Les Losers! > Serve Chilled [8/8] > D'évasions et de signes de reconnaissance

Mar 10, 2008 09:32

Anthologie: Serve Chilled
Titre: D'évasions et de signes de reconnaissance
Auteurs: drakys & supaidachan
Fandom: original > les nouvelles aventures des losers!
Personnages: suun, chaucer, hato et sàmhach
Rating: PG-13
Disclaimer: ironie & bas blancs (drakys & supaidachan)
Notes: tout est ici.


La petite pièce était plongée dans des ténèbres trop épaisses pour qu'il puisse bien voir ses interlocuteurs. L'homme assis de l'autre côté de la table poussa une petite carte devant lui. Il lui jeta un coup d'œil dans la faible lumière de la chandelle posée sur la table.

"T'as tout compris?", murmura l'autre homme en joignant les mains. "Ou t'as besoin que j'répète encore une fois?"

Il lui jeta un coup d'œil rapide, essayant en vain de mieux discerner les traits de son visage. Puis il jeta un rapide coup d'œil sur l'homme qui se tenait derrière le premier, une main négligemment posée sur son épaule.

"Oh non, ça va", répondit-il, mal à l'aise.

Soudainement, l'idée d'entrer dans une guilde de voleurs avait quelque chose de moins attirant.

"Hm... Et comment je fais pour vous contacter à nouveau?

- Si tu réussis, on le saura assez rapidement. On viendra te voir."

Il se pencha en avant, l'air menaçant.

"S'assurer que tu n'as pas trop envie de garder la marchandise..."

Il hésita, puis hocha la tête et s'éloigna à toute vitesse. Ils attendirent qu'il soit sortit, puis l'homme encore debout se laissa tomber à l'envers sur le long banc, posant ses coudes sur la table. Il avait l'air particulièrement fier de lui.

"T'es vraiment con Chaucer!", grogna l'homme déjà assis en se tapant le front sur la surface de la table. "Personne ne réussit jamais ça!"

Chaucer sourit en guise de réponse et l'autre homme referma un poing dans ses dreads, lui tirant la tête en arrière. Une dague apparut à sa main et il en pointa la lame contre son œil. La 'victime' n'arrêta pas de sourire.

"Oi, oi Suun! Depuis quand tu veux être chef de guilde à la place du chef de guilde?"

L'homme aux cheveux décolorés roula des yeux et le lâcha.

"J'déteste quand tu me fais faire ça", se plaignit-il en renfonçant sa tuque sur sa tête.

"T'es qu'le second en charge, j'ai bien le droit de te malmener un peu!"

***

"Non, je n'ai pas- Hé lâchez-moi! Tout ça, c'est un terrible, terrible malenten- Hmpfff!", finit-il en s'écrasant cul par-dessus tête dans la cellule.

Il se releva rapidement et agrippa les barreaux.

"Laissez-moi sortir!", hurla-t-il aux gardes qui l'ignoraient complètement en s'éloignant. "Je connais mes droits! Je veux mon-

- C'est pas la peine de t'époumoner pour rien", le coupa une voix.

Il poussa un cri de surprise et se retourna pour constater qu'il n'était pas seul dans la petite cellule. Il plissa les yeux pour essayer de voir avec qui il était.

Il y eut un mouvement, puis un homme fut devant lui. Il le dépassait d'une bonne demi-tête, peut-être un peu plus et ses cheveux mi-longs tombaient désordonnés sur son visage. Ses vêtements étaient dans un état pathétique et sa barbe plutôt longue laissaient présager qu'il y avait un bon bout de temps qu'il était là.

"Hm... Enchanté?", offrit le jeune voleur en lui tendant une main.

"Sàmhach", se présenta l'autre homme en la serrant énergiquement.

Il se pencha à côté de lui et regarda rapidement à travers les barreaux avant de se reculer et d'aller s'asseoir en tailleur sur son lit miteux.

"Combien?", demanda le demi-elfe, pensif.

"Quoi?

- Dis-moi il y a combien de gardes en faction aujourd'hui..."

Il hésita, ignorant le nom du nouveau-venu.

"Hato", compléta le voleur.

Il se laissa tomber sur le second lit et compta sur ses doigts.

"Trois dans la salle principale, le shérif est absent jusqu'à demain à ce que j'ai cru comprendre. Hm... Je crois qu'il y en a aussi deux autres devant la prison. Et peut-être un ou deux autres dans l'un ou l'autre des bureaux. Ils ne m'ont pas exactement offert une visite guidée. ...Vous êtes ici depuis longtemps?", demanda-t-il après une courte pause.

"Un an et huit mois", répondit distraitement l'autre homme.

Hato écarquilla les yeux.

"Oh er- Je-"

Il fronça les sourcils.

"Je ne resterai certainement pas ici aussi longtemps!", affirma-t-il.

Sàmhach eut un sourire en coin.

"Bien sûr que non. Dans dix minutes, nous serons libres."

Ne pouvant pas écarquiller plus les yeux, Hato fronça les sourcils.

