Titre : Histoire d'une fin malheureuse
Auteur : drakys
Fandom : Soul Calibur
Couple : OC/Raphael
Rating : R
Disclaimer : Namco
Nombre de mots : 2966 mots
Prompt : 11 juin - Soul Calibur 2 - OC/Raphael Sorel - nécrophilie involontaire - Un château du Sud de la France... Le seigneur s'interroge sur la raison pour laquelle ce soir-là son protégé accepte tout sauf de l'embrasser pendant que Raphael se demande quand le poison va faire son effet
Notes (& Avertissements) : Non-con (et pas non-con aussi), UA avec comme point de départ l'intro du deuxième jeu (bref, en supposant que Raphael n'a jamais croisé Amy et par conséquent, qu'elle ne l'a pas 'sauvé'). Le plot est plutôt simpliste (comprendre: ridicule) et il y a sûrement d'autres choses qui clochent, alors voilà voilà, mes excuses pour tout ce qui part un peu n'importe comment.
Depuis combien de temps n'a-t-il pas mangé? Il ne le sait même plus. Ses vêtements sont sales, déchirés, tachés par son propre sang, probablement par ceux d'autres hommes aussi, et ses pas sont lents, fatigués, incertains quand auparavant, ils avaient toujours été résolus et décidés. Il ne lui reste plus de sa gloire d'avant que l'épée qui pend à son flanc comme un vague souvenir qu'il n'est plus certain de pouvoir atteindre. Il avance mécaniquement pour continuer à fuir, pour ne pas être retrouvé.
Si on le retrouve, il sait qu'il ne pourra pas se défendre, il est trop fatigué, et cette simple pensée devrait agiter chez Raphael une rage impuissante, une fureur qui lui redonnerait de la force, mais il ne ressent qu'un incroyable sentiment de vide qui est plus fort tout le reste. Si on le retrouve, peut-être acceptera-t-il passivement qu'on l'enferme, qu'on le mette à mort. Il ne sait plus si quoi que ce soit à de l'importance à ses yeux.
Il s'arrête quand la pluie froide commence à le marteler. S'arrête et rit, se laisse tomber à genoux et joint les mains en coupe, laisse la pluie les remplir lentement. Il boit dès qu'il y a une gorgée, l'eau est froide dans sa gorge sèche et il ferme les yeux.
Il va mourir.
Loin de chez lui et seul, parce qu'il a tué un stupide noble. Parce qu'il a osé se défendre de sa folie. Raphael rit encore et se laisse tomber sur le sol humide, roule sur le dos, laisse la pluie tomber sur lui et il ferme les yeux.
Il veut mourir. Même s'il n'a pas encore entièrement perdu le besoin de se battre contre cette idée qui lentement, doucement, enfonce toujours plus loin en lui ses griffes, c'est la seule réalité qu'il lui reste : il veut mourir.
***
Il ouvre les yeux et le plafond n'a pas l'aspect du paradis, ni celui de l'enfer.
"Enfin réveillé?", demande une voix douce et le regard de Raphael trouve près de lui un homme au visage avenant, encadrés de cheveux noirs qui tombent droits et lisses sur ses épaules.
Il lui sourit et tend une main vers son front, récupère la compresse pour la changer.
"Tu as eu de la chance que je te trouve. Presque personne ne passe par ici."
Il ne pose pas de questions. Raphael referme les yeux. Sa propre voix lui paraît lointaine, rauque.
"Vous auriez dû me laisser où vous m'avez trouvé."
Un rire. Doux et un peu triste. Mais pas de questions. Et une impression de fraîcheur sur le front de Raphael, la nouvelle compresse lui paraît trop lourde un instant et son sauveur retire ses doigts une fois qu'il la placée.
"Oh, mais dans ce coin reculé du monde, les distractions sont si rares…", murmure l'autre homme après un moment de silence.
Si Raphael l'avait regardé à ce moment précis, peut-être aurait-il remarqué l'étincelle étrange dans ses yeux. L'étincelle certainement malsaine et ce regard posé sur lui, ce sourire soudain froid et calculateur.
