Fic - PotC + Peter Pan - La fée
Suite de cette fic ("Nuits blanches à Tortuga", t plus ça va moins j'aime ce titre) et de celle-ci ("La sorcière").
Titre : La fée
Auteur : Mélie
Fandom : PotC + Peter Pan
Personnages : Mouche, Clochette, des pirates, des hommes (aha).
Rating : PG.
Assise, les bras croisés, Clochette était verte de rage. Ce qui se traduisait chez elle par une coloration rouge.
Sa lumière était la seule à l'éclairer, Mouche ayant recouvert la cage d'une veste avant d'entrer dans ce qui était vraisemblablement un repère de pirates. Ils avaient voyagé longuement. La fée avait bien tenté de s'évader à de nombreuses reprises, mais systématiquement Mouche, ou, plus fréquemment, Hook, l'avait rattrapée.
Néanmoins, elle avait pu se rendre compte qu'ils avaient quitté le Pays Imaginaire.
Et à présent, ils se trouvaient dans une ville remplie de pirates. L'équipage était descendu, Mouche avait été contraint de l'emmener avec lui pour ne pas qu'elle s'échappe. Et à présent, il l'avait posée quelque part, et discutait avec deux autres pirates qui n'étaient vraisemblablement pas de l'équipage de Hook. Mais cela faisait longtemps que Clochette avait cessé de les écouter, toute occupée à sa colère.
Colère qui finit par s'atténuer suffisamment pour la laisser réfléchir. Elle se releva, chancelant un peu d'avoir été si longtemps trimballée à droite et à gauche, et se dirigea vers ce qu'elle savait être le point faible de la cage.
* * *
Le Commodore… non, à ce train, probablement bientôt ex-Commodore… James Norrington grogna et se redressa.
Cet imbécile avait encore laissé la fenêtre ouverte. Evidemment, il pouvait le lui reprocher une fois de plus, mais il connaissait déjà la répartie.
"Je sortirais bien par la porte, si je ne craignais de provoquer un scandale…"
Au moins, cette fois, il avait eu la décence de ne pas réveiller toute la maisonnée en sortant.
Regagnant son lit, Norrington crut apercevoir une lueur du côté de l'armoire. Il se baissa discrètement pour ramasser son pistolet, qu'il avait lâché lors de son dernier… combat, et se dirigea vers le meuble en question. Oui, là, encore, un éclair pâle.
Doucement, James ouvrit la porte de la main qui ne tenait pas l'arme, pour découvrir… rien du tout. Il se retourna et se dirigea de nouveau vers le lit, ou plus exactement vers ce qui était posé près du lit - à sa connaissance, les perruques ne brillaient pas dans le noir.
A l'aide du canon du pistolet, Norrington souleva la perruque - tiens, l'autre la lui avait laissée, pour une fois. Le coup faillit partir tout seul.
Immédiatement, la chose se mit à voleter dans la pièce. L'ex-Commodore se remit de sa surprise. Mais pas au point de savoir quoi dire ou quoi faire.
D'elle-même, la créature arrêta son manège après avoir tenté d'ouvrir la fenêtre - trop lourde - et alla s'installer en haut de l'armoire. Norrington attendit quelques minutes, puis s'approcha doucement. Il lui fallut grimper sur une chaise, mais il finit par atteindre la hauteur suffisante pour avoir une meilleure vue sur son visiteur.
Lequel ressemblait plutôt à une visiteuse. Qui le regardait avec un air de défi. Norrington leva les mains, dangereux pour son équilibre, surtout à cette heure, mais signe de paix universel, de ce qu'il en savait.
La créature avait forme humaine, si on oubliait les deux grandes ailes fines dans son dos. De ce qu'il savait des légendes populaires, on appelait cela une fée.
Sauf qu'il ne croyait pas aux fées.
Norrington était sur le point de conclure à un rêve et de rejoindre son lit lorsque la porte s'ouvrit et un pirate entra, pirate qui, lui, s'affala bel et bien sur le lit en question, avant de jeter un regard surpris à l'autre homme.
"Tu ne me cherchais tout de même pas là-haut ?"
