Le visage de Beckett se crispa en la voyant pénétrer dans la pièce vêtue de noir
« Il semblerait que je doive donner des ordres quand à votre tenue à l’avenir.
- Dois je vous rappeler que je suis en deuil de mon père ? » Rétorqua Elizabeth avec sécheresse.
Le lord se crispa un peu plus et Elizabeth lui lança un sourire froid
« Quand à votre offre de cadeau. J’ai réfléchi.
- Oh et vers quelle nouvelle négociation vos réflexions vous ont-elles conduites ?
- J’ignorais qu’il faille négocier vos faveurs, persifla Elizabeth
- Excusez moi.. Une erreur d’interprétation de ma part. Vos faveurs sont effectivement les seules à être négociables»
La main d’Elizabeth se crispa sur la tasse pleine de thé brûlant qu’elle tenait. Beckett nota son geste et sourit
« Allons ma chère… Vous ne voudriez pas jeter une ombre sur cette magnifique journée par un geste aussi puéril qu’inconsidéré n’est-ce pas ?
- Je n’en suis pas sûre…
- Votre soulagement n’en serait que temporaire tandis que votre punition serait quand à elle, longue je vous l’assure »
Elizabeth frémit
« Ma punition ? Je ne suis pas un chien que l’on dresse Lord Beckett
- Un chien ? Non ma chère loin de moi l’idée de vous comparer à l’un de ces stupides animaux. Non… En fait vous êtes plus … comme une jument sauvage. Vous prenez facilement le mors au dent mais cela est compensé par le plaisir qu’il y a à vous monter. »
Elizabeth pâlit et Beckett se resservit d’un geste élégant
« Bien à présent que nous avons échangé les amabilités d’usage dites moi donc ce que vous désirez
- Vous le savez très bien…
- Tout comme vous savez que cela est hors de question Elizabeth. Allons dépêchez vous. Vous commencez à abuser de ma patience »
Elizabeth le fixa avec haine. Elle ne supportait plus son flegme, son ironie, ses répliques cyniques. A croire qu’il était fait de glace !! Exception faite des choses conjugales à son grand regret.
« Vous commandez bien Davy Jones n’est-ce pas ? »
Le regard de Beckett trahit brièvement sa surprise
« En effet mais j’ai du mal à comprendre où vous souhaitez en venir , si vous espérez que je libère ce monstre il faudra offrir plus que quelques gémissements en échange.
- Ne soyez pas stupide Lord Beckett. Je me moque de Jones. Ce que je veux c’est que vous lui ordonniez de libérer Bill Turner. »
Beckett cilla
« Turner ? Un rapport avec …
- Son père. Le coupa Elizabeth. Will a juré de lui rendre sa liberté. Mais comme il est enfermé ici…
- Vous vous êtes dit que vous pourriez le remplacer dans cette tâche » compléta Beckett d’un ton froid.
Elizabeth lui sourit tout aussi froidement
« En effet.
- Et bien ma chère…. Je dois reconnaître que je ne m’attendais pas à une telle requête… Je pensais plutôt à l’un de vos amis qui pourrissent dans mes geôles …
- Est-ce un refus ? » Lui demanda Elizabeth.
Beckett fit mine de réfléchir.
« Non. Si c’est-ce que vous souhaitez nous irons chercher Bill Turner. Je vous laisse le soin de l’annoncer à son fils. Vous n’aurez qu’à lui dire que c’est mon cadeau de mariage. »
Elizabeth blêmit à la pensée d’affronter Will et Beckett ricana
« Allons ma chère venez donc embrasser votre époux pour le remercier…. »
Le cœur au bord des lèvres, Elizabeth obéit. La main de Beckett se glissa sur sa nuque et il l’enfouit dans ses longs cheveux tout en l’embrassant avec ardeur. Finalement il se dégagea
« Je ne vous retiens pas Elizabeth. Je suis certaine que vous avez hâte de revoir ce cher Will Turner et ses amis. Vous avez beaucoup à lui raconter je crois. » Se moqua-t-il
Elizabeth déglutit et Beckett ricana
« Vraiment beaucoup… Monsieur Mercer va vous accompagner pour votre visite hebdomadaire. Vous voyez, je respecte notre marché »
()()
Elizabeth suivit Mercer dans le couloir sinistre qui menait aux geôles privées de Beckett. L’homme lui ouvrit la porte et la retint alors qu’elle avançait
« J’espère que j’aurais un rapport satisfaisant à transmettre à Lord Beckett. »gronda-t-il
Elizabeth lui répondit par un regard méprisant et s’engagea en tremblant
« Lady Beckett ! » annonça l’un des gardes, un peu trop zélé au goût de la jeune femme.