"Je t'ai apporté des vêtements propres", entend-t-il alors qu'il n'essaie même pas de lutter contre le sommeil.
"Merci", Raphael entrouvre les yeux un instant à peine pour le remercier.
L'autre homme à un sourire chaud, réconfortant. Aux coins de ses yeux, il y a ces riens de rides rieuses qui éclairent son visage et il dépose les vêtements annoncés au pied du lit.
***
Il ne sait pas combien de jours ont passé depuis qu'il est là. Ses blessures sont presque toutes guéries, il n'en reste déjà plus que des lignes pâles, cicatrices presque invisibles sur sa peau. Il lui est revenu un peu de son orgueil d'avant et il n'aime pas ces hommes postés à sa porte, qui n'ont rien de domestiques et tout de geôliers.
Il ne doute pas qu'ils ont ordre de ne pas lui adresser la parole, puisqu'aucun des hommes ne répond à ses questions. On ne lui permet que quelques pas hors de sa chambre et même si Raphael n'a pas encore tenté de forcer les refus polis, il est certain qu'on le fera reculer de force s'il les ignore. Il n'y a que son sauveur qui peut à son gré entrer et sortir, quand il veut, que ce soit le jour ou la nuit.
"Où est ma rapière?", lui demande-t-il un jour avec une pointe d'irritation et l'expression de l'autre homme ne change pas: calme et douce, trop douce peut-être.
"Tu n'en as pas besoin", vient finalement la réponse et un geste vague pour écarter sa requête, comme s'il n'était qu'un enfant qui demande un jouet.
"Non, bien sûr que non", convient-il, à regret, et Raphael attend juste assez longtemps, demande avec juste assez de désintérêt: "Je suis curieux, simplement."
Sur le visage de l'autre homme, le sourire se raidit presque imperceptiblement. Sa voix est plus froide, pas encore glaciale, mais certainement moins douce que d'habitude, quand il rétorque:
"Serais-tu déjà las de mon hospitalité?"
Raphael fronce les sourcils.
"Non… Bien sûr que non", répète-t-il et chaque mot lui brûle la langue, tellement il doit faire un effort pour les dire.
***
L'autre homme le regarde sans colère, réfléchit un instant à la question posée par Raphael: Suis-je prisonnier? Il ne baisse pas la tête, ne le quitte pas du regard et sa voix, quand enfin il se décide à parler, est toujours aussi calme. Aussi incroyablement calme, alors que Raphael devant lui s'est levé, poings serrés, menaçant.
"N'es-tu pas simplement satisfait de pouvoir rester ici, libre de ce qui t'a perdu si loin?
-- Répondez-moi!", siffle Raphael avec humeur.
Il veut une réponse. Il veut savoir pourquoi il y a des gardes à sa porte et pourquoi il ne peut sortir sans surveillance. Pourquoi personne d'autre que le maître des lieux ne lui adresse la parole.
Son sauveur se lève à son tour, avance. Il tend une main vers Raphael, lui effleure une joue de ses doigts et s'incline, ses cheveux noirs traçant sur son visage une zone d'ombre qui a quelque chose de bien plus menaçant que l'attitude de Raphael l'est.
"Tu désires savoir si tu sortiras un jour d'ici? Alors puisque tu la demandes, voilà la vérité : je refuse de te laisser partir."
Ses doigts glissent sous le menton de Raphael, le soulève.
"Tu resteras ici jusqu'à ce que je me lasse de toi."
Ses lèvres sur celles de Raphael n'ont rien de plaisant ou de doux : elles demandent avec violence, brûlent d'une passion fébrile, veulent le consumer à ce simple contact. Raphael repousse l'autre homme, choqué et les doigts de son sauveur, plutôt des serres de fer, se plantent à ses poignets. Les lèvres cette fois sont à son oreille et des mots, murmure empoisonné, y coulent.
"J'ai sauvé ta vie, elle m'appartient maintenant."