Le regard de James passa du pirate à la fée, puis de la fée, qui s'était subitement redressée, au pirate. Par définition, il ne rêvait jamais de Jack. Ou alors il oubliait ces rêves sitôt éveillé.
Il allait définitivement descendre de la chaise lorsque Sparrow se leva.
"Oh, tiens, on dirait…"
James se retourna brusquement, geste très périlleux en sa situation, pour constater que la créateur lumineuse s'était déjà envolée du côté du pirate. Norrington se retourna une nouvelle fois et ce qui devait arriver arriva.
Après avoir pu constater qu'il ne rêvait bel et bien pas, James se releva douloureusement et alla s'asseoir sur le lit à côté de Jack, dans la main duquel s'était posée la créature.
"Une connaissance à toi ?
- Commodore James Norrington, je vous présente la fée Clochette.
- Jack. Les fées n'existent…"
Avant d'avoir pu finir sa phrase, il se retrouva avec la main de Sparrow - l'autre main que celle qui tenait la créature - plaquée contre sa bouche.
"Je te conseillerais d'oublier cette idée, mon ami, si tu ne veux pas y contribuer."
Norrington fronça les sourcils.
"Et elles sont très susceptibles, ajouta Jack en enlevant sa main.
- C'est que tu t'y connais, railla l'ancien Commodore.
- Oh, il se trouve que j'ai… mmh… eu l'occasion de rencontrer Clochette et quelques uns de ses amis… dans un lieu qui était loin de Tortuga…
- Et elle est venue te rendre une visite amicale ? A qui d'autre as-tu donné mon adresse ?
- Personne… le hasard fait bien les choses, n'est-ce pas ?
- Evidemment… tiens, je crois qu'elle veut que tu t'occupe d'elle… je vais peut-être vous laisser entre vieux amis…"
En effet, "Clochette" tapait du pied depuis quelques minutes, les bras croisés autour de sa taille minuscule.
"Mmh, oui, très chère, vous disiez ?"
Norrington leva les yeux au ciel, prit la couverture et se la rabattit sur la tête.
* * *
Il fut réveillé ce qui lui sembla être deux minutes plus tard, lorsque les mains de Jack le secouèrent par une épaule.
Norrington grogna.
"Mmh, je crois qu'il faut qu'on parle.
- Discute avec ta fée, plutôt.
- Justement."
James soupira, mais finit par suivre le pirate jusque dans le couloir.
"Quoi ? chuchota-t-il d'un air exaspéré.
- Le problème, c'est que… je ne comprends pas ce qu'elle me dit.
- Pardon ?
- Disons que, globalement, j'ai compris, mais dans le détail…
- Et puis-je savoir en quoi cette affaire me concerne ?
- Je me suis dit qu'avec un peu de chance…
- Je pourrais jouer les traducteurs, c'est ça ? Je te rappelle que je ne crois pas aux…"
Il se prit un méchant coup de pied dans le genou. Auquel il répondit dès qu'il le put, mais Jack était déjà hors d'atteinte.
Quelques secondes de calcul mental suffirent à Norrington pour faire mine de se calmer.
"Désolé, mais je ne peux rien pour toi.
- Bon, eh bien… tant pis, soupira le pirate. Je suppose que je vais continuer de hocher la tête. Tu peux…"
Geste en direction du lit.
"Te rendormir, si tu veux.
- Oh, que c'est aimable à toi de m'en donner la permission…"
James se dirigea néanmoins vers son lit. Et attrapa le pistolet qui reposait à côté, pour le diriger vers le pirate.
"Sors d'ici.
- Allons, James… sois raisonnable.
- Dehors.
- A cette heure, il ne serait pas sage de…"
Clic.
"Très bien, très bien, je sors…"
Et il sortit en effet. Par la fenêtre.
Norrington poussa un soupir et constata que Clochette n'avait pas suivi le pirate. Pour tout dire, elle était restée assise en haut de l'armoire à les regarder, les bras croisés, visiblement exaspérée par toutes ces mascarades humaines.
"Désolé, mais je doute qu'il ait pu vous aider de toute façon."
Haussement de minuscules épaules. Norrington réprima un bâillement.
"La fenêtre est toujours ouverte, si vous voulez. J'espère que vous allez retrouver votre chemin. En tout cas… bonne nuit."
