Titre Oublieuse Mémoire
Perso : Yao principalement, évocation d’Arthur, Alfred et Francis
Rating : bonne question… G?
Disclaimer : Rien n’est à moi
Défi : Personnage : Chine - Phrase : « Il y a quelque chose qui t’échappe ! »
4 000 ans, est-ce vieux, est-ce trop ? Yao ne le sait pas, il se contente de continuer à marcher, à avancer. Il voit les autres nations, subit leurs moqueries gentilles ou non, suit les directives de son dirigeant et attend. Attendre quoi, son ascension ? La vieille nation se souvient avoir surprit un jour Francis, Alfred et Arthur, réunis calmement autour de ce qui semblait être des verres de brandys, tout en se remémorant les phrases étranges à valeur prophétiques qu’avaient put sortir leurs dirigeants ou autres, morts ou vivants. Le français semblait avoir voulu narguer Alfred et sa garde-robe, en déclarant de sa voix la plus sensuelle, cette citation « Lorsque la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». Yao s’était reculé, les laissant à leurs débauches philosophiques et alcooliques de gentleman. La porte entrouverte fut refermée dans un bruit feutré. Ils commençaient déjà à trembler, le chinois le savait, son dirigeant semblait savoir où frapper convenablement pour se faire une place dans leur économie. Lorsque l’on frappe quelque chose, la réaction physique qui vient juste après, c’est l’effondrement de cette même chose. Tout pourrait aller bien, tout pourrait aller…
Il y a quelque chose qui t’échappe !
C’est un cri, un cri dans son esprit vieux, si vieux, tellement vieux... Celui d’une jeunesse. Une jeunesse envolée ? Non, massacrée. C’est….
Il y a quelque chose qui t’échappe !
C’est le bruit des tanks, les chenilles sur les pavés, c’est…
Quelque chose qui t’échappe !
La Chine est vraiment un vieux, vieux pays. Et les personnes âgées ont souvent des problèmes de mémoire, n’est-ce pas ?
Yao, qu’est-ce qu’il se passait, il y a vingt ans ?
-Quelque chose qui m’échappe
Du sang, des morts, des corps….
Tellement, il y en a tellement…
Des cris ? Il y en a, non, c’est faux, on les efface, les corps aussi. On utilise des mots. Juste, juste, juste…
Juste trois cent corps…
Juste comme justice…
Fermer les yeux et oublier. La Chine ne peut pas retenir ses souvenirs, pleurer ses morts acclamer ses enfants. Il y a toujours des hommes pour lui voler ces morceaux de psyché, Yao ne peut rien y faire. Ca explose, ça explose tous ces petits morceaux d’histoires, comme des bulles de savon, et la terre oublie un peu plus chaque jour ce sang qui l’a irrigué. Triste Alzheimer auquel le condamnent ses dirigeants, alors il ferme les yeux, chaque fois qu’un trou noir ne peut être comblé dans sa tête. Et il répète, il répète des mots sans sens pour lui. Mais les autres pays le regardent, parfois avec pitié, parfois avec horreur ou tout simplement, parfois avec compassion. Quelques uns se détournent, d’autres disent la phrase tant espérée :
« Je te comprends… »
Yao sait qu’ils le dédaignent, mais il apprend à le supporter, parce que ces personnes détestables sont également les seules à pouvoir pleurer à sa place bien des massacres. Lui, lui il déambule parfois, les yeux éteints, et les mots se cognent au mur, vides de sens pour le principal concerné et tellement morbides pour les autres…
Tien an Men, Tien an Men….