Les lèvres reviennent contre les siennes et Raphael, encore, les refuse. Les doigts dans ses poignets s'enfoncent sans pitié, y laisseront des marques violacées. Il recule et le lit est trop près derrière, les deux hommes y tombent, Raphael dessous. Un genou attaque, ouvre ses jambes et une cuisse bouge, remonte contre la sienne.
Les lèvres deviennent sourire, un sourire excité, sans pitié.
"Résiste!", l'encourage-t-il. "Je te briserai!"
***
Il ne demande plus son épée. Il sait très bien qu'on ne la lui donnera pas, autant supplierait-il pour l'avoir. Il sait mieux encore que si Flambert, une seule seconde, revenait dans sa main, il se tuerait avec ou peut-être tuerait-il les autres avant et lui ensuite. Pour la même raison, ses repas lui sont apportés sans ustensiles et même si les signes en sont encore discrets, il devine bien qu'on le surveille de plus près qu'avant.
Raphael se bat encore, chaque fois. Jusqu'à ce que ses poignets soient liés, que les cordes mordent cruellement dans sa peau à chaque mouvement, et il essaie de mordre la langue de l'autre homme qui veut l'embrasser et qui rit. Ses doigts repoussent une mèche des cheveux blonds de Raphael, il l'embrasse sur le front avec une étrange tendresse.
"N'as-tu pas encore compris que ce n'est pas moi", commence-t-il dans un murmure et il bouge avec des gestes secs, Raphael serre les dents, "que tu punis en t'entêtant?"
***
"Je veux voir les jardins", dit Raphael en ouvrant la porte de sa chambre et les deux gardes à la porte échange un regard incertain.
"Non", lui répond finalement le premier.
"Je n'en peux plus d'être enfermé!", insiste Raphael, feignant l'hystérie et il avance d'un pas. "Accompagnez-moi, s'il le faut, mais laissez-moi sortir d'ici!", ajoute-t-il en avançant encore, ignorant un instant son orgueil qui s'insurge contre l'odieux ton suppliant qu'il adopte.
Le second garde lui barre le passage.
"Supplie tant que tu veux, putain!", rigole-t-il et Raphael serre les dents à l'insulte.
L'autre homme lui ordonne sèchement de se taire et il ne le regarde pas quand il lui dit calmement:
"Je suis désolé, le maître préfère que vous vous reposiez. Vos blessures-", il s'interrompt, parce qu'il sait très bien que Raphael n'est plus blessé depuis longtemps.
"Quelques minutes…", plaide-t-il, jouant le plus parfait désespoir.
Il avance encore et la pointe d'un fleuret, presque aussitôt, lui pique le ventre. Un sourire méchant, un rire sec.
"Le seul ordre que nous avons, c'est de ne pas abîmer ton visage!
- Tais-toi", lui siffle immédiatement le premier garde, ne le regardant pas.
Raphael reste un instant devant sa porte, attend, obstiné. Le second des gardes lui ordonne sèchement de retourner dans sa chambre, mais il ne lui obéit pas. Et finalement, le premier garde jette un coup d'œil dans sa direction et, presque gêné, murmure Rentrez, s'il vous plaît. Il croise son regard et baisse presque aussitôt les yeux.
"S'il vous plaît", répète-t-il sans conviction et Raphael tourne cette fois les talons, referme la porte derrière lui et s'y appuie, sourit.
Peut-être. Peut-être a-t-il trouvé quelqu'un qu'il peut utiliser.
***
Il regarde passivement les meubles renversés, les livres éparpillés et Raphael au milieu de ce chaos miniature, étendu sur le sol avec pour seul compagnon l'ennui. Raphael ne daigne même pas le regarder, fixe plutôt le plafond et peut-être le ciel qu'il ne voit pas au-delà et son sauveur soupire.
"On m'a rapporté que tu as voulu sortir, que manque-t-il à ton confort, dis-moi?
- Ma liberté", répond brutalement Raphael après un moment et le visage de l'autre homme reste impassible.
