Genre : Général
Warning : Notre narrateur du jour justifie à lui seul le rating élevé de la fic. Langage cru et imagé, violence, morts
Disclaimer : Dans ce chapitre, tout le monde nous appartient. L'univers est une création d'Oda
Notes
Luo : Ce mouvement est... extrêmement décalé par rapport au précédent. Vous le constaterez dès la première phrase. Quoi qu'il en soit, j'espère que vous apprécierez ce mouvement autant que le premier.
Yaki : Nouveau mouvement, nouveau narrateur... Et par conséquent, nouveau point de vue. Totalement nouveau. Have fun, guys !
GRAFTON CALLING
2nd mouvement : Qui ravive le foyer
Les foutus cons ! Je leur avais bien rabâché de surtout ne pas se rapprocher du Captain pendant la bataille ! Faut croire que leur cerveau a pas aussi bien imprimé que ce que je pensais. Mais comment leur en vouloir ? C’est toujours la même rengaine de toute manière. T’as beau leur rabâcher encore, encore et encore, y’en a pas un qui ait assez de jugeote pour se le carrer correctement dans le crâne. Une claque ou deux, et ils seront de nouveau sur pieds. On l’a tous fait cette erreur la première fois. Parce que dans la bataille, on fait vraiment pas gaffe à ce qui se passe autour.
J’entends déjà les cris de Mucho putain de Gracias qui me bastonne pour que je cours à leur secours. Ta gueule et regarde tes ennemis connard ! J’ai pas besoin de toi pour savoir ce que je dois faire, merde. J’ai déjà perdu trop de gars d’une manière aussi débile de celle-là alors, bien sûr que je vais aller aider ces imbéciles ! Ce sont mes oisillons, j’en suis responsable. Je vais pas les laisser crever comme ça, parce qu’ils auront été trop cons pour m’écouter. Au moins, ça leur fera une leçon. Qu’ils risquent pas de zapper cette fois !
Et toi là, avec ta broche émoussée, prends-toi donc mon poing dans le groin salaud ! T’as vraiment cru que je me ferai transpercer comme si de rien n’était ? Je suis pas un faible moi. Et puis tiens, en cadeau, une dague dans le ventre, je vais réarranger tes entrailles. Tu chieras beaucoup mieux après ça. Mes protégés ne sont qu’à quelques pas, immobiles, le regard dans le vague, une expression rêveuse sur leur face. Par chance, le Captain s’est chargé d’éloigner les ennemis potentiels. Rien de mieux que des jets de carreaux dans le fion pour ça. Il rabaisse son arbalète de poing, me fait un signe de tête lorsque j’arrive, s’éloigne finalement. Je sais qu’il va s’en occuper d’un autre coin de ce putain de galon. Il a confiance en moi pour m’occuper du reste sur ce pont.
« BANDE DE LARVES ! VOUS COMPTEZ RÊVASSER ENCORE LONGTEMPS ? »
Ah bien ! Les voilà qui se secouent les puces. Et un coup de pied au cul suffit à réveiller les derniers. Les voilà qui s’agitent maintenant. Bah ouais les gars, c’est ça la vie, quand on est pas fichu de lui coller au train, elle continue son bonhomme de chemin quand même et vous laisse crever derrière. La salope. Mais les salopes moi, je les aime. Je me les tape comme elles viennent. En plus, pour le coup, c’est carrément de leur faute. Je leur passerai un savon tout à l’heure. En attendant, y’a des ruffiauds qui n’attendent que nous.
« Laurens et Perroquet je vous veux collés à la trappe prêt du grand mât. C’est par là que Captain est parti. Je me contrefous de comment vous vous y prenez, je ne veux pas un ennemi qui la passe. »
J’attrape à la volée Sveg qui passe par là, hâche levée encore dégoûlinante des restes d’un pauvre type.
« Sveg, emmène avec toi Noah, Maureen et Mallory. Tu connais ton boulot. Apprends-le leur.
- Compris Boss ! »
Le géant éclate de rire tandis que les marmots se pressent autour de lui, la peur accrochée à leurs talons. Ces trois là, c’est encore une tripotée de petits bleus, des bébés à peine embarqués qui y connaissent rien à la vie. Parce qu’ils ont toujours vécu avec papa-maman, à se faire bichonner et torcher le cul, avant de fuguer. Sveg est un dur lui, un vestige de l’équipage du Vieux Nemo. Il sait ce qu’il faut faire. Il veillera sur les petits chiots. Au moins sur ceux qui le méritent.
Je ne suis peut-être pas leur capitaine, mais sur le champ de bataille, ces grands gaillards m’écoutent autant qu’ils l’écoutent lui. Parce que c’est mon boulot de coordonner tout ça. Et même Mucho putain de Gracias n’y trouve rien à redire. Parce que je suis le meilleur dans ce domaine. Parce que j’en chie depuis que je suis gamin, que j’en chierai jusqu’à ce que je crève.
Ne reste plus que Jenin, avec sa gueule ravagée de tâches de rousseur, et de suie. De tout le Pack, c’est le plus jeune. Il est comme Captain. Un gamin de la mer qui en a déjà trop vu du haut de ses douze piges. Tellement vu que la vie lui a pris un oeil. J’étais là quand la fourchette du saligaud s’est planté dedans. En réponse, il lui a refait le portrait à coups de couteau. Le mioche, c’est un coriace. Une véritable bête sauvage qui en a plein dans les tripes. Un vainqueur. Un survivant. C’est pour ça que je le prends toujours avec moi. Ce serait con qu’il meurt trop vite. Je suis pas un croyant, mais je préfère pas tenter le diable. On sait jamais avec lui. Un danger public comme ça, ça se surveille tout le temps.