Et il se recoucha.
* * *
Pour être réveillé une nouvelle fois par des coups assez violents contre sa porte. Si Jack croyait qu'il allait lui ouvrir, il pouvait…
La porte s'ouvrit d'elle-même, et plusieurs pirates entrèrent qui n'étaient pas Jack. Norrigton se leva d'un bond, et attrapa son arme dans la foulée. Il aurait préféré l'épée mais… l'épée était à bord du navire. Là où il lui restait encore un peu de dignité.
"Messieurs, que me vaut ce plaisir ?
- Nous cherchons quelqu'un."
Et en effet, ils avaient l'air de chercher, du moins, ceux qui ne braquaient pas le Commodore de leurs armes. Le pirate qui avait parlé était plutôt petit et rondouillard, et manifestement… embarrassé. Il jetait des regards dans toute la pièce, sans pour autant bouger de sa place, laissant le boulot aux gros bras.
Norrington jeta lui aussi un regard circulaire. Le soleil s'était levé, il était donc difficile de repérer le moindre scintillement. Peut-être la fée était partie… tant mieux pour elle. Car si les pirates disaient chercher "quelqu'un", peu de personnes tenaient dans des tiroirs…
"Et puis-je savoir pourquoi vous cherchez "quelqu'un" dans ma chambre ?
- Oh, nous cherchons toutes les chambres…
- Et toutes les auberges, peut-être ?
- Exactement."
La dernière voix venait de l'extérieur de la pièce, mais James la connaissait. Lorsque son propriétaire s'avança, il ne put retenir un sourire.
"Tiens donc, quelle coïncidence. Vous êtes l'autre James, n'est-ce pas ?"
L'autre James plissa les yeux, puis sourit à son tour.
"Quelle coïncidence en effet… pourrez-vous transmettre mes amitiés à ce bon vieux Jack lorsque vous le reverrez ?
- Vous m'excuserez, mais la seule chose que je souhaite transmettre à Sparrow est une balle dans la tête."
L'autre James eut un petit rire.
"Que je vous comprends… même si pour ma part, je me contenterais de lui vider les entrailles avec mon crochet…"
Crochet qu'il lui sortit de derrière son dos comme pour le lui faire admirer. Oui, Norrington avait bien remarqué ce "détail" lors de leur précédente rencontre…
"Pourtant, vous aviez l'air en bon terme…
- Il faut se méfier des apparences, monsieur…
- Commodore Norrington.
- … exactement ce que je disais…"
James n'apprécia pas la remarque, mais n'en montra rien.
"Capitaine James Hook, pour vous servir.
- J'aimerais que vous quittiez cette chambre.
- Toutes mes excuses, Commodore, mais cette… coïncidence ne fait qu'aviver mon désir de la fouiller…
- Si c'est Sparrow que vous cherchez, je doute qu'il tienne sous cette armoire. Et puis, vous le repéreriez aisément à l'odeur.
- J'ai des affaires plus urgentes à régler que celle de notre ami commun, Commodore.
- Vraiment ? Méfiez-vous, il peut vite devenir une obsession…
- Vous parlez d'expérience, je présume ?"
Non, décidément, il n'aimait pas ce… James Hook. Qui s'approcha de la table de nuit.
"Vous permettez ?"
La perruque.
"Non.
- Puis-je savoir pour quelle raison ?
- Disons qu'elle est… sacrée.
- Dans ce cas, pardonnez mon sacrilège…"
Il souleva la perruque. Quelque chose s'échappa très vite.
Mais la fenêtre était fermée, de même que la porte. La fée était piégée.
James éleva de nouveau son arme.
"Messieurs, je vous conseillerais d'ouvrir cette fenêtre, si vous ne voulez pas perdre votre capitaine.
- Monsieur Mouche ? fit l'autre, imperturbable.
- Oui Capitaine ?
- Contentez-vous d'assommer ce cher Commodore. Notre ami commun risquerait de m'en vouloir s'il lui arrivait malheur."
C'est alors que Norrington réalisa que non, tous les pirates n'étaient pas absorbés par la capture de la fée, et que l'un d'entre eux avait un pistolet braquée sur lui.
