Les Losers! > Sansonneries [1/6] > Les nouvelles aventures de Sanson!

Apr 03, 2008 09:31

Anthologie: Sansonneries
Titre: Les nouvelles aventures de Sanson!
Auteurs: drakys & supaidachan
Fandom: original > les nouvelles aventures des losers!
Personnages: sanson et zahid
Rating: PG
Disclaimer: ironie & bas blancs (drakys & supaidachan)
Notes: tout est ici.

Il en avait eu marre.

Ces cons d'aventuriers l'avaient complètement mis de côté, lui et sa pourtant si importante quête. Aussi, Sanson était parti tout seul vers de meilleurs ailleurs, des ailleurs où là au moins, il serait l'héroïque héros de ses propres aventures. Bon d'accord, avec une taille qui faisait à peine au-dessus de trente centimètres et encore, seulement quand il s'étirait sur ses pattes postérieures, il n'allait pouvoir avoir que des aventures en format réduit.

Ce qui était quand même mieux que pas d'aventures du tout!

Il allait découvrir tout seul comment redevenir humain et il allait leur montrer, à ces ploucs, qu'il pouvait reprendre son royaume des griffes de sa méchante sœur! Encore allait-il devoir trouver des alliés qui parlaient couramment écureuil et peut-être devrait-il prier beaucoup pour qu'un dieu clément l'auréole de chance et peut-être de gloire en bonus, mais il allait y arriver.

Il sauta de branche en branche, le cœur léger, les pattes agiles, à la recherche de sa vie passée.

Que pourrait-il lui arriver d'horrible? Il était un simple écureuil, dont personne ne se souciait. Il se dessina sur son petit visage couvert de fourrure comme un sourire très amer et très humain. Ouais, c'était bien pourquoi ces idiots de Losers! l'avaient complètement oublié!

Même son Esoj, avec qui il avait pourtant passé de si longs jours heureux du temps qu'elle était encore à son Académie de druides. Il secoua la tête, chassant toutes les pensées tristes qui commençaient à menacer de lui donner très envie de revenir sur ses pas et de rejoindre les Losers! qu'il avait pourtant décidé de quitter.

"Hé, t'as vu ça?", lança une voix sous lui.

Sanson ne s'en soucia pas plus que de son dernier bas, bas dont d'ailleurs, il n'avait plus tellement le souvenir d'avoir jamais porté, depuis tellement longtemps qu'il était sous cette forme animale. Il y avait beaucoup de choses à voir dans ce coin de forêt: des arbres beaux et grands et même majestueux, des petites baies sucrées qui poussaient partout dans les bosquets, des filets d'eau claire et pure qui courraient dans des petits ruisseaux.

"Mais c'est un écureuil noir!", rétorqua une seconde voix et Sanson tiqua d'une oreille.

Oh tiens, on parlait de lui, semblait-il! Et pourquoi se trouverait-on à parler de lui, pauvre petite créature faible et innocente, sinon pour...

"Il faut l'attraper, ça vaut une fortune ces machins!"

Oui, voilà, voilà! Pourquoi parlerait-on de lui sinon pour vouloir le capturer et le priver de la dernière chose qui lui restait: sa soyeuse fourrure couleur d'ébène! Il émit un petit Squick! de protestation, tout à fait contre l'idée qu'on lui retire sa liberté. Il décida donc de fuir, sautant de branche en branche avec un peu plus d'énergie, et surtout de vitesse, qu'avant.

"Merde! Elle se tire, la saloperie!

- Il faut l'avoir!"

Des pas qui détruisaient la broussaille, des cris et des injures contre lui et sa maudite idée de les fuir: Sanson ne s'arrêta pas pour leur expliquer qu'il avait mieux à faire que d'être attrapé, vendu, mis à mort et dépecé! Il avait de grands projets et vivre était un de ceux-là! Malheureusement, malgré toute sa bonne volonté, deux chasseurs sachant chasser finirent par avoir raison de lui.

