Titre : Une personne rien que pour moi
Auteur/Artiste :
so_yuyuFandom : Le Visiteur du Futur
Personnages/Couples : Le Visiteur/Henry
Rating : PG-13
Disclaimer : Tout appartient à François Descraques.
Prompt : Visiteur du Futur - Le Visiteur/Henry - Hurt/comfort - Pas facile d’être amoureux d’un robot… - 8 février - Round 6
Notes (& Avertissements): Spoiler saison 2. Léger crossover avec Chobits (et citations de mémoire donc non exactes). Amour humain/robot. Et il me faudrait un tag "visiteur du futur" s'il vous plait. =)
Je voudrais que quelque part, il y ait une personne rien que pour moi.
Le Visiteur s'était demandé pourquoi Raph' avait une telle série dans sa collection de mangas. C'était très fille, et il ne voyait pas Raph' chouiner devant des récits à l'eau de rose. Probablement un cadeau de Stella. Oui c'était la seule explication. Enfin peu importait. Intrigué par ces ouvrages (dans son époque, il n'y avait plus de littérature hormis le manuel de référence pour survivre en territoire zombie), le Visiteur avait emprunté la série. Sans attendre l'avis de Raph' il est vrai, et en lui laissant juste un mot. Mais Raph' était un ami, il ne lui en voudrait pas.
Coincé dans l'habitacle qui lui servait de demeure, le Visiteur avait dévoré la série. Et maudit la clairvoyance de ses prédécesseurs. Une histoire d'amour entre un humain et un robot, un amour rendu impossible par des contraintes physiques. Et encore ce n'était là que le sort réservé au couple principal. D'autres avaient durement payés le prix d'aimer un robot - le Visiteur s'était mordu la lèvre au passage décrivant ce robot qui perdait la mémoire mais s'était sacrifié pour son « maître ».
Le « toc toc » insistant à la porte poussa le Visiteur à cacher les mangas sous sa couchette. Hors de question qu'Henry voit cela. D'un bond, il ouvrit la lourde porte, laissa passer le robot qui affichait un sourire rayonnant.
- Hey ! Tu devineras jamais ce que j'ai trouvé ! (Fouillant dans le cabas qu'il avait à la main, Henry en sortit une boîte de conserve) Des conserves non entamées ! En les faisant bien cuire, ça devrait être bon.
- Trop cool Henry... (Le Visiteur repoussa la porte, enclenchant les sécurités qui les protégeaient des zombies)
Se retournant il croisa le regard intrigué du robot. Sa conserve toujours en main, Henry pencha la tête sur le côté.
- Tu n'aimes plus les conserves ?
- Ah ah si ! J'adore même ! (Fouillant le cabas, il prit une des conserves) Surtout les carottes. Et les petits pois !
- Quelque chose te tracasse.
- Non.
Et Henry qui le fixait avec ce regard. Le Visiteur se recula instinctivement. Sa main se porta là où se tenait sa machine à voyager dans le temps. La main du robot attrapa ses mains - les boites de conserves rebondirent sourdement sur le sol. Chance qu'aucune ne leur soit tombé sur le pied.
Le Visiteur déglutit, gêné par cette promiscuité avec son colocataire et ce regard sombre qui semblait lire en lui. Est-ce que Germain avait collé des rayons X à son robot ? Il lui avait bien mis des poings propulseurs, on était plus à ça près.
- On est amis, non ? Alors pourquoi tu ne me dis pas ?
- Pourquoi je te dis pas quoi ? (Le Visiteur s'insulta lui-même d'avoir une défense aussi faible)
- Ce qui ne va pas.
- Mais Henry tout va bien ! (Son ton joyeux sonnait aussi faux que son sourire) Les zombies semblent avoir pris des vacances, on peut sortir sans fondre comme un cachet d'aspirine, le monde va petit à petit être sauvé.
- Alors pourquoi tu me fuis du regard ?
Le Visiteur ouvrit la bouche, chercha une réponse... qui ne vint pas. Qu'est-ce qu'il pouvait lui dire à son pote Henry ? Que ça commençait à devenir plus qu'un pote pour lui ? Mais qu'étant un robot, il pouvait pas se permettre d'aimer comme ça, que c'était pas sain ?
Mais l'illusion était si parfaite qu'il pouvait s'y plonger. La peau d'Henry irradiait de chaleur comme celle d'un humain, la texture était la même aussi. Il la sentait via les doigts toujours accrochés à ses poignets. La moustache d'Henry était factice - il l'avait découpé lui-même et collé sur son visage après un de ses black-out pour rigoler. Sauf qu'elle lui allait bien en plus. Henry avait toute l'apparence d'un humain, rien ne montrait qu'il était un robot - sauf si n lui ouvrait le thorax. Mais non le Visiteur n'y arrivait pas, il ne pouvait pas se laisser emporter par l'illusion comme Germain avant lui.
- Pardon Henry...
Il baissait la tête, toujours incapable de le regarder en face. Les larmes coulaient, tombaient sur le sol sans un bruit. Mince qu'est-ce qui lui arrivait ? Lui toujours si déconneur, loufoque, il se laissait aller aux sentiments. Les mains du robot quittèrent ses poignets, des bras l'enserrèrent dans une étreinte que le Visiteur qualifia de simplement amicale - une amitié bien virile de colocataires se battant tous les jours contre des zombies.
Il sursauta en sentant des lèvres sur son cou. Il ne voulait pas croire ce qui se passait - il chercha même à repousser Henry. Non ils ne devaient pas faire ça, ce n'était pas normal. « Mais est-ce que ta vie est normale, abruti ? » songea le Visiteur alors que la moustache d'Henry le chatouillait, et que le robot l'embrassait à pleine bouche. L'illusion était parfaite, les sensations humaines. Et pourtant il ne pouvait pas s'arrêter de pleurer, sentant qu'il transgressait un interdit et en même temps soulagé par la réaction d'Henry.
- T'es qu'un idiot.
Avec un rire nerveux, le Visiteur hocha la tête tandis qu'Henry le faisait basculer sur la couchette.
Je voudrais que quelque part, il y ait une personne rien que pour moi.