Elizabeth ferma les yeux et s’immobilisa. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait regarder Will dans les yeux et …
« Elizabeth ! Oh c’est bien toi »
Elle entendit la tendre inquiétude de Will dans sa voix et réprima un sanglot. Elle ne pouvait pas lui montrer sa peine. C’était elle qui avait passé ce marché. Et comme d’autres charges en d’autres temps, c’était à elle de porter ce poids.
Elle approcha de la geôle et Will fit de même. Le jeune homme hoqueta devant sa mine défaite
« Elizabeth que t’a-t-il fait…
- Je doute que t’aies envie d’avoir les détails mon gars. » Intervint Jack
Elizabeth s’empourpra tandis que Will baissait la tête. Un silence gêné s’installa.
Will déglutit et les recommandations de Jack lui revinrent en mémoire. Il était inutile d’accabler Elizabeth de son chagrin.
« Est-ce que … qu’il te traite bien ? »
Elle hocha la tête.
« Aussi bien que possible… »
Un nouveau silence.
Elizabeth serra les poings. Elle devait trouver … trouver …
« Beckett va exiger de Jones qu’il libère ton père »
Le visage de Will se remplit d’incrédulité
« Quoi ? Mais pourquoi ?
- C’est… c’est son cadeau de mariage » souffla douloureusement Elizabeth
Jack ricana cyniquement
« Ce maudit bougre de Beckett a du sacrément apprécier sa nuit de noces pour accepter ça » lâcha-t-il avec une pointe d’amertume.
Elizabeth se raidit et la mine de Will s’allongea
« Elizabeth… Ce .. Qu’Est-ce que tu as fait… »
La jeune femme maudit intérieurement Jack
« Rien.. Rien de plus que ce qui était … dans notre accord
- Votre accord… » répéta Will avec amertume.
Elizabeth rougit et expliqua
« Il a dit qu’il m’offrait la liberté d’un homme en cadeau de mariage…. A l’exception de Jack et de toi… Alors… Je, j’ai pensé à ton père
- Elle aurait pu penser à nous ! S’insurgea Pintel
- Ah ça oui ! Renchérit Ragetti
- Chuttttt » leur ordonna Gibbs qui n’en perdait pas une miette.
Will se crispa
« Je suppose que je dois remercier Beckett pour ça, ironisa-t-il
- Will…. Je … » s’inquiéta Elizabeth.
Le jeune homme inspira puis plongea son regard dans celui de la jeune femme
« Excuse moi…Et …merci pour mon père…
- Je ferais n’importe quoi pour toi » murmura Elizabeth.
Les doigts des jeunes amoureux s’entrelacèrent et Jack détourna le regard d’un air écoeuré.
« Je t’aime… » murmura Will
Elizabeth s’apprêtait à répondre mais un toussotement de Mercer la coupa net dans son élan. Au lieu de lui dire ce qui lui brûlait les lèvres, Elizabeth baissa le visage, résignée. Les doigts de Will caressèrent son menton
« Regarde moi… »
Les larmes aux yeux, Elizabeth releva le visage
« Je t’aime , répéta Will. Ma belle, ma courageuse Elizabeth. Quelques soient tes choix. Je t’aime et je t’aimerais toujours
- Oh Will » souffla la jeune femme
Elizabeth avait l’impression que son cœur allait exploser. A la fois de peine, d’amour et de haine pour Beckett.
« Il est temps de remonter Lady Beckett. Votre époux vous attend » déclara Mercer.
Will et Elizabeth se raidirent et la jeune femme lui lança un regard empli de regrets
« Je reviendrais…
- Comme il se doit » souffla Will avec amertume tandis que Mercer l’entraînait.
TO THE PARTIE 3 ( erf désolée c'est long...)