"Vous êtes malade ou quoi!? Si vous pouvez sortir d'ici aussi facilement, pourquoi vous ne l'avez pas fait avant!"

L'autre homme se releva et s'étira lentement. Il se retourna et enfonça son pied dans son lit et les planches de piètre qualité cédèrent facilement. Il fouilla dans les débris et en retira la planche qui semblait la plus solide. Il lui tendit la massue de fortune.

"Mets-toi dans le coin là-bas et attends."

Et avant que le voleur ne puisse poser la moindre question, l'autre homme s'effondra par terre en hurlant, ses yeux se révulsèrent et il commença à baver.

Hato sauta sur ses pieds et se planqua dans le coin sombre qu'on lui avait désigné.

"À l'aaaide!", hurla-t-il à s'en défoncer les cordes vocales. "Il est possédé! À l'aaaide! Ne me laissez paaas seeeuuul avec luuuiii!", chiala-t-il.

Mordant à l'appât, deux gardes accoururent et le premier se battit avec son trousseau de clés pour ouvrir la porte grillagée. Hato attendit que le premier se soit agenouillé près de l'autre prisonnier et il abattit sa planche sur le crâne du deuxième garde qui venait à peine d'entrer dans la cellule.

Le premier garde se retourna et poussa un cri de surprise. Quand il voulut se relever, le demi-elfe le tira violemment en arrière et l'envoya contre le mur contre lequel il s'écroula, inconscient. Hato sourit béatement et l'autre homme sauta sur ses pieds et lui agrippa le poignet, le tirant à sa suite. Il referma la porte grillagée derrière eux, faisant tomber les clés et leur donnant un coup de pied pour les mettre hors de portée.

"Ça a pris moins que dix minutes!", s'exclama Hato.

"On n'est pas encore sortis...", lui rappela son compagnon de cellule. "J'ai quelque chose à récupérer avant."

Il s'arrêta et regarda autour de lui.

"Où peuvent-ils les avoir mis?", murmura-t-il pour lui-même.

"Quoi?", demanda le voleur.

"Mes armes, deux sabres", expliqua Sàmhach.

"Un noir et un blanc? Y'a en a des comme ça dans le bureau là-bas", désigna le voleur. "Dans une armoire vitrée avec tout un paquet d'autres machins..."

Ils se précipitèrent dans cette direction, se débarrassant d'un autre garde en chemin. Le demi-elfe poussa la porte et Hato la referma derrière eux, s'y appuyant lourdement. Jetant un regard autour de lui, Sàmhach repéra l'armoire et retira sa chemise. Il enroula rapidement son poing dans les restes du vêtement et défonça la porte vitrée. Tendant le bras à l'intérieur, il reprit ses sabres.

"Vite", lui intima Hato.

L'autre homme fit éclater la fenêtre du pommeau d'un de ses sabres et fit tomber rapidement les morceaux de verre. Il se retourna et commença à pousser une table contre la porte. Le voleur vint l'aider et ils bloquèrent facilement l'entrée de la pièce.

Hato alla fouiller dans l'armoire et récupéra des dagues de jet. Quand il se retourna, le demi-elfe était déjà sorti par la fenêtre. Il y jeta un coup d'œil et l'autre homme lui fit signe d'attendre encore un peu, caché derrière une pile de caisses.

Le voleur se cacha en voyant les passants. Il compta jusqu'à dix et jeta un nouveau coup d'œil à l'extérieur. Le demi-elfe lui fit rapidement signe de descendre. Il se laissa tomber à son tour et ils déguerpirent sans même penser à demander leur reste.

***

Après avoir récupéré de nouveaux vêtements, Sàmhach proposa judicieusement de quitter la ville au plus tôt. Le voleur s'y opposa bien sûr fermement.

"Je dois absolument er- faire quelque chose avant.

- Qu'est-ce que tu dois voler?", demanda le demi-elfe, pas assez bête pour être dupe de ses intentions.

"Je vais te montrer!", sourit le jeune voleur.

Il l'entraîna jusqu'à une grande maison blanche, avec de grandes colonnades et un air qui ne l'associait en rien au petit peuple. Sàmhach cligna des yeux. Il se pinça pour vérifier qu'il ne rêvait pas. Il se tourna vers Hato.

"C'est pour ça que tu t'es fait jeter en prison!?", demanda le demi-elfe, n'arrivant pas à y croire. "Tu réalises que c'est la maison du shérif?"

Hato hocha la tête.

"J'y étais presque, mais maintenant que tu vas m'aider, c'est certain que je vais y arriver!

- Comment ça, maintenant que je vais t'aider?"

Le voleur haussa un sourcil, signe qu'il n'admettait apparemment pas de discussion.

"Hé, je t'ai aidé à t'évader!"

Le demi-elfe soupira, évitant de pointer les nombreuses failles de cette logique.

"C'est quoi ton plan alors?", lui demanda-t-il finalement.

Le voleur le dévisagea pendant un moment, clignant des yeux.