Puis ce fut le trou noir.
To be continued…
Titre : La fée
Auteur : Mélie
Fandom : PotC + Peter Pan
Personnages : Mouche, Clochette, des pirates, des hommes (aha).
Rating : PG.
Assise, les bras croisés, Clochette était verte de rage. Ce qui se traduisait chez elle par une coloration rouge.
Sa lumière était la seule à l'éclairer, Mouche ayant recouvert la cage d'une veste avant d'entrer dans ce qui était vraisemblablement un repère de pirates. Ils avaient voyagé longuement. La fée avait bien tenté de s'évader à de nombreuses reprises, mais systématiquement Mouche, ou, plus fréquemment, Hook, l'avait rattrapée.
Néanmoins, elle avait pu se rendre compte qu'ils avaient quitté le Pays Imaginaire.
Et à présent, ils se trouvaient dans une ville remplie de pirates. L'équipage était descendu, Mouche avait été contraint de l'emmener avec lui pour ne pas qu'elle s'échappe. Et à présent, il l'avait posée quelque part, et discutait avec deux autres pirates qui n'étaient vraisemblablement pas de l'équipage de Hook. Mais cela faisait longtemps que Clochette avait cessé de les écouter, toute occupée à sa colère.
Colère qui finit par s'atténuer suffisamment pour la laisser réfléchir. Elle se releva, chancelant un peu d'avoir été si longtemps trimballée à droite et à gauche, et se dirigea vers ce qu'elle savait être le point faible de la cage.
* * *
Le Commodore… non, à ce train, probablement bientôt ex-Commodore… James Norrington grogna et se redressa.
Cet imbécile avait encore laissé la fenêtre ouverte. Evidemment, il pouvait le lui reprocher une fois de plus, mais il connaissait déjà la répartie.
"Je sortirais bien par la porte, si je ne craignais de provoquer un scandale…"
Au moins, cette fois, il avait eu la décence de ne pas réveiller toute la maisonnée en sortant.
Regagnant son lit, Norrington crut apercevoir une lueur du côté de l'armoire. Il se baissa discrètement pour ramasser son pistolet, qu'il avait lâché lors de son dernier… combat, et se dirigea vers le meuble en question. Oui, là, encore, un éclair pâle.
Doucement, James ouvrit la porte de la main qui ne tenait pas l'arme, pour découvrir… rien du tout. Il se retourna et se dirigea de nouveau vers le lit, ou plus exactement vers ce qui était posé près du lit - à sa connaissance, les perruques ne brillaient pas dans le noir.
A l'aide du canon du pistolet, Norrington souleva la perruque - tiens, l'autre la lui avait laissée, pour une fois. Le coup faillit partir tout seul.
Immédiatement, la chose se mit à voleter dans la pièce. L'ex-Commodore se remit de sa surprise. Mais pas au point de savoir quoi dire ou quoi faire.
D'elle-même, la créature arrêta son manège après avoir tenté d'ouvrir la fenêtre - trop lourde - et alla s'installer en haut de l'armoire. Norrington attendit quelques minutes, puis s'approcha doucement. Il lui fallut grimper sur une chaise, mais il finit par atteindre la hauteur suffisante pour avoir une meilleure vue sur son visiteur.
Lequel ressemblait plutôt à une visiteuse. Qui le regardait avec un air de défi. Norrington leva les mains, dangereux pour son équilibre, surtout à cette heure, mais signe de paix universel, de ce qu'il en savait.
La créature avait forme humaine, si on oubliait les deux grandes ailes fines dans son dos. De ce qu'il savait des légendes populaires, on appelait cela une fée.
Sauf qu'il ne croyait pas aux fées.
Norrington était sur le point de conclure à un rêve et de rejoindre son lit lorsque la porte s'ouvrit et un pirate entra, pirate qui, lui, s'affala bel et bien sur le lit en question, avant de jeter un regard surpris à l'autre homme.
"Tu ne me cherchais tout de même pas là-haut ?"
Le regard de James passa du pirate à la fée, puis de la fée, qui s'était subitement redressée, au pirate. Par définition, il ne rêvait jamais de Jack. Ou alors il oubliait ces rêves sitôt éveillé.