***

La cage n'était vraiment pas à son goût: comme toutes les cages, elle était petite et puante et il y avait une odeur de rat absolument dégoûtante qui lui rentrait dans le nez à lui donner envie de vomir. Il essaya bien de se plaindre de ce manque de confort, mais les chasseurs ne semblaient pas du tout prêts à vouloir interpréter ses Squicketi squick squicken! comme des plaintes demandant réparation.

Il continua donc d'être agité de tout bord, tout côté dans leur charrette malodorante et désespéré, l'écureuil noir commença à voir son avenir en teintes aussi foncées que sa fourrure. Il faillit hurler quand ils le vendirent quinze pièces d'or à une vieille sorcière: c'était bien en-deçà de ce qu'il valait!

Surtout pour croupir comme il se retrouva à croupir sur une table, entre une fiole remplie d'un truc visqueux dans lequel flottait un machin non-identifiable et une pile de vieux livres qui sentaient beaucoup l'épaisse couche de poussière qui les recouvrait. Sanson fit le tour de sa cage pour ce qui lui paraissait être la six millième ou sept millième fois et, ne trouvant toujours pas par où fuir, il se roula en boule dans un coin en attendant qu'on veuille bien le tuer pour mettre fin à son ennui mortel.

Il sursauta quand un bruit le tira de son presque sommeil et il regarda, complètement horrifié, le chat qui l'examinait avec curiosité. Il allait être dévoré! Dévoré! Quelle horreur! Alors qu'il n'avait presque rien fait de sa vie, sinon se la faire pourrir allégrement!

"Et bien, et bien...", murmura la voix mélodieuse du chat, le surprenant et coupant court à la panique qui commençait à lui donner envie de faire beaucoup de Squick! très aigus. "Un humain dans le corps d'un écureuil!"

Il ronronna de plaisir devant sa découverte, ferma puis rouvrit ses beaux yeux verts et continua de dévisager Sanson. Sanson, lui, osa s'approcher d'un pas et il essaya de communiquer avec l'élancé félin qui le contemplait passivement de son regard mystérieux.

"...Vous savez que je ne suis pas un animal?"

Le chat pencha la tête sur le côté et fit lentement un tour complet autour de la cage, sautant sur la pile de livres et contournant la fiole, avant de s'asseoir à son point de départ. Il lécha sa patte avec affectation, lissa ses moustaches et inclina le cou en avant, suivant des yeux l'instinctif mouvement de recul de Sanson avec ce qui ressemblait assez à un petit rire.

"Mon bon prince, ce genre de mauvais sort n'a pas de secret pour moi."

L'écureuil hésita. Ce chat lui parlait, ce chat ne semblait pas vouloir le dévorer, ce chat n'était pas normal. Il hésita un peu plus, cherchant les mots, possiblement les bons, pour ne pas flatter à rebrousse poil le noir félin qui lui faisait la conversation.

"Dites-moi, maître chat, auriez-vous la bonté de me libérer?", demanda-t-il finalement.

Le chat sembla tout à fait amusé de sa question et il tendit une patte vers le cadenas qui retenait la porte de la cage fermée. Il le poussa d'un côté et le poussa de l'autre, provoquant quelques cliquetis de métal et rien d'autre. Sanson comprit qu'il ne désirait en rien lui rendre sa liberté. Comme il se remettait à croire qu'il était condamné, le chat parla à nouveau:

"Dis-moi, cher Sanson, Sanson mon cher, si je t'ouvre cette porte, comment me payeras-tu?"

L'écureuil noir releva la tête avec un enthousiasme motivé par l'espoir, avant de réaliser la cruauté de la question. Il n'était qu'un petit animal: il n'avait pas une traîtresse de pièce d'or à son nom! Que pourrait-il jamais offrir à ce chat mystérieux contre sa liberté? Comme s'il lisait dans ses pensées à mesure que Sanson les formulait, le chat ajouta, avec un plaisir évident:

"Je ne demande que quelques aventures, une ou deux errances et peut-être, de voir ce qu'il adviendra de toi!"

