Défi rideau : Le rideau déchiré
Titre : Le rideau déchiré
Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K.Rowling ; le titre est piqué à Hitchcock ; n'est à moi que ce qu'en fait mon imagination.
Personnages/couple : Snape/Lupin/Regulus. (= Snupulus ?!)
Rating : PG 13
Défi : Rideau
Nombre de mots : 4 fois 100 mots.
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Il les avait observés pendant longtemps.
Son premier et seul véritable ami ; l’ami silencieux de son traître de frère.
Le garçon maigre et blême, au regard perçant et à l’intelligence aiguë ; le garçon pâle et maladif, aux yeux d’ambre fuyants et au sourire étrangement doux.
Admiration. Fascination. De là était peut-être né le soupçon, faculté de voir ce que nul ne savait distinguer.
Regards furtifs ou inconscients. Hésitations et maladresses. Reculs agressifs et rapprochements insensibles. Fissuration inexorable de l’indifférence…
Au détour d’un couloir, le premier baiser qu’il surprit créa en lui un vide vertigineux, mordu d’une brûlure inconnue.
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A force de les suivre, plus silencieux qu’une ombre, il avait découvert leur cachette - mi chemin presque exact entre les profondeurs de Serpentard et les lumières de Griffondor.
Une pièce oubliée, peuplée de meubles bancals et poussiéreux, où ils avaient conjuré un large matelas nu qui leur convenait mieux que tous les baldaquins.
Caché dans l’embrasure profonde de la fenêtre, derrière un grand rideau, il se blessa à leurs baisers fiévreux, à l’union de leurs nudités cruelles - toutes en creux, ombres et cicatrices - à leur oubli du monde entier.
Puis la tenture pourrie se déchira sous ses doigts convulsivement crispés.
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Ils s’étaient retournés d’un coup, tels deux voleurs pris la main dans le sac, lançant un double lumos avec une belle unité. Puis ils avaient reconnu le gamin - l’ami quasi frère ou le frère de l’ami. Avaient noté l’air paniqué et honteux, les mains accrochées au rideau affaissé, comme s’il espérait encore se réfugier derrière lui… autre chose aussi… un trouble ambigu escamotant à demi le statut fraternel…
Ils s’étaient regardés, hésitants, sur quelques secondes figées.
Lorsque leurs bras s’étaient refermés autour de lui, il avait senti fondre le vide, emporté par le vertige et une chaleur encore jamais ressentie.
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Regulus était timide mais docile sous leurs caresses. Dans ses cheveux et sur ses doigts, l’odeur poussiéreuse du rideau où ils l’avaient déniché devenait un parfum, teinté de savon eau de Cologne ; sa peau se révéla bien plus douce et lisse que la leur n’avait jamais été, et ses baisers possédaient un arrière-goût d’enfance à leur serrer le cœur.
En gestes lents et doux, ils l’accueillirent dans ce royaume tout juste découvert, où s’abolissent devoir et souffrances. En gestes maladroits mais ardents, il leur rendit cette forme d’innocence qu’ils croyaient avoir perdue.
Pour une nuit, et toutes les autres…