Il allait définitivement descendre de la chaise lorsque Sparrow se leva.
"Oh, tiens, on dirait…"
James se retourna brusquement, geste très périlleux en sa situation, pour constater que la créateur lumineuse s'était déjà envolée du côté du pirate. Norrington se retourna une nouvelle fois et ce qui devait arriver arriva.
Après avoir pu constater qu'il ne rêvait bel et bien pas, James se releva douloureusement et alla s'asseoir sur le lit à côté de Jack, dans la main duquel s'était posée la créature.
"Une connaissance à toi ?
- Commodore James Norrington, je vous présente la fée Clochette.
- Jack. Les fées n'existent…"
Avant d'avoir pu finir sa phrase, il se retrouva avec la main de Sparrow - l'autre main que celle qui tenait la créature - plaquée contre sa bouche.
"Je te conseillerais d'oublier cette idée, mon ami, si tu ne veux pas y contribuer."
Norrington fronça les sourcils.
"Et elles sont très susceptibles, ajouta Jack en enlevant sa main.
- C'est que tu t'y connais, railla l'ancien Commodore.
- Oh, il se trouve que j'ai… mmh… eu l'occasion de rencontrer Clochette et quelques uns de ses amis… dans un lieu qui était loin de Tortuga…
- Et elle est venue te rendre une visite amicale ? A qui d'autre as-tu donné mon adresse ?
- Personne… le hasard fait bien les choses, n'est-ce pas ?
- Evidemment… tiens, je crois qu'elle veut que tu t'occupe d'elle… je vais peut-être vous laisser entre vieux amis…"
En effet, "Clochette" tapait du pied depuis quelques minutes, les bras croisés autour de sa taille minuscule.
"Mmh, oui, très chère, vous disiez ?"
Norrington leva les yeux au ciel, prit la couverture et se la rabattit sur la tête.
* * *
Il fut réveillé ce qui lui sembla être deux minutes plus tard, lorsque les mains de Jack le secouèrent par une épaule.
Norrington grogna.
"Mmh, je crois qu'il faut qu'on parle.
- Discute avec ta fée, plutôt.
- Justement."
James soupira, mais finit par suivre le pirate jusque dans le couloir.
"Quoi ? chuchota-t-il d'un air exaspéré.
- Le problème, c'est que… je ne comprends pas ce qu'elle me dit.
- Pardon ?
- Disons que, globalement, j'ai compris, mais dans le détail…
- Et puis-je savoir en quoi cette affaire me concerne ?
- Je me suis dit qu'avec un peu de chance…
- Je pourrais jouer les traducteurs, c'est ça ? Je te rappelle que je ne crois pas aux…"
Il se prit un méchant coup de pied dans le genou. Auquel il répondit dès qu'il le put, mais Jack était déjà hors d'atteinte.
Quelques secondes de calcul mental suffirent à Norrington pour faire mine de se calmer.
"Désolé, mais je ne peux rien pour toi.
- Bon, eh bien… tant pis, soupira le pirate. Je suppose que je vais continuer de hocher la tête. Tu peux…"
Geste en direction du lit.
"Te rendormir, si tu veux.
- Oh, que c'est aimable à toi de m'en donner la permission…"
James se dirigea néanmoins vers son lit. Et attrapa le pistolet qui reposait à côté, pour le diriger vers le pirate.
"Sors d'ici.
- Allons, James… sois raisonnable.
- Dehors.
- A cette heure, il ne serait pas sage de…"
Clic.
"Très bien, très bien, je sors…"
Et il sortit en effet. Par la fenêtre.
Norrington poussa un soupir et constata que Clochette n'avait pas suivi le pirate. Pour tout dire, elle était restée assise en haut de l'armoire à les regarder, les bras croisés, visiblement exaspérée par toutes ces mascarades humaines.
"Désolé, mais je doute qu'il ait pu vous aider de toute façon."
Haussement de minuscules épaules. Norrington réprima un bâillement.
"La fenêtre est toujours ouverte, si vous voulez. J'espère que vous allez retrouver votre chemin. En tout cas… bonne nuit."
Et il se recoucha.