Il ne sourit pas, ne rit pas, ne se moque pas. Il n'y a pas sur ses traits la moindre trace de regret, ce qui a ce qu'il faut pour rendre son expression parfaitement cruelle. Il donne à la pièce un second regard et secoue la tête. Il s'approche et se penche vers Raphael, s'interpose entre lui et le plafond, ses cheveux foncés tombent entre eux comme pour les isoler du reste et il lui sourit.
"Suis-moi", demande-t-il.
Raphael reste immobile, jusqu'à ce qu'une main soit tendue vers lui.
"Tu voulais voir les jardins, n'est-ce pas?"
Bientôt, ils sont dehors et son sauveur marche près de lui, commente parfois sur tel ou tel détail. Raphael comprend bien qu'il ne lui laisse pas visiter la propriété pour simplement satisfaire sa requête. Il voit les hautes grilles, il voit les gardes et il voit surtout combien son sauveur, sans un mot, lui dit qu'il ne s'échappera jamais. Aussi, il baisse la tête et feint d'être résolu à son sort, mais son regard cherche parmi les fleurs, s'il n'existe pas d'autres moyens plus beaux, plus faciles de quitter sa prison.
"Les gardes…", commence-t-il lentement. "Sont-ils nombreux?"
Son sauveur rit et s'arrête. Il lui attrape le poignet et l'attire à lui.
"Pourquoi ce détail t'intéresse-t-il?", souffle-t-il contre ses lèvres, même s'il devine très bien les raisons derrière la question. "Ne devrais-tu pas plutôt me demander s'ils ont l'ordre de te tuer, si tu tentes de fuir?
- Est-ce l'ordre que vous leur avez donné?", rétorque Raphael.
"Peut-être", répond l'autre homme et il l'embrasse, glisse un bras autour de sa taille, glisse ses lèvres à son oreille et murmure: "Crois-tu pouvoir te lier à eux, crois-tu qu'ils t'aideront? Ne sois pas naïf! Ils sont à moi. Ils me sont dévoués et mes paroles sont leur vérité."
Il l'attire à lui, caresse son visage du bout des doigts.
"Tu ne peux pas m'échapper…"
Raphael détourne la tête, peut-être paraît-il vaincu. Il se libère et prend quelques pas d'avance, cherche rapidement parmi les fleurs, tue le sourire qu'il effleure ses lèvres quand il repère mêlées aux autres fleurs celles qui sont aussi mortelles que belles. Il marche rapidement quand l'autre homme veut le rattraper, lui échappe quand il est près, se laisse finalement rejoindre.
"Je ne suis pas d'humeur à jouer!", siffle son sauveur, enfonçant méchamment ses doigts dans son bras.
Il ne le regarde pas.
"Alors peut-être devrais-je vous remercier de m'avoir permis quelques instants ailleurs qu'entre ces quatre murs auxquels vous m'avez condamné?"
Il lève lentement les yeux, voit la surprise dans les yeux de l'autre homme et c'est lui qui l'embrasse, pour la première fois. Leurs langues se heurtent, son sauveur brise l'étreinte, le regarde, fier peut-être de pouvoir enfin croire que Raphael est à lui, et l'embrasse encore, l'entraîne à terre.
Raphael répond au baiser, aux gestes. Il bouge avec lui et pas entièrement contre lui, comme tant d'autres fois. Il gémit doucement, se prête peut-être trop aisément aux caprices de l'autre homme, mais ce dernier est plus aveuglé par les caresses que par sa bonne volonté. Si Raphael sourit, ce n'est pas pour lui, c'est à cette lueur de rien d'espoir découverte dans les jardins.
***
"Peux-tu m'avoir ceci?", demande Raphael et il n'essaie pas de lui passer le papier discrètement, il le lui tend franchement et le garde cligne des yeux, confus en voyant les esquisses tracées de quelques coups précis, et refuse.
"Je ne peux pas, il ne m'est pas permis de-
- Ce ne sont que des fleurs, elles sont toutes dans le jardin", sourit Raphael.