"Quel plan?"

Le demi-elfe laissa tomber son visage dans sa main avec un soupir complètement misérable.

***

Ils étaient sortis de la ville depuis moins d'une heure quand Sàmhach l'arrêta. Il lui désigna les deux hommes qui de toute évidence, les attendaient. Le premier nonchalamment appuyé contre un arbre, le second quelques pas en avant de lui, bras croisés et l'air sévère.

Le jeune voleur s'arrêta et fouilla dans ses poches.

"Lance-le à celui appuyé contre l'arbre", indiqua le demi-elfe à demi-voix. "C'est lui le chef.

- Mais c'est l'autre qui-

- Fais-moi confiance là-dessus."

Hato fit sauter le paquet deux, trois fois dans sa main comme pour mesurer la force à utiliser et l'envoya facilement à l'homme en retrait.

"Voilà chef!", sourit-il.

Chaucer eut l'air surpris et il défit lentement le paquet, regardant le pendentif dans sa main, incrédule. L'homme aux cheveux décolorés se recula et le poussa devant, apparemment soulagé de ne pas avoir à jouer le rôle de l'autre homme. Éclatant de rire, le chef de la guilde des voleurs empocha l'objet.

"Bienvenue dans notre guilde, gamin!", le salua-t-il avec une petite révérence moqueuse.

Hato haussa les épaules, complètement désintéressé.

"Désolé, mais j'ai trouvé mieux à faire..."

Il se détourna et s'éloigna, le demi-elfe sur les talons. Suun hésita pendant un moment puis les rattrapa à la course. Il se planta devant eux et enleva un de ses colliers. Il fit glisser les perles de bois pour montrer le lacet de cuir et leur montrer l'inscription qui y était embossée. Il le tendit à Hato après avoir remis les perles en place.

"Un signe de reconnaissance, comme quoi t'es un des nôtres", expliqua-t-il. "Si jamais tu changes d'avis, ou que tu as besoin de nous. T'as qu'à chercher ce symbole pour trouver une des filiales de notre guilde.

- Génial!", s'exclama Hato en empochant le bijou.

Suun le salua et les regarda continuer leur chemin. Après un moment, son supérieur vint le rejoindre et lui donna une claque derrière la tête.

"Je ne t'avais pas dit de faire ça!

- Si tu peux pas assumer mon pouvoir décisionnel, t'avais qu'à pas me nommer second."

***

"Qu'est-ce qu'on fait ici?", demanda le voleur. "Y'a absolument rien dans ce trou perdu!"

Le demi-elfe l'ignora complètement. Rasé de près et ayant retrouvé une coupe de cheveux décente depuis la veille, il fouillait consciencieusement dans les hautes herbes.

"Sàààm!"

Il y eut un déclic et le demi-elfe tira rapidement un de ses sabres du fourreau, faisant dévier la flèche qui aurait autrement atteint le jeune homme en pleine gorge. Hato se recula, une main protectivement placée contre sa jugulaire, yeux écarquillés d'horreur.

"Qu- C'est- Hé!", articula-t-il avec difficulté.

Sàmhach rangea son sabre et se pencha à nouveau, trouvant finalement la trappe qu'il cherchait depuis une quinzaine de minutes. Il l'ouvrit avec difficulté et réalisa qu'on avait dû la bloquer depuis un bon moment. Il regarda les escaliers où poussaient ici et là de petites plantes chétives, fronçant les sourcils.

Ils ne devaient plus être là depuis longtemps.

"Tu vas me dire ce qu'on fait ici, oui on non!", s'écria le voleur.

Il l'ignora complètement, descendant dans son ancienne planque. Hato roula des yeux et fouilla dans son sac, récupérant une torche et l'allumant avant de le suivre. Ils suivirent un long passage qui remontait doucement et finirent par tomber devant une porte condamnée.

Le demi-elfe entreprit d'arracher les planches pour pouvoir entrer. Il poussa la porte, arrachant la tapisserie dont on l'avait apparemment recouverte. Ils entrèrent dans une petite cuisine. Sàmhach regarda autour de lui et sourit en voyant qu'en oubliant la poussière, rien avait changé.

Il remarqua la dague enfoncée dans le comptoir et s'approcha.

"C'est quoi cet endroit?", demanda Hato. "C'est abandonné depuis longtemps...", souligna-t-il en faisant un chemin de propreté du bout du doigt dans la couche de poussière.

Le demi-elfe arracha la dague et prit l'enveloppe qu'elle maintenait en place. Il la décacheta et une note et une bague tombèrent dans sa main. Il jeta un coup d'œil au bijou et le reconnu aussitôt. Il l'empocha discrètement pendant que le voleur fouillait dans les armoires.

Il jeta un coup d'œil à la note:

Oi Sàm! Voulu te libérer, le p'tit génie m'a dit que t'avais une autre affaire à mener. Bonne chance alors. Oh, et j'te la laisse... On a Li, on devrait pouvoir avoir droit aux mêmes faveurs sans. --P

(~2005)

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