* * *
Pour être réveillé une nouvelle fois par des coups assez violents contre sa porte. Si Jack croyait qu'il allait lui ouvrir, il pouvait…
La porte s'ouvrit d'elle-même, et plusieurs pirates entrèrent qui n'étaient pas Jack. Norrigton se leva d'un bond, et attrapa son arme dans la foulée. Il aurait préféré l'épée mais… l'épée était à bord du navire. Là où il lui restait encore un peu de dignité.
"Messieurs, que me vaut ce plaisir ?
- Nous cherchons quelqu'un."
Et en effet, ils avaient l'air de chercher, du moins, ceux qui ne braquaient pas le Commodore de leurs armes. Le pirate qui avait parlé était plutôt petit et rondouillard, et manifestement… embarrassé. Il jetait des regards dans toute la pièce, sans pour autant bouger de sa place, laissant le boulot aux gros bras.
Norrington jeta lui aussi un regard circulaire. Le soleil s'était levé, il était donc difficile de repérer le moindre scintillement. Peut-être la fée était partie… tant mieux pour elle. Car si les pirates disaient chercher "quelqu'un", peu de personnes tenaient dans des tiroirs…
"Et puis-je savoir pourquoi vous cherchez "quelqu'un" dans ma chambre ?
- Oh, nous cherchons toutes les chambres…
- Et toutes les auberges, peut-être ?
- Exactement."
La dernière voix venait de l'extérieur de la pièce, mais James la connaissait. Lorsque son propriétaire s'avança, il ne put retenir un sourire.
"Tiens donc, quelle coïncidence. Vous êtes l'autre James, n'est-ce pas ?"
L'autre James plissa les yeux, puis sourit à son tour.
"Quelle coïncidence en effet… pourrez-vous transmettre mes amitiés à ce bon vieux Jack lorsque vous le reverrez ?
- Vous m'excuserez, mais la seule chose que je souhaite transmettre à Sparrow est une balle dans la tête."
L'autre James eut un petit rire.
"Que je vous comprends… même si pour ma part, je me contenterais de lui vider les entrailles avec mon crochet…"
Crochet qu'il lui sortit de derrière son dos comme pour le lui faire admirer. Oui, Norrington avait bien remarqué ce "détail" lors de leur précédente rencontre…
"Pourtant, vous aviez l'air en bon terme…
- Il faut se méfier des apparences, monsieur…
- Commodore Norrington.
- … exactement ce que je disais…"
James n'apprécia pas la remarque, mais n'en montra rien.
"Capitaine James Hook, pour vous servir.
- J'aimerais que vous quittiez cette chambre.
- Toutes mes excuses, Commodore, mais cette… coïncidence ne fait qu'aviver mon désir de la fouiller…
- Si c'est Sparrow que vous cherchez, je doute qu'il tienne sous cette armoire. Et puis, vous le repéreriez aisément à l'odeur.
- J'ai des affaires plus urgentes à régler que celle de notre ami commun, Commodore.
- Vraiment ? Méfiez-vous, il peut vite devenir une obsession…
- Vous parlez d'expérience, je présume ?"
Non, décidément, il n'aimait pas ce… James Hook. Qui s'approcha de la table de nuit.
"Vous permettez ?"
La perruque.
"Non.
- Puis-je savoir pour quelle raison ?
- Disons qu'elle est… sacrée.
- Dans ce cas, pardonnez mon sacrilège…"
Il souleva la perruque. Quelque chose s'échappa très vite.
Mais la fenêtre était fermée, de même que la porte. La fée était piégée.
James éleva de nouveau son arme.
"Messieurs, je vous conseillerais d'ouvrir cette fenêtre, si vous ne voulez pas perdre votre capitaine.
- Monsieur Mouche ? fit l'autre, imperturbable.
- Oui Capitaine ?
- Contentez-vous d'assommer ce cher Commodore. Notre ami commun risquerait de m'en vouloir s'il lui arrivait malheur."
C'est alors que Norrington réalisa que non, tous les pirates n'étaient pas absorbés par la capture de la fée, et que l'un d'entre eux avait un pistolet braquée sur lui.
Puis ce fut le trou noir.
To be continued…