Lui et moi, on se comprend. On est de la même graine.
À nous la proue où le capitaine ennemi nous nargue, entouré d’une bande de péquenauds, prêt à verser leur sang pour lui. J’ai aucun respect pour une taffiole qui est pas fichue de se défendre lui même, ou de se bagarrer avec ses hommes. Je lui crache même dessus. Mais ça, ça attendra un peu.
Les miens de d’hommes se sont placés autour, à bonne distance, attendant sagement mes ordres. Ce sont de bons gars, ils savent que j’aime me réserver les meneurs. Du coup, ils sont là, une meute de chacals qui guette le moindre de mes mots, de mes gestes pour leur sauter dessus. Je sais qu’ils n’attendent que ça. Mais ils sont bien élevés, ils bougeront pas tant que je le leur dirai pas.
« Ramène ta face. Bats-toi en duel contre moi.
- Les sous-fifres ne m’intéressent pas. »
Oh le con ! Quel gros connard ! Parce que tu crois que je vois pas qu’avec tes jambes tremblotantes, t’es sur le point de pisser dans ton froc. Et c’est ça qui commande cette bicoque ? Je plains tes compagnons. Un lâche comme toi ne mérite pas d’être capitaine. Et en plus il se permet de m’insulter le gros lard. Je t’en foutrai des sous-fifres moi. Gros porc, j’ai plus d’hommes à ma charge que tu n’en auras jamais. Et j’ai besoin d’aucun d’eux pour me protéger. T’es vraiment pire qu’une taffiole. De toute façon, t’es mort. T’es déjà à moitié crevé de trouille, que j’aurai quasiment rien à faire pour t’achever. Je me rabaisserai même pas à ça tiens. Va te faire foutre.
« Marmot, il est pour toi. Vous les couillons, vous avez deux secondes pour sauter par dessus bord si vous tenez à vos miches. »
Le gamin a compris. D’un même geste, le Pack se recule. Y’a pas un d’entre nous qui veut clamser avec ces imbéciles lorsqu’il balancera son paquet. Un sourire étire ses traits alors qu’il le déboucle amoureusement, le lance. Un. Le groupe d’apeurés reste planté là. Deux. Ils ne comprennent pas. Et les voilà qu’ils rigolent à s’en exploser le gosier. Ils se foutent de ma gueule. Tant pis pour eux. Je croise les bras, sourire aux lèvres tandis que derrière moi, mes fidèles compagnons se préparent au choc.
Trois.
Un feux d’artifice rosé de sang, de tripes, de chairs et de membres s’abat sur la proue et dans la mer. Il n’y est pas allé de main morte le petiot. Double charge de poudre cette fois et un énorme trou dans la proue. Le boulot est si bien fait, qu’il ne reste rien de vraiment reconnaissable. Dommage. Moins de butin à récupérer. Jenin sourit comme une vache. C’est sa manière de prendre sa revanche sur cette foutue vie qui lui bouffe son enfance. Douze ans et déjà aussi timbré que les plus vieux. Mais c’est pour ça qu’il vivra. S’il se fait pas gober par la folie.
« Boss ! Mission accomplie, tout le pont est nettoyé. »
Noah est essoufflé, les joues rouges, les membres encore tremblants. Je vois bien qu’il est sur le point de s’effondrer. Après tout, c’est son grand dépucelage. Sa première bataille.
« Sveg demande ce qu’il faut faire des prisonniers. »
Tu mens gamin. Sveg n’a jamais demandé ça. Sveg me connaît. Sveg est juste trop gentil avec les marmots. T’es juste trop apeuré pour assumer le fait que, ce soit toi qui demande ça. Du coup, tu fais genre c’est Sveg. T’es jeune. Pour cette fois, je laisserai ça passer. Ce sera la dernière fois.
« Captain a dit, ‘‘Pas de prisonnier’’. Dis à Sveg de mieux se curer ses putains d’oreilles. »
Pas la peine d’écarquiller les yeux comme ça gamin. Et ferme la bouche au passage. T’as cru qu’on était des enfants de choeur ou quoi ? On est des pirates bordel de merde. Si Captain dit qu’il veut pas de prisonniers. On lui en donne pas. C’est tout. Faut pas chercher plus loin.
« Je viens de te donner un ordre marmot. Je m’en fous de ce que vous en faîtes. Balancez-les à la mer. Tuez-les. Rien à foutre. Mais si y’en a un seul quand je débarque, je l’égorge et vous avec. »
Il lui en faut pas plus pour se barrer la queue entre les jambes, avec cependant un air soulagé. Il est trop sensible. Je lui donne pas trois mois pour crever. Les mecs trop gentils, dans mon Pack, ça fait pas long feu. Dommage, c’est pas un mauvais bougre, ni un vilain combattant, mais c’est clair qu’il est pas fait pour ça. Je demanderai au Captain qu’il le jarte. Il a encore toute sa vie devant lui. Pas la peine qu’il la gâche avec nous.