Sanson y songea. C'était un marché tout à fait équitable, qui n'allait pas lui coûter cher en plus!

"C'est d'accord! Je vous payerai de tout ça, maître chat!"

Et éventuellement, il allait aussi vouloir savoir comment ce bestiau-là connaissait qui il était... Le chat noir sauta aussitôt en bas de la table d'un bond souple et gracieux.

"Hé!", s'offusqua Sanson en le voyant disparaître comme ça, sans donner le moindre signe de lui ouvrir sa cage. "Maudit sac à puces!", grommela-t-il en réalisant qu'on s'était joué de lui.

Vraiment, il allait ajouter les chats tout en haut de sa liste de Je n'aime pas!

"Houlà, tu damnes déjà ton sauveur?", demanda une voix qu'il reconnut aussitôt.

Seulement, elle ne venait pas du tout d'un chat, mais plutôt d'un jeune homme aux yeux très verts qui le regardait en souriant. Il lui montra sa paume vide, referma le poing et relevant les doigts, il découvrit la clé qu'il tenait coincée sous son pouce. Il la glissa dans le cadenas, la fit tourner et avec un déclic, le chemin vers la liberté sembla soudain à Sanson beaucoup moins loin qu'il n'avait paru quelques secondes plus tôt.

Le chat barre oblique humain s'inclina avec une politesse pas tout à fait polie, fit une petit révérence pas trop révérencieuse, une main sur sa poitrine. Lui lançant un regard trop vert derrière les cheveux noirs qui lui tombait sur le visage en longues mèches, lui tendant un bras, il lui sourit:

"Zahid, à ton service, mon prince enchanté!"

Sanson hésita avant de monter rapidement sur le bras tendu et d'aller se fixer à l'épaule de son sauveur.

"Qu'êtes-vous donc, maître Zahid?", voulut-il savoir.

Un rire léger lui répondit et une main vint caresser la tête, gratouillant légèrement entre ses oreilles, là où il faisait vraiment bon se laisser gratouiller. Sanson inclina la tête pour que le niveau de gratouillage atteigne son plus plaisant maximum et il réalisa soudain que toutes ces gentilles gratouilles ne constituaient pas une réponse!

"Hé, maître Zahid! Vous ne répondez pas aux questions?

- Pas les ennuyeuses: elles m'ennuient beaucoup", soupira l'homme aux yeux rieurs. "Mais puisque tu veux tellement savoir, je suis un djinn."

L'écureuil en resta muet. Merde, il était tombé sur un taré qui se la pétait solide! Tout le monde savait que les djinns n'existaient que dans les histoires pour enfants! Semblant à nouveau suivre ses pensées avec une facilité déconcertante, Zahid lui agita un index devant le visage.

"Il doute, l'animal!

- Alors, vous pouvez me retransformer en humain?", demanda Sanson avec beaucoup beaucoup d'espoir.

Le djinn éclata de rire, tapant dans ses mains comme si l'écureuil venait de lui faire la meilleure blague qu'il ait jamais entendu. Il lui montra ses poignets, qui n'avaient rien d'extraordinaire, sinon qu'ils étaient nus, sans bracelets de force, sans gantelets: il n'y avait que sa peau et rien d'autre.

"Tu vois des chaînes qui me retiennent?", demanda-t-il. "Je ne suis pas ton esclave, ni celui de personne!", il refit une petite courbette. "Zahid est un des derniers djinns libres et il veut bien t'aider dans ta quête!

- Pfft!", fit Sanson, décidant qu'il s'était vraiment trouvé un fou et perdant aussitôt tout respect. "Si t'es pas fichu de faire le boulot toi-même, comment tu veux me filer un coup de main décent?"

Un éclat de rire lui répondit et cette fois, Zahid lui jeta un regard tout à fait sérieux.

"Oh, Sanson, pauvre Sanson, tu n'as jamais entendu parler des Pierres de Vœux?"

(21 novembre 2007)

univers : les losers!

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