son absence, sur la vacuité de ses plaisirs, parce que c'est comme ça, seulement...
"Homura-chan !"
"Madoka." Et c'est un tourbillon de sentiments, de troubles. "Tu ne m'en veux pas ? Tu ne..."
"Bien sûr que non. Je te regarde, Homura-chan. Tu es merveilleuse. Merci encore. Je ne t'ai pas assez remerciée."
"Tu me manques, tu me manques terriblement !"
Madoka l'enveloppe de son étreinte fantômatique, d'une douceur de vent. "Je sais. Je sais. Homura-chan, je..."
Et c'est toute la cruauté de ces brèves transes, quand le soulagement, l'extase, le bonheur qu'Homura peut éprouver l'éloignent à nouveau de Madoka, rendent celle qu'elle adore à nouveau invisible, distante, la ramènent au royaume des idoles et des esprits.
Mais elle - Madoka peut encore entendre. Elle est là. Toujours présente. C'est juste que parfois, cela perd juste son sens pour le coeur d'Homura.
"Je t'aime." déclame-t-elle à voix haute. "Je ne regrette rien."
Elle se relève, redresse la tête, et repart au combat.