"Non", le garde veut lui redonner le papier. "Il m'est interdit de-
- Cela te satisfait-il", l'interrompt Raphael, changeant d'approche et l'autre homme écarquille les yeux quand il continue: "de regarder seulement? Il te laisse regarder, n'est-ce pas, mais jamais plus? N'as-tu pas envie…", il feinte l'hésitation, avance finalement d'un pas et pose une main sur la poitrine de l'autre homme. "N'as-tu pas envie d'être à sa place?"
Il se rapproche encore, surpris de ne pas être repoussé vivement. Raphael retient un sourire de triomphe, espère silencieusement
"N'as-tu jamais désiré que ses mains soient les tiennes?"
Raphael effleure des siennes les lèvres de l'autre homme, sa main va à la ceinture du garde et y joue du bout des doigts.
"Il ne le saura pas", lui assure-t-il. "Et tout ce que je demande, ce sont ces fleurs. Elles sont mes favorites."
Il descend sur ses genoux et le garde serre le papier plié dans sa main, retient son souffle. Il n'y a que le bruit de sa boucle de ceinture qu'on défait, des vêtements écartés. Et il y a les doigts sur lui et mouvement soudain, la tiède chaleur et il doit bien reprendre son souffle et plus rien. Raphael le regarde et demande encore:
"Tu pourras me les apporter?"
Le garde sait qu'il est encore temps de refuser, de le repousser, mais le papier, dans sa paume, le brûle presque. Il ne trouve pas les mots, aussi il hoche simplement la tête et la promesse faite, la chaleur coupable du papier dans sa main n'est rien, comparée à la chaleur de la langue de Raphael, à celle de sa bouche.
***
"Quelle journée exécrable!", lance le seigneur irrité en entrant dans la chambre.
Il est tard dans la nuit et peu lui importe de réveiller l'autre homme au non. Il jette avec humeur ses gants sur une chaise, détache d'un geste sec la boucle qui retient sa cape en place et l'abandonne elle aussi. Il tire sur sa chemise pour s'en débarrasser comme il traverse la pièce, force ses pieds hors de ses bottes, pose un genou sur le lit pour y grimper.
"Au moins es-tu là pour me la faire oublier", murmure-t-il et il sourit.
Il croit que Raphael dort et peut-être est-ce l'apparence qu'il a, aussi il effleure son visage des doigts et l'embrasse pour le réveiller, mais Raphael reste immobile. L'autre homme fronce les sourcils et tire les draps, se presse contre lui et dépose un et un autre baiser dans son cou. Il écarte les pans de la chemise de nuit, ses doigts caressent, s'enfoncent, bougent et sa langue trace des lignes sur la peau de Raphael.
Même sans réaction, il est bientôt excité, se libère de l'étau inconfortable qu'est devenu son pantalon. Bientôt, c'est lui-même qu'il caresse. Bientôt, il se place. Bientôt, il bouge. Des coups brusques, rapides et il ne retient ni les grondements de plaisirs, ni les gémissements. Il lui importe peu d'être bruyant.
Ce qui bientôt l'irrite, c'est le silence de Raphael, qui ne réagit pas. Pas d'insultes cette fois, ni ses doigts, ses ongles qui lui labourent le dos. Ni même cette tendance qu'il a parfois à lui céder, selon le caprice d'un moment, peut-être.
"Pourquoi ne m'embrasses-tu pas?", siffle-t-il en effleurant ses lèvres du bout des doigts. "Je t'ai déjà dit de cesser de jouer!", continue-t-il en lui empoignant les cheveux.
Il s'enfonce en lui plus violemment encore, irrité, voudrait entendre Raphael le supplier d'arrêter. Mais Raphael reste silencieux, n'émet pas la moindre plainte, le plus petit gémissement. Il supporte tous les gestes brusques, presque fâchés.
Il supporte tout, pas entièrement là, mais pas encore entièrement ailleurs non plus. Il pense peut-être à ce qui est sous eux, caché dans le noir, sous le lit : jetés sur le plancher froid, il y a les cadavres des fleurs. Elles sont déjà mortes, elles, et bientôt sûrement les rejoindra-t-il.
(10 juin 2008)